June. Ô June. Quand seras-tu capable de te promener sans te perdre ? Jamais sans doute. Ce n'était pas si grave pour elle, et puis l'endroit était plutôt « cool » comme elle dit. Malgré ses quatre ans, June n'est pas vraiment responsable, même envers sa guilde ; elle n'y porte pas vraiment d'attention.
Donc reprenons, la chatte grise se promenait, dans ce qui pouvait s'apparenter à une forêt, ou une sorte de sentier. Mais. Problème. Le sentier se coupe en deux branches. Par où passer? Attendez. On parle de June. Elle va forcément se perdre, peu importe la direction qu'elle choisira. Mais n'ayez crainte, elle se retrouvera, miraculeusement, sur un chemin où elle pourra marcher sans se perdre... Pendant dix petites minutes.

-Mokay. A droite.

Voilà ce qui s'appelle ne pas se prendre la tête. Mais bon, cela semblait si naturel, que personne ne pourrait lui en vouloir. Si? June tourna donc à droite, et continua de marcher pendant environ une bonne demi-heure avant d'entendre du bruit. Elle fit d'abord comme si elle n'avait rien entendu, et continua sa paisible balade. Mais au bout d'un moment, elle en avait marre d'entendre du bruit. Le rythme et la pulsation de la marche du chat derrière elle la gênait, et faisait frétiller ses douces oreilles fragiles. June a de très bon sens; ouï, odorat et goût sont ses atouts. Même si parfois, elle préfère rester dans ses pensées, et ignore les paroles de plusieurs personnes; ce qui donne l'impression que la chatte est sourde comme un pot.
Enfin bref, June se retourna, agacé et dit, sans hurler :

-Qui est là ? C'est pas drôle.

Puis elle s'assit, en l'attente d'une réponse, et commença même à se lécher la patte gauche. Du moment que ce n'est pas quelqu'un de... de... Bah. Peu importe en fait. Tant que cette dite personne ne veut pas se battre, ou n'est pas là avec de mauvaise intention tout irait bien. De toute façon, aujourd'hui, June n'avait pas envie de se battre, comme tout les jours d'ailleurs. Donc c'est inévitable, elle fuira. Sauf si quelque chose vient la convaincre de rester. En ce cas, cette chose avait intérêt à être très très convaincante.

Elle savait que j’étais là. Mais ou, elle l’ignorait. « C’est pas drôle. » avait-elle déclarer, avant de s’assoir et de commencer à se lécher la patte en attente d’une réponse. Effectivement, ce n’était pas encore drôle, mais le plus marrant allait arriver.

J’avançais, me rapprochant toujours plus d’elle, dans le plus grand des calmes. Puis, enfin bien en face, je me préparai à bondir. J’hurlai : « C’EST MOI !! » Bien évidemment, on ne se connaissait pas. Pas du tout. Mais c’était moi quand même. J’avais visé juste : En l’espace de trois secondes, j’avais plané à une dizaine de centimètres du sol, puis avait fait un piqué sur la féline, tout mon corps tendu ; pattes avant déployées, tout comme les postérieures, et j’avais attrapé ma cible, l’entrainant dans un magnifique roulé-boulé, qui nous mena tout droit dans un fossé.

Là, je la lâchai, pour la regarder fixement ; mes oreilles étaient plaquées en arrières, et j’étais sur le point de bondir à nouveau. Sauf que je n’avais plus envie d’en faire ma victime, mais de la protéger du mutant qui arrivait derrière elle. Et dans un pur élan d’adrénaline, je voulus détourner l’attention de la créature sur moi, grimpant à une branche voisine : « Hé dude, par ici ! ».