Hokee
La nuit tous les chats sont gris
Le crépuscule tombait lentement sur le Laboratoire.
Les Soldats qui étaient partis en patrouille plus tôt dans la journée étaient rentrés et, apparemment, personne n’était de sorti cette nuit. Les humains n’étaient pas toujours très logiques dans les horaires de rondes mais, dans tous les cas, ce n’était pas quelque chose dont les félins se préoccupaient. Concernant Hokee c’était même le cadet de ses soucis. Tout ce qu’il voyait c’était qu’il ne serait pas forcé de sortir cette nuit et qu’il pourrait profiter d’une bonne nuit de sommeil à moins que les bruits d’une quelconque altercation ne viennent le troubler.
Le borgne allait tranquillement vers les quartiers qui lui avaient été attribués, n’accordant presque aucun regard à ceux qu’il pouvait croiser et faisant plus rarement encore de signe de tête en guise de salut. Il ne s’était pas vraiment lié à qui que ce soit depuis son arrivée ici quelques mois auparavant. Il n’avait pas plus d’amis que d’ennemis bien qu’il sentît par moment les regards hostiles de certains chats n’acceptant pas sa différence. Et par différence il parlait bien évidemment du fait qu’il soit Puma et non pas Chat et pas de ses modifications génétiques. Ici tous ou presque étaient passés sous une aiguille humaine ou avait hérité de ses parents des caractéristiques spécifiques qui en faisaient des armes parfaitement aiguisées.
Hokee réprima un bâillement. Il n’était pas particulièrement tard mais il était debout depuis tôt le matin et espérait pouvoir prendre son repas en paix avant d’aller se reposer. Il ne dormirait certainement que d’une oreille comme tous avaient appris à le faire ici mais il prendrait malgré tout du repos bien mérité.
Le Puma se retrouva bientôt dans la partie de la Caserne dans laquelle tous les Soldats se retrouvaient pour manger. Il alla prélever sa part et se mit dans un coin. Il rêvait parfois du goût de quelque chose de moins insipide que ce que leur servait les humains mais ne se plaignait jamais. Ils avaient toujours l’estomac plein et ce qu’ils ingurgitaient leur permettait d’avoir suffisamment d’énergie pour continuer à se battre et à s’entraîner. C’était tout ce qui comptait lorsque, face à eux, se trouvaient des félins parfois sous-alimentés et affaiblis.
Code par xLittleRainbow