On est en fin de matinée. J'étais en train de m'entraîner au combat sous ce ciel gris, un orage prêt à éclater. Un roulade à droite, pluie de coups de pattes sur le chat invisible. Un entraînement de temps en temps de ne peut pas faire de mal ! Cet entraînement continua comme ça jusqu'à ce que...
                         Plic
                   Ploc
                                Plic...
Il commence à pleuvoir. Il ne manquait plus que ça... Heureusement que, pas très loin de moi, il y avait un endroit parfait pour s’abriter ! Mais il fallait descendre car je suis sur le "toit" de la grotte. Mais il y avait une flaque d'eau juste sous mes pattes et je vous laisse deviner la suite. Et bien je tombe ! Heureusement, rien de cassé.
"Ça va ? Tu n'a rien ?"
Me dit une chatte blanche et bleue.
"Non, non ça va ..." répondis-je.
C'est à ce moment que je me rendis compte que mon écharpe s'était enlevée.
La chatte blanche et bleue voulu me la rendre mais je répliqua :
"Ne touche pas à ça ! "
Elle était un peu surprise de mon ton froid. Je me rattrape sur un ton moins agressif :
"Hum.. désolé... mais je préfère récupéré mes affaires moi même. Mais merci quand même. " répondis-je.
Je fixe la pluie de mes yeux écarlates. Avec mon nez j'ai pu sentir que la chatte à coté de moi faisait parti des Felinae.
"Bon.. Sinon, comme tu es censé être mon alliée, autant se présenter. N'oublions pas les bonnes manières. Je suis Enkiro et toi ?" lui demandais-je.

Nokota, - enfin c'était son nom à la chatte blanche -, me demanda :
"Cela fais longtemps que tu as rejoint les Felinae ?"
Je n'ai même pas eu le temps de répondre.
Elle frissonna (j'ignore pourquoi, avait-elle peur de l'orage ?) avant de me dire :
"Rentre à l'intérieur, il y a assez de place : tu es trempé !"
"Juste avant, pour répondre à ta question, non j'y suis depuis peu." répondis-je.
Mais c'est vrai que là j'avais l'air assez stupide, planté là au milieu de la pluie. Donc je fis ce qu'elle m'avait dit de faire : rentrer vite dans la grotte pour m’abriter. Bon je sors un peu du sujet mais, la Combattante Felinae qui était avec moi avait regardé mes yeux. Hum.. comment expliquer... c'est assez gênant quand quelqu'un les regarde. Parce que c'est à cause de ces stupides yeux rouges que j'ai été emporté par les humains. Si j'avais les yeux jaunes avec toujours mon pelage blanc, ça aurait fait un chat normal comme les autres. Enfin rouges ou pas rouges, ces bipèdes m'aurait quand même prit pour leur stupides expériences. Donc c'est pour ça que j'avais détourné le regard, après être entré dans l'abri.
Une minute était passée. La pluie tombait toujours et en plus d'être plus forte et fut accompagnée des magnifiques éclairs qui ne risquaient pas de s'en aller de si tôt ! Je n'ai pas pus m'empêcher de râler...
"On va rester cloîtrés ici combien de temps ...?" dis-je tout bas comme pour moi même. Je fourra mon museau dans mon écharpe pour me tenir chaud... Ben oui c'est vrai qu'il faudrait savoir ce qu'on veut : Nous sommes en été donc il fait chaud et une fois qu'il pleut on se plaint qu'on a froid.
En même temps j'étais en train de labourer le sol de mes griffes ; comment ne pas être énervé si on ne peut pas s'entraîner et sortir sous cette pluie. En prime, les plumes noires de mes ailes était mouillées donc un peu fragilisées. Donc je ne peux pas voler. Et si je pouvais il y a de l'orage. Donc il y aurait un risque de foudroiement. Et si je rentre à la base à pieds, il pleut. Donc si je rencontre un ennemi fort je ne peux pas utiliser mon pouvoir si il est vraiment très très fort... Donc je suis coincé ici avec quelqu'un, en plus, moi qui vais rester calme tout du long parce qu'aborder la conversation amicale avec quelqu'un c'est pas mon truc. Donc je... je pense que je vais arrêter là ?
Bon après tout comme on est trempé, il serait logique de faire sa toilette, alors je vais la faire. Ça fera un peu passer le temps...

Scraaaatch ! Scraaaatch !
Voilà tout le boucan que faisait cet orage. L'éclair, lui, dansait devant un arbre avant de le foudroyer. On entendait bien les craquements de la branche qui tombait bien lentement par terre pour nous faire profiter de ce bruit dans nos oreilles. Que du bonheur pour les miennes...
J'avais bien sûr arrêter de faire tranquillement ma toilette pour me mettre les pattes devant les oreilles.
Tranquillité : 0 !
Et là... plus rien. Plus de bruit de pluie, plus d'orage. Rien. Silence total. J'suis devenu sourd ou j'suis bouché ? Apparemment non puisque Nokota aussi semblait étonnée et se risqua dehors. J'enleva mes pattes de mes oreilles pour m'approcher aussi de la sortie de la grotte. Nokota, elle, alla vers l'arbre qui m'a fait profiter de son craquement bien énervant. J'avança un patte dehors. L'herbe était douce, mouillée aussi, mais douce. Et là...
Scraaaatch ! Plic, ploc, plic, ploc, plic, ploc !
Surprise, Nokota ! pensais-je, un peu amusé de la voir se prendre toute la flotte sur la tronche.
"Ah non ! Ça ne va pas recommencer !" cria-t-elle.
"Rentre vite si tu ne veux pas être un parapluie (le truc que les humains utilise pour se protéger de la pluie)pour l'herbe !" dis-je, amusé et avec un petit sourire en coins, en retirant vite ma patte que j'avais laissée dehors. Au mon dieu, par Dariel - le chef de Felinae -, j'redeviens un chaton ou quoi ? Je me moque de quelqu'un sous la pluie ? Il faut rester digne, Enkiro ! Il faut rester sérieux ! Mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Elle ne le méritait pas, de se prendre toute la giboulée sur elle, mais ça ne faisait pas de mal de s'amuser de temps en temps, non ? Alors c'est ça, l'émotion qu'éprouve la plus part d'entre nous. En attendant, Nokota fonça comme si une mouche l'avait piquée (ça existe pas les mouches qui pique mais c'est une expression hein, j'suis pas stupide) à l'abri. Moi j'ai voulu m'écarter pour laisser passer le "guépard" (elle allait hyper vite !) mais en reculant je me suis cogné l'aile droite sur la parois de la grotte (je sais, on s'en fiche un peu mais ça faisait mal, eh ! En plus sa saigne alors on ne s'en fiche plus, ok ?!).
"Eh..? Oh non, une blessure, il ne manquait plus que ça !" grommelais-je
toute trace d'amusement disparue. Je replia vite cette aile noire pour lécher le sang. Il va me falloir des feuilles pour faire un petit "bandage" (encore un truc d'humain)... J'me risque dehors pour sauter aux arbres et leur voler une feuille ..?

Nokota s'approcha de moi en reniflant la blessure. La plume qui était au milieu du sang se balançait au dessus du sol, puis elle se détacha et atterrit sur mes pattes.
"À mon avis, ce n'est pas trop grave, mais, je ne suis pas une soigneuse, je ne peux pas vraiment faire de jugement." dit la chatte blanche et bleue.
Elle devait avoir sûrement raison. Après tout, j'suis pas un chaton traumatisé parce qu'il a une égratignure. J'en avais pleins à cette époque où j'étais séquestré chez les humains, au milieu des Soldats.
"Hum.. Je le pense aussi. Et puis, dans l'immédiat, je n'ai pas besoin de voler." répondis-je.
Nokota s'assis, fixant ses pattes comme si elle se sentait coupable. C'est ce genre de chose qui me met mal à l'aise. Voilà, allez-y, remerciez moi d'avoir fais Nokota se sentir coupable.
Le vent sur ma blessure me sorti de mes pensées. Allez-y, devinez ce qu'il va se passer. Je me suis levé et me suis assis près d'elle. Oh mon dieu, l'anti-sociale Enkiro va vers quelqu'un, mais que se passe-t-il dans sa tête ?! C'est sa blessure qui lui fais ça ? Mais, euh non..
"Tu te sens coupable, c'est ça ? T'as rien fais, c'est juste moi, j'ai pas regardé où je reculais. Et pour guérir ça, je pense que... de... l'herbe ferait l'affaire ?"
Cette idée était sûrement complètement stupide. Ou pas. J'en sais rien, moi non plus j'suis pas soigneur ! Pour revenir à l'idée de l'herbe, on est au parfait endroit pour trouver de la vraie herbe. Pas un truc carbonisé. Mais je ne sais pas si il faut de l'herbe sèche ou mouillée. Mais peut être Nokota a une autre idée que de l'herbe..

Ce qui devait arriver, et qui était trop prévisible, arriva : Nokota pouffer de rire, à en croire que de l'herbe était vraiment inefficace.  
"Désolée, mais… de l'herbe !! J'suis pas soigneuse, mais je m'y connait assez pour savoir que de l'herbe, ça sert à rien pour ce genre de blessure !"
Je me suis senti parfaitement stupide, mais pas au point d'en être vexé. Félicitations, Nokota, d'avoir réussi à reprendre ton sérieux, devant un félin qui tirait, maintenant, une tête blasé où on pouvait lire un magnifique TOTALE STUPIDITÉ DU CHAT ININTÉRESSÉ DES REMÈDES POUR SOIGNEURS sur son front.
"Non, bon, restons sérieux. Je pense que des feuilles, éventuellement, pourrait aider, mais, une fois, peu avant que je rejoigne la guilde, un solitaire m'avait aidé à guérir une blessure que je m'était faite. Qu'est-ce qu'il avait utilisé, déjà ? Aaaah, je déteste quand ma mémoire me fait ce coup là !" reprit-elle.
Oui, ben je voulais parler aussi de feuilles, en disant "herbe". pensais-je.
Elle se leva, et commença à faire les cents pas autour de moi. Ça avait le don de me donner la tête qui tourne, pourtant, moi même je le faisais lorsque je m'emporte dans une explication, quand je parle à quelqu'un qui ne comprend pas. Puis la jeune combattante s'arrêta soudainement, droite comme un piquet. Une idée lui avait soudainement traversé l'esprit. La jeune chatte blanche et bleue porta son regard dehors.
" Je pensais prendre des toiles d'araignée pour arrêter les saignements, mais il n'y aura pas des toiles sèches par ce temps…(merci capitaine Nokota)Et puis, je ne pourrai pas stopper la pluie et même si je le pourrai, ça ne servirait à rien, puisque je devrais attendre que sa sèche. Non, ça ne servirait à rien..." dit-elle.
Oùlalala, qu'est-ce que c'est que cette histoire d'arrêter la pluie ?
"...Eh ..?"
Nokota s'assit et fouetta le sol de sa queue. Je reporta mon regard sur l'aile blessée. Le sang y coulait toujours, plus lentement cette fois-ci. Celui-ci faisait de petites taches sur le sol.
"Au pire, on s'en fiche de cette blessure."
Je savais que j'avais tort. C'était une idée de cervelle de scarabée géant d'ignorer l'entaille sur l'aile, cela risquait de s'infecter à cause du gravier dedans. Mais j'en avais marre d'être le centre de l'attention, - heureusement que nous ne sommes que deux, ici -, marre de passer pour une chochotte en mode : "Au secours, j'me suis fais mal !", et puis à près tout, un combattant risque sa vie dans chaque combats, ce n'est pas une petite infection qui va me faire peur, non ? Heureusement qu'aucun soigneur n'est là pour lire dans mes pensées, il aurait le courage de me crier dessus de soigner ça !
Très concentré, comme d'habitude, j'essayais tout de même de trouver une solution à ça.
"La plume par terre ne serait d'aucune utilité... Comme il pleut dehors, au moins une araignée aurait forcément du s'installer ici. On devrait peut être trouver une toile d'araignée, avec un peu de chance, non ?" pensais-je à haute voix. J’espérais que Nokota n'aurait pas l'idée d'arrêter le saignement avec mon écharpe : Il en était hors de question ! C'est une chose des plus précieuse que je garderais toujours en bon état !
Je me mis à inspecter tout les recoins de la grotte où pourrait se cacher une toile d'araignées. Comme pour nous rappeler que l'on était coincés là et que l'on ne pouvait pas aller voir un soigneur, l'orage gronda bien fort pour nous casser les oreilles.

La seule chose que trouva la combattante n'était qu'une vielle toile d'araignée. Découragée, elle dit :
" Il n'y a rien..."
Mon regard se porta à nouveau sur l'aile. Le sang était séché, et ça risquait de s'infecter avec les petits graviers à l'intérieur. Ça n'était plus utile de continuer à chercher quelque chose pour arrêter le saignement. Mais pourtant, il fallait rouvrir la plaie pour enlever le gravier restant.
Je sortis mes griffes et, d'un coup sec, j'ouvris la plaie. Je ne voulais pas montrer la douleur sur mon visage alors, mon visage restait concentré. Je léchais la plaie avant de recracher les petits graviers. Je tournais les yeux à droite, puis à gauche, à la recherche de quelque chose pour arrêter le saignement.
"Il n'y a pas de toile d'araignée, il faudra donc forcément quelque chose comme une feuille." dis-je à Nokota.
Je me dirigeais vers la sortie de l'abri avant d'entendre à nouveau un grondement dans mes oreilles. En revanche, la pluie commençais lentement à diminuer. Je cherchais de mes yeux une feuille ou une plante sèche. J'étais, comme d'habitude, sérieux comme sur un champ de bataille. Juste pour rechercher une plante...
Il y avait, peu loin, la moitié d'un tronc, couché au sol. Peut être abritait-elle des plante utile à la guérison de ma blessure ? Il fallait voir. Je fis un signe de la queue à Nokota pour lui montrer l'emplacement.
"Il y a peut être quelque chose en dessous." dis-je.

Après lui avoir montré le morceau de tronc couché au sol, Nokota accourue vers lui, s'arrêta en dérapage contrôlé, - heureusement d'ailleurs, je n'avais pas que ça à faire de nettoyer une Nokota pleine de boue ! - et elle glissa sa tête en dessous de l'abri. Y avait-il une plante ? Apparemment oui, puisque la jeune chatte retira sa tête et me fis signe de venir. J'accourue vers elle, et en suivant son regard, je glissais à mon tour ma tête là dessous. Intéressant. Une grande tige, accompagnée d'une grande feuille d'un vert foncé, s'y logeait. En retirant à mon tour ma tête, je compris tout de suite le regard interrogateur que portait Nokota à cette plante. Comment allait-on ramener ce remède à la grotte sans le mouiller ? Il fallait faire preuve d'intelligence pour trouver une astuce. Je réfléchi un bon moment avec la jeune combattante, sous la pluie qui commençais à se calmer. Un idée me vint soudain à l'esprit. Je remis ma tête sous l'abri du remède en observant bien la plante, inspectant toute trace de boue. Aucune, la plante était propre. Je pouvais donc la glisser dans mon écharpe sans salir cet accessoire précieux. En retirant la tête du morceau de tronc, je fis part de mon idée à Nokota.
"Mon écharpe n'est pas trop trempé, on pourrait donc glisser la plante en essayant de ne pas l'abîmer dedans. Qu'en penses-tu ?" lui demandais-je.
Il fallait aussi couper minutieusement la tige pour la déloger de la terre.

Nokota commença à sauter partout comme si ses pattes étaient attachées à des gros ressorts (j'en ai de la connaissance en matière d'humain...) qui n'arrêtaient pas de rebondir, avant de me répondre, approuvant mon "plan" :
"C'est une super idée !!! Je vais essayer de la récupérer sans la déraciner."
Elle ne perdit pas une minute et glissa sa tête sous la souche. Mon regard sérieux l'observait couper doucement les feuilles de la plante.  Sautiller comme elle avait fait est vraiment une attitude de chaton... pensais-je.
Quelques minutes après, la chatte colorée ressortit sa tête du tronc, tenant délicatement les feuilles dans sa mâchoire, faisant attention de ne pas les abîmer. La pluie était désormais très fine. ON VENAIT DE S’EMBÊTER À TROUVER UNE SOLUTION POUR RÉCUPÉRER LE REMÈDE, ET LÀ IL NE PLEUT PLUS ?! Non mais c'est une blague, la nature se paie notre tête, là ! La joie d'avoir trouvé une idée plutôt astucieuse s'était effacée du regard de la combattante Felinae. Elle avait l'air d'avoir pensé la même chose que moi : la nature se moquait pas mal de nous. On était un peu "dégoûtés" et ça se voyait sur nos visages. Nokota soupira et moi, j'essayais de ne pas laisser passer cette émotion sur mon visage, mais sans succès, une expression comme de la colère contre LA MÉTÉO QUI SE FICHAIT DE NOUS avait pris place sur ma tête. Pour faire simple, j'étais surtout blasé (comme d'habitude vous allez me dire). Mais peu importe, on ramènera les feuilles dans l'abri puisqu'il pleut toujours (bon beaucoup moins...). Noko' (oh noooon ça y est je commence à donner des surnoms, mais que m'arrive-t-il ? Bon vous ne lui dîtes jamais ça, ok ? Donc remplacez par Combattante Nokota, merci) me donna les plantes avant de demander :
" Tu croit que tu peux la coincer dans ton écharpe ?"
Je lui répondit tout en essayant de ne pas arracher les plantes que je tenais dans ma bouche, ce qui était assez difficile et j'essayer de donner une réponse à peu près compréhensible :
"Hm... gnoui, regwardke..."
À l'aide de ma patte, j'écartais mon écharpe de mon coup pour glisser les plantes dedans, puis, je pris dans ma gueule une des extrémités de mon écharpe tout en tirant dessus, la resserrant bien, pour éviter de faire tomber le remède. Puis je me retournais, détalais vers la tanière, et m'arrêtais en dérapage contrôlé. Je pris délicatement le remède en l'enlevant de mon écharpe et je le posais sur un rocher avant de me retourner vers Nokota.
"Euh.. maintenant on.. on fait comment pour ... l'appliquer sur la blessure ?" lui demandais-je. Hum.. je ne connais pas vraiment les techniques des soigneurs après tout..

D'un simple signe de queue, la chatte au pelage blanc et azur voulait me faire comprendre de me coucher, ce que j'exécuta. Le sol était légèrement humide, mais cela n'était guère gênant. Je dois tout de même avouer ne pas trop aimer salir mes poils. Qui donc aimerait ça ?
Je déplia doucement l'aile ébène, pour ne pas à nouveau ouvrir la plaie. Quelques gouttes de sang perlaient. Contrairement à certain, je ne réagissais pas. J'en avais vu du sang, et ce n'est pas ces quelques gouttes qui réussiront à me faire peur. Je n'était pas non plus angoissé à la pensée de la toute petite douleur au contact du remède. Réellement, il y en a vraiment qui ont peur de ça ?
Nokota pris la plante et posa les feuilles vertes sapin sur la blessure. Elle appuya dessus, - je ne réagis point, j'ai l'habitude de la douleur puisque je suis combattant -, tentant de les faire tenir, mais sans succès.
Les feuilles retombaient comme des feuilles mortes tombées d'un arbre.
"Après, moi je ne sais pas… Tu as une idée toi ?" dit Nokota d'un air désespéré.
Soudainement, une idée traversa son esprit. J'ignorais ce qu'elle allait faire, mais je lui laissa champ libre pour me guérir. A nouveau, la combattante posa les longues feuilles sur la plaie et fit un nœud aux extrémités, ce qui semblait tenir. Elle recula pour mieux observer son travail avant de me demander :
"Tu en penses quoi ?"
En agitant l'aile doucement, je pouvais constater que cela tenait plutôt bien. Je devais reconnaître que sans elle, la plaie se serrait sûrement infectée. Ce n'était pas dans mes habitudes de remercier. Je détournais les yeux, j'hésitais avant de lâcher un simple :
"M-..merci."
Puis, je jetais un coup d’œil dehors. Le soleil était à nouveau le roi du ciel. Les nuages gris foncé étaient partis, laissant place à des gros cotons aussi albâtre que mon pelage.
"Il ne pleut plus, nous pouvons rentrer." dis-je à Nokota, avant de sortir prudemment pour éviter de glisser dans la terre mouillée. Le soleil illuminait le chemin vers le Q.G des Felinaes. J'avais l'impression d'avoir fait un pas vers la sociabilité.