Le Ruisseau

Cela fait bien neuf mois maintenant, non?
Tu n’en pouvais plus, tu te demandais pourquoi tu avais décidé d’écouter Naezac et Pandémie. Normalement, ta mère devrait être à tes côtés mais il n’en est rien.

Après tes douces retrouvailles avec ta chère et tendre et moults discussions avec elle, tu ne sais plus vraiment comment mais vous avez abordé le sujet dont tous les couples raffolent : les bébés. Il était évident que si quelqu’un devait les porter, cela devait bien être toi. D’ailleurs, Pandémie -enfin Lecter- n’était ni vraiment femelle, ni vraiment mâle. Porter ses enfants seraient donc assez ardu. C’est là qu’intervient Naezac, qui s’y connait en plantes. En même temps, la médecine, les plantes, ça lui réussit plutôt bien. Bref. C’est là qu’elle vous annonce qu’il est possible d’avoir des gosses d’une manière plutôt incongrue, à l’aide d’une plante. Elle vous a raconté un truc plutôt compliqué que tu n’as pas vraiment bien retenu. Enfin, c’est assez COMPLIQUÉ, mais il faut croire que ça a fonctionné?

Depuis quelques mois, tu es terriblement faible, autant physiquement que moralement. Lecter a probablement arrêté de compter les fois où tu lui as demandé des choses que tu n’aurais jamais demandé avant, qui d’ailleurs étaient impossibles à trouver : un mobile, du fromage, des tapis, des petits coussins, et autres choses bien trop luxueuses.
Là, tu t’étais posée près du Ruisseau. Tu mourrais de soif, et puis il faisait chaud. On était probablement au mois de mai, mais ça tu ne peux pas vraiment le savoir n’est ce pas.
Tu n’en pouvais plus, et ce depuis bien trop longtemps. Au début la sensation d’être enceinte était plutôt drôle mais maintenant tu en souffres affreusement. Ces petits diablotins gigotaient sans cesse dans ton ventre, on pourrait presque croire qu’ils se dévorent entre eux.

D’ailleurs, vous n’avez pas encore choisit de nom.
De toute manière, on ne sait pas combien de chatons vont sortir de cette portée. Et puis leur sexe. Tu pries pour que ce soit une femelle. Un mâle à la limite, mais quelque chose de “solide” comme Pandémie, oh ça non, tu ne le supporteras pas au moment voulu. Si tu vois ce que je veux dire.

Ce jour-là, tu mis bas ; près de la rive, quatre petits chatons, en sang, en sueur, souffrants visiblement. Sauf un, le premier, qui avait échappé au massacre ; un chaton d’un gris très pâle, plutôt proche du blanc. Les trois autres se sont blessés ; un petit gris, un pur mélange entre toi et la Pandémie aux yeux jaunes criards, ne respirait plus ; un petit rougeâtre aux traits fins saignait -visiblement blessé par le dernier- ; le petit brun cornu, lui, s’était grièvement blessé à la queue. Il fallait de toute évidence les mettre à l’abri, dans un endroit où ils pourraient être soignés. Pandémie avait pensé à les prendre dans sa guilde, mais tu t’y opposais fermement. L’idée même de t’éloigner de tes propres enfants te répugnait, et pourtant, tu les détestais quelques semaines auparavant.

Au final et parce que les petits vont mal, Lecter te les as chapardé. Tu as hurlé à la mort et décidé de tué ta compagne, mais avoir tes deux petits avoir toi t'as trop radoucie. Va jusqu'au bout de tes idée June !!! Enfin bref, tu les a élevé pendant un petit bout de temps avant... avant de décider que ce n'était pas la meilleure des solutions.