Zelio avait la truffe au vent. Des centaines de senteurs totalement inconnues assaillaient ses narines. Le mâle avait légèrement entrouvert la gueule pour pouvoir sentir la moindre odeur nouvelle, il reconnaissait le parfum des humains, celui de quelques plantes bien que très rare, celui du goudron, celui du bois et du plastique, celui de la transpiration humain … La tête du félin tournait, il s'assit alors en secouant son museau de droite à gauche pour chasser la douleur. Le soleil rayonnait dans le ciel, éblouissant Zelio par l'intensité de ses rayons. La chaleur était difficilement supportable pour le mâle à la fourrure épaisse et noir, en plus. En levant ses yeux bleus glace vers le trottoirs en face de celui où il se tenait, Zelio remarqua un enfant humain. Le mâle pencha la tête sur le côté.

J'avais jamais vu de petits humains …

L'enfant le fixait avec des yeux émerveillés, à le voir on pouvait deviner qu'il n'avait jamais vu de chat et qu'il n'était jamais sortit de la ville. Zelio traversa doucement la route pour s'approcher de l'enfant, sans savoir pourquoi il allait si près de lui. Un grand sourire illumina alors le visage de l'enfant qui le regardait avancer vers lui.
Une fois devant lui, le mâle poussa un petit miaulement. Soudain une main tira l'enfant en arrière. C'était une femme dont les cheveux était noués dans un chignon, sûrement pour cacher leur crasse. Elle abordait un air terrifié, et colla l'enfant contre elle.

Ne t'approche pas, c'est un chat génétiquement modifié. Tu n'as donc pas peur de mourir ?!

Zelio ne comprenait pas le langage humain. Mais il comprenait que l'humaine avait peur de lui. Elle recula lentement en gardant son enfant contre elle. Le mâle pouvait sentir l'odeur nauséabonde de la peur qui émanait d'elle. Il sortit les griffes inconsciemment. La mère partit alors en accélérant le pas.

Idiot d'humain … J'allais pas le tuer ton gosse.

Zelio cracha en remuant rapidement la queue mécontent. Le peu d'humain au alentour le fixait avec des airs mi-curieux, mi-apeuré.

Ils me saoule à me regarder comme si j'allai les tuer …


Zelio cracha en direction d'un humain alors que son aura électrique jaillissait de sa gueule, provenant de ses crocs. L'aura ressemblait à un fine brume bleu azur. L'homme en face de lui écarquilla les yeux de peur et s'enfuit en courant. Il arrêta son pouvoir. Puis ce mit à  rire  en  le regardant partir apeuré.

Quels idiots... Tu m'étonnes qu'ils aient besoin de moi.

Zelio partit s'asseoir sur le seuil d'un vieil immeuble qui semblait abandonné. Il enroula sa queue en panache autour de ses pattes.Il entreprit une toilette de ses pattes et de son poitrail.

En soupirant bruyamment, elle continua de marcher. Elle était énervée que les humains la regardèrent comme si elle allait tuer quelqu'un dans quelques secondes. Elle détestait de marcher dans les rues de la communauté, elle ne sentait que l'odeur épouvantable de la peur de ces âmes effrayés. On est pas intéressant, nous les chats modifiés...

Elle vit une femme et un enfant qui accéléraient leur mouvement, le regard de la femme était effrayé, l'enfant légèrement déçu. Elle les regarda pendant un moment de ses yeux impassible puis elle continua son chemin...avant de se faire écraser la queue par un homme qui courait, elle cracha et se retourna pour le griffer. C'était par pur instinct. L'homme glapit et continua de courir, la femelle cracha puis entreprit d'atténuer la douleur de sa queue en la léchant.

-Regardez-moi ça ! C'est un chat génétiquement modifié...

-Ahahah ! Les scientifiques sont tellement pathétiques d'avoir fait ça, les chats sont tellement craintifs ! répondit un adolescent en riant.

En grognant, elle se mit en position de défense et regarda les deux jeunes en remuant sa queue, elle fronça son regard et évita une pierre qui fonçait droit vers elle, lancé par l'un d'eux. Que ces humains crèvent lentement et douloureusement... Elle sentit une main agrippait autour de sa queue et elle se fit projeter contre le mur, elle échappa un hurlement de douleur et se laissa tomber à terre, se mettant à se guérir grâce à son pouvoir. Elle ne voulait pas se battre pour aujourd'hui, les humains les ignoraient, ne voulant pas avoir de problème.

Elle se releva lentement et cracha en sortant ses griffes, il n'y avait pas d'autres soldats à cette heure-ci, elle devra leur donner une bonne leçon de ne plus la déranger.

Zelio avait entendu du bruit venant de sa droite, vers l'endroit où il avait vu l'enfant. Il se leva curieux et découvrit un autre chat, deux autres humains s'amusaient à lui faire du mal.

Je ne suis pas un justicier, mais j'aimerais bien un peu d'action. Voyons voir ce qui se passe là bas...

Il s'approcha de la femelle et la regarda d'un air compatissant. Ce que les humains pouvaient être idiot... Légèrement gêné de s'être approché d'elle il lui demanda gentiment.

Tu as besoin d'aide ? Je peux essayer de leur faire peur, ou mal.

Cela lui faisait de la peine de voir un chat comme lui, se faire traiter aussi mal par de simple humains. L'un des deux humains se mit à rire.


Oh tien, en voilà un autre ! Tu viens aider ta copine ?

Le deuxième rit à son tour et il tendit la main pour attraper la peau du cou de Zelio, qui mordit immédiatement les doigts de l'enfant. Puis il hérissa ses poils noirs en feulant.

Je pouvais me débrouiller toute seule...pensa t-elle. Elle sauta sur l'autre humain et le griffa plusieurs fois à son cou et à son visage, ce dernier faisait de son mieux de couvrir son visage. Elle le mord sauvagement à son doigt et se dégagea rapidement.

L'humain fixa la femelle pendant quelques secondes et s'enfuit en laissant son ami avec l'autre chat tout en cherchant sa mère en criant.

-Attention ! s'exclama t-elle en sautant sur l'autre humain et le mordit à sa main.

L'humain en question avait prit une roche pour essayer de frapper le mâle, une roche assez grosse pour le faire tomber à l'inconscience. Il lâcha la roche, enleva les deux chats de sur lui et repartit en cherchant son ami en panique.

Nishari se rassit et se nettoya les pattes tout en regardant le mâle à la fourrure noire, légèrement troublée, malgré son regard vide. Elle arrêta de se nettoyer puis enroula sa queue autour d'elle et parla d'une voix calme et douce;

-Tu te débrouilles bien, qui es-tu ? Et pourquoi m'as-tu aidé ?

Après que les deux humains soient partis ils fut légèrement troublé par ses questions. Il s'assit lui aussi et entreprit de lécher ses pattes avant en la fixant.

Je m'appelle Zelio, je suis un soldat. Et toi ?

Il hésita quelques secondes pour sa deuxième questions et bafouilla un peu gêné.

Bah... Je n'aurai pas aimé qu'ils te fassent du mal, j'aurai été témoin et je n'aurai rien fait. Mais tu t'en serrais sûrement sorti seul. Mais je ne sais pas, mon instinct m'a poussé à agir.

Il baissait les yeux en remuant nerveusement la queue. Il se sentait idiot quand il s'entendait parler.

Elle ferma les yeux et essaya de se remémorer de son nom ou de son apparence dans des lieux comme le laboratoire, le champ d'entraînement ou la ménagerie...rien. Il n'était pas dans ses souvenirs.

Elle rouvrit ses yeux fatigué, mais se força à les garder ouvert.

C'était là qu'elle remarque qu'elle n'avait pas la force de régler son problème avec les deux humains pathétiques et stupides, dû à sa consommation de ses anticorps pour pouvoir se guérir. C'était à ce moment qu'elle était faible et sans défense, malgré son agilité et sa force. Elle répondit d'une voix fatigué;

-Je suis Nishari, soldate du seconde ligne. Je ne t'ai jamais vu ou entendu parler de toi, tu es nouveau ? En passant, tu es le premier chat qui m'a aidé contre des humains stupides comme eux.

La femelle sentit que ses pattes commencèrent à trembler, mais se força à rester assis fièrement. C'est très humiliant pour elle, mais elle est incapable de ressentir des sentiments, les seuls sentiments qu'elle pouvait ressentir était la haine, la colère et la folie. Ce n'était pas digne de son rang d'être faible juste en la projetant contre un mur, ce n'est pas digne d'un soldat d'être si faible. Elle chassa ses pensées en essayant de se remémorer du chat noir dans ses souvenirs, malgré qu'elle sait que c'était impossible.

Zelio penchait la tête en la regardant si fatigué. Il n'ajouta rien, ce serait gênant pour elle si il lui demandait si elle allait bien. Surtout à une soldate, elle devait vouloir se montrer forte, donc il fit comme si il ne remarquait rien.

Oui je suis nouveau, je ne connais personne ici. Je suis ravi de rencontrer un soldat comme moi en tout cas.

Il parlait calmement en observant distraitement les alentours.Sa fourrure volait au rythme du vent alors qu'il plissait légèrement les paupières pour ne pas recevoir de vent dans les yeux. A la fin de sa phrase il plongea de nouveau son regard dans celui de la soldate. Ses yeux bleus ne trahissaient aucune émotions, il ne semblait pas vide, plutôt difficile à cerner. On ne pouvait pas connaître la nature de se qu'il ressentait en le fixant.

La jeune chatte ne pouvait cerner le moindre sentiment du regard du matou, ce qui était tout à fait normal pour un soldat. Sûrement. Ses yeux vairons n'étaient rempli que de fatigue, mais avec un léger soupçon de froideur.

-Moi de même.

Elle se releva et si soudainement, elle arrêta de trembler des pattes, comme si cette fatigue a disparu. Nishari était encore plus petite que Zelio, mais ce n'était pas le cas pour la différence de rang. Le vent fit voleter sa frange qui cacha son oeil gauche, là où se trouvait sa cicatrice.

-Que veux-tu faire, maintenant ? Je te montre les environs ?

Elle ne voulait pas perdre encore plus d'énergie, mais elle voulait lui montrer sa force, peu importe si elle est fatigué, incapable de marcher ou faible. C'était ça qui fait son charme, avec quelques chats comme elle, bien évidemment.

Elle regrettait maintenant de poser cette question, elle voulait seulement retourner à la caserne et dormir, puis ensuite de faire quelques entraînements avec d'autres soldats. Mais elle montrera seulement les environs car elle ne veut pas être impolie et elle voulait se faire un nouveau ami. Ce qui est très rare.

Zelio sursauta presque lorsqu'elle se leva soudainement. Il fit de même. Le chat noir remarqua la différence de taille lui aussi, et hocha doucement la tête à sa question.

Ça serait sympa oui. Je ne connais rien de cet endroit.

Il remarquait à quel point la femelle était fatiguée mais il voyait à quel point elle voulait montrer sa force alors il la laissait faire sans rien dire. Il fit un pas en avant en remuant une oreille.

Où allons nous en premier ?

Elle réfléchissait, il n'y a pas tellement d'endroit à visiter dans cette communauté, à part quelques petits magasins, le Cimetière et le Quartier Nord était dangereux pour un nouveau.

-Viens, je vais te montrer certains chemins assez sombre. Seul certains soldats connaissent ce genre de chemin. On y trouve parfois des humains qui font...des trucs que personne ne comprend.

La chatte au pelage caramel commença à marcher droit devant en plissant les yeux. Le vent était un peu fort, mais la chaleur était assez intense, elle avait beaucoup trop chaud. Surtout pour Zelio avec sa fourrure épaisse et de couleur noire. Sa frange cacha un peu sa vue, ce qui l'agaça légèrement. Sans retourner, elle ajouta d'une voix maintenant forte et sans fatigue;

-Tu vas tenir le coup ? On retournera à la caserne durant la nuit, c'est donc assez long.

Elle ne se sentait plus fatigué. Pour le moment. Ils allaient prendre le repas plus tard, mais selon ses probabilités, ils ne rentreraient pas pour l'heure du repas et du repos ainsi que de la patrouille de nuit.

Zelio écoutait attentivement ce que la soldate lui expliquait, déjà curieux de voir ce que les humains pouvaient faire de si secret dans ses sombres ruelles. Il hocha la tête et la suivit dès qu'elle commença à marcher. Il sentait les rayons du soleil qui cognaient lourdement sur son pelage. Il avait un peu soif mais il se forçait à ne pas y penser. La voix de la femelle devant lui lui parvint alors. Il sentit la différence de ton dans sa voix, elle semblait plus forte et beaucoup moins fatiguée.

Peut être que ça fait partit de ses facultés.

Il répondit ensuite à sa question.

Je tiendrai le coup, ne t'en fait pas.

Son ton était presque amusé, il n'envisageait pas la possibilité d'être fatigué. Son côté narcissique reprenait faiblement le dessus, il avait une lueur de fierté dans le regard. Mais il se garda tout de même d'exposer son amour propre pour une fois et se contenta de suivre la soldate en appréciant le vent qui le rafraîchissait un peu.

L'odeur des poubelles ainsi que de la viande pourri régnait maintenant dans l'air juste en marchant dans une ruelle, il n'y avait plus d'humains. Sauf que Nishari était déjà habitué à cette odeur immonde car elle a marché dans cette ruelle plusieurs fois en patrouille ou simplement par promenade.

-Ne te plains pas de l'odeur, il sera toujours là.

Elle lui parla de son histoire en tant qu'apprentie en s'arrêtant parfois pour l'attendre, elle marchait parfois trop rapidement sans qu'elle le sache. Sa fatigue n'était plus revenu, elle avait maintenant repris des forces juste en l'attendant de temps à autres.

-Je n'ai jamais connu mes parents et mes frères ou soeurs, je suis donc la seule survivante de ma famille. Et après mon injection, je ne ressens plus aucun sentiments, pas même la tristesse. Presque tout les soldats ont un passé tragique.

Elle s'assit sur un bâtiment délabré et regarda la pleine lune, elle ne savait pas que le temps passait si vite juste en parlant avec le matou. C'était la première fois qu'elle racontait une partie de son passée à un chat. Je n'aurais peut-être pas dû lui dire, il en connait un peu trop sur moi maintenant...songea t-elle. Son regard vide ne détourna pas une seule fois de la lune, les étoiles brillait de mille feux. Le vent était très léger, elle entoura sa queue autour de ses pattes, puis soupire doucement. Elle ne sait pas comment elle ressentait en ce moment, et elle espère ne jamais connaître ce sentiment. Elle s'est promit de ne jamais rien dire sur son passée, mais elle l'a fait.

Zelio la suivait en fronçant le museau, c'était la première fois qu'il sentait une odeur aussi répugnante. L'endroit devait être connu pour ça... Il remarqua que la fatigue de la soldate avait complètement disparu, elle allait même parfois trop vite pour lui. C'était mieux que de la voir épuisée. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle commence à raconter son passé, il l'écouta sans l'interrompre. Quand elle eut finit le matou ne sut pas exactement quoi dire, alors il raconta la seule chose qu'il savait de lui.

Elle doit me faire déjà confiance pour me dire ce genre de chose... J'aimerai faire de même mais je n'ai plus de souvenir de mon passé.

- Moi, je ne me souviens de rien. Je me rappelle juste qu'un jour je me suis réveillé sur un matelas... Avec d'autres chats ayant comme moi, un pouvoir. J'ai tout oublié de mon passé.


Il levait par moment la tête pour admirer les lueurs blanchâtres des étoiles qui étincelaient au dessus des toits des bâtiments. Il faisait moins chaud, le vent caressait doucement sa fourrure couleur charbon, c'était agréable pour lui. Dans l'obscurité, Zelio était peu visible, on voyait juste très distinctement les tâches bleus azur sur son nez et ses yeux.

-On peut dire que c'est encore plus pire que moi.

Elle le regarda de haut en bas puis se coucha, elle commençait à être fatigué en lui montrant certains endroits de la ville plus tôt durant la journée.

-Je pense que nous devrions rester ici pour dormir. Et je veux que tu racontes mon passée à personne, s'il-te-plaît.

Dans ses yeux, on y voyait un soupçon d'inquiétude malgré son regard impassible. C'était la première fois qu'elle avait ce genre de sentiment, elle ne voulait pas se faire rejeter s'il le disait. Tout ce qu'elle veut en ce moment, c'est d'être dans un trou et ne jamais en ressortir.

Les pattes du chat noirs lui faisaient légèrement mal, il était un peu fatigué. Ce fut un soulagement sans nom lorsque la soldate lui annonça qu'ils dormiraient ici. Il s'assit alors en entreprenant la toilette de ses pattes. Ses yeux s'orientèrent vers ceux de son interlocutrice lorsqu'elle lui demanda de garder son passé secret. Il hocha la tête en remarquant pour la première fois une lueur d'inquiétude faible dans son regard.

Je ne dirais rien à personne ne t'en fais pas.

Dans ses yeux se logeaient une réelle sincérité, il la regardait dans les yeux pour qu'elle le croit. Il ne voulait pas qu'elle s'inquiète pour rien. Ce n'était pas son genre de faire du mal à ses camarades...

-Je te remercie, vraiment.

Elle ronronna puis se roula en boule, appréciant légèrement sa réponse. Elle doit avoué que Zelio était son premier et, peut-être, vrai ami, les autres l'ont trahi en racontant des rumeurs sur elle. C'est donc grâce à ça qu'elle ne parle avec personne, sauf avec les chats en patrouille de nuit et les apprentis. Mais ce n'était qu'une courte durée avant qu'ils s'enfuyaient ou qu'ils restent et ignorent totalement la jolie chatte brun caramel.

-Si ça ne te dérange pas, nous partirons à l'aube. Une question avant de dormir, quel âge as-tu ? Ou de lunes, pour être précis.

Depuis sa jeunesse, elle n'a jamais compris le sens de ''lunes'', seulement les âges. Une vieille chatte lui a dit qu'elle avait un esprit à ''moitié-humain'', dû à certains de ses méconnaissances en termes des esprits d'un chat, mais elle s'en fichait royalement.

Sa fourrure éclairait sous la lune, ainsi que la lueur de ses yeux, ce qui les rendait intenses et hypnotisant, sa queue remuait lentement à l'air fraîche de la nuit, montrant qu'elle était calme et inoffensive. Elle avait l'impression qu'elle pouvait tout dire au chat noir, mais elle se retenait. Elle ne le connaissait pas encore complètement, mais elle peut au moins le faire confiance.

Le matou noir s'allongea à son tour, se sentant presque heureux, d'être avec elle. Il ne savait plus vraiment ce qu'était l'amitié mais il aimait bien la compagnie de cette soldate.

- De rien.

Il enroula sa queue autour de son corps pour finalement la poser sur ses pattes.

- J'ai 20 lunes, et toi ?

Il s'étonnait lui même de s'en souvenir. Il se rappelait de deux choses depuis qu'il s'était réveillé dans ce laboratoire: Il connaissait son nom et son âge. Il avait oublié  toute traces de son passé, mais apparemment il avait gardé quelques détails en mémoire.
Zelio croisa le regard de la soldate, il fut presque hypnotisé par ses yeux qui luisaient à la lumière de la lune, ça les rendait magnifique. Le matou ne pouvait pas s'empêcher de les regarder mais en même temps il s'en voulait de la fixer comme ça alors il se força à regarder ses pattes. Les petites tâches bleus sur le museau et le derrière des oreilles du chat noir étaient bien plus visible dans le noir, ainsi que ses yeux bleu comme la mer.

-Les humains ont dit que j'ai 1 ans et 6 mois, je ne sais pas comment les convertir en lunes.

Elle ne pouvait pas s'empêcher de regarder ses jolis yeux bleus et ses petites tâches, il est unique en son genre..pensa t-elle.

En se rappelant des humains plutôt durant la journée, leur regard effrayé et d'autres furieux, elle grogna. Elle ne pouvait pas s'en empêcher de griffer le sol.

-Si seulement les humains n'existaient pas, on pourrait vivre en paix sans eux..Ils méritent tous de crever..murmura t-elle.

C'était la première fois qu'elle pensait les humains de cette façon, avant elle était neutre à propos d'eux, maintenant c'était différent. Aucun chat des autres Guildes ne savaient pas la colère de se faire regarder par les humains comme s'ils allaient les tuer sans avoir de pitié. Les chats modifiés ont sûrement la chance d'avoir un pouvoir, mais ce n'était pas une partie de plaisir. Pourtant, elle sait qu'elle est loyale envers les Soldats et les humains, elle fera tout pour les défendre, et ce, jusqu'à qu'elle meurt. Elle baissa la tête, les oreilles tournés en arrières et le poil hérissé. Elle se retourna, refusant à Zelio de la regarder de cette façon.

- Je ne sais pas non plus...

Il abordait un regard amical en la fixant. Son changement de comportement le fit pencher la tête sur le côté. Lorsqu'il entendit ses paroles il comprit envers qui elle s'énervait. Il ne sut quoi répondre, lui aimait bien les humains, il admirait leur savoir et leur manière de recréer le monde. La soldate se retourna ensuite. Zelio était presque chamboulé, il ne savait plus quoi dire ou quoi faire. Frustré, il gratta le sol de ses griffes en fixant le sol.

- On pourra rendre le monde meilleur, il faut du temps je pense...

Lâcha t-il un peu après.

Elle inspira profondément puis expira, se calmant par la suite. C'était rare qu'elle montrait de la colère, elle éprouvait cette émotion seulement dans des batailles avec les chats ennemis.

-Désolé, c'est la première fois que ça m'arrive. Les chats on tendance à me voir dépressive parfois, mais pas la colère. Je ne veux pas que tu me vois de cette façon.

La femelle se retourna encore une fois pour ensuite le regarder, ses yeux luisaient d'une tristesse. Elle redevenait encore dépressive. Elle soupira doucement.

-Mais oui, tu as raison, il faut juste un peu de temps...

Elle se releva et sauta sur un pilier puis le regarda d'un air froid, les oreilles dressés en avant. La chatte brun caramel espérait qu'aucuns ennemis allaient les tuer durant leur sommeil ou les prendre en otage. Elle répondit d'une voix froide et direct;

-Repose-toi, je vais monter la garde cette nuit.

Zelio pencha de nouveau la tête sur le côté en l'observant silencieusement. Il était le seul à l'avoir vu comme ça et d'un côté  cela le rendait un peu fier. Il se sentait un peu unique.

- Ne t'excuse pas ! Ce n'est rien.

Lorsqu'elle se retourna, une tristesse soudaine avait envahit ses beaux yeux, ce qui fit mal au coeur du chat noir qui eut pendant quelques secondes un voile de tristesse dans le regard lui aussi. Au moment où elle le fixa depuis le pilier où elle avait sauté elle le toisa d'un air froid qui fit frissonner le mâle,  c'était étrange pour lui de la voir soudainement ainsi elle qui était si émotive quelques secondes auparavant. Sa voix était froide elle aussi, ça fit comme une pointe dans le coeur du soldat, qui se reprit aussitôt, un soldat ne devait pas s'abaisser à ça. Il hocha la tête en se forçant de ne pas montrer sa douleur morale.

- Merci.

Le jeune félin croisa ses pattes de devant pour y poser sa truffe et ferma les yeux, il sombra doucement dans le sommeil...

De ses yeux vairons, elle l'observa pendant un moment avant de surveiller les alentours. Elle avait entendu une pointe de douleur dans sa voix, ce qui la rendait légèrement triste et fâchée contre elle-même, elle ne voulait pas le blesser, mais elle n'avait pas le choix.

Même si elle surveillait les alentours et sauta de quelques pilier ou de planches de bois, elle ne pouvait pas s'empêcher de regarder le matou aux tâches bleutés qui somnolait à point fermé. Il semblait si inoffensif. En remarquant qu'elle l'observait beaucoup trop longtemps, elle détourna son regard, un peu embarrassée.

Elle songea de lui donner de la nourriture comme déjeuner le lendemain, pour se faire pardonner de son comportement. Ce soldat est si différent, je l'aime bien, pensa t-elle. La chatte regarda un long moment la lune et ferma les yeux, elle se sentait légèrement en sécurité avec lui.

Pour elle, c'était comme un grand-frère, même s'ils se sont rencontrés plus tôt durant la journée.

J'archive~