"Tous mortels que nous sommes, la Mort nous a déjà embrassé... notre heure viendra."
Le jour de la naissance de Kyouaku Kyuusei. L’avènement d’une créature hideuse qui eut manquer de tuer sa mère avec la largeur de ses mâchoires, de cette seconde bouche immonde qui engloutissait la première. A vrai dire, Kyouaku était tellement laid à sa naissance que ses parents n’ont pas voulu de lui. La mère refusant d’allaiter son petit, les humains n’ont eut d’autre choix que de prendre le chaton en main, le nourrissant au biberon. Tout le monde répugnait à s’approcher de cette chose qui ressemblait à une larve avec des moignons d’aile dans le dos et une seconde bouche d’os. De plus, quand bien même il grandissait, se couvrait peu à peu d’une fourrure soyeuse qui aurait put faire des jaloux, et commençait à ressembler d’avantage à quelques chose, qu’on ne lui prêtait pas plus attention que ça. Isolé, Messorem observait de loin les autres chatons jouer ensemble, les mères s’occuper de leur petit… mais éloigné des autres chats depuis sa naissance, le chaton noir ne faisait pas attention à sa propre solitude. Par curiosité, de temps en temps, il essayait d’approcher pour voir ce que les autres faisait, certains chatons fuyaient en le voyant arriver, et d’autre se moquait de lui.
Kyouaku Kyuusei marchait la tête baissé, incapable de lever le crâne à cause de sa mâchoire osseuse, et sa démarche était précaire et il vacillait de chaque côté à chaque fois qu’il faisait un pas, entraîner par le poids de sa tête, et ses ailes à l’époque bien ridicule s’agitaient vainement pour l’empêcher de tomber. Un autre jeune s’approcha de lui l’air de rien et lui donna un coup de patte dans les mâchoires. Dénué de nerf à cet endroit, Kyouaku ne sentit rien du tout, mais le coup le fit tomber par terre, et il eut beaucoup de mal à se relever avec ses petites pattes. L’autre chaton rigola et un autre s’approcha, donnant à son tour un coup de patte à Messorem, le faisant tomber de l’autre côté alors qu’il essayait de se relever.
« Arrêtez, ce n’est pas drôle !
-Eh, regardez, le monstre parle ! » répliqua un autre gamin sans l’écouter
Le jeu méchant des autres chatons se réitéra plusieurs jours, même quand Kyouaku ne s’approchait pas d’eux. Pourquoi s’approcherait-il d’eux d’ailleurs, si ils s’amusaient à le faire tomber, tout ça parce qu’il avait du mal à marcher ? Et c’était pour le traiter de monstre ensuite !
« Tu devrais essayer de marcher la tête haute, les autres seraient moins tenter de te frapper que si tu t’approches en baissant la tête. »
Le chaton noir tenta de relever la tête, cherchant celui qui lui avait parler du regard. Un autre chaton était devant lui. Sa fourrure était doré. Vraiment. Elle avait de vrai reflet métallique.
« Je peux pas. Répondis Kyouaku. Ma tête est trop lourde. »
Le chaton approcha ses pattes du visage du noiraud, qui eut un mouvement de recul. Mais l’autre ne le frappa pas, il l’aida seulement à lever la tête.
« Regarde, tu es super cool comme ça ! Tu en imposes je trouve.
-Vraiment ?
-Bah oui ! Fait pas attention aux autres, hein, ils sont stupides. Je m’appelle Zabatim et toi ?
-Euh… Kyouaku Kyuusei.
-C’est quoi ce nom à rallonge ? » rigola l’autre chaton d’un air amical « Enfin tu m’en veux pas si je t’appelle Kyou ? C’est plus rapide et simple à… euhm… dire que… Kyoukaku… enfin… euh... »
C’est comme ça que Kyouaku rencontra son premier ami, et son meilleur ami Zabatim.
[…]
Deux ans plus, tard Kyouaku et Zabatim était deux fiers soldats qui passaient la plupart de leur temps à s’entraîner ensemble. Très complices, ils étaient inséparables. Entre temps, les humains avaient remis à Kyouaku Kyuusei une espèce de harnais, qui venait l’aider à équilibrer et supporter le poids de sa tête. Il marchait désormais la tête bien haut, et était devenu, comme l’avait suggéré Zabatim quelques années plutôt, assez imposant. En se rendant vers le terrain d’entraînement, ils discutaient.
« Je te jure, les Félinaes sont pas si méchants que ça, juste hier j’en ai rencontrer un tu vois et…
-C’était donc là que tu étais passer hier, j’avais peur d’un linarion t’es manger, en commençant par tes boyaux et…
-AH arrête Kyou, il faut plus qu’un… lina… machin… C’est quoi un linarion déjà ?
-… Tu es irrécupérable, tu finiras dévorer…
-M-mais non !
-… ou tué par un Félinae…
-Mais je te dis qu’ils sont pas tous si terribles ! »
Ils finirent par arriver vers les terrains d’entraînements. A peine arrivés là-bas, que Kyouaku reçut un caillou dans la mâchoire, mais ne sentant rien, il ne tourna même pas la tête, alors que Zabatim fronça fortement les sourcils et feula, faisant comprendre à son ami qu’il y avait un problème.
Kyouaku Kyuusei tourna lentement la tête, reconnaissant alors deux chats qui à l’époque, avaient fait partis du groupe de chaton qui le harcelait. Inutile de le dire ? Si ? Ça finit par tourner au vinaigre. Zabatim était une tête brûlée, et les deux autres avait très envie de faire leurs griffes sur Kyouaku et son ami. Et Kyouaku ne pouvait pas laisser son ami Zab, seul contre deux. Autrement dit, ils se sont battus. Habitués à se battre en duo, Kyouaku et Zabatim avaient pris l’avantage, et Messorem espérait dissuader les deux autres de se battre. Mais quelque chose d’absolument pas prévu se produisit. Il vit une expérience raté entrer dans la salle. Il ne savait pas d’où elle sortait, c’était elle échappée de sa cage ? Avait-elle été relâché ? Est-ce qu’un chat avait eut le malheur de… ? Quoi qu’il en soit la créature devait être affamée puisse qu’elle se lança vers les quatre chats. Elle élimina un des adversaires des deux amis, qui était trop concentré sur le combat pour la voir arriver, en lui broyant la gorge. Les trois chats restant ne se laissèrent pas faire, Kyouaku et Zabatim désirant sauver leur peau et l’autre venger son ami. Cependant, l’expérience ratée n’était pas prête de se laisser faire non plus, elle blessa gravement Zabatim alors qu’il avait voulu défendre Kyouaku, et l’autre chat finis aussi sous ses crocs lorsqu’il avait crut voir une ouverture. Kyouaku dut achever la créature en lui collant ses ailes de dents dans le crâne, utilisant toutes ses salves de dents, et lui donnant une morsure mortelle à la gorge. Kyuusei, blessé lui aussi, et saignant fortement, finis pas s’évanouir.
[…]
Il se réveilla deux jours plus tard, avec quelques cicatrices supplémentaires sur le pelage, et un mal de crâne magnifique en prime. Il avait été soigné, c’était déjà ça, il s’en remettrait. Se remémorant la combat contre l’expérience, Kyouaku savait qu’il avait échappé de très près à la mort. Seul contre cette chose, si il n’y avait pas eut Zabatim et l’autre chat qui l’avaient aider à combattre avant de tomber, il ne serait peut-être plus là. Cette chose était arrivée de nul part, au milieu d’un combat… D’ailleurs, le chat noir se souvint alors avec soulagement que Zabatim avait été blessé, mais qu’il n’était pas mort. Tout du moins… c’est ce qu’il croyait. On lui raconta que, le poitrail ouvert, le chat d’or c’était vidé de son sang durant la fin du combat. Kyouaku refusait d’y croire, il a même crut que les autres soldats lui mentait, comme ils avaient si bien l’habitude de le faire. Il a chercher son ami partout, mais rien. Son air, déjà morne à l’époque, ce fit littéralement plus lugubre et un air fatigué se creusa sur son visage au fil du temps, perdant espoir. Son meilleur ami était mort. Celui à qui il c’était raccrocher pendant ces deux ans, pendant presque toute sa vie, n’était plus, à cause d’une stupide expérience ratée. Kyouaku était seul désormais… et désormais, il pouvait apercevoir sa solitude. Il se passa un an où le soldat déprimait, écoutant moyennement les ordres que ses supérieurs lui donnait, et devenant très agressif contre les autres soldats au cours des entraînement. Sa tête semblait être devenu encore plus horrible à voir qu’auparavant, qu’une reproductrice, remarquant qu’il faisait peur aux chatons, lui jeta une cape noire abîmée, ramassée probablement quelque part en ville ou dans la caserne, le priant qu’il se couvre afin de se cacher. Cette fois piqué au vif, il attaqua la chatte avec brutalité. D’autres soldats l’arrêtèrent et trouvèrent le moyen de l’assommer. Il se réveilla quelques temps plus tard dans une cage, enfermé. Un soldat vint le narguer en lui jetant la cape noir.
« Cache toi, tu fais peur !
-Si jamais je sors d’ici, tu le regretteras... » gronda Messorem
L’autre soldat se contenta de sortir, le laissant seul avec la cape sur le bout des pattes. Plusieurs jours passèrent sans qu’on ne le laisse sortir, même si il s’était fait violence pour se calmer. Kyouaku n’en pouvait plus, il ne supportait plus cette vie, les soldats, la caserne, la ville, les humains. Mais il dut se faire une raison, personne ne venait le chercher.
[…]
Plusieurs jours passèrent. La nuit allait bientôt tomber, et Kyuusei s’était allongé et somnolait. Il faisait si peu de chose que la fatigue venait encore plus vite à lui. Quelqu’un vint enfin le sortir. Quand les portes de la cage furent ouvertes, le chat noir fila à toute vitesse. Il n’y avait fait guère attention, mais la cape noire c’était accrochée à ses dents et certains soldats se moquèrent de lui à son passage, d’autre préféraient ignorer, ou ne s’en souciait tout simplement pas. Kyouaku croyait que tout le monde était contre lui : évidemment, c’était impossible, mais le passé lui pesait de plus en lourd. Il voulait partir, s’enfuir, alors il décida de partir de la ville en volant et en courant, s’enfonçant vers le territoire des Felinae sans y faire attention. Malheureusement, il avait oublier un détail : la puce. Il finit par recevoir un choc électrique qui lui ramena les pendules à l’heure, il devait trouver un moyen de s’en débarrasser, et passa un long moment à essayer de se l’arracher du cou, mais seul, c’était difficile, il aurait fallut l’arracher d’un coup de crocs : c’était d’autant plus impossible pour Kyouaku et cette énorme bouche osseuse qui ne le rendait pas plus adroit. Il finit par croiser une Felinae. Pour cette dernière, Kyouaku était un soldat qu’il fallait chasser, alors Kyouaku s’éloigna, n’ayant guère envie de perdre son temps à se battre. Il finit par être suivit par un aile d’argent et se décida à retourner à la caserne, il était inutile pour lui de continuer à tourner en rond plus longtemps et de s’attirer les foudres des humains. Il réessayerait une autre fois.
En cherchant à quitter les soldats, Kyouaku croisa un messager caméléon avec qui il échangea des informations, s’attelant à tenter de lui donner les plus sensibles possibles sur les soldats qu’il connaissait. Il croisa plusieurs fois ce messager et ils finirent par devenir ami, même si Kyouaku avait une apparence monstrueuse et un humour lugubre. Le félin noir confia à son nouvel ami son désir de quitter les soldats. Le caméléon lui proposa donc de l’aider, et de rejoindre les caméléons, qui étaient moins nombreux que les soldats et les felinae. Même si retirer la puce lui laissa une cicatrice sur le cou, Messorem fut bien content qu’elle soit enfin retirée de sa chaire.
« Au fait, c’est quoi ce morceau de tissu accrocher à tes ailes ?
-Une cape que certains soldats s’amusent à me lancer dessus, parce que mon apparence fait peur aux chatons et ils voudraient que je me cache. »
Le félin sombre observa la cape d’un air songeur.
« Je vais la garder. Ça leur fera les pattes de voir que je l’ai accepter. » fit le chat noir d’un air moqueur
[…]
Cela faisait donc quelques mois, cinq à peu près, que Messorem avait rejoins les caméléons. Pour lui, ils étaient une échappatoire à sa vie d’avant, une nouvelle famille. Bien qu’il faisait parfois peur à certains membres, ceux ci ne l’avait pas hais à sa naissance pour une chose qu’il n’avait jamais choisis d’être, et ils ne se prêtaient pas à des jeux puérils comme les jeunes soldats qu’il avait connus, et qui s’en étaient fait une habitude, un loisir au fil du temps, cultivant la méprise qu’ils avaient pour Kyuusei. Il leur est devenu plus que loyal, et très fier d’être devenu veilleur. Le plus ironique, qui faisait parfois sourire le félin -chose rare-, c’est que la cape que lui avaient refilés les soldats lui allait à merveille, et qu’elle lui permettait de se fondre encore mieux dans l’obscurité…