Il faisait chaud, trop chaud en ce début d'été, mon pelage épais renforçait cette impression d'étouffait sous cette chaleur insupportable. Je traînais les pattes au sol, ma queue également, je respirais fortement, j'étais enfin arrivée ici, les larmes coulaient toujours de mes yeux semis clos, mon fils, mon si beau fils avait disparu, on me l'avait enlevé ! Eyeless et un autre soldat me l'avaient enlevé ! Je hurlais à la mort chaque nuit à sa recherche, même si beaucoup me disait que ce n'était absolument rien et qu'on allait le retrouver tôt ou tard, je ne pouvais me dire qu'il allait bien, il devait avoir peur sans sa mère et sa soeur...J'ouvrais la gueule pour lâcher un nouveau hurlement, mais seul un son étranglé en sorti, pitoyable, voir même ridicule pour moi, une ancienne soldate au grand coeur, même peut être un peu trop? Je marchais alors en direction d'un petit coin d'ombre et le vent souffla alors sur mon pelage, tant mieux, pour une fois que ce fichu pouvoir incontrôlable m'était particulièrement utile, je ne voulais utiliser mes ailes car elles me faisaient un peu mal pour une raison que j'ignorais.

Après plusieurs minutes à me rafraîchir, je me relevais et léchait mes longues ailes argentées, mon pelage flottait doucement sous la douce brise, même si au fond de moi je savais qu'utiliser mon pouvoir était pas une très bonne idée par cette chaleur, mais bon on va dire que si c'est pas le fait que cette merde utilise mon énergie qui me tuerait, c'était cette incroyable chaleur qui m'entourait qui le ferait, donc pour choisir, autant prendre la première option, plus longue et moins douloureuse. Une douleur traversa mon coeur car mes pensées revenaient alors sur mon fils, les larmes remontèrent, je l'avais oublié une seconde, mais mon esprit restait sur lui, même pas après 5 minutes, je me remis alors à pleurer, l'eau devant moi me donnait envie de m'y jeter, pour la première fois depuis que j'étais tomber dans le ruisseau durant ma grossesse et qu'Hataru m'avait légèrement sauvé, il était très solitaire mais gentil, d'autres n'auraient rien fait pour moi dans ce cas là, la loi du plus fort règne pour beaucoup.

Après plusieurs minutes à pleurnicher je me jetais finalement dans l'eau et me laissais gagner par la fraîcheur de celle ci, étonnante cette eau, elle me faisait oublié mes problèmes et me relaxait à une vitesse assez folle, je souriais alors et me laissais flotter en boule les ailes sur mes flans et les yeux fermés. Quand je remontais je pus voir, enfin sentir pardon, une odeur me parvint, un soldat que je connaissais je pense, cette odeur m'était familière, même si je n'étais pas très sociale chez ces chats là, je connaissais les noms, oui c'est pas bien d'écouter les conversations, désolée. Un chat moqueur et sarcastique, voir même un peu trop parfois avec les plus jeunes, mais avec un très bon fond, je le connaissais par coeur ! Il s'agissait sans doute de Kaïgaan ! Je l'avais rencontré plusieurs fois déjà à la caserne, ou même en dehors de la base, même si je ne connaissais rien de lui à proprement parler. Je sortais de l'eau et me secouais alors avec légèreté, mon pelage ayant aspiré l'eau.

"-Tiens, je ne m'attendais pas à te voir ici Kaïgaan, que viens tu faire? Cela fait bien longtemps n'est ce pas? Si tu es venu pour m'embêter sache que c'est peine perdu je fais presque ta taille maintenant après tout." Dis-je d'un ton à la fois joyeux et enjoué, mais également sarcastique et espiègle.

L'été arrivait, et cela se sentait. Le ciel était bleu et le peu de nuages qui y étaient présents n'étaient aucunement remplis d'eau, ne pouvant même pas cacher la chaleur fournie par le soleil. Une légère brise soufflait, rendant ce temps sec bien plus agréable. Kaïgaan marchait comme à son habitude, sans but, cherchant juste à s'éloigner de la ville. Et pour s'éloigner, il s'était éloigné. C'est bien simple, il ne se rappelait pas avoir déjà marché aussi loin. Après avoir traversé la forêt, il avait continué dans le désert, jusqu'à tomber ici. Il avait trainé ses membres sur une longue distance et fut surpris qu'ils ne lui fassent pas plus mal que ça, suite à l'utilisation de son pouvoir dans le marais.

Peut-être que le remède de Terra fonctionne réellement finalement. Mes pattes sont totalement guéries.

Enfin, elles étaient toujours sensible au toucher, mais il pouvait marcher sans que la douleur ne survienne. C'était donc avec ce sentiment de renaissance que le soldat observait son lieu d'arrivée. Sur l'infini qu'offrait le désert, les rochers de l'oasis étaient une irrégularité, perçant le sable chaud et fin. Il progressa entre ses roches, jusqu'à apercevoir l'eau pure du l'oasis, non polluée par les humains. Kaïgaan n'avait jamais vu une eau aussi belle, si propre qu'il pouvait en apercevoir le fond. Il s'en approcha donc, la queue haute, de bonne humeur. Soudain, un bruit le fit sursauter. Un énorme "PLOUF". Il n'était pas seul. Il plissa les yeux et s'approcha prudemment de l'origine de ce raffut, jusqu'à grimper en haut d'un rocher, observant une chatte aillée à la fourrure argentée barboter dans l'eau. Il ne la reconnu que lorsque celle-ci sorti la tête de l'eau et sourit en le reconnaissant. Elle n'attendit pas plus longtemps avant de sortir de l'eau et de s'ébrouer, doublant son pelage de volume, qui était déjà pas mal épais. Elle prit immédiatement la parole d'un ton enjoué et taquin.

- Tiens, je ne m'attendais pas à te voir ici Kaïgaan, que viens tu faire ? Cela fait bien longtemps n'est ce pas ? Si tu es venu pour m'embêter sache que c'est peine perdue je fais presque ta taille maintenant après tout.

Kaï... Pas Kaïgaan... Juste Kaï...

Le matou remua la queue, agacé que l'on utilise le nom donné par son père et plongea son regard dans celui de la chatte. C'est alors qu'il se souvint enfin de la demoiselle et tout agacement disparu en un clin d'oeil. Saphira, bien sûr ! Il l'avait croisé lors de plusieurs missions et même s'ils n'avaient jamais vraiment échangé, elle était une des rares soldates à partager son avis sur les humains. Il ne l'avait pas vue depuis des lustres. Comment pouvait-elle être aussi discrète alors qu'ils vivaient au même endroit ? Enfin, qu'importe. Il lui sourit et sauta de son rocher pour la rejoindre, la queue dressée.

- Saphira ! Oui ça fait longtemps ! Je ne fais que me balader. Tu es...

L'odeur d'une certaine guilde lui parvint au museau et le soldat pencha la tête sur le côté, étonné et interrogateur.

- Une Felinae ? Oh. Ça explique pourquoi tu étais si absente des soldats.

Il remua les moustaches, se sentant un peu bête de ne pas l'avoir remarqué plus tôt. Attend. What ?!

- Mais qu'est-ce que tu fais chez les Felinaes ?

Elle avait toujours été trop gentille pour rester chez les soldats mais il était étonné d'apprendre qu'elle s'était sauvée. Pendant une seconde, il se gronda intérieurement. Si elle était capable de s'enfuir, pourquoi lui ne l'avait jamais fait ? Autrefois, il aurait maudit sa lâcheté, mais aujourd'hui, il se devait de rester chez les humains pour trouver un moyen de faire évader les prisonniers. C'était son devoir désormais. Enfin, pour l'instant, il se concentrait sur son amie. Il ne la connaissait pas plus que ça mais ils partageaient la même vision des humains, c'était assez pour que le soldat l'apprécie grandement. Il remarqua tardivement qu'elle avait les yeux rougis, ainsi que des cernes, montrant bien qu'elle pleurait souvent ces derniers temps. Il grinça des dents, espérant que la raison de son départ des soldats n'étaient pas aussi grave qu'il n'y paraissait. Qu'est-ce qui avait bien pu lui arriver pendant les semaines où ils ne s'étaient pas vus.

Il remuait la queue agacé, mais j'avais rien fait pourtant, peut être est-ce qu'il ne m'avait pas reconnu? Après tout c'est connu les mâles n'ont pas une très bonne mémoire ou sont très long à la détente, je ne pense pas qu'il soit l'exception à la règle après tout ! Il me fixait dans les yeux, ses yeux bleus se détendant alors d'un seul coup après quelques secondes bloqués dans cette position stupide. J'ouvrais les ailes amusée, mon pouvoir n'était heureusement plus actif pour le moment, ce qui me donnait plus d'énergie, mais apparemment c'était grâce à l'eau, je n'en doutais pas du tout à cause de cette nouvelle contrainte, vraiment, j'adore l'eau, pourquoi mon pouvoir se trouvait être celui du vent, enfin si on pouvait appeler ça un pouvoir vu que je ne contrôlais rien. Je le regardais, tout lui revenait enfin je crois, il semblait un peu pensif, dans son esprit assailli de toutes sortes de souvenirs, enfin c'est ce que je veux bien me dire !

"-Saphira ! Oui ça fait longtemps ! Je ne fais que me balader. Tu es...Il s'arrêta une seconde, il était près de moi après avoir sauté de ton rocher avec un grand sourire, ah, quand il n'était pas moqueur il était tellement gentil avec les autres ! Il avait penché la tête sur le côté, visiblement interloqué par l'odeur qui s'échappait de mon pelage. Le fait de retenir mon fou rire me demanda un effort incroyable, tu es en train de me dire qu'il n'avait pas remarquer mon absence? Il ajouta alors après quelques instants : Une Felinae ? Oh. Ça explique pourquoi tu étais si absente des soldats. Il remuait alors les moustaches, comme moi d'ailleurs, toujours en proie à un fou rire incontrôlable. Mais qu'est-ce que tu fais chez les Felinaes ?

Il semblait étonné, mais j'étais une soldate avant, j'avais toujours voulu partir, et le fait que Neko devienne, ce qu'elle est devenu m'en avait totalement convaincu, enfin Patte d'Ecume Thaiko et surtout Kasaï n'étaient pas pour rien non plus dans cette histoire ! Comment pouvais-je lui dire après tout, je devais avoir une mine horrible vu les regards qu'il me lançait parfois, je ne dormais pas beaucoup après tout, je passais mes nuits à pleurer et chercher mon fils sans relâche, même si je dois dire que maintenant il était perdu à jamais chez les soldats. Je léchais la peau douce de mon ventre, des petits coups de griffes étaient visibles sur les endroits ou des poils avaient été arraché par mes chatons, enfin ma fille pour maintenant, bien que j'avais cru voir un chaton près du QG des felinaes.

"-Et bien...J'ai changé de guilde car...J'ai fait des rencontres m'ayant convaincu, en réalité, j'ai eu un compagnon, j'avais décidé de le rejoindre, mais durant un combat contre une de mes nouvelles amies j'ai su que ma destiné était scellée à jamais, et surtout que ce mâle lâche m'a tout simplement abandonné sans un mot et surtout m'a donné deux chatons, d'ailleurs l'un d'eux va rejoindre vos rangs probablement car..On me la..." Dis-je au début simplement gênée de tout dire pour finir à ne plus pouvoir parler car les sanglots montaient à ma gorge, on m'avait pris mon fils, mon enfant, mon...seul souvenir de la personne que j'avais aimé !

Je regardais le mâle en face de moi alors presque sanglotante, je ne pouvais, je ne devais pas pleurer encore une fois, cela n'était pas possible encore et encore, je devais m'y faire un jour que j'avais perdu mon fils, je devais m'y faire ! Je soufflais alors doucement fermant mes ailes sur mon corps fin et musclé, je me mis à lui sourire alors qu'une larme coulait le long de ma joue, mes yeux me trahissaient mais je n'en avais que faire à vrai dire ! Je regardais dans l'eau et vit une petite forme qui illuminait mon regard alors que je sautais sur celle ci, mais qu'est ce que c'était? On aurait dit un poisson, mais un poisson dans une oasis c'était possible? Je ne sais pas, je ne pense pas? Je sortais de l'eau trempée mais apaisée pour tout dire, je lâchais la bête et remarquais que cela sentait un mélange entre le rongeur, le poisson et un oiseau? C'était vraiment étrange comment les choses pouvaient mutés maintenant ! Je regardais mon amie interrogée par la drôle de forme devant nous, mes yeux bleus brillants de curiosité.

Saphira hésita quelques secondes avant de finir par parler d'un ton gêné.

- Et bien...J'ai changé de guilde car...J'ai fait des rencontres m'ayant convaincu, en réalité, j'ai eu un compagnon, j'avais décidé de le rejoindre, mais durant un combat contre une de mes nouvelles amies j'ai su que ma destiné était scellée à jamais, et surtout que ce mâle lâche m'a tout simplement abandonné sans un mot et surtout m'a donné deux chatons, d'ailleurs l'un d'eux va rejoindre vos rangs probablement car..On me la...

Oh merde. Mais quel idiot ! Tu n'aurais pas pu te taire ?!

La belle femelle argentée venait de se couper dans ses mots, la gorge serrée. Kaïgaan regrettait tellement d'avoir posé cette question... C'était évident qu'elle n'allait pas bien, avec les yeux humides qu'elle arborait avant leur discussion ! Tsss, il devait arranger ça, ou au moins essayer de changer de sujet. Grinçant des dents, il la regardait sans oser parler, ni même bouger. Il n'avait jamais été très fort pour réconforter, bien qu'il maitrisait bien l'art du langage. Choisir les bons mots pour se moqueur était une chose aidée pour le soldat. Mais pour réconforter un coeur en peine, c'était comme si ce talent avait disparu, comme s'il n'avait jamais existé. Saphira leva la tête vers lui et lui sourit, bien qu'une larme coulait le long de sa joue, humidifiant son poil jusqu'à tomber lourdement au sol. Elle se recroquevilla sur elle-même, enveloppée dans ses deux majestueuses ailes grises, comme enfermée dans sa coquille de plumes. Elle était fine, gracieuse comme elle l'avait toujours été, mais néanmoins musclée. Seules ses yeux humides, mêlés à des cernes laissaient apparaître sa tristesse au grand jour.

Kaïgaan allait s'approcher d'elle, tenter de faire preuve de douceur, puisqu'elle avait l'air d'en avoir besoin. Mais elle sauta soudainement d'en l'eau, éclaboussant monstrueusement le soldat. Whaaaaat, mais qu'est-ce qui lui prenait ? Le mâle électrique était trempé, l'eau dégoulinant sur son pelage. Et bien, lui qui n'aimait pas être mouillé, il était servi. Il détestait avoir les coussinets mouillés, puisque cela l'empêchait d'utiliser son pouvoir correctement. L'électricité sortant de ses coussinets pouvait se répandre sur son corps en passant par l'eau. Et vous en conviendrez, s'électrocuter soit-même n'était pas très malin. Il s'ébroua donc immédiatement, en même temps que Saphira sortait de son eau, qu'elle avait l'air de tant apprécier. Cette dernière déposa une étrange créature sur le sol, mixte de divers espèces n'ayant rien en commun. Qu'est-ce que c'était encore que cette chose ? Une mutation causée par les humains ? Cela ne pouvait être que ça de toute façon. Kaïgaan leva discrètement les yeux vers la chatte argentée, satisfait de voir que l'animal l'avait détourné de sa tristesse. Ses yeux bleus étaient rivés sur la bestiole rempli de curiosité. Il était vrai que croiser une telle créature n'était pas habituel. Il pencha la tête vers la chose pour la renifler mais elle sauta sur elle-même, comme un poisson cherchant à retourner dans l'eau. Le soldat sursauta de façon très virile - ironie - avant de s'assoir.

- Tsss, qu'est-ce que c'est que ce truc encore ?

"Encore", parce qu'il avait déjà croisé un scarabée géant qui avait essayé de le tuer, lui et Terra. Et il avait eu son lot de bestiole bizarre pour des mois. Les mutations causées par la folie des Hommes étaient bien étranges... Les chats avaient des pouvoirs, les insectes grandissaient et les... Trucs devenaient des trucs encore plus bizarres. Le monde dans lequel il vivait était vraiment rempli de surprises, mais pas toutes bien agréables...

Le mâle blanc et gris en face de moi se baissa vers la chose entre mes pattes, cette dernière était vraiment...comment dire..pas très courante...mais bon avec la bêtise humaine c'était plus que probable que de nombreuses bestioles pareillement constituées se manifesteraient dans le futur après tout non? J'avais probablement raison. Soudainement alors que le matou rapprochait sa tête de la créature celle ci bondit sur elle même ce qui m'arracha un cri de surprise et ce qui le fit sursauter d'une manière terriblement virile, bon c'était bien entendu ironique on aurait dit un chaton voyant une souris pour la première fois de sa vie sortir de son terrier ! Je le regardais en retenant un fou rire, je savais que c'était mal de rire des gens cependant parfois on ne peut pas s'e empêcher si? Enfin bref je regardais la chose sauter encore une fois sur elle même d'une façon un peu ragoûtante je dois bien le dire !

"-Tsss, qu'est-ce que c'est que ce truc encore ?" Demanda le mâle.

Je sortais les griffes et plaquais la bestiole au sol d'un mouvement assez violent, une image de ce jeune chat et de Eyeless emportant mon fils remontant en moi, cette douleur que cela m'arrachait me brisa le coeur encore un peu plus que tout à l'heure à l'endroit où je me trouvais, en fait j'avais plus que mal, cela me tuait à dire vrai. Le soleil tapait sur nous comme un bourreau sur ses victime, mes ailes tremblaient, faisant tomber quelques plumes qui cachèrent la bestiole devant moi, c'est fou ce que le chagrin pouvait rendre lunatique et violent à la fois, moi qui habituellement détestait me battre pour à rien ! Je pleurais de nouveau, le coeur de nouveau brisé en un million de petite pièce où aucune colle ne pouvait en réparer les morceaux.

Je me souviens de quand cela est arrivé, j'étais dehors, en pleine journée avec mes enfants, une journée comme celle ci d'ailleurs mais assez loin d'un point d'eau, sinon je l'aurais sauvé sans trop de difficulté à dire vrai. Mes chatons jouaient alors que je me prenais le soleil, après avoir entendu un bruit, sans pour autant sentir l'odeur de l'ennemi je ne fis plus attention à cela, mais c'est à ce moment précis que je sentis mon fils se faire arracher du sol comme un vulgaire insecte à son tronc d'arbre, je me levais alors et vis un des agresseurs, un mâle léopard mais noir avec des tâches gris blanc et une queue de poisson, je me jetais pour récupérer mon fils, ce que je ne réussi guère à faire car l'autre se jeta sur moi, un chat gris avec un masque bleu..Eyeless Jack. Il emporta alors mon fils loin de moi sous les yeux de ma fille, sonnée par un coup pris derrière le crâne mais assez choquée tout de même, je ne pus plus bouger du tout et je m'écroulais misérablement au sol comme une vulgaire proie devant ses prédateurs.

J'ouvrais les yeux pour découvrir que je n'avais pas bougé d'un pouce, mais que j'étais au sol, j'avais du tomber sous le coup de la tristesse, ça m'arrivait bien souvent ces temps ci, je regardais le mâle en face de moi, le soleil commençait à décliner à l'horizon, enfin pas à décliner, mais à se cacher derrière les nuages apparaissant doucement, mais donc il allait sans doute pleuvoir, oh mon dieu oui !

"-Que...s'est-il passé? Je..Je suis tombée? Je..Suis désolée..." Balbutiais-je d'une très petite voix.

Avant que Kaïgaan n'eut le temps de parler à nouveau, Saphira plaqua la bestiole au sol, la maintenant clouée entre ses griffes fines et acérées. Ce geste fut d'une telle violence qu'il surprit le soldat. Il savait que la femelle ailée n'était pas du genre à s'adonner à la violence, ou du moins très rarement et dans de bonnes circonstances. Pourtant, elle avait l'air d'avoir mis toute sa rage dans ce simple mouvement de patte. Le mâle électrique avait l'impression qu'elle allait tuer la créature, à force d'appuyer autant dessus. Saphira semblait être dans un autre monde, perdue dans de sombres pensées. Elle tremblait de tout son corps et rapidement, quelques plumes se décrochèrent de ses ailes, dansant lentement dans l'air jusqu'à se poser délicatement sur le sol brûlant de l'oasis, recouvrant l'objet de la curiosité des deux chats. Mais cela ne fit pas réagir la femelle grise, qui tremblait toujours, les yeux dans le vide, comme en transe. Kaïgaan n'osait pas réagir, de peur de lui faire mal, ou qu'elle-même réagisse de façon agressive. Il n'avait aucune idée de comment soigner une peine de coeur, qui brisait les félins de l'intérieur, les faisant tomber plus bas que terre. Ses yeux venaient de se fermer, laissant apparaitre quelques larmes réfléchissant le soleil, coulant sur ses joues jusqu'à tomber lourdement au sol, fonçant un peu plus le sol désertique. Le soldat voulait tellement aider son ancienne camarade. Voir cette chatte d'ordinaire si joyeuse verser plusieurs larmes était un calvaire. A vrai dire, Kaïgaan n'avait jamais été étouffé par les sentiments. Il avait toujours été quelqu'un de dur, enfin, depuis la mort de sa soeur. Mais étrangement, depuis ses dernières rencontres, il s'était quelque peu adouci, s'arrêtant un peu plus sur les sentiments des autres félins. Lui qui se moquait à la moindre occasion avait maintenant tendance à se retenir devant un chat triste, pour ne pas le peiner encore plus. Cela ne ressemblait à rien mais pourtant c'était une grande avancée pour le mâle.

Il fut tiré de ses pensées par la Felinae qui s'écroula doucement au sol, se couchant dans son infinie tristesse. Kaïgaan la regardait, sans oser réagir. Saphira pleurait lorsqu'elle était triste, se perdait dans ses pensées en versant de nombreuses larmes. Quant au soldat, il voilait sa faiblesse par de l'agressivité. Combien de fois on lui avait reproché d'être trop violent depuis la mort de sa soeur ? Enfin, il avait changé cette violence physique en moqueries piquantes et agressives, même si cela ne l'empêchait pas d'apprécier les combats. Chacun gérait les peines de coeur à sa façon. Le soleil se dissimula derrière des nuages menaçants, annonçant la pluie. Génial. Enfin, au moins il faisait moins chaud, ce n'était qu'un compromis. Tout s'était quelque peu assombri quand Saphira ouvrit à nouveau les yeux rougit par les larmes. Elle regarda lentement autour d'elle, semblant surprise par son changement de position, puis s'exprima enfin d'une petite voix.

- Que...s'est-il passé? Je..Je suis tombée ? Je..Suis désolée...

Kaïgaan laissa passer quelques secondes sans parler, cherchant quoi dire. Lui qui trouvait toujours des mots pour se moquer, n'arrivait pas à en trouver aujourd'hui pour réconforter. Formidable. Finalement, il vint se coucher délicatement contre elle, faisant garde à ses immenses ailes. Il tourna la tête pour pouvoir la regarder dans les yeux. Ses magnifiques yeux bleus lagon, humidifiés par les larmes, qui semblaient si désespérés. Il prit finalement la parole après quelques instants de silence, d'un ton qui se voulait doux et réconfortant.

- Hé... Ça va aller, ne t'inquiète pas. Je peux le surveiller, ton fils. Je te promet que je ferait tout pour qu'il ne lui arrive rien.

Il avait parlé assez lentement, dans un effort pour la réconforter. Il posa sa patte sur celle de Saphira, touchant son doux pelage gris de son coussinet bleu. Elle avait l'air si forte, avec ses ailes majestueuses, mais rien ne pouvait supporter la tristesse d'une mère. Il la regardait tendrement, peut-être un peu trop, mais ne réagit pas à son changement brutal de comportement, de peur de la vexer.

Suite à vos dire, j'archive ce rp, mais si vous désirez tout de même le continuer faite moi signe.