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Il était une fois la canicule || RP SOLO || DÉFI MAÎTRE

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   Ven 3 Aoû - 19:24





Il était une fois la canicule

« Demain sera un autre four. »
RP Solo
Il ne faisait pas juste chaud. D'ailleurs, au camp, on ne faisait pas seulement parler de la météo. On parlait de cette fournaise, de cet embrasement soudain et enragé du monde entier, au point que les yeux en pleurent des larmes de poussière et que saliver devienne un luxe. On parlait de cette impossibilité de poser ses coussinets sur une terre restée au soleil sous peine de brûlure et de ce vent principalement absent qui, lorsqu'il décidait à pointer le bout de son nez, ne faisait qu'empirer la situation en faisant voleter à grand renfort de bourrasques chaudes des nuages de sable et de terre sèche. Je n'étais pas le bienvenu dans ce monde. Le sentier, parcelle découverte et subissant de plein fouet les rayons aveuglants du soleil, était probablement l'un des pires endroits auxquels se rendre, loin derrière le désert toutefois. Pourtant, quand, la veille au soir, Lecter m'avait demandé d'y aller pour ma patrouille quotidienne, j'avais accepté sans broncher. On ne remet pas en cause les ordres direct, c'était ce que l'on m'avait toujours appris, d'autant plus que cette mission avait du sens et était nécessaire. Il s'agissait de se poster à un point stratégique du sentier, là où il forme une boucle, afin d'avoir une vue dégagée sur la partie partant de la ville et celle s'en éloignant, à la recherche d'information sur un nouvel arrangement des patrouilles. Celles-ci changeaient de rythme souvent mais toujours de manière aléatoire et il était important de se mettre à jour. J'étais un des seuls à pouvoir l'accomplir, et ce grâce à mon pouvoir. Je n'allais pas me plaindre d'être un bon atout. J'étais donc parti très tôt, alors que le soleil pointait à peine à l'horizon, faisant déjà remarquer son éclatante présence par un ciel se teintant de rose et de parme. La marche jusqu'au sentier promettait d'être longue et je voulais arriver avant le zénith. Je dû traverser l'entièreté de la Sylve, prenant un peu de vitesse en me contentant de sauter de champignon en champignon au lieu de marcher péniblement sur un sol recouvert de roches minérales et de mycélium. J'atteignis la fin de la Sylve avant que le soleil ne pointe par dessus les arbres, ce qui était plutôt une bonne chose. Je serais peut-être même un peu en avance, même si je n'en espérais pas autant. La marche promettait d'être laborieuse et la température extérieure était déjà étouffante. Le seul avantage d'être dans la Zone en mutation c'est que les arbres et plantes feuillues étranges y poussent à foison et offrent donc de nombreuses cachettes pour échapper au soleil. Je n'avais donc à me plaindre que de la sécheresse du lieu et non pas, en plus, de recevoir quelque rayons brûlants dans la figure.

J'étais déjà fatigué le temps d'arriver au sentier. Quand je discernais enfin sa courbure et la couleur claire de sa terre j'en soupirais de soulagement. Ç'avait été laborieux mais je l'avais fait. Comme prévu, le soleil n'était pas encore à son zénith mais, maintenant que j'étais à découvert, il me frappait de plein fouet. Je sentais déjà ses rayons courir sur ma peau, me remplissant de chaleur et de bien-être autant que de douleur lorsque mon aura se déploya. Ils avaient beau me régénérer, leur chaleur m'aurait fait hurlé. Si je n'avais pas été sûr du contraire j'aurais même pu croire que ma peau fondait. Serrant les dents, je grimpais me mettre à l'abri dans un arbre, presque entièrement caché sous les frondaisons. J'avais beau être à l'abri de la lumière, la réflexion de la lumière sur le sentier était telle que j'étais obligé de plisser les yeux pour y voir quelque chose. Cela me rappelait les bâtiments tous blancs des humains, qui, quand on avait le malheur de les regarder directement, laissaient leur empreinte sur la rétine pour au moins toute une journée. Le temps passa relativement vite. Être couché sur une branche et regarder une route n'était pas très compliqué et je me retrouvai vite à somnoler, me reposant tout en essayant de ne pas sombrer dans le sommeil pour ne pas manquer de recueillir les informations que j'étais venu chercher. Un mouvement soudain me tira de mon atonie, peut-être une ou deux heures après que je me sois installé. Là bas, quelque chose venait. Il me sembla discerner une forme petite, étrangement formée, poursuivie par deux félins. La plante -il me sembla bien que c'était une plante ?- était là, à courir sur ses feuilles étrangement molles, trébuchant de temps en temps et en semant ainsi à intervalles réguliers. C'était un spectacle unique en son genre, mais je me concentrai sur les deux soldats qui venaient. Un soldat et son apprenti, si j'en jugeais par la différence de taille. En reconnaissant le mâle en question, mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Lùz. Comment l'oublier. Une haine pure commença à inonder mon esprit, mais la logique fut trop forte. Je ne devais pas combattre. Pas maintenant. Mon travail était un travail de discrétion, d'observation, il ne s'agissait surtout pas d'aller agresser un soldat en pleine patrouille ! Avec une pointe de dégoût je me fondais dans les ombres, jetant un dernier coup d'œil rageur à cette pourriture. Peut-être est-ce la colère qui me perturba, ou bien la panique de devoir me dissimuler avant qu'ils arrivent, mais j'avais oublié l'essentiel : même indirectement, j'étais bel et bien éclairé. À peine avais-je disparu que mon corps tout entier se mis à me chatouiller et je réapparu en un instant, tombant à moitié de l'arbre. Quand je me réceptionnais enfin, mon pelage fumait très légèrement. Je l'avais échappé belle, si j'avais été exposé à une lumière directe j'aurais été bon pour une brûlure presque inguérissable. Les deux soldats me virent tomber comme une pierre, les yeux ronds. Lorsque je plongeais mon regard dans celui du soldat blanc, je sus. Il me reconnaissait aussi. Ses babines se retroussèrent et il commença à grogner, son air dégageant aussi une haine pure. Crachant, la colère prenant le dessus sur moi, je lui sautais dessus. Nous roulâmes quelques mètres plus loin, en plein soleil. Mon aura se déploya avec toute sa beauté et son audace, et je me retrouvai gorgé de force, autant mentale que physique, prêt à déchirer cet immonde rebut de la nature en lambeaux. Son apprenti, probablement tout nouvellement transformé, nous regarda tous les deux, sans savoir que faire. Je n'en avais cependant cure de lui, toute mon attention étant focalisée sur l'ennemi que je combattais en cet instant. Attaque, esquive, riposte. Nous étions tous deux déchaînés, chacun face à un ennemi que nous ne pensions même plus revoir. Nous avions été rivaux pour elle. J'avais gagné. Aujourd'hui je l'ai perdue. Shimizu. La seule et l'unique. J'avais réussi à la lui voler. Il ne me l'a jamais pardonné. Il l'avait abandonnée sur le champ de bataille alors qu'ils étaient dans la même escouade. Je ne le lui ai jamais pardonné non plus. Il aurait dû mourir pour la protéger et il a échoué. Pour ça je lui en voudrai toute ma vie. Les souvenirs décuplèrent ma colère et, empli de rancoeur et de rage, je commençai peu à peu à reprendre l'avantage malgré son expérience et les bons traitements auxquels il a le droit chez les humains. Son apprenti tenta tant bien que mal de s'interposer, mais nous étions trop forts et trop rapides pour lui. Il donna un coup de patte dans ma direction, que je contrais un peu trop facilement, et se prit en retour un véritable coup de boule qui l'envoya valser quelques mètres plus loin. J'étais littéralement hors de moi, en cet instant, j'étais prêt à tout pour passer mes nerfs sur le soldat qui me faisait face. Pour un coup qu'il me portait, je lui en renvoyai deux. Pourtant je n'arrivais pas à gagner, pas encore. Lùz était résistant, et sa haine le motivait lui aussi, elle lui donnait autant de force qu'à moi. Il était un peu plus fort, j'étais un peu plus agile, restait à voir lequel de nous réussirait à venir à bout de l'autre en premier.

Ce fut une simple feuille qui détermina le vainqueur. Elle provenait d'un arbre non loin, qui avait poussé difficilement le long du sentier, s'abreuvant de la pluie qui coulait dans les fossés qui le bordaient et se nourrissant du CO2 rejeté par les véhicules humains qui l'utilisaient. Une simple feuille asséchée un peu trop tôt par la canicule, qui, emportée par une bourrasque de vent, se détacha un peu trop tôt. Elle s'envola, portée au grès des éléments, avant de se poser sur le sentier en question qui avait vu naître l'arbre duquel elle venait. Une simple feuille sur laquelle Lùz, en posant la patte dessus, perdit l'équilibre. Il glissa un petit peu, juste assez pour que j'arrive à m'accrocher sur son dos et que je le morde de toute mes forces à la base de son cou. Je serrais tellement fort entre mes crocs le pli de sa peau que je ne tarda pas à sentir le goût du sang sur ma langue. Il se cambra, se débattit, mais je ne lâchai pas. Il commença à m'écraser sur le sol en se retournant, jusqu'à ce qu'il arrive à m'éloigner assez. Dans ma bouche resta un bout de chair et il s'enfuit avec un regard noir, partant probablement chercher des renforts. Le petit apprenti, presque encore un chaton, me regardait avec des yeux ronds. Je ne l'attaquais même pas, ce qui, visiblement, l'effrayait encore plus. Il me demanda, d'une toute petite voix :

« Tu vas me kidnapper maintenant ?
- Non, répondis-je assez froidement, je ne te forcerai pas à me suivre. Forge ta propre voie, ta propre expérience. Si tu ne veux pas de la vie de soldat alors viens, mais si elle te plait ou te convient reste là bas. Mais peu importe d'où cela vient, ne laisse personne te détourner de ceux que tu aimes. »

C'était des paroles fort sages pour moi, et elles sonnaient très bizarrement dans ma bouche. Je les pensais, mais ça faisait un peu trop vieux monsieur mystérieux et guide spirituel pour que je puisse y croire. Manquerait plus que j'en devienne un moi, ça serait moche. Je regardais une dernière fois le sentier, observant le jeune chat disparaître au loin, troublé par mes paroles. D'un coup d'œil j'examinais mon pelage. C'était le sang de Lùz qui tâchait mon pelage, je n'étais pas réellement blessé. Je devais avoir quelques égratignures mais je ne saignais pas, j'en étais presque sûr. Dans un soupir je me redirigeai vers le couvert des arbres. Dans tous les cas il était temps de rentrer au camp, il fallait que je raconte toute cette mésaventure à Lecter, quitte à me faire taper sur les doigts. Au moins je n'avais ni agi en traître ni en lâche, je ne devrai pas être réellement puni.

© Kokca


Dernière édition par Yin le Ven 3 Aoû - 22:50, édité 3 fois

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   Ven 3 Aoû - 19:25


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