Une étrange rencontre... dans un lieu effrayant... Serait-ce autre chose qu'une simple coïncidence ?

"Avoir des amis solitaires, alors que tu l'es toi même, n'est pas impossible"

Avec Narcisse

Le temps n'était guère ensoleillé aujourd'hui. Je sillonnais à travers les arbres pour trouver du gibier. Ou même pour détecter un intrus. Je le savais, le territoire des Caméléons n'allaient plus nous appartenir, le Refuge tombera entre les mains des solitaires. Mais honnêtement, je voulais vérifier une dernière fois que cet endroit n'était pas infesté de solitaires vicieux. Je le savais, c'était une chose très bizarre. Et puis, je ne devais pas avoir que cela à faire me diriez vous. Ce n'était pas faux; j'avais le voyage des Caméléons vers l'Oasis qui devait se préparer, je devais me charger de vérifier si tout le monde était prêt. Enfin, ceci n'était pas du tout un ordre d'Elli. Cependant, j'avais souhaité me coller à cette tâche. La santé des miens était beaucoup plus importante que la mienne. J'étais un dur, un colosse même pour certains. La vie m'avait endurci plus que n'importe qui ou n'importe quoi. Même le plus intensif des entraînements ne pourrait pas vous faire devenir aussi musclé que moi. Du moins, pas en quelques jours. Peut être que, après de nombreux moi, vous y parviendrez. Alors oui, je n'allais pas me plaindre; déjà petit, j'étais déjà un beau chaton grand avec une belle carrure. Mon torse était plus gros que celui de ma sœur. En même temps, ceci est un peu normal, les mâles étaient toujours un peu plus gros que les femelles. Du moins, c'était ce qu'on disait. Moi ? Est ce que j'y croyais ? Difficile à déterminer... Ma famille avait toujours respecté cette règle, bien qu'elle n'en était pas vraiment une. Ma mère avait toujours été plus petite et plus mince que mon père. En même temps, mon père avait la réputation d'être un géant auprès des chats qu'il croisait. Aurais-je hérité de lui ? Dans tous les cas, je ne pouvais pas avoir hérité du corps de ma mère, ni même de son pelage. Tout ce que je savais, c'était que mon pouvoir provenait de ma mère; elle aussi pouvait sauter haut et loin.
Les nuages qui voilaient le ciel ne semblaient pas vouloir partir avec le vent. J'avais la cruelle impression qu'ils ne bougeaient pas. Mais encore une fois, ce n'était peut être qu'une impression. Sans soleil, mes gemmes sur ma cuisse avaient une bien mauvaise face; elles ne brillaient pas de leur éclat doré. Ces gemmes... elles m'en avaient causé des soucis. Je ne l'avais jamais mentionné, mais arrivé dans la guilde des Caméléons, j'avais tout de suite surprit les regards interrogateurs et méfiants envers mes pierres précieuses. Je les comprenais après tout, voir un chat se ramener avec des pierres sur le corps, c'était assez bizarre. Néanmoins, j'étais sous dominant à présent. Et, j'étais respecté de tous mes congénères. Du moins, quand ceux-ci n'étaient pas de mauvaise humeur et qu'ils ne se battaient pour une petite broutille sans importance.

Ce matin, je devais donc me rendre au Refuge, mais j'étais d'abord passé par l'Arbre des pendus. Enfin, je voulais m'y rendre. Ce lieu m'avait toujours intrigué. Le mystérieux arbre qui était beaucoup plus grand que les autres donnait un air inquiétant à cette clairière. Selon la légende, des hommes auraient été pendus pour avoir fuis les combats. Ils étaient rattrapés et pendus en signe d'exemple. Encore, ce n'était pas ce qu'il y avait de plus inquiétant me diriez vous. Cependant, d'après certains, les esprits de ces hommes entaient encore les lieux. Et ils étaient mécontents. De leur sort je supposais. En même temps, qui aimerait être pendu sur un arbre ? J'avais plus que hâte de y'être enfin. Mes pattes n'attendaient que cela. Voilà pourquoi je marchais un peu bizarrement, je tentais de contrôler mes muscles pour ne pas faire trop de bruit.  Autant vous dire que c'est assez compliqué.

Après quelques minutes de marche, me voilà enfin arrivé à destination. Pour ce qui était d'être effrayant et glauque, ce lieu gardait ces deux adjectifs à merveille ! Les arbres étaient tous calcinés, noircis, sans aucune couleur. Il n'y avait même pas de petites fleurs comme pour la plupart des arbres au printemps. Le sol était jonché de quelques rares plantes, elles aussi cramés. Sous mes pas, j'entendais les brindilles sèches craquer. Je m'approchais en silence du fameux arbre; là où les hommes avaient été pendu. On racontait même que les massacres avaient lieux sur une branche en particulier. Peut être que cette dernière était beaucoup plus solide que les autres. Malgré mes informations, je ne pourrais vous dire de laquelle il s'agissait. J'ouvris la gueule pour détecter les différentes odeurs de ce lieu. Si mon odorat ne me trompait pas; plusieurs chats étaient passés ici, probablement quelques jours avant ma venue ici. Il n'y avait pas le moindre gibier. C'était bien dommage, une bonne souris aurait fait le plus grand bien à mes camarades. Enfin bon, c'était ainsi.
Soudain, un bruissement dans un buisson attira mon attention. Parmi les branches, je discernais une silhouette blanche, quoique un peu plus foncée que du simple blanc. L'odeur qui émanait de cet individu m'indiqua qu'il s'agissait d'un solitaire. J'étais surpris, un solitaire, ici ? C'est tout de même bizarre. Etait-il venu lui aussi par simple curiosité ? Ou pour chasser ? En tout cas, chasser ici risque d'être un peu dur.  Je n'allais pas le chasse, ici, ce n'était pas le territoire des Caméléons. Il aurait été au Refuge, je l'aurais chassé, mais là...

- Que fais-tu ici, solitaire ? Dis-je d'une voie aussi froide que la glace.

Oui bon, je le savais, je n'étais pas très aimable, mais j'étais toujours très méfiant envers les inconnus. Bien évidemment, je n'allais pas lui sauter à la gorge pour le forcer à partir, ce n'était pas mon genre. J'espérais juste trouver un peu de solitude dans cet endroit... attirant ?

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