AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
69.99 € 139.99 €
Voir le deal

Partagez
Et la lumière fut || Pv Pan

Invité



Anonymous
Invité


   Sam 12 Mai - 14:53


◄► Et la lumière fut ◄►

I'm a saint, and I'm a sinner
I'm a loser and a winner
Without faith and a believer
I am true and the deceiver
I'm a hero and a villian
I'm a myth, and I'm a legend
Without strength and a contender
I am real and the pretender
I'm a poet and a soldier
I am young and growing older
Without hope, but I'm a dreamer
I'm the cure, and I'm the fever
I am lost with a direction
I am failure and perfection
L'heure était grave. Ce n'est pas qu'une simple expression au fond, Nuazù avait ces étranges vibrations qui lui parcouraient le corps. Un peu comme si, en son for intérieur, retentissait une alarme l'avertissant qu'elle regretterait ce qu'elle était en train de faire. Tentant de l'ignorer, elle faignait ressentir un quelconque malaise à l'idée de ce qu'elle était en train de faire. Après tout ce n'était qu'une simple précaution, pas besoin de se mettre dans un tel état. Pourtant voilà, elle, Nuazù, l'insensibilité incarnée, appréhendait ce moment au point qu'elle en ai envie de vomir. D'un mouvement de tête discret elle vérifia bien que personne ne la suivait. L'autre ne devrait plus tarder, rares sont les félins qui viennent visiter le vieux château désormais. Elle s'enfonça entre les pierres du bâtiment, lentement, cherchant du regard un endroit où se dissimuler dans cette immensité. Personne ne devrait savoir ce qu'elles allaient faire. Cela risquerait de détruire toute la confiance que son peuple portait en elle, ils ne pourraient pas comprendre à quel point c'était nécessaire. Il en allait peut-être même de la survie de la guilde. La gorge serrée, elle serra légèrement entre ses coussinets les petites baies jaunes clair. Difficile de croire qu'une seule d'entre elle contenait assez de jus pour tuer un chat en pleine santé. Un frisson la prit, en même temps qu'un courant d'air glacé traversait la galerie, soulevant par sa simple présence des tourbillons de poussière. Les deux étaient donc forcément liés, se dit-elle, elle ne souffrait que du froid et non pas de ce qu'elle allait accomplir. Cela contrastait trop avec le mythe de la Commandante insensible. Elle même ne pouvait croire à cet effondrement de sa carapace émotionnelle, c'était bien trop effrayant. D'ailleurs, à cette simple pensée, l'espace environnant se remplit d'une atmosphère angoissante. Voilà son pouvoir qui fait effet maintenant. Tentant vaguement de se calmer en l'attente de son amie, la chatte blanc crème commença à faire rouler sur ses coussinets les petites perles auréolines, observant avec appréhension leur faible éclat. Ce n'était qu'une précaution, et elles lui garantiraient une agonie relativement courte et peu douloureuse, mais cela n'empêchait Nuazù de se demander ce qu'elle ferait si un jour elle avait vraiment besoin de s'en servir. Elle essaya de l'imaginer, avant de renoncer dans un soupir. De toute façon elle ne devrait plus tarder.

Invité



Anonymous
Invité


   Sam 2 Juin - 16:14





lumière

« avec Nuazù »

Le sable s'infiltrait dans le creux de mes pattes, dans mes yeux, dans les plis de ma salopette, partout. Mon expression se rétracta en une mine absolument dégoûtée et, en un soupir, je continuais mon chemin. Tout cela me rappelait affreusement le temps passé à l'Oasis qui, même si récent, avait déjà été plus ou moins enfoui dans ma mémoire. C'était, me semble-t-il, la première fois qu'il faille que je me rende aussi loin pour un simple rendez-vous avec Nuazù. Je n'étais pas tout à fait sûre de ce qu'elle voulait, mais ça me faisait pas mal chier de devoir parcourir tout ce labyrinthe insupportablement sableux pour parler. Enfin, la tête qu'elle avait tiré lorsqu'elle me dit de la rejoindre me signala que ce n'était sûrement pas pour une broutille. Sans aucun doute, c'était important, alors, je viendrai. Après tout, je lui faisais un peu confiance, j'imagine.

Le sable commença à se faire de plus en plus rare, à mon enchantement. A la place, des dalles de pierres recouvertes de carrelage plus ou moins en un seul morceau traçait un chemin maladroitement jusqu'à ce qu'on puisse vraiment deviner qu'un château immense se dressait ici, autrefois. On pouvait encore deviner son entrée, quoiqu'elle était plutôt instable à mon goût. L'endroit avait une atmosphère toute particulière qui me fit un peu oublier le sable de tout à l'heure. Emerveillée de ce nouvel endroit que je n'avais encore jamais pris la peine d'explorer depuis le déménagement, je regardais autour de moi sans trop savoir où donner de la tête. Des sortes d'artéfacts et autres antiquités étaient toujours éparpillés ça et là, comme des tapisseries poussiéreuses et des armures rouillées. La structure était instable mais c'était un vrai trésor pour moi qui me serais fait une joie de tout explorer, il y a quelques mois. Cela importait peu, à présent. Je soupirai à nouveau. Nuazù devait m'attendre, et je n'avais pas particulièrement envie qu'un rendez-vous qui semblait si peu agréable s'éternise. Tout cela était encore si nouveau. Sous une sorte d'auvent improvisé, au croisement d'un couloir, se trouvait Nuazù. Exactement là où elle avait dit, tout naturellement. J'improvisais un sourire espiègle mais chaleureux à la vue de la Commandante. Mais mon expression se réprima dès l'instant où mes yeux croisèrent les siens. Leur puissance vulnérable m'était terrifiante. L'atmosphère sembla tout de suite plus lugubre, comme si l'obscurité du château qui m'avait plu quelques moment auparavant se transformait en quelque chose de bien plus obscur. C'était donc vraiment du sérieux, ce qu'elle avait à me dire. J'avais l'habitude à ce que son expression soit impassiblement coincée du cul, mais là, c'était très différent. Et ça faisait un peu peur.

« T'en tires une tête. Tu voulais me dire un truc ? » demandais-je, tentant de cacher mon expression stupéfaite.

Je savais bien que, sans le vouloir, je sentais sa peur, aussi. Ca avait toujours été comme ça, mais ses sentiments semblaient changés, eux aussi. Elle n'avait pas peur parce que c'était une énorme trouillarde, elle avait peur parce ce qu'elle avait à me dire était terrorisant. Je m'asseyais près d'elle, attendant que le silence se tasse. Je fixais ses yeux fuyant, essayant de trouver quelque réponse avant qu'elle ne prenne la parole mais seul le reflet bleu de ses pupilles ressortit dans la demie obscurité du monument oublié.

© Kokca

Invité



Anonymous
Invité


   Mer 4 Juil - 11:49


Up ~

Invité



Anonymous
Invité


   Jeu 5 Juil - 1:09


◄► Et la lumière fut ◄►

I'm a saint, and I'm a sinner
I'm a loser and a winner
Without faith and a believer
I am true and the deceiver
I'm a hero and a villian
I'm a myth, and I'm a legend
Without strength and a contender
I am real and the pretender
I'm a poet and a soldier
I am young and growing older
Without hope, but I'm a dreamer
I'm the cure, and I'm the fever
I am lost with a direction
I am failure and perfection
Elle arriva enfin. Pan. Si forte mais si frêle. Si intelligente mais si immature. La première d'une longue lignée de porte-parole, tout du moins si le destin était prêt à laisser les Ophéis subsister. Elle se posa calmement devant sa commandante, un peu trop même par rapport à son excitation habituelle. Deux possibilités : soit elle avait peur, et était donc méfiante, soit elle était surprise, et attendait ainsi les premières paroles de Nuazù pour comprendre de quoi il en retournait réellement. La chatte crème était incapable de dire laquelle était la bonne. Elle tenta d'amorcer la conversation, ouvrant la gueule pour parler, mais son souffle ne voulu même pas sortir. Oups. Voilà ce qu'on appelle avoir la gorge serrée, même les mots ne peuvent plus passer. Elle referma donc sa mâchoire, respirant un peu avant un nouvel essai. Pan, probablement surprise, prit la parole sans difficulté :

« T'en tires une tête. Tu voulais me dire un truc ? »

Nuazù secoua la tête. Oui. Elle faisait une drôle de tête. Oui. Elle devait lui dire. Le tout était de trouver comment le lui présenter. Après tout elle ne pouvait clairement pas lui sortir un "salut comment ça va ? Oh au fait il faut absolument que je te donne ces petites baies empoisonnées que tu devras manger pour te suicider si jamais tu te fais capturer. C'est ok ? Allez bye !". Alors comment le tourner ? Comment lui justifier qu'elle avait besoin de ça ? Au cas où ça tournerait mal ? Nuazù serra un peu plus les crocs. Elle sentait la pression contre ses canines, cela lui faisait mal, mais ce n'était pas ça que la féline retenait. C'était l'urgence de la situation. Plus elle tardait, plus Pan risquait d'angoisser pour rien. C'était comme un cercle vicieux dans son esprit : plus elle se répétait intérieurement qu'il fallait qu'elle se dépêche, moins elle réussissait à mettre ses idées en ordre. Au final elle prononça une phrase rapide et confuse, incompréhensible, même pour elle :

« Fautquetuprennesçaetquetulemangessijamaisilyaunsoucisc
esttrèstrèsimportantjesuisdésoléedetimposerça. »

Grinçant les dents, elle rougit, baissant la tête. Stupide Nuazù. Stupide. Se fustiger n'aurait servi à rien bien sûr, mais la chatte ne pouvait s'empêcher de continuer, encore et encore, comme c'était devenu une habitude chez elle. Elle souffla donc lentement. Premièrement, faire baisser le rythme cardiaque. Boum. Boum. Boum. Boum... Boum... Boum... Voilà. Bien plus lent. Bien plus calme. Bien plus posé. Recommencer. Tendre la patte. Les petites perles, rondes, d'une couleur jaune pâle, à la fois opaques et brillantes, roulèrent sur ses cousinnets, droit vers l'avant. Droit vers Pan. D'un petit geste sec elle les déposa devant les pattes de la porte parole, la laissant observer à sa guise les quelques baies. Nuazù ignorait si elle connaissait leur capacité mortelle, mais il vaudrait mieux la prévenir avant qu'elle ai envie de goûter, juste au cas où.

« C'est du poison. Je voudrais que tu le prennes avec toi, juste au cas où. Tu en sais beaucoup et tu es envoyée chez l'ennemi bien trop souvent. Si jamais tu es en danger et dans une situation inextricable, alors je veux que tu les prennes. »

Ces mots étaient lourds. Bien trop lourds. Et ils étaient presque impossible à assumer pour Nuazù. Elle baissa la tête. Regarder Pan dans les yeux ? Elle n'en était même plus capable... Bravo pour l'entretien de sa légendaire froideur. Crédibilité 0.

Invité



Anonymous
Invité


   Jeu 26 Juil - 3:53





lumière

« avec Nuazù »

Tout semblait aller si vite dans la tête de Nuazù et ma question n'avait très certainement pas aider son angoisse. Je serrai un peu les dents, plus par crainte de l'état de mon amie qu'à cause de ce qu'elle s'apprêtait à me dire. Elle secoua la tête fermement, comme si pour se remettre les idées en place mais son expression en restait tout aussi affreusement confuse et contorsionnée. Elle qui était d'habitude si ferme, si impassible semblait tout à fait désemparée, presque comme si elle était prise d'une honte maladive. Je restai silencieuse. A un autre moment, je me serai très certainement fait un plaisir de moquer à coeur joie de sa drôle de grimace mais là... que faire face à une situation aussi déconcertante ? Attendre, sûrement. Voir ce qu'il en était patiemment même si ça me tuait de rester plantée là, à fixer mon amie avec un air d'appréhension et d'incompréhension le plus total alors que mon coeur me criait de réagir, de la questionner, la rassurer, de découvrir vite, plus vite qu'est-ce qui la peinait autant. Mais là n'était pas le moment, je le savais bien. Elle finira bien pas cracher le morceau à un moment ou un autre, même si nous sommes forcées à se fixer dans ce silence assommant, même si elle avait l'air de vouloir être à n'importe quel autre endroit qu'ici. Sa gueule s'ouvra timidement. Je redressai les oreilles. Elle tenait dans sa patte quelque chose de petit et rond, presque luisant. Elle tendit la chose vers moi. Et enfin, elle prit la parole dans ce qui était sûrement la phrase la plus bordélique et incohérente que je n'ai jamais entendue à ce jour :

«Fautquetuprennesçaetquetulemangessijamaisilyaunsouciscesttrèstrèsimportantje
suisdésoléedetimposerça.


hEIN? Attends, attends, attends. Quoi ? Je reculai un peu. Son flot de mots abracadabrant m'avait pris par surprise. A mon tour, je secouai la tête, tentant de comprendre qu'est-ce qu'elle avait bien tenté de dire par là. Nuazù semblait, et c'était assez impressionnant, encore plus gênée et anxieuse qu'elle ne l'était avant, quoique la tentative était louable. Sa position était encore plus coincée et frustrée qu'avant mais, tout de même, elle avait l'air de reprendre son calme. Plus ou moins. Ces petites perles tanguaient toujours dans sa patte, toujours en ma direction. Peu à peu, je commençais à comprendre.

- Je...
- C'est du poison. Je voudrais que tu le prennes avec toi, juste au cas où. Tu en sais beaucoup et tu es envoyée chez l'ennemi bien trop souvent. Si jamais tu es en danger et dans une situation inextricable, alors je veux que tu les prennes.

Cette fois-ci, c'était clair. Pas de réflexion, pas de grand moment de confusion, juste le temps que j'assimile la chose. Ca foutait un peu les chocottes, comme idée, de mourir, comme ça, d'un coup, mais ça allait. J'étais assez forte pour comprendre. Pour accepter. Je repris ma position initiale, inspirant un peu, mais mon regard ne sut trouver celui de Nuazù qui s'était obstiné à s'enraciner dans le sol du château. Je ravalais ma salive. Délicatement, sans vraiment réfléchir, je tendis à mon tour ma patte vers celle de ma commandante, tout en inclinant vaguement la tête.

-D'accord.

Pause.

-Fallait pas te faire autant de souci pour ça, tu sais ? Tu m'as fait super peur. Enfin, j'veux dire, bien sûr que c'est grave, bien sûr que c'est compliqué et que le fait que je doive liiiitérallement me suicider avec ce truc si jamais j'ai des ennuis c'est un tout petit petit peu sinistre et terrifiant -voir un peu beaucoup- mais si c'est ce qui est nécessaire, alors je ne reculerai pas. Je savais que c'était du sérieux, de toute façon, quand tu m'as demandé de devenir porte-parole. Alors si c'est ce que je dois faire, je préfère ne pas trop y penser et le faire que de flipper. Enfin, j'imagine que c'est ce qui est plus raisonnable.

Mon expression se décrispa un peu et j'essayai cette fois de détendre l'atmosphère atrocement lourde qui s'était confortablement installée. Un demi sourire timide se dessina sur mon visage. Dernier soupir.

- De toute façon, je me ferai pas attraper. J'te le promets.

C'était un peu improvisé mais la spontanéité m'avait toujours paru être une bonne chose pour refléter au mieux mes sentiments. Et puis, si ça pouvait rassurer Nuazù c'était toujours ça parce qu'à ce niveau-ci ça ne m'étonnerait pas si elle se mettait à hyperventiler. En attendant, je repenserai à tout ça plus tard. Je préférais accepter simplement plutôt que de me travailler l'esprit sur quelque chose qui n'en vaut pas la peine. C'était trop pour encaisser d'un coup. Après tout, ce n'était que quelques petites baies qui ne me serviront sûrement jamais. C'est juste une prévention, hein ?

© Kokca


HRP: Il est actuellement très très tard et je suis très très fatiguée donc si c'est confus dééééésolée mais voilà ;v;

Invité



Anonymous
Invité


   Lun 30 Juil - 21:58


◄► Et la lumière fut ◄►

I'm a saint, and I'm a sinner
I'm a loser and a winner
Without faith and a believer
I am true and the deceiver
I'm a hero and a villian
I'm a myth, and I'm a legend
Without strength and a contender
I am real and the pretender
I'm a poet and a soldier
I am young and growing older
Without hope, but I'm a dreamer
I'm the cure, and I'm the fever
I am lost with a direction
I am failure and perfection
La réponse de Pan fut claire, naturelle, comme si la requête de Nuazù ne l'effrayait ni ne l'étonnait le moins du monde.

« D'accord. »

La Commandante releva la tête brusquement, les yeux ronds, regardant la petite chatte en face d'elle. Sa patte était tendue, comme pour recevoir ce fameux poison, et sa tête était à moitié baissée vers le sol.

« Fallait pas te faire autant de souci pour ça, tu sais ? Tu m'as fait super peur. Enfin, j'veux dire, bien sûr que c'est grave, bien sûr que c'est compliqué et que le fait que je doive liiiitérallement me suicider avec ce truc si jamais j'ai des ennuis c'est un tout petit petit peu sinistre et terrifiant -voir un peu beaucoup- mais si c'est ce qui est nécessaire, alors je ne reculerai pas. Je savais que c'était du sérieux, de toute façon, quand tu m'as demandé de devenir porte-parole. Alors si c'est ce que je dois faire, je préfère ne pas trop y penser et le faire que de flipper. Enfin, j'imagine que c'est ce qui est plus raisonnable. »

Ses mots fendirent l’air, presque tranchants, la faisant s’empourprer. C’était vrai. Pour la première fois, Pan venait de se montrer la plus émotionnellement rationelle des deux. Nuazù sut soudain mettre un mot sur ce sentiment qui l’angoissait peu à peu depuis tout à l’heure : la culpabilité. Oui, elle se sentait coupable de mettre en danger la vie de sa meilleure amie, presque sa seule amie à vrai dire, pour protéger sa place. Cependant n’est-ce pas ça être impartial ? Sacrifier une vie, même aimée, pour en sauver des dizaines d’autres. C’était cela qui importait, et Pan l’avait sûrement compris. De plus, la probabilité qu’elle aie besoin de les ingérer un jour était infinitésimale, alors elle s’était torturée pour rien. La petite chatte souligna elle aussi ce fait dans un sourire :

« De toute façon je ne me ferai pas attraper. J’te le promets. »

Nuazù se redressa enfin, regardant la féline dans les yeux. Elle faisait au moins une tête de plus que sa camrade mais celle-ci en riait principalement. Son visage replit son habituelle impassibilité et son coeur se renferma sous sa carapace de glace. Tout irait bien dans le meilleur des mondes. Il faudrait de toute façon qu’elle accepte cette idée : tous ceux qui l’entourent finiront par mourir, même Pan, même elle. Même Danteh. À cette pensée sa mine se froissa. S’il y en avait bien un qu’elle aurait aimé préserver de ce funeste destin c’était lui. Peut-être à cause de son optimisme et de son insouciance, deux traits qu’elle ne possédait clairement pas et dont elle ne ferait peut-être jamais preuve. Elle garda cette pensée précieusement fermée dans son esprit, ne s’autorisant même pas à y succomber de nouveau. Nuazù était bien trop froide et solitaire pour distinguer les prémices de l’amour naissant dans ses sentiments. Les dernières personnes qu’elle avait aimé étaient ses frères, deux frères qu’elle a tué par son pouvoir, sans le vouloir. Ils le méritaient, ça c’était plus que certain, mais elle s’était persuadée que l’amour était un poison, pire encore que ces petites baies qu’elle venait de faire rouler doucement sur la patte de sa camarade. Alors elle, aimer ? Ça tenait plus de la bonne blague que d’une réelle possibilité.

« Tu n’as pas intêret à te faire attraper de toute façon. Comment je ferais sans ton pouvoir ? »

Cela ressemblait à de l’humour. En tout cas pour une personne normale ç’aurait été dit comme de l’humour. Mais pas pour la chatte blanche. Elle le disait d’une manière brute, sans être méchante. Au contraire, pour elle, c’était plutôt un compliment : son pouvoir faisait d’elle une ophéis irremplaçable, une personne unique. De nos jours, malheuresement, beaucoup de pouvoirs se ressemblent. Même ceux qui, la première fois qu’on les croise, paraissent originaux, peuvent au final s’avérer avoir plusieurs doublons dans le monde. Pan faisait partie de ceux qui avaient des pouvoirs tout à fait exceptionnels, du genre de ceux que l’on ne croise qu’une fois dans sa vie. Après tout Danteh aussi. Ce mycélium qu’il produisait était à la base même de la défense de la Jardinerie, grâce à lui les Ophéis étaient plus en sécurité qu’ils ne l’avaient jamais été auparavant, et ce n’était pas pour déplaire à Nuazù. Encore une fois ses pensées venaient de la guider, sans même qu’elle s’en rende compte, vers le mâle blanc et noir. Elle ne comprenait pas pourquoi elle ne pouvait se le sortir de la tête et elle demanda à Pan, en toute innocence :

« Dis, aurais-tu une idée de pourquoi je n’arrive pas à me sortir Danteh de la tête ? J'ai l'impression de passer mon temps à penser à lui c'est très désagréable. »

Invité



Anonymous
Invité


   Dim 5 Aoû - 3:29





lumière

« avec Nuazù »

Nuazù avait l’air tout du moins déconcertée. Ses yeux étaient ronds, comme beaucoup plus gros qu’à leur habitude et ils ressortaient tout particulièrement dans l’obscurité bleuté du château en ruine. Moi, de mon côté, je tentais de faire rouler les petites perles luisantes qu’elle m’avait donné pour les fourrer dans ma poche sans les écrabouiller. Ce qui s’avéra bien plus compliqué que ce que j’avais anticipé. Elles brillaient, scintillaient, reflétant sûrement le peu de lumière qui se glissait à l’intérieur du vieux monument. C’était plutôt beau... si elles n’étaient pas capable de m’ôter la vie, j’aurais sûrement été tentée de goûter. C’est sympa, la vie. Les gens qui ne comprennent pas ça sont des imbéciles. Moi je suis peut-être une imbécile mais au moins je suis heureuse. Je sais que le monde dans lequel nous vivons n’est pas idéal, je sais que la guerre retentit au loin avec menace, que les bombes pourraient tout chambouler à tout moment mais là, maintenant tout de suite, à l’instant présent, avec Nuazù, je me sens forte. Alors ce ne sont pas quelques pauvres petites perles qui me feront peur. J’avais retrouvé le sourire. Nuazù avait toujours l’air coincé, droite, figée, presque statufiée mais ça voulait dire qu’elle était à peu près revenue à son état normal. Je préférais encore qu’elle ressemble à une statue qu’elle fasse une crise de panique devant mes yeux impuissants. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Oui, un sourire, toujours crispé, mais un sourire quand même. Mon regard s’illumina vivement, de fierté peut-être mais surtout du bonheur de voir mon amie heureuse. Il y a un an tout pile, j’aurais éclaté de rire au fait même que je puisse considérer qui que ce soit comme un ami, un vrai. Mais Nuazù, aussi coincée qu’elle était, aussi opposées que nous sommes, avait réussi à me faire changer d’avis. C’était une bonne chose, j’imagine. J’aime bien avoir quelqu’un avec qui parler pour de vrai. C’est chouette, comme sentiment.

«Tu n’as pas intêret à te faire attraper de toute façon. Comment je ferais sans ton pouvoir ? »

Je roulai les yeux, riant légèrement. Nuazù et l’humour, une véritable histoire d’amour. Elle essayait, au moins, c’est déjà ça. C’est l’intention qui compte, j’imagine. Son ton était frigide et froid mais on sentait bien qu’elle n’avait aucune envie de faire du mal ou de contrarier. A vrai dire, je pense sincèrement qu’elle ne serait pas capable de blesser qui que ce soit de son plein gré. Quant à mon pouvoir, il est drôle. Apparemment, Nuazù a de meilleures idées que les miennes quant à comment l’utiliser. Avant qu’elle ne fasse irruption dans ma vie aussi brusquement que nerveusement, je n’avais même pas infiniment conscience d’à quel point son utilité serait gigantesque. Moi, je me contentais de mes propres aventures. Mon pouvoir, il me servait à ramasser les bricoles et bestioles qui me plaisaient, à faire mille et une collections de babioles bizarroïdes pour une raison ou une autre. Ca, je le fais toujours, à un peu moins grande échelle peut-être mais ma poche s’est trouvée un tout autre intérêt depuis que je suis devenue porte parole. C’est plus dangereux, plus grave, plus important, plus pesant, plus de beaucoup de choses quand on y pense et parfois c’était un peu trop lourd pour moi mais au moins,  j’ai le sentiment d’être précieuse. Et puis, comme ça, je peux toujours explorer les autres territoires à ma guise. Faut juste que j’évite de mourir, du coup.

« T’inquiètes. »

J’avais répondu simplement, un peu machinalement. Mais mon ton était plein de chaleur, comme pour la rassurer encore un tout petit plus. Je me tenais plus droite, les yeux plongés dans les siens. Elle semblait toujours perdue. Dans quoi, je ne saurais trop dire, peut-être était-ce ses pensées, ses sentiments, son esprit, peu importe. Au fond, elle m’avait toujours semblé un peu perdue. C’était elle, la commandante, supposément froide et forte, qui s’affolait à la moindre imprévue. Mais, elle s’améliorait, à sa manière. Sa question interrompit le silence, sans vraiment que je ne m’y attende. D’habitude, c’était moi qui continuait la conversation.

« Dis, aurais-tu une idée de pourquoi je n’arrive pas à me sortir Danteh de la tête ? J'ai l'impression de passer mon temps à penser à lui c'est très désagréable. »

Mon sourire s’élargit encore. Mes joues gonflèrent un peu, comme si l’air que je venais d’inspirer par la surprise allait s’échapper avant que je ne puisse répondre. Ma queue battait plus vite et mon ronronnement était plus fort. Si fort que je l’entendais vibrer. Alors comme ça, Nuazù avait un crush? Enfin, j’imagine que c’est ce que c’était. Sa voix avait été tellement candide et claire qu’on aurait cru entendre un chaton parler. Elle était étrangère à ses sentiments, comme si elle découvrait à peine qu’ils existaient. Après tout, si ses émotions semblaient nouvelles, presque vides parfois, les miennes étaient un joyeux bordel hasardeux. Danteh, Danteh... de ce que j’avais pu entrevoir de sa personne, c’était un félin bon, optimiste, au coeur bienveillant. Alors j'étais contente pour elle. Au moins, elle n’était pas tombée pour quelqu’un qui jouerait d’elle, de sa position. Nuazù était, en soi, une féline expérimentée, bien plus âgée que je ne l’étais mais pour ce qui était de sa vie sentimentale, elle était une véritable toile vierge. Je ne pouvais me contenir, je bouillonnais littéralement. Sans vraiment réfléchir à ce que ça signifierait pour mon amie, j’affirmai avec une assurance authentique et toujours un léger rictus en coin :

« Ca veut dire que t’es amoureuse, Nua. »


© Kokca


HRP: J'ai cru que tu disais que Nua souriait alors que c'était Pan :rip: Si c'est un problème je changerai mais au pire c'est pas un drame. (a)

Invité



Anonymous
Invité


   Mar 7 Aoû - 17:46


◄► Et la lumière fut ◄►

I'm a saint, and I'm a sinner
I'm a loser and a winner
Without faith and a believer
I am true and the deceiver
I'm a hero and a villian
I'm a myth, and I'm a legend
Without strength and a contender
I am real and the pretender
I'm a poet and a soldier
I am young and growing older
Without hope, but I'm a dreamer
I'm the cure, and I'm the fever
I am lost with a direction
I am failure and perfection
Le sourire de la petite chatte s'élargit, jusqu'à devenir presque douloureux à regarder. De même, le doux balancement de sa queue s'accentua, en même temps que ses joues se gonflaient de contentement. Plus étrange encore : elle se mit à ronronner, et ceci de manière très forte. Nuazù regarda son amie, presque inquiète. Qu'est-ce qu'elle allait lui sortir encore ? Pan était très spéciale à sa manière, complètement différente de la Commandante. C'en était même à se demander comment elles avaient bien pu devenir aussi proche. Bien sûr elles s'étaient rapprochées grâce à leurs rôles respectifs, mais ce qu'on pouvait dire des deux félines c'est qu'elles étaient diamétralement opposées. Là où Nuazù était cartésienne et insensible, Pan était une véritable explosion de sentiments et d'insouciance. Ça en avait même étonné plus d'un de savoir qu'elles étaient proches. Sa réponse ne tarda pas, et celle-ci frappa la chatte blanche comme un éclair.

« Ça veut dire que t’es amoureuse, Nua. »

Si Nuazù avait encore su ressentir l'amusement, cela ne fait aucun doute qu'elle aurait éclaté de rire en cet instant. Elle ? Amoureuse ? C'était probablement la meilleure blague qu'elle avait jamais entendu. Elle avait beau apprécier Danteh, et ceci restait bien évidemment très relatif, elle ne pouvait ne serait-ce qu'accepter l'idée d'avoir en réalité des sentiments bien plus profonds pour lui. Elle commença donc, dès qu'elle entendit Pan parler, par nier vigoureusement de la tête. Non c'était non. Et il était absolument hors de question qu'elle soit amoureuse de lui.

« Je ne suis amoureuse de personne et encore moins de Danteh. »

Elle se refusait même au moindre soupçon de doute. Douter était la voie pour ne plus se faire confiance et c'était un sujet suffisamment futile pour éviter toute remise en question. L'amour est une chose banale mais destructrice, uniquement bon pour faire des enfants et ramener de nouveaux Ophéis à la cause. Mais Nuazù, devenir mère ? C'était encore plus hors de question que de penser qu'elle puisse être amoureuse. Encore une fois elle secoua la tête pour renforcer son propos. Elle se le refusait fort. Très fort. Jamais elle ne céderait à des sentiments aussi négligeables que ceux-ci.





Contenu sponsorisé


   


Page 1 sur 1
Sujets similaires
-
» Luunam, caméléon, nourrice ~ lumière lumière... (finie) (j'ai image)
» La lumière se fait bien rare ici bas | event | Dealthyse & Tsuka & Izira
» Petite lumière perdue *ouvert à tous!*
» ~Parce que la lumière n'es pas focément quelquechose~ Noko
» Une ombre hésitant entre les ténèbres et la lumière [PV : Ricchi]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Felinae :: Bien commencer :: Archives :: Felinae V1.0 :: Autre V1.0-
Sauter vers: