J'arrivais ici, couvertes de coup diverses et variés, il faisait nuit, cette journée avait été une des pires de ma misérable vie, en effet les soldats s'étaient pour beaucoup défoulés sur ma pauvre âme et sur mon pauvre corps. J'avais perdu mes petits plus que récemment et la douleur qui me hantait était toujours belle et bien à vif, tout  comme mes pauvres coussinets, même si j'étais une femelle plus que pacifiste, ma colère et ma douleur je l'arrangeais sur moi même. J'avançais sans but depuis 2 heures maintenant, j'étais passé par beaucoup d'endroit et la vu des cadavres se trouvant au quartier nord me donnait la nausée rien que d'y penser. Je me cognais contre le bâtiment en face de moi, quelle idiote à regarder le sol tout le long sans vraiment faire attention à ce qui m'entourait ! Je soupirais et regardais le bâtiment en silence, j'étais au refuge donc? Mais quelle débile, ça grouillait de caméléons, mais était-ce vraiment une mauvaise chose après tout?

"-Je devrais peut être rester au alentours, même si je ne porte pas l'odeur des soldats, je suis une ... une esclave de ceux ci, je dois me méfier peut être que les solitaires traînent ici également, après tout je ne fais nullement le poids même face à un chaton...surtout que je refuse de me battre..." Me dis-je à voix haute sans penser si quelqu'un au alentours pouvait m'entendre ou me voir, je m'en foutais un peu, même si je venais de penser l'inverse au dessus, c'est fou ce que je suis lunatique moi !

Je montais sur un arbre calmement, mon pelage se prenant dans des branchages et laissant de nombreuses touffes et ainsi mon odeur, dans la nuit mon pelage crème se voyant assez fort, oui car c'est à priori une couleur claire, sauf erreur de ma part. Je me cachais dans les branchages en hauteur et fixait le ciel nocturne à la recherche de quelque chose, sans vraiment de quoi il s'agissait. Mon esprit vagabondait au loin, la douleur me quittant un peu pour le moment, et ce pouvoir qui ne servait pas à grand chose dans mon cas, si un chat blessé venait je serais dans l'incapacité de faire quoi que ce soit, à moins qu'il n'y est des herbes au alentours, car grâce à mon père je connaissais un peu tranquillement. Je me mis à chantonner d'une voix très douce et magnifique, c'était un des seuls avantages que je possédais de ma mère après tout. Ma voix envahit bientôt l'endroit couvrant les petits bruissements pour laisser place à cette chanson d'enfance que ma sauveuse me chantait pour m'endormir.

"-La chouette au ailes ardentes se couchera sur tes paupières si lourdes..." Dis-je toujours en chantonnant de la même voix et en fermant les yeux toujours cachée par le feuillage épais de l'arbre sur lequel j'étais couchée.

Ah. Ce soir, tu n'es pas d'humeur. Tu cours dans tous les sens, l'air féroce. Pourtant, rien ne t'as vraiment contrarié aujourd'hui; c'était une journée tout ce qu'il y a de plus normal. Et pourtant tu es énervée, de plus en plus, chaque jour. Et de moins en moins triste aussi. Avoir quitté les caméléons était ma meilleure solution, la meilleure idée que tu n'ai jamais eu, et pourtant, tout laisse croire le contraire, notamment ton allure. Mais tu sais que tout est mieux maintenant. Au moins, tu es devenue forte, et tu as ta propre liberté, loin de tous ces incapables. Ils ne te parlaient même pas. On pourrait même penser qu'ils ne savent pas qui tu es.
Et te voilà maintenant à rester dans les lieux que ces pourritures gardent. De toute manière, il ne te reconnaissent pas. Tu ne sais pas vraiment si l'odeur des caméléons est resté sur toi, parce que tu es resté pas mal de temps avec eux. En fait, tu les déteste, et avoir leur odeur sur toi t'insupporte, mais si jamais tu rencontres un nouveau, tu pourras toujours te faire passer pour une caméléonne non? Boarf, tu n'as jamais essayé, et tu ne penses pas en avoir besoin.

Bien. Te voilà arrivé dans un endroit à peu près saint. Tu connais cet endroit, mais tu ne le fréquentais pas beaucoup, comme toutes les bases des caméléons; étant donné que tu partais tout le temps.
Rien qu'être ici te donne des vertiges suivis de nausée. Arf, au moins il fait sombre, c'est toujours ça de pris.

Tu restais debout face au bâtiment hideux. Tu avais les yeux fermés, comme d'habitude, jusqu'à entendre un bruit non loin de là. Surprise, tu sortis tes griffes et te dirigea vers le bruit, toujours les paupières closes. Habituellement, dès qu'il y a un bruit, tu pars, mais ta colère ne te fit pas reculer d'un seul pas.

« Qui est là! »

Tu sentis une odeur, très légère, de soldat. Intriguée, tu te calmas un peu. Les soldats sont les seuls que tu ne déteste pas. Ils ne t'ont jamais rien fait, et c'est là que tu avais débuté après tout. Et Pandémie aussi, pensais-tu en secouant la tête.

« La chouette au ailes ardentes se couchera sur tes paupières si lourdes...»

Un chant? Pfeu. C'est trop facile maintenant. Tu te fondis dans l'ombre la plus proche jusqu'à un arbre. Tu ouvris lentement tes yeux: un chat était là haut.
Toujours dans l'ombre, tu grimpas sur la branche au dessus de la soldate. Uh. Elle était pour le moins banale. Tout comme sa voix. Il n'y avait là pas grand chose d'intéressant à voir.
Haineuse au plus haut point, tu lui lâchas ces quelques paroles.

« Que fais-tu là jeune soldate? »

Tu n'étais certes, pas de bonne humeur, mais rien ne t'empêchais de lui parler, tranquillement dans ton ombre. D'ailleurs elle devait se demander d'où venait le son de ta voix haha. Tu aimerais bien voir sa tête, mais tu n'as pas envie d'ouvrir les yeux une seconde fois aujourd'hui. Peut être plus tard alors.

HRP:

J'archive~!