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Il faisait terriblement froid. Le vent portait un souffle glacial dans la fourrure du matou brun qui luttait contre la température. Il se dirigeait vers la Forêt Empoisonnée, à la recherche de nourriture pour son Royaume. Voilà plusieurs jours qu'il avait assassiné la féline blanche et la marre de sang qu'il avait vu tâchait encore son esprit. Aujourd'hui, il était seul. Il avait besoin de cette solitude pour se remettre sur ses pattes. Cette femelle l'avait agressé, mais ce n'était qu'un agneau perdu. Elle ne savait plus où elle était et Famine avait eu raison d'elle. Ce n'était pas grave, ce n'était pas la faute du félidé brun, après tout.

Ce dernier avançait lentement, ses pattes disparaissaient lentement dans la neige à chaque pas, celles-ci tressaillies par le froid. Il se demandait pourquoi il était sorti, ce matin-là. Il était Roi, il devrait avoir le droit de se prélasser et de dormir jusqu'au coucher du soleil, non pas de se lever pour aller chasser dès que l'aurore pointe. Il secoua la tête, il s'interdisait ce genre de pensées. Il était Roi et ses sujets avaient confiance en lui. Il ne pouvait pas les décevoir, il devait les nourrir, les renforcer, les préparer à l'Apocalypse. Conquête s'était pointée la première à la fête. Rapidement suivi par Guerre. Le dernier cavalier en date était Famine et elle ne rigolait pas. Alec le sentait, ils auraient bientôt la chance – ou la malchance – de croiser la Mort. Il espérait vraiment que cette dernière sera plus douce que ses trois compères.

Sur son chemin, une faible odeur attira l'attention du félidé brun. Cette odeur était alléchante, délicate et si.. douce. Il la reconnaissait, c'était l'odeur d'un rongeur, il ne connaissait plus le nom qu'on leurs donnait.. C'était des sortes de souris apocalyptiques, pas grand chose d'inquiétant. Les maladies étaient communes sur ces dernières, et sur toute les proies en fin de compte. Mais.. cela nourrissait toujours,
et il avait besoin de ce bout de viande vivant pour son Royaume.

S'approchant doucement de la base de l'effluve, Alec aperçu une petite boule de poils brune sombre, le fameux porteur de cette odeur si alléchante.. Alec glissa sa langue en dehors de ses babines, caressant ces dernières dans un élan de faim. Famine lui tordait les côtes, mais cette proie serait pour Felinae. Il s'approchait lentement, ses bruits habituels étouffés dans la neige. Il était face au vent, son odeur étant portée derrière lui, loin du rongeur. Il était prêt, ses muscles entièrement tendus, il secoua son arrière-train lors de ce geste si commun chez les félidés.

D'un bon vif, le Roi plongea sur l'animal sans défense, et il attrapa celui-ci entre ses mâchoires carrées, broyant les os de la colonne vertébrale de se dernier sous ses crocs, d'un geste vif et net. Il se redressa. C'était une victoire. Il entama son retour vers la Citadelle de Felinae, brandissant la proie fièrement. Qu'est-ce qu'il aimait la viande rouge..

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Alors qu'Alec se redressait pour quitter le lieu où il avait attrapé son rongeur, une autre petite odeur lointaine le fit lever le museau au vent. Elle était plus relevée que celle du rongeur entre ses crocs, mais rapidement, il identifia ce nouvel arrivant comme le compagnon de la proie qu'il tenait entre les crocs. Son odeur était plus prononcée, plus piquante, plus odorante. Le mâle devait être dans la même merde qu'Alec, à la recherche de nourriture pour suffire sa compagne et peut-être sa descendance. Le Félidé brun poussa un long soupire, son souffle glissant sur les poils de la charogne qu'il tenait entre ses crocs, créant de petits panaches de brume qui s'élevaient vers le ciel. C'était beau, à regarder. Il adorait voir ces petits panaches de fumée, ils étaient beaux, doux, calmes. Alec respira une grande bouffée d'air et gratta la neige, installant sa proie sous les feuilles, recouvrant celle-ci. Il devait éviter de se la faire voler et il était doué pour dissimuler des choses.

Après ce petit acte de voleur, le Roi se dirigea vers la source, le museau au vent. L'odeur qui emmenait de l'autre rongeur lui mettais la bave aux crocs. Qu'est-ce qu'il avait faim.. Il espérait vraiment qu'il allait l'attraper, cela lui permettrait de nourrir Felinae et peut-être de se faire un vrai repas à lui aussi. Il aperçut son être prisé, il était moins gros que la précédente proie, mais semblait avoir une chair plus douce et calorique. L'animal grattait dans la neige, sûrement à la recherche de graines radioactives ou de quelconques déjeuners ragoûtants. Alec s'approchait à plat ventre, dans cette même foulée discrète et silencieuse. Il ne pouvait pas se permettre de rater. S'il se loupait, Famine viendrait amaigrir Felinae et Mort se permettrait de finir le projet.

D’une poussée puissante sur ses sabots, l’animal musclé bondit sur le rongeur, fondant sur celui-ci comme l’éclair découpe le ciel. Il était rapide pour un gros tas de muscle. Ses mâchoires se refermèrent dans le vide, le rongeur tentait de se glisser entre les énormes pattes du mâle pour fuir. Alec ouvrit sa gueule et referma celle-ci dans un bruit sourd de brisement d’os. Il venait de broyer les côtes et tout autre os trouvable dans l’animal. Il lâcha celui-ci, qui chuta sur le sol. Son corps était désarticulé et tordu. Le Roi se redressa d’un geste lent, récupérant son dû et retournant là où il avait caché son autre proie. Il se tenterait peut-être à attraper autre chose sur le chemin du retour, qui sait ?

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Sur le retour, une autre effluve intrigua le Roi. C'était donc ça le jour de chance dont certains félins parlaient ? Le roi de Felinae s'empressa de déposer ses proies et de les couvrir, se dirigeant directement vers la base de cette odeur. Elle était délicate, elle sentait terriblement bon, terriblement meilleur que les deux rongeurs qu'il portait dans la gueule il y a quelques secondes. Sans faire attention à sa cadence ni même au son cinglant que provoquait ses griffes et ses sabots, le Félidé se ruait vers la proie. A mi-chemin, il réalisa sa connerie et se stoppa d'un coup, dérapant dans la neige, le visage toujours aussi impassible. Il gardait sa mine détériorée, froide et stricte. Il ne devait pas agir comme un Candide, il devait être calme et réfléchit. Même si son ventre hurlait Famine, il ne devait pas l'écouter et devait garder la tête froide. Il avançait donc calmement vers la base de l'odeur agréable.

Quelques mètres plus loin, il la vit enfin. C'était un magnifique petit oiseau, qui semblait terriblement bon, mais aussi terriblement vif et réveillé. Alec tenta son cou et doucement, glissa le ventre contre la neige en direction de la proie. L'oiseau regardait tout autour de lui, donnait quelques coups de bec dans le sol et regardait de nouveau le paysage. Il cherchait à manger, comme tous les êtres de cette Terre. C'était terrible de se dire que cette saison pouvait encore durée longtemps, Alec ne savait même plus quand exactement elle avait débutée.

D'un geste vif, Alec s'élança sur l'oiseau, mais ce dernier fût le plus rapide et d'un bruissement d'aile, il s'éleva dans le ciel pâle. Alec bondit rapidement, fauchant le minuscule oiseau d'un puissant coup de patte, ses immenses griffes déchirant les ailes de ce dernier. La petite proie s'écrasa au sol dans un cri qui déchire l'âme. Alec mit fin à ses souffrances en disloquant sa nuque d'un geste rapide. Il ramassa la proie et entama son retour en arrière, direction le couple de charognes qu'il avait capturé. Il récupéra celles-ci rapidement et se dirigea vers la Citadelle, tout de même fier de ses prises.

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Encore une journée seule. C’était donc le moment pour Alec d’aller chasser, la guilde en avait besoin, il n’y en avait jamais trop. Aujourd’hui, il allait retourner au même endroit que d’habitude, beaucoup d’animaux s’y retrouvaient pour se casser une graine entre eux. La dernière fois, Alec avait trouver des rongeurs et un petit oiseau, il espérait avoir un peu plus de chance aujourd’hui. Imaginez.. Un magnifique faisan.. Ou bien un sanglier ? Mais comment le rapporterait-il ? Il le traînerait ? Rien n’est trop lourd pour le félin. Il prendra des jours si il doit en ramener un, mais il le ramènera. En attendant, il se dirigeait sur ses pas. Humant l’air. Rapidement, une odeur souligné l’attira, cette odeur était rudement puissante, et sentait mauvais, aux premiers abords. Quand Alec s’approcha, il vit un serpent se reposé sur le sol meuble. Il semblait endormi, si c’était possible pour ces êtres là. Alors doucement, Alec s’approcha. Le serpent se retourna, plongeant sa tête triangulaire en avant, direction la gorge d’Alec. Ce dernier, d’un geste puissant et de réflexes vifs, il frappa l’animal de ses griffes, le coupant dans son trajet, l’éjectant à terre. Avant que ce dernier reprenne ses esprits, le Roi l’attrapa par derrière le crâne, et d’un geste sec, lui disloqua la nuque, l’achevant sur le coup. C’était déjà une première proie. Il déposa celle-ci dans un coin, la recouvrant de neige.

Alors qu’il grattait la terre, à la recherche d’un quelconque signe de l’arrivée du printemps, une odeur faible le mit en alerte. C’était une odeur assez commune, sûrement un petit rongeur. Il remonta cette piste, et rapidement, il découvrit le porteur de cette effluve, à quelques mètres de lui. Doucement, à pas de loup, Alec s’approcha du petit être, c’était une jolie souris grise, délicate, sûrement affamée pendant son hibernation par cet hiver sans fin. D’un bond, il écrasa cette dernière sous ses griffes, lui broyant les os sur le coup. Une deuxième proie pour la journée, une deuxième. Il l’attrapa et la déposa au même endroit que le serpent.

Mais lorsqu’il pensait à quitter la zone pour retourner au camp, une odeur alléchante, délicate, soutenue, l’odeur même du paradis, glissa sous son nez, laissant son museau humé cette dernière, laissant la bave montée aux babines du Roi. Ca sentait terriblement bon.. Il fallait attrapé le créateur de ce parfum, à tout prix. Si sa chair a aussi bon goût que son odeur, il le fallait pour le Royaume. Alors avec une démarche déterminée et silencieuse, il s’approcha de son cadeau. Il ne devait pas le rater.. Derrière un talus, il vit le sacré. C’était un magnifique volatile, celui de ses rêves.. Il portait de longues plumes brunes, striées de noires, avec des reflets bleutés sur les bouts.. C’était lui.. C’était le faisan. Et aussi rapidement que l’éclair, Alec lui fondit dessus, et avec bonheur, enfonça ses longues griffes dans sa chair, égorgant celui-ci, le laissant s’étouffer dans son propre sang. Alec retira ses griffes de la gorge de l’animal, et lécha le sang qui dégoulinait du métal. Que c’était bon ! Si il le pouvait, il le dévorerait sur place. Mais Alec ne voulait pas de ça, son rêve, son plus grand rêve, reste la viande bien rouge, d’un Cerf par exemple, ou d’un quelconque gros animal.

Rapidement, il ramassa le faisan, le tenant fermement entre ses crocs, ramassant les deux autres proies. Il reprit son chemin, dans le sens inverse, direction la Citadelle. Il portait fièrement le faisan entre ses crocs, et les deux petites proies entre les cornes. Il était fier de sa chasse, et heureux d’avoir trouver une si bonne proie.

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