Bruh, il fait froid ce soir. Tellement froid que je décide de sortir du camp pour me dégourdir un peu les pattes. Si j'étais rester la bas, j'aurais fini en stalagmite. Mes pattes étaient tout en engourdies par le froid. Je secouais mon pelage blanc et de petits flocons tombèrent. J'essayais de faire grandir un peu mes petites flammes sur mes oreilles mais rien à faire. Et le froid n'aide pas.

J'avançais au trot. Je courais presque. Au bout quelques minutes, mon corps commençait à se réchauffer. Le gèle durcissait les plantes se qui les figeait entièrement. L'herbe était d'ailleurs dure et mes pattes y laissaient des traces après leur passage.

Je m'arrêtai plus loin, essoufflée. Je m'assied par terre et écoutai la légère bise slalomait entre les arbres et les buissons. Celle ci me caressa la joue, se qui me fis frissonner, et repartis dans la sombre forêt.

Pourtant, je me sentais mal à l'aise. J'ai l'impression que quelqu'un m'observe.Que c'est oppressant... Je frissonnai encore. Non de froid mais de peur. Moi qui suis d'habitude fan de promenade nocturne.

Stressée, je dis d'une petite voix :

"Il y a quelqu'un ?"

Je me levai et reculai de quelques pas, prête à fuir en cas de danger.

Kaïgaan avait besoin de sortir prendre l'air, avant de rentrer dormir dans cette maudite caserne. Il n'était ni fatigué, ni en pleine forme, mais avait besoin de se vider la tête avant de sombrer dans les bras de Morphée. Il avait donc quitté la caserne, Q.G. disgracieux des soldats où bon nombre d'entre eux ne parlaient que de leur méprise des Felinaes ou de leur combat du jour. Kaïgaan n'était pas de tout cela. C'était eux qu'il méprisait, sadiques, toujours à vouloir se battre. Le soldat gris préférait se battre avec les mots, cette arme bien plus intéressante et merveilleuse. Il remua les moustaches en pensant aux nombreuses fois où il avait remis quelqu'un à sa place avec une pique bien placée. Enfin, notre félin marchait, quelque peu surpris des températures. Il faisait chaud toute la journée et PAF, la nuit était glacée. La météo devenait dingue, c'était triste à constater. Enfin. Ses pattes l'avaient mené jusqu'à l'orée, lieu où il était déjà venu soigner ses pattes en compagnie de Terra. Il grimaça en se souvenant de la douleur qu'il avait ressenti en marchant en partant du marais pour arriver ici, uniquement pour trouver une foutue fleur. Il leva la tête, contemplant la nuit, sombre mais parsemée d'étoiles. L'orée demeurait être un bel endroit, il n'y avait pas à dire. Kaïgaan marchait vite, histoire de se réchauffer un peu. Il faisait froid et un petit nuage se formait à chacune de ses expirations.
C'est au détour du buisson que le félin se crispa de surprise. Un autre félin ! Le soldat gris la distinguait parfaitement. Une femelle, apparemment Felinae vu son odeur, blanche avec plusieurs queues. Qu'est-ce qu'elle faisait là, à une heure aussi tardive et aussi loin de chez elle ? Kaïgaan n'eut pas le temps de se poser d'autres questions qu'il pu prendre connaissance de la voix de la demoiselle.

- Il y a quelqu'un ?

Il grimaça. Crotte. Il soupira, dire qu'il voulait se vider la tête, il allait juste réussir à se stresser. Enfin, si elle avait senti sa présence, ce n'était plus la peine de s'enfuir. Il sorti donc de son buisson, lentement, essayant de respirer le calme.

- Hey...

Il sourit doucement, bougeant à peine les lèvres. Il essayait de ne pas avoir l'air "offensif", puisque après tout, le chat en face de lui était un Felinae. Mais depuis sa rencontre avec le protecteur Enkiro, il savait que les Felinaes pouvaient également se montrer plutôt combatifs. Oh, il allait essayer d'éviter une bagarre, il n'était pas là pour ça et ce serait bien dommage de se mettre à dos un félin dont il rejoindrait probablement le groupe plus tard. Nous allions donc être gentil. Ou du moins essayer. Kaïgaan se montrait sympathique, mais pour l'instant, il restait tout de même sur ses gardes.

"Hey..." fit une voix derrière moi.

Je me retournai brusquement. Un chat gris aux étranges tâches noires, bleues et blanches sortit d'un buisson. J'eu un pincement au cœur lorsque je sentis l'odeur de soldat. Non pas que cela m’écœurait comme autrefois mais bien au contraire... Bon Opaline, arrête de sans cesse pensée à lui ! Concentre toi plutôt sur le félin en fasse de toi, andouille !

Bon alors, le soldat n'avait pas l'air agressif mais paraissait tout de même sur ses gardes. Étonnant pour un soldat d'ailleurs. Il souriait même un peu ! Alors ça c'est plus qu'étonnant ! Un soldat qui sourit, j'avais encore jamais vu ça ! Enfin je crois... A si mais c'était un sourire psychopathe et sadique alors ça compte pas. Enfin bref, je le regardai. Et je crois qu'il me regardait aussi... Bon ok c'est malaisant, faut que je dise quelque chose.

"euh... salut", dis-je calmement.

Bon je sais, c'est pas super comme approche. Mais après tout, on s'en fiche. Je suis pas trop d'humeur à lancer un "Oh, que me vaut cette visite" ou bien un " Bienvenue cher monsieur le soldat, voulez-vous chassez une petite souris en ma compagnie". Grrrr... Aller je me calme. Pourquoi s'énerver ? C'est vrai, Je suis pas ici pour me chercher des amis mais juste prendre l'air. Mais peut-être qu'il est gentil ce matou. J'ai un peu de mal avec les soldats en ce moment et je n'ai, d'ailleurs, pas très envie d'en parler.

Peut-être qu'un peu de compagnie me ferais du bien finalement... Ou peut-être pas. On verra bien par la suite.

J'attendais une réponse. Enfin, j'espère ne pas me prendre un coup de griffes sur le museau. Ni même un coup de croc.

Les deux félins se fixèrent ainsi pendant de nombreuses secondes qui parurent durer une éternité. La Felinae avait l'air de l'observer, de se questionner. Oui, bon, c'est sûr que croiser un soldat ici et à cette heure ne devait pas être des plus commun, il en convenait. Après ce long silence pesant, elle se décida enfin à parler.

- Euh... Salut.

L’éloquence à son paroxysme. WAW. Bon, il se moquait intérieurement, mais il n'en menait pas large non plus. Enfin, le but était donc de faire disparaître cette atmosphère gênante, pesante même, et pourquoi pas laisser place à une discussion. Après tout, elle n'avait pas l'air si méchante. Kaïgaan remua la queue, se détendant un petit peu, avant de répondre d'un ton calme.

- Je m'appelle Kaï. Et toi ?

Sa voix ne laissait nulle place au doute : Il avait un panneau lumineux avec écrit "amical" dessus. Alors peace. Il espérait que notre jolie demoiselle allait elle aussi se montrer bavarde, ou au moins baisser sa méfiance. En effet, elle avait l'air tendue, pleine d’appréhension. Kaïgaan en était presque heureux. Après tout, cela faisait plusieurs fois, à part dans le cas de Enkiro, qu'il rencontrait des Felinaes ne se méfiant nullement de lui. C'est avec "soulagement" qu'il constata que certains chats libres étaient capables de se méfier d'un soldat inconnu. Après tout, tous ses collègues étaient bien loin d'être comme lui. Il regardait donc le femelle, l'air aussi détendu qu'il en était capable, mais, côté méfiant très prononcé exige, restait prêt à toute éventualité.

- Je m'appelle Kaï. Et toi ?

Je baissai les oreilles. C'est vraiment très bizarre. A part Perle noire ( qui et tout de même dangereux quand il et en mode psychocat ) je n'ai jamais entendu un soldat demander mon nom. Enfin j'ai pas rencontrer beaucoup de soldats à part lui et Perle noire en même tant, donc... Peut-être que certains soldats sont sympathiques, non ? Ou alors je viens de tomber sur un exception.

Il n'avait vraiment pas l'air agressif. J'étais moins méfiante mais toujours sur mes gardes. On ne sait jamais. Bon aller, je lui répond. Lui parler arrivera sûrement à me détendre.

"Moi c'est Opaline", répondis-je en m'asseyant.

Ça ne va pas avançait grand chose mais bon. Faudrait peut-être que je lui pose une question aussi. Hum... Ben... Tient, je sais !

" T'as l'air bien sympathique pour un soldat. C'est pas normal, si ?", dis-je après m'être tranquillement lécher la patte.

J'attendais une réponse toute en entament une toilette minutieuse. D'ailleurs, à force de parler, j'en avait oublier le froid. Même si je sentais toujours cette brise fraiche qui chatouillait mon pelage blanc.

Ah oui, elle était plutôt méfiante. Enfin, tant mieux pour elle. La demoiselle baissa les oreilles, observant Kaïgaan, ayant l'air de réfléchir. Le soldat, quant à lui, était plutôt amusé que sa vision fasse autant réfléchir un chat. Finalement, la Felinae se décida enfin à lui répondre en s'asseyant.

- Moi c'est Opaline.

Elle marqua une pause, pendant laquelle elle se lécha la patte, avant de reprendre.

- T'as l'air bien sympathique pour un soldat. C'est pas normal, si ?

Kaïgaan remua les moustaches, amusé. Cette façon qu'elle avait de dire qu'il n'était pas normal l'avait étrangement mis de bonne humeur. Enfin, tout pouvait encore changer. Mais dire qu'il n'était pas comme ses collègues était pour lui un compliment plus qu'appréciable. Mooo, level up en estime de soi. Cela changeait de d'habitude. Il sourit en coin avant de répondre d'un ton moqueur.

- Noooon, moi je suis spécial.

Il releva la tête, mimant la fierté. Finalement, il décida de s'assoir également. Bien, les deux matous se détendaient lentement et la discussion s’enclenchait. Ah, c'était certain que lorsque deux chats méfiants se rencontraient, ils ne discutaient pas aussi que M.Naïf n°1 et M.Naïf n°2. Le grand défi serait maintenant de trouver des sujets de discussion. Kaïgaan n'était pas bavard et avait l'habitude de rencontrer des chats bien plus sociables que lui, posant beaucoup de questions. Et Opaline, même si elle se détendait un peu, avait l'air d'avoir encore du mal. Nous allions donc faire la chasse au blanc, au trou dans le dialogue. Dur dur. Même là, rien ne venait à l'esprit du soldat électrique. Purée. Etait-il à ce point peu sociable ?

- Noooon, moi je suis spécial.

Je ne pu m'empêcher d'émettre un petit rire moqueur. Spécial ? Bah, tient ! Et il avait l'air fière. Je souri et posai une patte sur mon museau. Je regardai Kaï du coin de l'oeil et répondis en me moquant gentillement :

"Un soldat spécial... Et puis quoi encore ?"

Bien-sûr, je n'est pas l'intention de le blesser mais il avait tout de même l'air bien prétentieux, ce matou. Rigoler un peu me faisait du bien. Ça faisait longtemps... Je m'étirai. J'espère qu'il va pas le prendre mal en tout cas.

Maintenant j'étais relax et très peu méfiante. Je faisais quand même attention mais je ne pense vraiment pas que ce chat était dangereux. Et puis, j'avais l'impression que plus je devenais méfiante, plus ça l'amusait.

Je regardai le mâle, en attendant une réponse, tranquillement assise sur l'herbe froide et desséchée. J'espère que la conversation allait durée. Cela me détendait de papoter. En tout cas tous ce que je peux ajouter est que le soleil n'allait pas tarder à se lever.

Opaline eut l'air plutôt amusée par la réplique du soldat, au grand contentement de celui-ci. Elle sourit, posant sa patte sur son petit museau rose.

- Un soldat spécial... Et puis quoi encore ?

Et puis il pouvait se transformer en avion. Regarde.
La demoiselle aux queues multiples s'étira, visiblement bien plus détendue. Elle avait l'air quelque moqueuse, d'humeur joyeuse. Oh... Peut-être que Kaïgaan allait s'amuser un peu finalement. Les deux matous étaient maintenant détendus, pouvant discuter sans problème. Il remua les moustaches, amusé. L'air frais lui picotait le sang, le rendant un peu plus énergique. Et bien, lui qui voulait se détendre avant de dormir, il allait juste réussir à parler avant trois heures. Mais cela en valait la peine, Opaline avait l'air très sympathique une fois détendue.

- Wow oh, et une Felinae aussi loin de chez elle, la nuit, avec deux torches sur les oreilles, à discuter avec un soldat, ce n'est pas spécial ça ?

Son ton était moqueur à souhait et un sourire railleur se posait sur son visage. Il ne voulait nullement être méchant, juste s'amuser un peu avant de retourner dans sa maudite caserne aux soldats aigris et idiots. De toute façon, c'était quelque chose à savoir : Si on se moquait de Kaïgaan, celui-ci répliquait. Une moquerie gentille s'il était d'humeur joueuse, comme à cet instant. Une moquerie agressive voir un bon coup de griffe si son interlocuteur le faisait trop chier. Mais c'était un fait, on ne se moquait pas du soldat électrique sans ne rien recevoir en retour. Mais le mâle gris aimait bien ce genre de "battle vocale", pendant lesquelles il s'amusait à se moquer. M'enfin si Opaline voulait discuter calmement, il n'allait pas dire non. Ses yeux le picotaient légèrement et il dû retenir un bâillement. Toujours assis, il passa un coup de langue sur son poitrail, lançant un petit regard malicieux à la Felinae.

- Wow oh, et une Felinae aussi loin de chez elle, la nuit, avec deux torches sur les oreilles, à discuter avec un soldat, ce n'est pas spécial ça ?

Ce n'est pas faux. J'avoue que j'étais partie loin cette fois-ci. Mais bon, lorsque je prend l'air, c'est pas pour rester collée au camps. J'ai besoin d'air.
Discuter avec un soldat... Certes c'est peu courant mais je commence à avoir l'habitude.
Je me grattai l'oreille avec ma patte arrière.

"Bon, je suis loin de chez moi mais j'aime me balader.

J'essaye de regarder mes oreilles. Je fis mine d'être vexée. Des torches... Nan mais ! C'est pas juste des simples "torches" d'abord ! C'est des jolie petites flamme trèèèès zolies, nyah !

"Des torches... N'empêche que c'est bien pratique mes 'tites flammes. La nuit, quand il fait froid ou même pour se défendre. Et puis parler avec un soldat... C'est presque une habitude."


Je souri. Cela m'amusait de me moquer un peu. C'était des moqueries gentilles bien-sûr. Je n'ai aucunement envie de le blesser. Ce matou avait l'air sympa alors pourquoi lui faire du mal ? Enfin je crois qu'il est sympa. C'est un soldat, et ils sont imprévisibles. N'empêche que là il est pas agressif, là, alors autant en profiter.

Je penchai la tête sur le côté. J'aime bien ce temps. En fait j'aime quand il fait froid. Bizarre, non ? Peut-être. Enfin bref, j'aime l'hiver.

"Dis moi, tu as un pouvoir ?" demandai-je calmement.

Je me demandai bien ce qu'il pourrai avoir... J'aime bien découvrir les pouvoirs des autres, ça m'amuse. En plus cela permet d’entamer une conversation.

Opaline se gratta l'oreille et à vrai dire, Kaïgaan se demanda une seconde si sa patte n'allait pas prendre feu. Il n'était pas très curieux de nature, mais avoir une flamme au bout des oreilles était tout de même assez surprenant. Du moins assez pour piquer l'intérêt du soldat. Est-ce que cela la brûlait ? Visiblement pas. C'était assez fou de se rendre compte de la puissance des modifications génétiques. Enfin, trêve de débats scientifiques, ce n'était pas le premier chat qu'il voyait avec un physique original.

- Bon, je suis loin de chez moi mais j'aime me balader.

Non, on appelle ça une randonnée pédestre. Ah ça oui, elle aimait se balader, et pas qu'un peu. Surtout en pleine nuit par un froid presque anormal. Enfin, Kaïgaan n'allait pas la charrier sur son marathon, il en faisait également. Mais pour sa défense, la ville était loin d'être un endroit où il faisait bon vivre. Opaline sembla tenter de regarder ses oreilles, chose assez ardue à entreprendre, faisant une mine vexée. Mooo, il avait embêter la petite Felinae, comme c'était chou.

- Des torches... N'empêche que c'est bien pratique mes 'tites flammes. La nuit, quand il fait froid ou même pour se défendre. Et puis parler avec un soldat... C'est presque une habitude.

La nuit en tant que lampe torche, il ne doutait pas de l'utilité d'un tel accoutrement. Mais pour se battre ? Elle donnait... Des coups d'oreille ? Craignez tous la sainte oreille lumineuse ! FEAR. Enfin, elle avait l'air plutôt fière de ses oreilles, grand bien lui fasse. Si un jour elle se moquait de Kaïgaan, il savait où répliquer. Tout de même, cela devait être un calvaire pour essayer d'être discrète... Ainsi, notre demoiselle parlait souvent avec des soldats ? C'était fou comme certains Felinaes étaient très méfiants, à la limite de la paranoïa, et que d'autres se fichaient royalement du clan de leur partenaire de discutions. Enfin tant mieux, c'était un chat en moins devant qui il devait se justifier que, oui, il pouvait être soldat ET ne pas vouloir la destruction du monde. Opaline avait souris gentiment, même si une lueur moqueuse avait illuminé son regard. Ouais ouais, prend pas trop la confiance, je peux me moquer aussi.

- Dis moi, tu as un pouvoir ?

Bon, tant pis pour la moquerie. Kaïgaan se calma, voulant répondre sérieusement à une question sérieuse. Le boule toujours posé à terre, il leva sa patte et lui montra son coussinet bleu.

- Je peux produire de l'électricité avec mes pattes.

C'est beau, c'est propre, c'est classe. La fierté du pouvoir était présente. L'électricité représentait plutôt bien le caractère moqueur du soldat gris. Rapide mais piquant. Il se passa un coup de langue sur le poitrail, levant un oeil malicieux vers Opaline. Puis, d'un ton moqueur mais gentil, il reprit sa question.

- Et toi ? Tu sais juste faire la lampe de poche ou tu as une autre capacité spéciale ?

Il se moquait, mais rien de méchant ne sonnait ni dans sa voix, ni dans son regard. Il s’amusait gentiment. Enfin, il espérait tout de même que Opaline ne soit pas du genre très susceptible. Ce genre de chat était un calvaire pour un moqueur comme Kaïgaan. Enfin, si elle se moquait gentiment de lui, il pouvait faire de même. Non ? Dans tous les cas, on ne se moquait pas du mâle électrique sans recevoir à son tour une petite raillerie. Mais bon, n'importe quel idiot -non susceptible de type rageux- aurait pu voir qu'il ne cherchait pas à la blesser, juste à s'amuser.

- Je peux produire de l'électricité avec mes pattes.

Cool ! De l'électricité ? C'est pas mal comme pourvoir... Un frisson parcouru mon dos. Bruh. Ça doit être bizarre de ce faire électriser. Je regardai avec admiration le matou.

"Wow ! J'avais encore jamais vu de chat qui pouvait faire de l'électricité avec ses pattes, c'est cool, dis-je en exagérant un peu.

- Et toi ? Tu sais juste faire la lampe de poche ou tu as une autre capacité spéciale ? dis le matou d'un ton moqueur mais gentil.

Je donnai petit coup de patte sur la tête de Kaï.

- Déjà je suis PAS une lampe de poche ! Et moi je peux m'enflammer entièrement, ripostai-je après mettre lécher les coussinets.

J'étais fière de mon pouvoir. Je l'aimais beaucoup même si je ne l'utilisais pas tout le temps à cause des maux de tête. Je ne suis pas du genre à me vanter mais bon... J'étais fière. Je bombai un peu le poitrail et regardai le matou du coin de l’œil tout en souriant. Je savais bien que le soldat allait riposter avec une raillerie ou une moquerie, mais ça m'étais égale. Et puis j'aime bien quand on m'embête un peu. J'adore moi même embêter les autres. Ça m'éclate. C'est un de mes passe temps favoris d'ailleurs. Hé oui ! Je suis une gamine et je resterai TOUJOURS une gamine.

Enfin bref. J'attendais la réponse de Kaï, malicieuse.

Opaline sembla frissonner une seconde, mais Kaïgaan ne su dire si cela se rapportait au froid ou à l'évocation de son pouvoir. Ceci étant, elle répondit tout même avec admiration.

- Wow ! J'avais encore jamais vu de chat qui pouvait faire de l'électricité avec ses pattes, c'est cool.

Le soldat plissa les yeux, se demandant si elle ne se foutait pas de lui. Le petit "c'est cool" pour dire "balek bro", il connaissait. Mais bon, il allait lui laisser le bénéfice du doute, surtout qu'il n'était pas du genre à se friter pour si peu. L'électricité n'était pas the pouvoir ultra original, mais il ne l'avait pas choisi. De toute façon, cela lui allait très bien. Sa thèse sur si oui ou non son pouvoir était la classitude incarnée fut stoppé quand il se prit une baffe. Enfin, un petit coup de patte amical.

- Déjà je suis PAS une lampe de poche ! Et moi je peux m'enflammer entièrement.

Kaïgaan émit un petit rire amusé, remuant les moustaches. Il ne connaissait Opaline que depuis quelques instants, mais il l'aimait bien. Elle était amusante, fière, mais moqueuse. Et ça, c'était un point commun que le soldat ne pouvait qu'apprécier. Enfin un chat avec du second degré, qui savait répliquer à chacune de ses moqueries sans prendre mal chaque raillerie. Bref, le mâle gris venait de prendre conscience qu'il venait de faire une très belle rencontre. Il l'observait, elle et son regard malicieux, la fierté se lisant dans sa posture droite.

- Waw, ça doit sacrément bien éclairer alors.

Il prit un air faussement impressionné, ne pouvant empêcher un petit sourire en coin de naître sur ses lèvres. Son regard devint plus moqueur, malicieux, mais toujours amical, sympathique. Aucun soupons de haine, ou même de méfiance ne pouvait se lire en Kaïgaan à cet instant. Il était juste content de pouvoir discuter, se moquer sans craindre que son interlocuteur prenne mal quelque chose, et apprécier le fait que le chat en face de lui se défende aussi bien avec les mots. Néanmoins, il se demandait tout de même quelle drôle de sensation cela devait être que de se retrouver sous les flammes. Ressentait-elle le feu ? Comment cela se faisait qu'elle ne brulait pas sous la chaleur ? Après tout, seuls les coussinets de Kaïgaan étaient "protégés". Mais s'il se touchait lui-même et actionnait son pouvoir, il le subissait comme n'importe qui. Le corps entier d'Opaline ne craignait pas les flammes, c'était impressionnant. Il en serait presque jaloux.

- Waw, ça doit sacrément bien éclairer alors.Me dit le soldat.

-Ha ha ha, très drôle, dis-je en levant les yeux au ciel et en souriant.

Pourquoi ne pas lui montrer ? Après tout, si je l'utilise que pendant un cours instant, je n'aurais que quelques légers maux de tête. Ce qui n'est pas bien grave. Oui puis j'aime impressionner les autres. En fait j'aime bien faire mon intéressante. Je ne pu empêcher un petit sourire en coin de la bouche.

- une démonstration ? fis-je malicieusement.

Je n'attendis même pas sa réponse. Je me levai, grimpai sur un rocher (afin de ne pas brûler le peu de végétaux qui y avait) et embrasai ma fourrure avant même d'atterrir sur la pierre, froide et dure. Ça faisait vraiment longtemps que je ne l'avais pas utiliser et j'avais envie, ce soir.

Les flammes lumineuses dansait sur mon pelage blanc. On pouvait apercevoir mes yeux orangés brillants reflétant le feu. Maintenant on pouvait observer plus clairement les alentours. Une forêt desséchée ornée d'arbre calcinés et rabougris. C'est quand même dommage un décor si laid et sec. J'aurais bien aimé voir un paysage plus... Joyeux ?

Je commençais à ressentir les maux de tête. Assez faibles mais tout de même désagréables. Cela faisait à peine 10 secondes mais bon. A part ça, je ne sens pas les flammes. Juste une douce chaleur qui me réchauffait. Je me suis souvent demander comment ça pouvait être possible.

Enfin bref, après ma courte (mais tout de même splendide, on va as se mentir) démonstration, j'arrêtai le feu et repris ma place à côté de Kaï.

"Tadaaaaaaaaaaaa, criai-je, fière.

Je posai une patte sur ma tête et frottai un peu.

-Bon ça fait un peu mal mais ça va encore", dis-je en riant légèrement.

Je me réinstallai tranquillement et entourai mes cinq queues autour de mes pattes.

La Felinae sourit et répondit d'un air amusé.

- Ha ha ha, très drôle.

Kaïgaan ne pu s'empêcher de sourire à son tour. Il ne connaissait Opaline que depuis quelques minutes mais il adorait sa façon d'être : Une chatte moqueuse mais pas susceptible, joyeuse mais méfiante. Il avait vraiment envie d'en apprendre plus sur elle. Et bien il n'allait pas devoir attendre longtemps pour avoir une nouvelle information.

- Une démonstration ?

Un sourire en coin illumina le visage de la jeune chatte et avant que le soldat ne puisse réagir, elle bondit sur un rocher. Ce saut aurait pu être banal : Une boule de poil sautant sur un gros caillou. Mais bien entendu, cela aurait été plutôt ennuyant. Nous sommes dans un monde assez étrange après tout. Le corps de la Felinae s'embrasa, illuminant la nuit noire de la lumière flamboyante des flammes dansant à la place de ses poils. La brise légère les faisait virevolter dans un crépitement singulier. Kaïgaan observa ce spectacle sans un mot, les flammes se reflétant dans ses yeux. Ce moment paru durer une éternité. Une éternité pendant laquelle il observait un chat enflammé, ne laissant visible que ses yeux orangés. Une éternité pendant laquelle le seul bruit aurait été celui des flammes dansant devant lui. Pourtant, cette éternité ne dura qu'une dizaine de seconde. Après cela, le feu qui parcourait le corps d'Opaline cessa et les seules flammes devinrent celles de ses oreilles. Elle sauta de son promontoire, sur lequel elle venait d’impressionner Kaïgaan pour le reste de la nuit, puis se replaça aux côtés du soldat, avant de s'exclamer.

- Tadaaaaaaaaaaaa !

Sa voix fit redescendre le mâle gris sur Terre. Ah ça oui, il venait d'être plutôt impressionné, il ne pouvait pas le nier. C'était un pouvoir puissant, et splendide lorsque utilisé la nuit. Il regarda la demoiselle, qui était plutôt fière d'elle, avec un regard doux, accompagné d'un léger sourire.

- Bon ça fait un peu mal mais ça va encore.

Un mal de tête hein ? Enfin, n'importe quel pouvoir avait ses inconvénients. Kaïgaan, essayant tant bien que mal de garder un semblant de dignité, releva la tête en soufflant du nez.

- Ouais, pas mal.

Un ton moqueur vient accompagner son regard amusé, mais sa tête lors de la démonstration d'Opaline avait été assez évocatrice : Il avait été bluffé. Une fois sa petite raillerie finie, fierté de chat en manque de puissance oblige, il radoucit son visage en prenant la parole plus sérieusement.

- C'était vraiment incroyable.

Oui bon là, il était sérieux. Une gentillesse certaine se lisait dans sa voix, dans son regard. Une brise passa et Kaïgaan retrouva son sourire en coin, fier et moqueur. Il leva la patte avant, la retournant pour montrer une nouvelle fois à la femelle son coussinet bleu.

- Je t'aurai bien fait également une démonstration de mon pouvoir, mais ça ne te serai pas vraiment agréable.

C'était certain que son pouvoir n'était pas aussi haut en couleur que celui d'Opaline. Un simple courant électrique. Enfin, sous certaines conditions, et sur une petite distance, un éclair pouvait apparaitre entre sa patte et la chose qu'il désirait toucher. Mais cela demeurait assez rare. Bref, Kaïgaan était bien plus discret d'une torche géante au beau milieu de la nuit. Moins classe aussi d’ailleurs.

Je rêve ou je viens de vraiment impressionner kaï ? Ce chat fière et moqueur avait vraiment l'air IM-PRE-SSIO-NNÉ. Yeah ! Mon pelage se bouffit de fierté.

"Pas mal", railla le soldat avec un petit sourire moqueur.

Pas mal... PAS MAL ?! C'est TOUT ?! Nan mais je rêve, j'avais vu sa tête lorsque je me suis enflammée. Il était même bluffé. Alors, NON c'est pas "pas mal". Ça devrait plutôt être... Hum je sais pas moi... EXTRAORDINAIRE. Oui ! C'était EXTRAORDINAIRE.
Nan je suis pas narcissique mais c'était plus que "pas mal" tout de même, non ?
Je n'eu même pas le temps de répliquer que Kaï rajouta, plus sérieux :

"C'était vraiment incroyable"

Aaaah tout de même ! C'est déjà beaucoup mieux. Mes petites flammes était devenues deux fois plus grande, signe que j'étais flattée. Le vent caressa avec délicatesse mon pelage, se qui me dit légèrement frissonner. Le doux regard de Kaï se transforma bien vite en cet habituel regard moqueur. Il leva une patte et Je pu voir ses coussinets, tout bleus.

"Je t'aurai bien fait également une démonstration de mon pouvoir, mais ça ne te serai pas vraiment agréable, me dit Kaï en me regardant.

- Hum, oui je crois que je peux m'en passer, dit-je en reculant d'un petit pas, tu peux contrôler l'intensité ?

À vrai je n'avais pas l'intention de mourir aujourd'hui et encore moins électrocutée. Sérieusement, si c'est vraiment q'un minuscule coup de jus ça va.

J'attendais ça réponse avec impatience, son pouvoir était très intéressant.

[HRP : désolée j'ai eu des bugs j'ai pas pu mettre des couleurs]

Les flammes de la demoiselle doublèrent de volume. Oh, madame aimait la flatterie, bien. Mais qui n'aimait pas ? Si ses flammes réagissaient à ses émotions, elle devait avoir un peu de mal à la cacher, non ? Le soldat aurait trouvé ça insupportable : Avoir un panneau d'affichage de ses émotions, à la vue de tous. Il n'avait pas l'habitude d'être transparent sur ses émotions, et n'aimait pas particulièrement ça de toute façon. Enfin, là n'était pas la question.

- Hum, oui je crois que je peux m'en passer.

Opaline recula d'un pas, visiblement méfiante. Enfin, chose assez normale en soit face à un coussinet défibrillateur. Pourtant, une certaine curiosité émanait de son regard. Le matou gris était toujours amusé des réactions des félins lorsqu'il leur expliquait son pouvoir. Ces aptitudes faisaient parties des chats, les représentaient. Ce n'étaient pas seulement une arme, quelque chose à utiliser, comme le pensaient les Hommes. C'était une part de leur personnalité, chaque chat devait en être fier.

- Tu peux contrôler l'intensité ?

Kaïgaan remua les moustaches, amusé par la question, répondant rapidement sans cacher son amusement.

- Encore heureux.

Il se hâta d'approfondir.

- A la petite intensité tu ne ressentiras qu'une petite piqure. A la plus grande...

Le soldat marqua une pause, réfléchissant une seconde. Il n'avait jamais testé les limites de son pouvoir, voir jusqu'où il pouvait aller. A partir d'un certain stade, la douleur devenait trop intense et il ne pouvait tout simplement pas continuer sans se brûler gravement les pattes. Au final, il ne savait pas à quel point il pouvait faire mal à quelqu'un. Enfin, il pouvait facilement le deviner. C'était de l'électricité : Plus le courant était élevé, plus il pouvait faire de dégâts. Arrêt du cœur ? Peut-être. Il ne voulait pas le savoir. Contrairement à la majorité des soldats, il ne voulait pas tuer. Bien évidement, en dernier recours ou pour sauver sa vie, il n'hésiterait plus, mais il était loin, très loin d'être aussi sadique que ses adorables camarades. De toute façon, si l'intensité nécessaire à immobiliser un adversaire lui faisait déjà extrêmement mal, il n'irait certainement jamais plus loin. Enfin pas s'il y avait une autre alternative. Il continua finalement sa réplique, après une pause qu'il n'avait duré que quelques secondes.

- Et bien je n'ai jamais utilisé mon pouvoir à fond donc je n'en ai aucune idée.

Et il n'avait pas spécialement envie de se mener à quelques expériences pour en avoir la réponse. Sa curiosité était largement moins grande que son envie de continuer à marcher correctement. Il avait déjà boité plusieurs jours après avoir immobilité un scarabée géant en compagnie de Terra, et cela ne lui disait pas vraiment de recommencer.

Kaï ne perdit pas son temps et me répondit d'un ton amusé, tout en remuant les moustaches :

"Encore heureux. A la petite intensité tu ne ressentiras qu'une petite piqûre. A la plus grande...


Je le regardais, intriguée. Ne connaissait-il pas les limites de son pouvoirs ? C'est drôle, en général on utilise souvent celui-ci au maximum. Enfin moi en tout cas j'avais encore jamais rencontré un chat qui n'avait pas conscience des limites de son pouvoir. Mes oreilles se tournèrent, attentives. Il réfléchit pendant quelques instants et continua :


"Et bien je n'ai jamais utilisé mon pouvoir à fond donc je n'en ai aucune idée"



C'est bien ce qu'il me semblait. 

"Dis moi... As-tu déjà tuer quelqu'un avec ton pouvoir ?"

Ma voix était calme mais au fond, j'étais un peu nerveuse. Après tout, c'est un soldat. Pourtant, c'est étrange, mais je trouvais que Kaï avait plus l'allure et le caractère d'un Felinae qu'un de ces affreux chats. Bon, je sais que certains soldats ne sont pas comme ça. Perle noire  par exemple. Il n'est absolument pas méchant, enfin avec moi en tout cas. Bon en même temps c'est normal... M'enfin, peut-être que le chat aux pattes électriques n'est, lui aussi, pas un soldat anti-Felinae. En fait c'est même sûr. Ou alors il est gentil que la nuit. Ou peut-être qu'il est juste fatigué et qu'il a la flemme de se battre. Je sais pas. Je secouai la tête et la penchai tout en observant le regard bleuté de Kaï.

Une question de la douce femelle blanche suivit les affirmations de Kaïgaan.

- Dis moi... As-tu déjà tué quelqu'un avec ton pouvoir ?

Le soldat dressa les oreilles, plutôt surpris de se voir poser une telle question. On ne lui avait jamais faite celle-là. Opaline, malgré son ton calme, avait l'air de s'interroger, son regard orangé fixant celui du mâle gris. Ses pupilles de braise étaient hypnotisantes, magnifiques... D'ailleurs, depuis le début de leur conversation, elle s'était montrée vraiment très agréable. Souriante et amusante, elle avait assez de second degré pour que Kaïgaan puisse se laisser aller librement à son côté moqueur sans avoir peur qu'elle ne le prenne mal. Celui lui faisait plaisir de rencontre un tel chat, avec qui discuter simplement sans aprioris. Enfin, la question d'Opaline pouvait être lourde de sens, suspicieuse. Ce n'était pas une question que l'on posait aussi naturellement, du moins pour Kaïgaan. Il toussota en sortant de ses pensées, répondant à la Felinae du même ton calme qu'elle avait eu pour lui.

- Jamais.

Il marqua une pause avant de développer, précisant pourquoi il ne pouvait pas utiliser son pouvoir à fond.

- Déjà parce que je n'en ai pas spécialement envie, mais aussi parce que je pense que ça me tuerait aussi. En fait, plus l'intensité du courant que j'utilise est élevée, plus mes pattes sont brûlées. Le simple fait d'immobiliser quelqu'un me les brûle pas mal alors je suppose que le courant nécessaire pour arrêter un coeur me brûlerait entièrement.

Il remua les moustaches, comme si la vision de lui-même complétement cramé pouvait être drôle. Un être fumant, sans poil, saignant sous l'effet de la peau craquelée, noircie et pelante. La définition même de la beauté. Pour l'instant, l'intensité maximale qu'il avait utilisée était avec Terra, quand il avait dû immobiliser quelques secondes un scarabée géant. Il en avait boité plusieurs jours et aujourd'hui encore, il portait la cicatrice de ce fameux jour : La peau de ses pattes était quelque peu craquelée, son corps ne pouvant pas la reconstituer plus que ça. Enfin, les poils courts mais épais de son pelage cachait cette peau hideuse, il s'en sortait bien.

Gênée et honteuse d'avoir posé une telle question à Kaï, je baissai la tête. Que m'a-t-il pris de lui dire un truc pareil ?! Non seulement ça ne se fait pas mais en plus ça refroidit clairement l'ambiance. Je sais que c'est un soldat et que je ne devRais pas forcément lui faire confiance mais... il n'avait vraiment pas l'air d'être un des ces chats malfaisants et brutaux qu'étaient ses camarades, en tout cas. Il me tira de mes pensées en toussotant ce qui me rendit encore plus honteuse. 

"Jamais, me répondit-il sur le même ton calme que le mien. Déjà parce que je n'en ai pas spécialement envie, mais aussi parce que je pense que ça me tuerait aussi. En fait, plus l'intensité du courant que j'utilise est élevée, plus mes pattes sont brûlées. Le simple fait d'immobiliser quelqu'un me les brûle pas mal alors je suppose que le courant nécessaire pour arrêter un coeur me brûlerait entièrement.

Contrairement à Kaïgaan, qui prenait les contraintes de son pouvoir à la légère, simples limites auxquelles il ne pouvait se soustraire, Opaline fut plus choquée. Avec du recul, cela pouvait se comprendre : Un matou brûlé au troisième degré ne devait pas vraiment être une vision féérique. Hum, il aurait peut-être dû faire preuve de plus de tact. Après quelques instants où elle dû s'imaginer le contenu des enfers, elle finit par soupirer, reprenant la parole d'un air désolé.

- Excuse moi de t'avoir dis une telle chose. Ne le prend pas mal, mais comme tu es un soldat...

Kaïgaan fut ramené à la réalité plutôt brutalement. Elle avait raison, il était un soldat. Cela pouvait même être étrange qu'il n'ait pas encore ôter une vie. Après tout, ils étaient tous des monstres. Etait-ce vraiment comme ça que les étrangers le voyaient ? Comme une ignoble créature au service de bourreaux malfaisants, mais qui étrangement se montrait sympathique ? Il avait cette maudite impression, encore, de n'être qu'une bête de foire. Un être à qui on demandait s'il crachait du feu, s'il tuait, et quelle genre d'atrocité il avait bien pu commettre. Terra avait également eu ce genre de comportement envers lui. Mais elle était jeune, naïve, sans aucune barrière... Mais Opaline n'était pas une chatonne découvrant le monde. Est-ce qu'elle se méfiait autant de lui malgré leur discussion ? Il la regarda, plissant les yeux et même s'il ne le désirait pas, une lueur de colère pu s'y lire.
Pourtant, il ne pouvait pas lui en vouloir et cette façon si mignonne qu'elle avait de se dandiner montrait bien qu'elle était gênée par ses paroles. Après tout, elle avait raison : Il était un soldat. C'était normal pour un chat libre de se méfier et on devait certainement lui décrire comme des êtres malveillants, vicieux et dangereux. Elle avait juste laissé parler sa curiosité, et même si elle n'aurait pas dû, Kaïgaan serait injuste de lui en vouloir pour quelque chose qu'elle regrettait déjà.
Il poussa un long soupir. Même s'il ne lui en voulait pas vraiment -enfin, pas assez pour se montrer agressif, il était fatigué de devoir se justifier, à chacune de ses rencontres, de ne pas être ce que son étiquette voulait qu'il soit. Le simple nom de soldat faisait naître de la méfiance, voire de l'agressivité chez bien des chats. Et à chaque fois, il devait les rassurer, montrer qu'il n'était pas aussi monstrueux que ses collègues.
Il répondit finalement à Opaline. Il lui sourit très légèrement, histoire de la rassurer, mais son regard laissait paraître une certaine tristesse d'un chat lassé de devoir se justifier d'être simplement lui-même.

- Ne t'inquiète pas, c'est rien.

Il baissa les yeux, ne pouvant plus supporter le regard honteux de la belle chatte blanche. La forêt était parfaitement silencieuse et seule le crépitement régulier des flammes d'Opaline brisait ce silence de mort. L'ambiance était devenue très pesante, gênante, et Kaïgaan n'était pas assez sociable pour se sortir aussi facilement d'une telle situation. Mais finalement, il décida se réveiller le caractère joueur dont avait fait preuve la Felinae avant ce malheureux incident.

- D'ailleurs, comme je suis un soldat, tu vas devoir me suivre. Allez hop hop hop ! Comment cela, tu résistes ? Oooh, gare à toi !

Il avait volontairement appuyé le "comme je suis un soldat", afin de dédramatiser la réplique de la belle demoiselle. Il se mis, et il en fut le premier surpris, en position d'attaque, le regard malicieux. Il ne fallait pas être un génie pour deviner que tout ceci n'était qu'un jeu. Néanmoins, même un aveugle aurait pu voir qu'il ne savait pas vraiment s'y prendre. Après tout, Kaïgaan n'avait pas joué, même à se battre, une seule fois depuis sa sortie de cage, il y avait deux ans de cela. Il était mal à l'aise, ne sachant pas vraiment quoi faire, et cela se voyait parfaitement. Cependant, il prenait sur lui, voulant absolument retrouver la chatte enjouée et souriante avec qui il avait discuté. Cela pouvait sembler anodin, jouer pour faire disparaitre un malaise, mais Kaïgaan n'était pas du tout ce genre de chat, joueur et enjoué. Il prenait énormément sur lui afin de remettre Opaline à l'aise, et ça, c'était une première pour lui.
Il ne connaissait pas vraiment la convention sociale à adopter lors d'un jeu. Pour l'instant, il allait attendre, tapis au sol, le cul légèrement relevé, qu'Opaline entre ou non dans son manège. Le soldat supposait que ses actions allaient être de moins en moins réfléchies, se laissant aller au jeu. Après tout, il ne fallait que mimer une bagarre, sans griffes ni crocs. Et se battre, il n'avait été entrainé que pour ça, comme il était un soldat.

Je regardais avec une légère insistance le regard de Kaï. Allait-il me pardonner ? J'étais si gênée... Je ne savais toujours pas qu'elle mouche m'avait piqué. Le chat gris m'observait en plissant les yeux. Une lueur semblable à de la colère pu se lire dans ce regard bleu. Je fus tellement honteuse... Il poussa un soupir qui me paraissait interminable et la colère de son regard se transforma en une sorte de tristesse. 



Un poids se souleva soudainement de mes petites épaules. Je fus bien soulagée qu'il ne m'en veuille pas plus que ça. Enfin, c'est qu'il laissait paraître. Après tout, je suis pas dans sa tête. Je me mordillai légèrement la lèvre inférieur. Et s'il m'en voulait vraiment mais qu'il ne voulait pas le montrer ? Si je l'ai réellement blessé je ne m'en remettrais pas... Il baissa les yeux ce qui me rendis mal à l'aise. Je tournai donc la tête afin d'observer la forêt noircie. 

Le soldat manqua de se laisser aller à un soupir de soulagement quand Opaline se mit également en position de jeu. Mais pourquoi était-il aussi stressé d'interagir avec elle ? Avec les autres chats, il était bien plus désinvolte, voire grognon. Jamais il n'aurait fait l'effort de... Jouer. Opaline lui donna un coup de patte sur l'oreille avant de reculer en sautant. Son regard pétillait d'amusement et son sourire réchauffait le coeur du soldat. Ses deux petites flammes virevoltaient au gré de ses mouvements souples et élégants. Son regard de braise, enfantin mais profond, cachait une chatte fine et plutôt mignonne, comme un ange de lumière dans cette nuit sombre et glaciale... Raaah, arrête de penser ! Il releva la tête quand la demoiselle l'interpela.

- De toute façon, soldat, tu ne m'attraperas jamais !

Il sourit en coin, se lâchant progressivement au rythme du jeu. Il courut vers elle et ils se poursuivirent quelques instants avant que Kaïgaan n'arrive enfin à la plaquer au sol. Et bien, elle était rapide ! Il était juste au dessus d'elle, ses pattes noire et blanche maintenant les épaules de la belle féline blanche. Ils étaient si proche qu'il pouvait sentir son souffle chaud contre son museau, la douce chaleur de ses flammes, son pelage soyeux. Kaïgaan aurait pu la contempler pendant des lustres. Il devait résister à cette envie si prenante de poser délicatement son museau contre celui d'Opaline, se disant que ce ne serait sans doute pas approprié. Mettant une nouvelle fois sa gêne du jeu de côté, il lui donna un coup de langue bien baveux sur la joue, histoire de l'embêter un peu. Riant, il la lassa enfin partir en reculant d'un pas.
Son sourire sincère disparut soudainement. Absorbé par le jeu, il avait omis de se concentrer sur son environnement et une odeur étrange lui parvint au museau. Qu'est ce que... Un aboiement sonore retenti et une meute d'animaux sans peau, tels des démons acharnés, fondèrent sur les deux félins. Les yeux de Kaïgaan s'écarquillèrent de terreur quand il réalisa : Ils étaient encerclés ! C'était impossible de se battre contre toute la meute ! Il jeta un rapide coup d'oeil à Opaline qui devait être au moins aussi apeurée que lui.

- Il faut créer une ouverture pour se barrer ou on va se faire étriper !

Opaline pouvait-elle leur faire peur avec son pelage de feu ? Cela pourrait les repousser au moins quelques secondes... Mais déjà, les chiens se rapprochaient d'eux rapidement, leurs pattes soulevant de la terre à chaque foulée.

Je sautillai partout tout en rigolant tandis que Kaï me courait après. Cela faisait longtemps que je ne m'étais autant défoulée et cela me faisait du bien à vrai dire. Je pensais à autre chose qu'à mes petits soucis quotidiens et c'était agréable. J'avais le cœur léger. Mes pensées se stoppèrent lorsque un poids tomba sur mon dos et me fis tomber sur le sol. Je roulai sur le dos et aperçu que le matou gris était au dessus de moi. Il m'observai un petit moment de ses yeux bleus, se qui me fis légèrement rougir. Mais ressaisit toi Opaline ! Que dirais Perle noire s'il te voyait batifoler ainsi avec un autre ?! Je secouai légèrement la tête et je baissai les yeux jusqu'à ce que Kaï me lécha la joue avec une tonne de bave. Je rigolai et me frottai celle-ci du bout de la patte pour m'essuyer. Je lui donnai de petits coups de pattes gentils et le mâle me laissa enfin partir. Je me relevai et m'ébrouai pour faire tomber la poussière qui s'était accroché à mon poil. Je lui tirais la langue et fis en riant :

"Va-t-en sale matou bav..."

Jusqu'à ce qu'hurlement me coupe. Mes poils sur ma nuque se dressèrent et j'émis un grognement. Notre manque d'attention nous avait mis dans un sacré pétrin. Je fis un bond lorsqu'une meute de quatre Maiksikhin surgir en bavant et en grognant autour de nous. Ils nous encerclait. S'approchant de plus en plus vers nous, il nous était impossible de partir sans se faire arracher la fourrure au passage. Stressée et assez apeurée je me collai contre le matou. Que faire ? Kaï me regarda et me dis :


- Il faut créer une ouverture pour se barrer ou on va se faire étriper !



J'hochai la tête. J'avais compris. Mais arriverais-je à allumer mon pelage ? Stressée comme j'étais, j'avais peur de ne pas réussir... J'essayai tout de même et me concentrai tout en fixant les yeux du chef de l'affreuse meute. Je reculai légèrement et grognai jusqu'à ce que mon pelage pris enfin feu, éclairant les horribles visages nu et déformés des bêtes puantes. Sans hésité je me jetai d'un coup sur l'un des monstres le faisant vaciller jusqu'à que les brûlures noircisses a peau ridée. Le chien sans poil hurla de douleur et tomba en essayant de m'attraper. J'échappai de peu à ses crocs acérés et sauta par dessus la bête tout en donnant un bon coups de griffe enflammé sur le museau d'un autre en passant. Les deux animaux gémirent et s'enfuirent. Je me mis à courir dans les sous-bois, vérifiant que Kaï me suivait bien. Mais la fatigue et les maux de tête se firent bientôt sentir et je commençai à trébucher sur tout et n'importe quoi. Je secouai la tête pour me ressaisir mais impossible. Je m'arrêtai pour ne pas finir le museau sur le sol. Épuisée, je respirai bruyamment. Je paniquai. les deux autres chiens allaient arriver...

Opaline comprit immédiatement et après une seconde de concentration, qui parut durer des heures, elle s'enflamma. Kaïgaan avait beau l'avoir déjà vu, c'était toujours aussi impressionnant. Le feu jaillissait du corps de la Felinae, éclairant la forêt, les bêtes et les deux chats des lueurs orangées du feu dansant. Elle sauta sur un chien et après quelques coups de griffes, c'étaient deux Maiksikhins qui s'enfuyaient en caillant. Bien, plus que deux. Profitant de l'ouverture, les deux félins coururent à travers les bois, leur coeur battant au rythme de leur pas. Mais bientôt, Opaline ralentit le rythme jusqu'à s'arrêter complétement. Kaïgaan recula pour la rejoindre et pu voir qu'elle respirait bruyamment, épuisée. Mais bien sûr, son pouvoir ! Arg, il aurait dû penser aux contre-coups avant de la pousser à l'utiliser...

- Essaie de te cacher.

Il la quitta des yeux, se postant derrière elle, entre les chiens et la belle femelle. Elle en avait fait fuir deux, c'était maintenant à son tour de la protéger. Kaïgaan ne pu retenir un déglutissement. Oui, il avait peur. Qui n'aurait pas peur dans cette situation ? Il eut soudainement une petite idée. Pas grand chose, mais assez pour surprendre les chiens, qui arrivaient déjà. Le soldat eu juste le temps de monter à un arbre, à la première branche, avant que les chiens n'apparaissent. Le mâle gris ne savait pas si Opaline avait eu le temps de se cacher dans un buisson ou dans un trou, mais il se doutait bien que l'odorat des chiens allait rapidement les faire regagner cette petite avance visuelle. Ils approchaient. Kaïgaan prit une grande bouffée d'air et lorsque les chiens passèrent en dessous de son arbre, il sauta sur l'un deux, qui poussa un cri de surprise. Sans lui laisser le temps d'avoir une autre réaction, il lui mordit la nuque avant de lui aussi utiliser son pouvoir. 8 mA, soit une bonne secousse comme on les aime. Si Kaïgaan ressentit une horrible sensation de brûlure dans ses pattes avants ayant conduit l'électricité, le chien glapit de douleur. Le soldat en profita pour lui griffer le visage avant de sauter sur le deuxième chien. Il le griffa lui aussi mais perdit l'équilibre, tombant au sol. C'est le temps qu'il fallut à l'autre chien pour lui agripper la patte avant entre ses crocs. Oh mon dieu, c'est une langue que je sens là ?! Ecoeurant ! Mais il devait agir vite, parce que mine de rien, il n'avait pas envie de perdre une patte et les crocs de la bête se ressaieraient douloureusement autour de la patte avant gauche du soldat. Bien, il allait prendre cher. Une nouvelle fois, il utilisa son pouvoir. 10 mA, direct dans la bouche du malheureux qui avait osé essayé de lui voler une patte. La douleur que ressentit Kaïgaan fut plus intense, et le cri du chien confirma qu'il y avait été plus fort. Le canidé s’enfuit vers le coeur de la forêt, rapidement suivi par son poto de chasse.

- C'est ça ! Cassez-vous !

Le soldat haletait et même s'il voulait faire le malin, ses pattes avants étaient dans un sale état. Il se tourna vers Opaline, souriant légèrement, la fatigue se lisant clairement dans ses yeux.

- Deux partout...

Sur ces mots se voulant comiques compte tenu de la situation, il laissa ses fesses tomber au sol, se mettant en position assise pour soulager ses pattes avant d'un poids. Si ses deux pattes avaient subi de belles brûlures dues à l'électricité, la gauche avait reçu une belle morsure en bonus. Il allait encore galérer à marcher, génial...