« Le verbe aimer est difficile à conjuguer : son passé n'est pas simple, son présent n'est qu'indicatif, et son futur est toujours conditionnel. »
Jean Cocteau
La nuit commençait à pointer le bout de son nez. Le soleil s'endormait et soufflait ses dernières flammes, un jaune poussin lumineux, brillant et déposant doucement sa lumière contre les murs de béton armé.
Sirf était allongée dans son matelas, paraissant vaguement ennuyée. Oh, elle n'était pas triste, ni en colère ; Juste ennuyée. Elle soupirait doucement tandis qu'elle se releva de sa couchette. Elle lança un léger regard envers la fenêtre ouverte.
Il n'y avait point de vent : En effet, les rayons de braise broyaient la vallée de sable. Il n'y avait que le soleil, lui et son incroyable force; Sa chaleur qui abattait même le plus fort des soldats. Pas de vent, pas le moindre air frais qui aurait pu sauver la soirée. Le ciel était rouge pourpre, allant dans des tons violacés qui partait sur le bleu nuit. Les étoiles démarraient leurs ascensions dans le ciel, apparaissant une à une, tandis que le soleil s'engouffrait dans l'oubli.
Et Sirf s'ennuyait. Seule dans une chambre bien trop grande pour elle, elle s'ennuyait. Son regard passait de sa dague; soigneusement déposée à côté d'elle, a la fenêtre où traversaient les rayons dorés, aux murs craquelés, à la chatière qui lui servait de porte, aux bruits d'animaux lointain, aux feulements des soldats qui s'entraînaient, aux vagues conversations dans les couloirs.
Alors elle décida de sortir de la pièce où elle s'était installée depuis maintenant une trentaine de minute. Une bonne dizaine de chat s'était installé contre les fenêtres, profitant de la chaleur du soleil. D'autres restaient dans l'ombre. Certains s'en fichaient, ou encore certains couraient partout.
Elle se faufilait agilement entre les soldats, jusqu'à ce qu'elle bouscula un félin. Elle se retourna doucement vers lui, priant que ce ne soit pas un soldat démoniaque avec des pouvoirs effrayant et surtout qui n'est pas absolument pas amical ; ce qui était, effectivement, le portrait craché d'une bonne partie des soldats. "Ehm.. Excuse-moi ?" Sa voix était assez froide, interrogative, mais pas spécialement désolée. Malheureusement pour elle, s'exprimer est une tâche assez compliquée.
Le soleil commence petit à petit à montrer ses rayons. Tu te lèves avec difficulté. Cette nuit encore n'a pas été des plus faciles. Tu n'as pas arrêté de t'agiter dans tous les sens. Ces visions, elles te hantent... Respire, tu dois respirer. Quand est ce qu'elle arrêteront ? Cette question tourne en boucle dans ta tête depuis tellement de temps. Tu as l'impression de tomber de plus en plus dans la folie. De sombrer, petit feu par petit feu... Comme cet ancien Soldat dont tu as vaguement entendu parler. Non ! Il ne faut pas que tu deviennes comme-lui ! Il faut que tu sois fort, pour ta mère... Ta chère mère... La seule qui t'es vraiment aimée un jour... Tu sors de tes pensées et avance a pas lent. Tu n'as pas envie de t'entrainer. Tu n'as pas envie d'aller dehors attraper d'autres chats. Tu as seulement envie de retourner te coucher immédiatement. Tu lâches un long soupir.
Enfin, le soleil commence à décliner dans le ciel. La journée à était longue... La fatigue t'envahis tous les muscles et tu ne penses plus qu'à une chose : DORMIR. Tu te faufiles maladroitement à travers la foule. Tu es presque en train de dormir debout quand soudain, tu heurtes quelqu'un d'autre. Tu sursautes un peu. Tu ne sais pas vraiment qui est rentrée dans qui, tu étais à moitié endormi donc... Tu entends finalement l'autre chat s'excuser, mais sur un ton pas vraiment désolé, plutôt froid. Mais bon, tu n'en prends pas vraiment compte. Tu rétorques alors : - Ce n'est rien, je ne faisais pas attention aussi. Tu ne t'es pas fais mal ?
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