Depuis quelques jours, Oken avait remarqué, un peu comme tout le monde d'ailleurs, qu'une humaine revenait pour se rendre toujours dans la même chambre. C'était au centre de toutes les conversations. Qu'est-ce qu'elle pouvait faire ? Les humains avaient-ils prévu quelque chose en particulier ? Cela en inquiétait certains.
De manière générale, les chats évitaient de s'approcher des humains, même si ces derniers les nourrissaient. Oken n'avait pas peur des humains, mais il préférait faire comme tout le monde. Si c'était comme ça qu'il fallait se comporter, alors il allait faire comme les autres.
Pourtant, la curiosité d'Oken l'avait poussé à suivre l'humaine la dernière fois qu'elle était venu. Tout en restant à bonne distance, il l'avait observé. Il n'était pas doué pour décrypter le langage corporel des humains, c'était difficile pour les chats de comprendre ce qui leur passait pas la tête.
Mais même lorsqu'elle l'avait vu, elle n'avait rien fait pour le punir ou le chasser. Alors quand elle revint ce jour là, il alla directement vers elle.
Il se tassa quand elle se pencha au dessus de lui, craignant que cette fois il n'ai été trop loin. Elle le saisit sous ses pattes avant. Sentir le sol ainsi se dérober sous ses pattes était terriblement effrayant, mais elle finit par le caler contre sa poitrine. Sentir ses coussinets coller à quelque chose de solide le rassura immédiatement.
Il sentit les doigts experts se faufiler sur sa tête et sous ses oreilles, comment savait-elle que c'était là que les mamans chats léchaient leur petit pour les calmer ? Un mystère ces humains. Mais Oken succomba rapidement et se mit à ronronner. Il n'était pas très tranquille à une telle hauteur, mais il savait qu'il pouvait retomber sur ses pattes et sans encombre si elle le lâchait. Quand elle se mit en mouvement, il sentit son estomac se secouer un peu.
Elle l'emmena dans une pièce vide et le posa dedans, puis referma la porte. Oken n'était pas très inquiet, il lui faisait confiance. Il s'assit donc là où elle l'avait posé et attendit qu'elle revienne. Ce qui ne tarda pas. Mais elle portait un autre chat qu'Oken ne connaissait pas. Elle le posa et repartit, toujours en fermant la porte. Est-ce que c'était une nouvelle forme d'entraînement ? Le chat qu'elle avait posé était un adulte, sûrement déjà un soldat accompli. En plus qu'il était très grand et son oreille coupée montrait qu'il avait de l'expérience. Le chaton blanc à deux queues se sentit intimidé. Il avait plus l'habitude de s'entraîner avec d'autres apprentis sous la directives de vétérans et sous le regard critique des humains.
Le chat noir s'avance. Son allure n'a rien d'agressive, il a même plutôt l'air abattu.
"Euh...? Salut ! Je m'appelle Titan et je suis un Deuxième ligne. J'imagine que tu es un bleu ?"
Oken se leva, par respect pour son aîné.
- Bonjour. Je suis Oken et je suis un apprenti.
Apprenti c'était moins bien que bleu, mais il espérait que Titan ne serait pas trop déçu.
-Il se passe quoi ? Demanda Oken. Pourquoi on est enfermé ici ?
Le chaton n'était pas particulièrement inquiet, juste curieux. Il se demandait bien ce que l'humaine attendait d'eux.