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Tous paumés dans le même monde || ONE SHOT || DEFI ELITE

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Anonymous
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   Mer 1 Aoû - 23:44




Je m'ennuie.




Si c'est bel et bien ma première pensée dès le réveil, elle n'est pas partagée par grand monde dans la Caserne. Le seul sujet de conversation est le temps : cette chaleur infâme, étouffante, qui vous prend à la gorge et vous arrache les yeux, ce ciel si désespérément bleu que l'on en vient à manquer ce voile épais de nuages après lequel on râle tout le reste de l'année et ces bourrasques de vent qui, si elles ne charriaient pas un air chaud, pourraient faire tellement de bien à un monde enfermé dans la fournaise. On dirait que le monde lui-même devient fou en été. Comment de telles températures extérieures sont-elles seulement atteignables ? J'ai même l'impression que c'est de pire en pire chaque année. Et pourtant... je n'en ai littéralement rien à foutre, ça m'intéresse autant que la couleur des poils de culs de mon arrière grand-tante. Mes camarades ne comprennent pas la raison de ma frustration : pourquoi voudrais-je faire des choses avec cette chaleur ? Je ne peux pas aller me reposer et sortir la nuit, comme tout le monde ? Eh bien désolé mais non. Non, je n'ai pas envie de me retrouver affilié à cette masse de ramassis du bulbe qui dort, mange, s'entraîne en parfaite harmonie. Je n'ai pas envie d'être ou de faire comme tout le monde, ni même de les côtoyer. En cet instant précis je n'ai même pas envie d'être soldat.

Le rythme de vie de chacun est désormais basé sur une vie nocturne : on dort un maximum de temps le jour, pendant que les chaleurs sont les plus fortes, et on s'entraîne et fait ses missions la nuit. C'est tout à fait logique en soi, les horaires ont simplement été décalés d'une demi-journée. C'est aussi la raison pour laquelle, quand je me glisse entre les corps amassés dans les zones les plus fraîches de la Caserne, personne ne me voit sortir. En pointant le museau dehors je me sens déjà bien mieux. Au moins, en m'activant, même en allant vagabonder sans remplir un quelconque rôle de combat, j'aurais déjà moins le sentiment désagréable d'être parfaitement inutile dans cette ville. Après tout un soldat un peu zélé -et un peu zinzin faut se l'avouer- qui patrouille peu après le zénith, c'est-à-dire à l'heure la plus chaude de la journée, ce n'est pas non plus un mal. La question du "où pourrais-je bien aller dis-donc ?" qui prend toujours trois mille plombe à se poser je l'envoie aux orties. Savoir où l'on va ? Quel concept dépassé ! C'est pas comme si la vie avait un sens certain non plus, tous les maniaques de la connaissance ont clairement un problème à régler avec ça. Je pourrais me reconvertir en psychologue tiens, "Vous ne savez pas où vous allez dans la vie ? Apprenez à vous en foutre avec le Dr Schrödinger !". Hmmm ouais nan un peu too much en fait. En fait vagabonder n'y change rien. Je m'ennuie toujours. Que c'est triste.

J'ai pris la route du quartier nord. Je sais même pas pourquoi, j'ai à peu près zéro affiliation avec lui. En plus c'est assez dangereux, même si les mines se font de plus en plus rares, ce n'est pas si exceptionnel d'apprendre que des bouts de quelqu'un ont volé un peu partout parce qu'il a marché là où il fallait pas. Voilà au moins un objectif aujourd'hui : ne pas mourir. Ça serait déjà pas mal. Je ne vais pas vite, et je rase les murs. Pas qu'il y ai grand monde d'intimidant, si ce n'est ce joli soleil auquel j'aurais bien envie de casser la gueule, mais c'est le meilleur moyen d'être à l'ombre actuellement. J'ai beau faire mon idiot de sortir par cette chaleur, je ne me suis pas non plus brutalement changé en crétin. Je jauge du regard les bâtiments et les choses qui m'entourent. Entre les bâtiments vides et cassés, on trouve différents matériaux répandus un peu partout. Un bruit étrange me pousse soudain à ralentir. On aurait dit des couinements, comme si quelqu'un avait marché sur une vieille peluche bruyante. Ou comme s'il y avait un troupeau de rats pas loin. Pitié faites que ce soit la première hypothèse. Je m'arrête complètement, regardant autour de moi, à la recherche de la possible source du bruit. À ma droite se trouve un gros tas de poutrelles métalliques, sauf que du métal aux dernières nouvelles ça ne couine pas. Devant moi continue la rue mais je n'y discerne rien.  À ma gauche, à proximité immédiate de mon pelage même, se trouve un bâtiment tenant encore debout, bien que son toit ce soit effondré. Sauf que d'un coup plus besoin de chercher la source de ce bruit : c'est elle qui vient à moi.

Un vacarme de tous les diables -omg non pas Alec- retentit brusquement à quelques pas devant moi, si soudain que je sursaute en crachant. C'était un bruit de chute, probablement des objets quelconques, mais aussi, et c'est bien le plus effrayant, un miaulement rauque à la fois empli de surprise et de peur ainsi que la multiplication de ces couinements. Serrant les dents je m'approchais doucement, près à fuir si besoin. Je n'aurais aucun scrupule à sauver ma peau si l'autre est perdu, j'ai déjà combattu des rats par le passé et j'en garde un trèèèès mauvais souvenir. Et une cicatrice. Je jette un coup d'oeil suspicieux dans la ruelle, observant avec une grimace le carnage qui me fait face. Une petite chatte, à l'air pourtant bien farouche, est en train de se battre contre trois rats. C'est bien trop pour une seule personne, pour deux ça pourrait être faisable. Elle a l'air de bien se débrouiller ceci dit, elle abat avec fureur ses griffes sur les rongeurs qui l'attaquent. Pourtant elle semble en réelle difficulté, une de ces sales bêtes a grimpé sur ses ailes rousses et est en train d'arracher la majeure partie de ses plumes, lesquelles s'envolent dans le ciel dans une nuée presque sanglante. Je jauge la situation encore une ou deux secondes, avant de choisir d'intervenir. Ce ne sera pas me mettre trop en danger et il est vrai qu'elle pourrait ne pas s'en sortir. On dirait encore un chaton, je dois avouer qu'elle fait carrément pitié.

Je cours vers elle, sautant directement sur une des bestiole qui fait presque ma taille. Son pelage est collant, eurk. Le rat ne se fait pas prier et essaie aussitôt de me mordre au cou, sans que j'ai le temps d'esquiver ou parer, heureusement pour moi je sens que les crocs ne traversent pas ma peau, au contraire, ils se brisent dessus. Je soupire intérieurement, profondément soulagé. Ce sera déjà ça de moins. La saleté gémis et couine, avant de partir en courant, complètement édentée. Sur le sol gisent ses dents, brisées, recrachées dans une toux sanglante. La bête a beau avoir toujours ses griffes je doute la revoir un jour. La femelle se débat toujours avec le rat qui lui occupe la tête, mais l'autre rongeur continue de s'en prendre à son dos duquel je peux toujours voir des touffes de poils et de plumes s'envoler. Dans un grognement d'enfer je fonce sur ce dernier, sautant par dessus la femelle et chopant le rongeur par le dos avant de rouler et le balancer au loin. Il revient aussitôt à la charge, bondissant sur mon ventre nu et commençant à me griffer vivement, mais je lui attrape la tête et me met à la marteler avec mes pattes arrières, l'assommant juste assez pour le renvoyer s'écraser contre un mur. La sale bête s'empale sur un tuyau dépassant dans un bruit de succion immonde. J'ai un haut le cœur. Me rappelant soudain que la bête a osé s'en prendre à mon flanc je le palpe, soulagé de sentir la peau ferme sous mes coussinets. Décidément je suis le plus chanceux des félins aujourd'hui. Je me redresse, le cœur toujours battant, me tournant vers la féline que j'ai secouru. Elle vient elle aussi de venir à bout du rongeur qu'elle a combattu, son cadavre gisant sur le sol dans une flaque de sang ne cessant de s'élargir. Maintenant que je la vois de dos je constate avec une grimace les plaies sur sa colonne vertébrale. Elles ne semblent pas très profondes mais c'était toujours dangereux de laisser des blessures faites par des rats telles que celles-ci sans soins. J'ai beau avoir quelques connaissances sur les plantes à utiliser en cas de combat, je ne pense pas tomber sur de la verge d'or ou de l'absinthe en plein milieu de la ville surtout par ce cagnard. Malgré tout je demande à l'autre si elle veut que j'aille lui en chercher, tentant de prendre ma voix la plus douce et la plus agréable possible, sachant que je suis tout ébouriffé et que j'ai du sang de rat un peu partout sur le visage. Elle me regarde avec des yeux ronds, avant de me répondre un faible et très, très surpris :

« Quoi ? »

Je la regarde, très gêné. C'est vrai que je suis un soldat qui vient de la sauver d'une attaque de rats et qui, en plus, ose proposer d'aller chercher de quoi la soigner suffisamment pour qu'elle puisse rentrer chez elle. La Caprae -puisque décidément rien qu'à l'odeur je peux affirmer que c'en est une- semble hésitante. Me mettant à sa place, j'imagine facilement le scénario qui doit être en train de naître dans son esprit : et si je cherchais simplement à la piéger ? Et si j'allais revenir avec toute une garnison de soldats derrière moi ? La confiance est une denrée rare par ici, et je comprends si elle ne veut pas m'accorder la sienne. Je commence donc à énoncer des évidences, tenant de lui faire comprendre que je ne lui veux aucun mal et que refuser mon aide serait une folie :

« Je ne t'aurai pas aidé pour te trahir après... Après tu peux clairement pas retourner chez toi dans cet état, c'est beaucoup trop loin, tu risquerais te faire croquer sur le chemin. »

Elle baisse les yeux, sans me répondre. Elle semble perdue. Je ne sais pas comment elle s'appelle, ni quel âge elle a, mais elle a l'air vraiment toute jeune et je ne lui donne pas plus d'un an et demi, grand maximum. Prenant son silence pour une approbation, je me faufile dans une autre ruelle et part à la recherche d'un coin d'ombre ou d'un endroit frais propice à la pousse de ces plantes communes, voir même carrément envahissantes. Qui aurait pu dire que ce serait aussi rapide ! Cela ne fait même pas cinq minutes que je cherche un coin frais et voilà que, sous un mur en partie effondré sur un autre bâtiment, se trouve quelques pousses dorées. Dans un sourire je me saisis de ces tiges, qui, bien qu'un peu sèches, seront bien utiles une fois que j'aurais extrait leur jus. Je retrouve la ruelle bien plus rapidement que je m'en suis éloigné, mais je la retrouve vide. Les traces de sang, les plumes, les poils, les cadavres, tout est encore là, sauf la mystérieuse féline avec laquelle j'ai combattu. Je me met aussitôt en hauteur, tentant d'apercevoir par où elle est partie, lorsque j'entends un bruit sourd suivi d'un juron non loin. Instantanément je fonce vers le bruit, inquiet qu'elle ai pu se faire encore plus mal, et la découvre, assise, en train d'essayer de lisser les plumes qu'il lui reste. Lorsqu'elle me voit revenir avec les plantes elle a un air aussi gêné que surpris, mais elle ne bronche pas lorsque je fais mine d'appliquer le jus que j'en extrait sur ses plaies. Les sillons qu'elle a sur le dos ne saignent pas, ils ne sont pas profonds non plus, mais ils sont nombreux et sa chair est bien à vif. Il lui faudra sûrement quelques jours avant que son dos ne retrouve son état normal. Tentant de faire la conversation et ainsi détendre l'atmosphère étrangement lourde, rendue presque suffocante par la chaleur environnante et celle que nous dégageons après ce combat je décide de me présenter :

« Au fait je m'appelle Schrödinger. Tu te bats bien tu sais ! »

Mais seul le silence me répond. Légèrement vexé je ne reprend pas la parole, appliquant promptement le suc restant sur ses blessures. Je jette les longues tiges au loin, avant de lui sortir un bien plus sec :

« Allez tire toi. Sinon j'appelle une patrouille. »

Me regardant avec un air terrifié sur le visage, la féline ne se fait pas prier plus longtemps et part sans demander son reste. Je grogne en la voyant détaler. Quelle ingrate, voilà qui m'apprendra à me mettre en danger pour sauver des ennemis sur mon territoire. J'ai beau ne pas sincèrement regretter ma bonne action, d'autant plus que je m'en suis finalement sorti sans une égratignure, son comportement fermé et sans aucune reconnaissance me laisse un goût fortement amer dans la bouche.

Je lâche un profond soupir. Allons bon, pas la peine de se torturer pour ça. Je regarde une nouvelle fois le paysage autour de moi. Je me suis bien enfoncé dans le Quartier Nord, plus que ce que je pensais même. Le soleil est toujours aussi lumineux, toujours aussi éclatant, toujours aussi désagréable. Soudain, un petit éclat blanc attire mon attention au pied d'un immeuble. Curieux, je me dirige vers ce petit amas clair. Là, en plein soleil, faisant un grand doigt d'honneur aux capacités naturelles de la biodiversité, se trouvent une bonne vingtaine de petites boules cotonneuses. Surpris, j'en effleure une du bout de la patte, trouvant son toucher bien agréable. Quelle étrange fleur pour pousser ici et dans ces conditions ! Décidant de ne pas altérer ce petit miracle de la nature, je repars sans en emporter, avec dans le coeur un ressenti doux-amer.


Dernière édition par Schrödinger le Jeu 2 Aoû - 0:24, édité 2 fois

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   Mer 1 Aoû - 23:48


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   Jeu 2 Aoû - 1:05


    Défi achevé avec une clé de bras d'une rare violence ! +20pts salement arrachés :/

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   Lun 13 Aoû - 18:10


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