| Aujourd'hui, c'était une belle journée qui s'annonçait. Le soleil brillait, les plantes sortaient de leurs couvert végétal et l'air commençait peu à peu à se réchauffer. De toute les saisons, le printemps était la préféré d'Eole. En effet, elle aimait observer les plantes sortir de terres, les bourgeons qui fleurissaient et tout autres choses annonçant ce cycle de renouveau. La terre semblait ainsi lavé de toute les atrocités passées et renaissait aussi jeune et belle qu'autrefois. Mais avec la guerre, celle ci ce flétrissait peu à peu. Mais pour Eole, il fallait juste profiter de ce moment. En parlant de la jeune chasseuse, elle se leva avec difficulté de son nid de mousse et d'humus encore chauds. Même si le printemps arrivait à grand pas, la fraicheur de l'hiver était toujours là. La chatte se leva en laissant échapper un petit nuage de buée. Elle s'étira de tout son long et sauta de la racine de l'arbre où elle avait élu domicile, le plus loin possible des autre membres de la Guilde des Caméléons. Malgré le fait qu'ils l'avaient acceptée dans leur tribu, elle les trouvaient quelques peu ennuyant. Mais si c'était le prix à payer pour éviter à tout prix les hommes, alors elle resterait là. On l'avait assignée au poste de Chasseuse, ce qui lui convenait parfaitement. Elle aimait pister ses proies, les étudier et les observer, tout en étant seule. Pour elle, la chasse était un grand moment de liberté, où elle pouvait relâcher toutes ses émotions accumulées. Bien sûr, Eole devait toujours rester en alerte; on ne sait jamais ce qui pouvait se cacher dans les bois. Après avoir trotté jusqu'au couvert des arbres et zigzagué entre les autres chats, la chasseuse caméléonne se dirigea vers l'étang. Un lieu assez stratégique pour la chasse. Plein de bestioles assoiffées venait se désaltérer là bas, il suffisait juste d'attendre le bon moment pour surgir des frondes. Au vu de sa taille et de son âge, elle n'était pas apte à rapporter de grosses proies qui étaient plus grandes qu'un lièvre. Pour l'instant, elle se contentait de petits rongeurs et autres volatiles.
Quelques temps plus tard, Eole arriva enfin à destination. L'eau sale ne donnait pas vraiment envie, mais elle était encore potable. Elle se dirigea vers le bord, évitant soigneusement de mettre ses pattes dans l'eau. On ne savait pas trop ce qui se cachaient là dedans. Elle avait déjà vu un sorte de chevreuil se faire happer dans les flots, alors depuis, elle était très prudente. Après s'être désaltérée, Eole se camoufla grâce à son pouvoir. Son ^pelage prit la teinte du sol, un mélange de gris terreux, avec quelques pointes vertes. Elle se cacha sous de l'herbe haute et attendit. Le chant des oiseaux commençait à pointer, et bientôt, la nature sembla avoir oublié la chasseuse. Quelques minutes plus tard, un rongeur, ou du moins quelque chose qui y ressemblait, sortit de la protection des arbres. Il se dirigea vers les berges, sans remarquer la présence de la prédatrice. Eole regarda la direction du vent. Par chance, il soufflait vers elle. Alors elle se mit en position du chasseur et se dirigea à pas feutré vers sa cible. Mais lorsqu'elle fût à une longueur de queue d'un chat de sa proie, une branche craqua. L'animal l'entendit, et déguerpit vers la forêt. Eole pesta et tenta de la rattraper, mais le rongeur était trop rapide. Elle se plaqua contre le sol. Elle espérait de ne pas tomber nez à nez avec un plus gros prédateur, ou pire, un chat à la solde des Hommes. Elle retint sa respiration et se dirigea vers la source du bruit. J'avais soif. Un peu. Du coup, je me dirigeais vers la source d'eau la plus proche: l'étang. J'avais peur. Peur de rencontrer à nouveau ce solitaire roux couvert de cicatrices, à la langue de serpent, qui m'avait attaquée. Je ne pensais pas avoir le poids lorsque je m'étais battue contre lui, mais, par chance, il avait reculé si vite qu'il était tombé dans la source à l'aspect boueux, et s'était débattu dedans avec force, jusqu'à perdre son souffle. Je n'avais pas pris la peine de l'aider; à quoi bon? Les gens comme ça vous griffent ou vous mordent par fierté ou par agressivité. Je me souvins des regards haineux qu'il m'avait lancés ce jour-là. Il était tellement furieux qu'il avait fini par confondre créature vivante -moi- et végétation. Il avait fini par perdre complètement la tête et foncer dans un tronc d'arbre. Du coup, j'appréhendais. Si je le recroisais, je n'aurais pas la même chance que la dernière fois. Il ferait plus attention et, cette fois, je ne m'en sortirai pas avec quelques égratignures.
Et puis, je n'avais aucune envie de me bagarrer. Qui avait envie de se blesser avec quelqu'un d'autre par un aussi beau temps? C'est vrai, quoi! Il y avait un magnifique soleil, un ciel sans nuages, un doux climat bercé par une légère brise fraîche; le paradis! Le printemps! Voir les bourgeons pointer le bout de leur nez et ne plus sentir la bise mordante et glacée sur son pelage était vraiment agréable. Je me sentais vraiment bien, à part que j'avais une grosse boule dans le ventre. Angoissée, je finissais pas pénétrer dans la clairière. Rien. Aucun bruit à part les gazouillis des rares oiseaux, personne. Aucune présence étrangère. Je m'avançais vers la surface de l'étang, baissais ma tête dorée au-dessus
et lapais le liquide frais. Malgré son arrière-goût de terre, je trouvais l'eau un peu plus claire qu'avant. J'allais relever la tête, ayant abreuvé ma soif, mais j'entendis quelque chose. Quelqu'un. Des pas. Il ou elle se dirigeait vers là. Repensant au mâle roux couvert de cicatrices et à sa langue de serpent se tordant dans tous les sens, mon sang se glaça.
J'avais sursauté si brusquement en entendant cette présence que ma plume était tombée de mon oreille et avait atterri sur la surface de l'étang, au beau milieu. Je voulus la récupérer, mais le bruit se faisait de plus en plus proche. La peur l'emporta sur la détresse et je fondis me cacher dans les fourrés. Je vis arriver quelques secondes après une femelle à l'odeur des Caméléons, blanche et brune. Ses yeux jaunes luisants me firent penser à Pandémie. Elle alla au bord de l'eau et lapa la surface prudemment, comme si elle redoutait de tomber dedans. Elle ne semblait pas méchante, même si je savais que c'était mon impatience qui me jouait des tours. Je voulais récupérer ma plume, coûte que coûte. J'allais l'approcher, lorsqu'elle disparut. Pouf. Plus rien. Surprise, je scrutais la clairière, mais ne vit rien? J'humais l'air et la sentis. Elle était toujours là, je ne savais pas exactement, mais elle était toujours là. Quel pouvoir intéressant! Devenir invisible? Non, j'aperçus ses yeux jaunes. Une Caméléonne qui se camouflait... Comme un caméléon, en changeant de couleur. Je trouvais cette idée marrante, et remuais les moustaches.
Quelques instants plus tard, une sorte de rongeur vint se désaltérer. Ma patte, que j'avais avancée, fit craquer une branche. La chatte se retourna vers moi. Et elle alla vers moi. Je sortis prudemment des fourrés. Je me positionnais devant elle, ou du moins devant ses yeux, et miaulais d'un ton neutre:
"-Désolée d'avoir fait fuir ta proie. Je m'appelle Asumi. Et toi?"
Alors qu'Eole, toujours à peu près camouflée, cherchait la source du bruit qui avait fait fuir sa précieuse proie, une chatte au pelage dorée, où deux grandes ailes trônaient sur son dos, sortit de sa cachette.
_ Désolée d'avoir fait fuir ta proie. Je m'appelle Asumi. Et toi ?
Elle avait légèrement sursauté devant la chatte qui était apparue soudainement. Elle quitta la couleur terreuse qu'elle avait adopté, pour laisser place à sa couleur d'origine. Un pelage aux couleurs d'oiseau. Bien décidée à lui rappeler son impotence et sa piètre discrétion, Eole lança, toujours aussi cinglante :
_ Tssss.... T'es vraiment obligée de faire autant de bruit ? Tu viens de faire fuir ma proie, et sûrement toutes celles aux alentours !
Na ! Eole était satisfaite de sa réponse. En même temps, c'est toujours ces types de phrases là qu'Eole balançait aux autres, avec un ton tout aussi similaire. Elle s'écarta et s'assit dans l'herbe, et elle se massa les tempes avec sa patte. Avec son air blasé, Eole donnait l'impression d'en vouloir à tout le monde, ou de s'en foutre royalement, cela dépendait de son humeur. Et en ce moment, c'était le cas, elle en voulait à cette certaine 'Asumi'. Voyant qu'elle avait évité la question de la chatte, Eole se reprit un peu.
_ Eole, Chasseuse Caméléonne. Je suppose que t'es des Felinae nan ? Bon j'ai pas trop le temps, faut que je ramène quelque chose parce que à ce rythme là, c'est pas gagné.
Elle s'éloigna de la chatte et huma l'air. De faibles effluves chatouillaient les narines de la chatte, qui lui mirent l'eau à la bouche. Elle allait devoir attendre un peu avant que le calme revienne, et que les bestioles se décident à revenir. Alors qu'elle allait retourner dans sa cachette, elle jeta un regard en arrière. Asumi était toujours là, mais cette fois au bord de l'eau. Elle tendait la patte vers la surface. Même si Eole n'appréciait pas forcément la compagnie des autres, elle les aidait. Et puis, si elle ne l'aidait pas, la chatte finirait par tomber dans l'eau, risquerait de faire fuir toute les proies et aussi de se faire happer par l'étrange chose qui vivait dans l'étang. Résignée, Eole se dirigea vers la chatte et lui parla d'un agacé :
_ Euh t'as besoin d'aide ? C'est surtout parce qu'avec tout le bruit que tu fais c'est pas aujourd'hui que j'aurais à manger. La femelle désactiva son pouvoir, reprenant ainsi sa couleur d'origine, blanche et brune, que j'avais déjà vue. Elle ne semblait pas méchante, mais quelque chose me disait qu'elle était froide. Et elle confirma mes pensées en me miaulant d'un ton cinglant:
"-Tssss.... T'es vraiment obligée de faire autant de bruit? Tu viens de faire fuir ma proie, et sûrement toutes celles aux alentours!
Je n'écoutais presque pas ses paroles, me focalisant sur la petite forme blanche et noire qui flottait sur la surface de l'étang. Je n'arrêtais pas de la fixer, mais comme je me disais que ce n'était pas poli -même si la Caméléonne ne l'était pas vraiment- je reportais mon regard émeraude sur sa mèche ou ses yeux jaunes. Penser à autre chose que ma plume, je n'y arrivais pas. Je ne me rendais pas compte que mon pelage était légèrement hérissé dans tous les sens et que je trépignais sur place. je n'osais, à présent, plus lui demander de l'aide. Je me débrouillerais toute seule.
"-Eole, Chasseuse Caméléonne. Je suppose que t'es des Felinae nan? Bon j'ai pas trop le temps, faut que je ramène quelque chose parce que à ce rythme là, c'est pas gagné."
Donc, je ne m'étais pas trompée sur sa Guilde et son grade. Elle avait choisi de rester Caméléonne au lieu de devenir Solitaire ou Ombre. D'ailleurs, je n'appréciais guère ce nouveau rang. je n'avais pas trop aimé que tout soit chamboulé, aussi. Eole s'éloigna pour humer l'air, à la recherche d'autres proies. J'étais un peu désolée pour elle. Mais je ne pensais qu'à ma chère plume. Je m'étais précipitée au bord de l'eau dès qu'elle avait fini de me parler, et tentait de rattraper mon objet fétiche avec ma patte, mais je n'étais pas grande et elle était bien au milieu de l'étang. Je sentis que la Camélonne revenait vers moi, mais je ne fis pas attention à elle. Ma fourrure avait doublé de volume tellement j'étais stressée à l'idée de ne pas pouvoir la récupérer. Ça se voyait trop que je tenais vraiment à cette plume. Mais elle me dit avec son ton froid, et je sentis même une pointe d'agacement dans sa voix:
"-Euh t'as besoin d'aide? C'est surtout parce qu'avec tout le bruit que tu fais c'est pas aujourd'hui que j'aurais à manger."
Moi, faire du bruit? J'avais peut-être fait fuir une proie, mais je ne pensais pas être très bruyante en ce moment. Mais je n'allais pas tarder à me jeter à l'eau, quitte à en ressortir trempée et pleine de boue. Tout ce qui comptait, c'était la récupérer. J'avais failli tomber il y a quelques instants, à présent j'étais résignée à patauger, malgré l'angoisse qui me coupait le souffle. Je miaulais d'un ton stressé et angoissé à la chasseuse:
"-Euh oui, j'en ai vraiment besoin... Tu pourrais m'aider à récupérer cette plume s'il te plaît?"
J'avais retenu un "J'y tiens beaucoup..." De toute façon, elle devait l'avoir remarqué, vu mon attitude. Une personne qui ne tenait pas à ça n'y prêterait pas autant d'attention. J'avais un peu du mal à cerner Eole. Avec son nom, j'aurais pu pensé qu'elle aurait un pouvoir en rapport avec le vent, mais non, en fait c'était tout aussi bien. Je me demandais combien de temps la femelle pouvait activer son don. Et quelles en étaient les contraintes. En d'autres circonstances, j'aurais été assoiffée de curiosité mais là, tout ce qui comptait, c'était récupérer ma plume, coûte que coûte. Asumi regardait désespérément la surface. Eole suivit son regard qui se posa sur ... une plume. Oui une plume, de couleur noire et blanche. Tout ça pour ça ! C'est ridicule, pensait Eole. Mais bon, quand on tiens vraiment à quelque chose... La voix de la Felinae retentit qui semblait stressée à l'idée de voir sa plume partir :
_ Euh oui, j'en ai vraiment besoin... Tu pourrais m'aider à récupérer cette plume s'il te plaît ?
_ J'pense que maintenant je suis obligée de t'aider. Par contre, évite de trop t'approcher de l'eau, la dernière fois j'ai vu un animal plus gros que nous se faire happer dans les flots, on sait jamais si ce truc est toujours là, restons prudentes.
Eole tendit la patte au maximum, mais elle parvint juste à effleurer ladite plume. Le vent l'éloigna un peu plus de la berge, mais par chance, la brise l'emmena vers la rive un peu plus à l'est. La Caméléonne pria pour que le vent ne leur joue pas de tour et l'envoie au centre de l'étang. Eole suivit la plume du regard et se déplaça sur l'autre rive. Là, elle tendis la patte encore une fois, mais elle était trop loin. Elle soupira; la seule solution était de se mettre à l'eau. Rien que de penser à tremper ses pattes dans l'eau croupie la dégoutait. Elle se retourna vers Asumi et lui expliqua ce qu'elle allait devoir faire.
_ Pour récupérer ton machin, je vais devoir aller dans l'eau. Je te garantis que cette idée me dégoute.
Ces mots semblait bizarres venant d'Eole, parce que pour une chatte froide et qui faisait tout pour éviter les problèmes des autres, eh bien elle allait faire tout le contraire. Elle s'ébroua et s'approcha des flots qui léchait la bande de terre. Elle ne laissa pas le temps à sa conscience d'évaluer tout les danger possibles qu'elle avait déjà mit les pattes dans l'eau. Le contact de la vase qui s'engouffrai entre ses pattes lui fit faire une moue dégoutée. Elle prit sur elle pour ne pas rebrousser chemin et laisser en plan Asumi. Eole continua quand même; elle avait de l'eau jusqu'au poitrail et de la vase partout sur les pattes. Là, elle vit la plume et elle tendit le cou pour l'attraper entre ses dents. l'odeur que dégageait l'eau fit froncer le nez de la chatte. - HRP:
On fait intervenir le méchant monstre des fonds de l'étang ? c:
[J'suis pour! :D
Je te laisse choisir son aspect.]
"-J'pense que maintenant je suis obligée de t'aider. Par contre, évite de trop t'approcher de l'eau, la dernière fois j'ai vu un animal plus gros que nous se faire happer dans les flots, on sait jamais si ce truc est toujours là, restons prudentes."
Mes oreilles se dressèrent, et j'arrachais mon regard émeraude de la plume qui flottait à la surface pour la dévisager, inquiète. Les poils légèrement hérissés, je la voyais tendre sa patte gantée de brun vers ma plume, mais la frôla seulement. Une légère brise la poussa un peu plus loin du bord. Cette fois, il n'y avait pas d'autre solution que de se mettre à l'eau! La Caméléonne tenta une nouvelle fois de la récupérer en tendant les pattes, en vain. Elle soupira alors; et je devinais qu'elle avait décidé de faire trempette. Elle se retourna vers moi, sûrement pour me le dire.
"-Pour récupérer ton machin, je vais devoir aller dans l'eau. Je te garantis que cette idée me dégoûte."
Eole s'ébroua et pénétra dans l'eau à l'aspect vaseux. Elle eut l'air de faire de gros efforts pour ne pas retourner sur la terre ferme, et continua à avancer jusqu'à ce qu'elle en ait jusqu'au poitrail.
Mes ailes! Je les avais complètement oubliées! Alors je miaulais à la chatte haute-sur-pattes:
"-Ne vas pas plus loin! Je vais essayer de la récupérer en volant, et tu viendras m'aider si je tombes..."
Je me sentais un peu honteuse de ne pas lui avoir dit plus tôt... Mais elle aussi les avait vues, mes ailes, d'abord. Alors je bondissais au-dessus de l'étang, et en frôlais la surface du bout de ma patte. Je la vis essayer d'attraper ma plume tachetée. J'étais près d'elle, en l'air, poussant légèrement mon accessoire vers elle. Alors que j'allais la voir la saisir entre ses crocs, je vis des remous. Eole n'avait pas bougé. Je plissais les yeux et m'approchais, soucieuse et le cœur battant.
Quelque chose surgit de l'eau dans une énorme gerbe d'éclaboussures, et m'attrapa par le flanc. Emportée par son poids, je plongeais dans l'étang avec l'animal. Je n'avais pas eu le temps de prendre ma respiration et j'eus du mal à comprendre ce qui m'arrivait. La chose avait des crocs et les avait plantés dans mon flanc, saisissant tout mon corps en un seul coup et me trimballant au fond comme si je n'étais qu'une vulgaire poupée de chiffon. D'ailleurs, le fond de l'étang était bien plus profond que je ne le pensais.
Mes poumons me brûlaient et je me sentais défaillir. Eole. Aide-moi. S'il te plaît. Je t'en supplie. Je vais mourir. [Nyéhéhé c: Que dis-tu d'un gavial mutant ? (c'est une espèce de crocodile pour info /pan/) :twisted:]
Asumi semblait être soudain sortie de sa transe, et cria à Eole :
_ Ne vas pas plus loin! Je vais essayer de la récupérer en volant, et tu viendras m'aider si je tombe...
Elle ravala un réplique cinglante, qu'elle préféra garder pour elle. Elle lui répondit avec un peu plus de sympathie, même si ça ne se voyait pas forcément à l'écoute.
_ Bon bah je t'attends, et dépêche sinon le vent va encore nous jouer un sale tour.
Eole resta plantée dans le sol vaseux, en attendant la venue de la Felinae. Comment j'vais me sortir de ce bourbier moi... En plus je vais mettre des jours avant de pouvoir faire disparaître toute cette boue, pensait-elle. Un léger mouvement d'air se fit à côté d'elle, car Asumi l'avait rejointe en quelques battements d'ailes. Elle poussa du bout de la patte la plume pour qu'Eole puisse la saisir entre les dents, ce qu'elle fit. L'eau était plus claire à cet endroit, malgré le fait que la Caméléonne remuait le fond, mais tout ça n'empêchait pas le goût infect de l'eau. Lorsqu'elle attrapa la précieuse plume d'Asumi, l'eau s'engouffra dans sa gueule. Elle fit une grimace dégoutée, mais elle tint bon et referma la machoîre. Elle parvint à marmonner quelques mots à Asumi :
_ Ch'est bon, tu peux m'aider à remonter ?
Mais Asumi semblait être subjuguée par la surface. Bah quoi ? Elle a jamais vu son refl... Oh non ! D'énormes remous secouèrent la surface, qui se brisa en un millier de vaguelettes.
_ T'approches p... Asumi !
Mais trop tard, une énorme gueule harponna le flanc de la chatte, qui disparut en un instant sous la surface de l'étang. Le cœur d'Eole fit un bond dans sa poitrine. Elle n'aimait pas risquer sa vie pour un autre chat et si elle avait écouté sons sens de la survie, elle aurait déjà déguerpit depuis belle lurette. Mais au fond d'elle, un sentiment la poussa à prendre une immense goulée d'air et à plonger à la suite de la bête qui avait attrapé Asumi. Eole peina à ouvrir les yeux, et n'y voyait pas grand chose. L'eau était vraiment trouble lorsqu'on s'approchait du fond. Il y a longtemps, elle avait déjà plongé tête baissée dans un étang, mais là les intentions étaient différentes. Elle n'avait pas peur de l'eau, et c'était surement un bon point, surtout pour l'entreprise folle qu'elle essayait de réaliser. Elle se concentra sur les fonds, et vis une queue couverte d'écaille se faufiler entre les plantes de fonds. En deux puissant coups de pattes, elle le rejoignit et s'agrippa à celui ci. Elle allait devoir faire vite, l'air commençait à manquer. Elle tenta de trouver une prise sur ce corps mais l'importante cuirasse semblait infaillible. Eole ne lâcha rien et continua à avancer jusqu'à trouver la tête de l'animal. Il était long et fin, malgré ses écailles qui formaient des motifs complexes, tout en protégeant la peau de la bête. Et sa tête se terminait par une mâchoire tout aussi fine mais puissante, sertie de crocs qui dépassaient de sa gueule. Les globes qui lui servaient d'yeux avait la couleur du lait, aucun iris n'y était apparent, cela voulait donc dire qu'il était dépourvu de sa vue. Entre ses mandibules, on voyait un tas de fourrure jaunâtre, sûrement Asumi. La chatte n'avait aucun mouvement, ses poumons s'était sûrement vidés. Et ça allait être le cas de ceux d'Eole si celle ci ne ce dépêchait pas de remonter à la surface. Dans un dernier élan d'adrénaline, elle poussa bien fort sur ses muscles, qui la propulsèrent sur le gavial, où du moins sur cet animal reptilien. Elle s'accrocha sur le museau du reptile, et ripa sur les écailles une nouvelle fois. Il n'a aucun point faible celui là ? Si ça continue je vais y passer moi aussi. Oh mais... Une idée avait germée dans l'esprit de la chatte. Pourquoi ne pas planter ses griffes dans les yeux aveugles du crocodile ? Elle testa le tout pour le tout, c'était ça dernière chance. Elle pria tout et n'importe quoi pour que cette offensive soudaine marche. La contact des globes oculaires contre ses patte était étrange; on aurait de la boue visqueuse mais qui ne collait pas aux pattes. Et lorsqu'Eole enfonça ses griffes un peu plus profondément, on aurait dit un ballon de baudruche qui se dégonflait. Le gavial semblait avoir lui aussi sentit ce contact aussi soudain, et relâcha Asumi pour se tourner vers son agresseur. Eole esquiva la contre-attaque de son ennemi, et s'appuya sur la tête de celui-ci pour se projeter contre la Felinae. Elle l'entoura de ces pattes et pris appui sur un rocher juste dessous elle. Elle poussa bien fort sur ces pattes, usant ses dernières mesures d'oxygène. La surface semblait lointaine et proche à la fois. La tête lui tournait et elle commençait à voir des étoiles. Eole commençait à lâcher prise, mais un sentiment primal refit surface au plus profond de son être, la poussant à continuer. Quelques secondes plus tard, une truffe brisa l'eau et un tête émergea de l'onde. Eole avait quasiment réussi. Elle reprit une grande respiration, mais l'air froid lui brûla encore plus les poumons. Alors qu'elle allait une nouvelle fois abandonner, elle sentit des dents lui frôler les pattes. Cela la fit revenir à la réalité, car elle se mis à ramer de toute ses forces. Eole avait prit Asumi par la peau du cou, tant pis pour la plume, là elles avaient un reptile franchement pas content à leur trousse. Elle sentit enfin le contact du sol contre ses pattes, elle s'extirpa de l'eau, où elle se rua vers les berges; là elles seraient en sécurité. Alors qu'elle sentait enfin la terre dure et moins humide, une nouvelle fois des dents claquèrent à quelques centimètres de ses pattes. Le reptile les avait suivit, mais il était plus lent et surtout moins à l'aise dans cet environnement plus terrestre. Eole su qu'elle ne pouvait plus tenir ce rythme bien longtemps, et elle s'écroula contre le sol. Alors qu'elle attendait la morsure qui signerait son arrêt de mort définitif, le bruit de son agresseur s'éloignait de plus en plus. La respiration saccadée, elle se risqua à ouvrir un œil redoutant de voir une gueule hérissée de dents tranchantes. Mais son regard se déposa sur un étang légèrement agité en termes de vagues. L'animal était parti, le danger qui allait avec aussi. Eole posa sa tête contre le sol avec soulagement, et soudain elle repensa à Asumi. La chatte était étendue à côté d'elle, mais son flanc ne se soulevait plus.
_ M**** ! J'ai pas fait tout ça pour sauver quelqu'un de déjà mort !
Elle se releva à l'aide de ses pattes avant, et se traîna vers le corps de la Felinae. Elle tenta alors le coup, et appuya ses pattes plusieurs fois sur l'abdomen d'Asumi. Elle répéta l'action plusieurs fois, mais aucun mouvement de la part de celle ci. Eole s'écroula alors sur le sol, étouffant ses jurons les plus violents. Alors qu'elle croyait que c'était fini pour Asumi, celle-ci toussa et recracha toute l'eau avalée.
_ Dieu merci, j'ai pas fait tout ça en vain.
La Caméléonne ferma les yeux et soupira de soulagement. Dans cette aventure, elle avait l'impression d'avoir perdu quelque chose, mais quoi ? Le manque d'oxygène lui avait sûrement fait oublier cela... Quoique, en regardant Asumi, ce mystérieux souvenir perdu ne semblait pas si perdu que ça finalement. En effet, tout lui revint comme un boomerang en pleine figure, ou alors une bonne claque, toujours dans la figure. La plume ! Eole l'avait laissée s'échappée quand elle avait attrapé la féline dans l'eau. Peu importe, le plus important dans toute cette histoire c'était qu'elles étaient toute les deux vivantes.
_ Pfiouuuu.... Euh ça va ? T'as pas l'air bien Asumi.
[Bref ceci est un pavé] Je crois avoir entendu la Caméléonne crier quelque chose avant d'être engloutie par l'étang. C'était très profond. L'air commençait à me manquer après m'être débattue dans la gueule du mutant. J'ouvris avec peine les yeux sous l'eau et distinguait des écailles luisantes malgré l'eau trouble. Je n'avais jamais rien vu de tel auparavant ici. Soit il venait d'arriver ici, soit il s'était caché tout au fond de l'eau boueuse pendant très longtemps. Peut-être avait-il hiberné, et maintenant que le printemps était là, s'était remis en activité?
De toute façon, sa gueule hérissée de crocs pointus le serrait fortement le flanc et j'aperçus un relfet écarlate dans l'eau. J'avais déjà paniqué il y a plusieurs secondes, et j'étouffais. Je fermais les paupières en pensant à tout ce que j'allais rater dans ma vie. Jusqu'à ce qu'une secousse fit ralentir le monstre. Je rouvris les yeux, au bord de l'évanouissement, et vit une fourrure blanche et brune accrochée à la queue du saurien. Après quelques précieuses secondes, le monstre me lâcha. Peu après, je sentis la Caméléonne enrouler ses pattes autour de mon poitrail pour me remonter, et je perdis connaissance.
Je toussais, crachais et vomissais l'eau croupie de l'étang, puis reprenais difficilement ma respiration, avalant d'immenses goulées d'air. Je fermais les yeux quelques instants pour inspirer et expirer. J'entendis vaguement, comme s'il elle était très lointaine, la voix d'Eole, qui résonnait sourdement dans mes oreilles. Cette fois, je rouvris les yeux et m'assis avec la plus grande difficulté. Faiblarde, je me ressassais un peu ce qu'il venait de se passer. La tête tournante et la vue légèrement floutée, je me souvenais que j'avais fait tomber ma plume dans l'étang, et rencontré Eole, la Chasseuse Caméléonne. Elle avait voulu m'aider à la récupérer, et j'ai été happée par un monstre... Un genre d'immense crocodile, à la gueule très fine et étroite. Je baissais ma tête qui n'était plus ornée de ma plume et fixais mon flanc, qui était balafré. Les blessures n'étaient pas légères, certes; mais ce n'était pas non plus grave. Mon cœur se serra quand je fixais la femelle tout aussi trempée que moi.
"-Pfiouuuu.... Euh ça va? T'as pas l'air bien Asumi."
Ses mots résonnèrent dans mon esprit, et je me demandais qu'est-ce qu'elle aurait fait si elle m'avait remontée à la surface alors que j'étais déjà morte. M'aurait-elle abandonnée au mutant, m'aurait-elle enterrée, ou laissée pour morte sur la rive, trempée jusqu'aux os?
Non, je ne devais pas penser à cela. J'étais vivante, ma sauveuse aussi. Je récupérerais ma plume plus tard, lorsque je serai plus en forme.
"-Merci... Tu as risqué ta propre vie pour sauver la mienne. Je te revaudrai ça."
Ça, c'était sûr. Je lui jetais un regard plein de reconnaissance, puis soupirais en fixant l'étang, immobile, comme s'il ne s'était rien passé. Seul l'eau éparpillée tout autour, éclaboussant les rives, laissait deviner qu'il y avait eu une attaque. J'étendais mes pattes de devant et posais ma tête dessus, sans prendre la peine de m'ébrouer. Il ne faisait pas froid, de toute façon, mais je commençais à sentir la douleur de la forte morsure que le crocodile m'avait infligé. Ce n'était pas vraiment beau à voir, mais je n'avais pas assez d'énergie pour nettoyer ma plaie. Les yeux à demi-clos, je restais silencieuse.
Asumi se retourna vers Eole pour la remercier :
_ Merci... Tu as risqué ta propre vie pour sauver la mienne. Je te revaudrai ça.
_ Ouais, et je peux te dire qu'on a failli servir de repas à l'autre machin là.
La Caméléonne soupira et s'étendit sur le dos, pour reprendre son souffle. Avoir été privée d'air pendant un bon moment lui faisait tourner la tête et une nausée commençait à pointer le bout de son nez. L'oreille à moitié tendue, elle entendit Asumi soupirer, et elle se risqua à la regarder d'un œil par dessus mon flanc. Celle-ci fixait la surface de l'étang, apparemment choquée, par l'incident qui venait de se passer. En même temps, voir un immense reptile qui fondait sur vous, on voit pas ça tout les jours. La femelle au pelage d'or tendit ses pattes et posa y posa sa tête. Elle jeta un œil à son flanc mais elle ferma les yeux l'instant d'après. Eole se releva et s'assit, afin de regarder de plus près l'objet de l'attention d'Asumi. En effet, son flanc entier était bariolé de traces rouges vermeil, et le pelage lui aussi était teinté de cette même couleur, en plus des saletés collées à son pelage qui stagnaient dans l'eau avant leur passage. Elle et moi savons que si on ne nettoie pas cette plaie, elle va s'infecter. Et qui sais ce qu'il y avait sur les crocs du mutant, pensait Eole. Là aussi je m'y colle je suppose. La Caméléonne s'approcha de la Felinae et entreprit de lécher les blessures. Elle s'attela à la tâche avec énergie avant de s'arrêter un instant pour mieux examiner. Les entailles étaient quand même assez profonde, mais elles n'avaient pas l'air de toucher les organes vitaux. Auparavant, une bonne amie à elle lui avait appris comment s'occuper d'un blessé et les rudiments des premiers soins, ainsi que quelques propriétés de plantes. Ensuite, elle tâta la colonne vertébrale pour voir s'il n'y avait pas de fracture, et heureusement pour Asumi, il n'y en avait pas. Eole poussa du museau Asumi pour la faire rouler de l'autre côté afin de désinfecter partiellement la plaie sur l'autre flanc. Là aussi elle répéta la même action, et elle constata la même chose niveau gravité des blessures. Eole ne s'arrêta que lorsque que du sang clair et sans débris se déversa lentement des plaies. Puis elle se releva et chercha une plante proche de l'aspect du plantain. Cette plante avait elle aussi été touché par les mutations, mais fort heureusement elle n'avait pas perdu ses propriétés antiseptique. Au coin d'un buisson, elle repéra enfin la plante aux multiples corolles blanche rosées. Ces plantes signifiaient toujours l'arrivée du printemps, qui arrivait à grand pas. Elle se dirigea vers les jeunes plants aux feuilles déjà grande; la sensation de la vase collée sous les pattes lui donnait l'impression qu'elle marchait sur quelque chose d'humide et dégoutant. Eole coupa quelques feuilles, d'un vert éclatant, et les prit délicatement dans la gueule avant de retourner vers Asumi. Là elle commençait à mâcher les feuilles et à appliquer la pâte verte sur les profondes entailles. Elle se souvenait que la cataplasme appliqué sur une plaie directement piquait beaucoup quand elle vit le corps de la féline se crisper à son contact, mais au moins cela signifiait que la plante faisait effet.
_ Je t'ai appliqué de la pâte de plantain, ça pique mais c'est efficace comme plante.
Eole se coucha à côté d'elle et se mit à décoller les plaques de boue collées à ses coussinets. Alors qu'elle s'attaquait à un gros amas vaseux collé à l'une de ses pattes, quelque chose de fibreux et extrêmement désagréable s'accrocha entre ses dents. Elle parvint quand même à l'enlever. Alors qu'elle s'apprêtait à le balançait, elle remarqua la forme particulière de l'objet ong avec le bout arrondi d'un côté, et des dentures toutes ébouriffées, en gros une plume franchement sale. Et justement, elle ressemblait à la fameuse plume d'Asumi, en plus sale. Elle la tendis vers la chatte à la fourrure dorée :
_ Dis c'est pas à toi ça ?
Elle lâcha un soupir et se le laissa tomber sur le dos, l'air aussi exténuée que moi. Mes battements de cœur s'étaient calmés, mais j'avais du mal à chasser l'image du monstre se jetant sur moi de mon esprit. Les yeux perdus dans le vague, complètement secouée, blessée et trempée, je n'avais pas fière allure. Tout s'était passé si rapidement que je n'avais même pas eu le temps d'avoir peur. J'avais cru, sous l'eau, que j'allais mourir, que c'était comme ça et personne ne pouvait rien y faire. J'avais oublié la plume et la Caméléonne, et j'avais ressenti comme une pointe de regrets. Je me sentais vraiment... Très bizarre.
Un mouvement attira mon attention. C'était Eole qui s'était relevée et assise, profitant de son angle de vue pour regarder mon flanc balafré de rouge écarlate. Je savais que la blessure allait empirer si on ne faisait rien, mais je n'avais aucune expérience de guérison en tant que Combattante, et je savais qu'une Chasseuse ne devait pas être une spécialiste non plus. Avons-nous fait tout cela en vain? La chatte blanche et brune s'approcha de moi et lécha la morsure. Même si ça me piquait, je ne disais rien. Se plaindre était trop fatiguant. Mais son comportement m'étonna; elle agissait comme une guérisseuse, palpant ma colonne vertébrale, examinant la blessure avec attention, me poussant du museau pour qu'elle examine l'autre côté, tout cela me faisait penser aux Guérisseurs des Guildes. La Caméléonne continua de s'occuper des la blessure, puis s'éloigna un peu pour aller chercher quelque chose. Ma perplexité redoubla lorsqu'elle revint avec des feuilles dans la gueule. Elle mâcha la plante jusqu'à obtenir une sorte de pâte épaisse, et mit sur la morsure le produit. Cela me fit l'effet d'une piqûre de guêpe, ou plutôt de 5 piqûres. Je serrais les crocs, mais la douleur était déjà passée.
"-Je t'ai appliqué de la pâte de plantain, ça pique mais c'est efficace comme plante."
J'avais déjà entendu ce nom sortit de la gueule de quelqu'un, mais ne savait en rien à ce que cela servait. Eole se coucha à mes côtés et entreprit d'enlever la boue séchée collée à mes coussinets. Mes yeux glissèrent vers ses pattes: en plus de leur couleur brune, elle aussi avait de la boue. Je fixais le sol en la laissant faire, jusqu'à ce qu'elle retire quelque chose de ses crocs. Cela avait la forme d'une plume. D'une plume blanche, avec du noir. Ma gorge se serra et j'eus envie de pleurer. Mon souvenir était sale, abîmé. Elle me la tendit:
"-Dis c'est pas à toi ça?"
Et je pus l'examiner plus attentivement. Surprise, je réalisais que ce n'était pas la mienne, de plume. Elle était rayée, comme beaucoup d'autres, et étaient beaucoup plus petite que la mienne. Le cœur réchauffé, je fis un non de la tête avec un franc sourire.
"-Non, ce n'est pas la mienne. Elle doit être encore dans l'étang."
Je tournais ma tête vers la surface de l'eau, mais renonçais à aller la scruter tant que je n'aurai pas plus de forces. Alors, j'ôtais mon bandana bleu ciel et l'étendait au soleil pour qu'il sèche après l'avoir pressé pour faire sortir l'eau. Je me sentais horriblement bizarre, sans mes accessoires fétiches. Avec l'impression d'être dénudée, je jetais un regard reconnaissant à la Caméléonne et lui sourit une nouvelle fois, contente de m'en être sortie avec elle. |
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