ous nous glissions entre les arbres et la terre moelle, qui s'enroulait sans aucune gêne autour de nos pattes. C'était une désagréable sensation, que de sentir nos coussinets s'enfoncer dans le sol humide, mais c'était un mal bon à prendre. Nous avions entendu un chat effrayant parler de cet endroit; et si nous ne l'avions jamais visité, nous n'avions aucun doute sur le fait qu'il serait intéressant pour la chasse et pour les plantes. De quoi remplir nos obligations et plus encore. Néanmoins, nous savions notre talent très limité, nous comptions donc plus trouver de jolies plantes par ici.

C'était notre lot, après tout. Mais nous n'allions pas encore nous plaindre; il nous fallait avancer à travers cet endroit peu habitable et peu accueillant, et probablement peu pratique également. Nous cessions de nous mouvoir à un endroit, au milieu de tout cela, car avancer et nous perdre ne mènerait à rien de bon; néanmoins nous pensions être laissées tranquillement en paix ici-bas, et c'était bien ce que nous cherchions.

Nous levions la tête, aux aguets des bruits. Ici, ce n'était pas très bruyant, et les odeurs qui dansaient dans l'air n'étaient pas charmantes, et obstruaient notre capacité de réflexion à ces propos. Néanmoins, avec de la concentration, cela devrait être réalisable, nous songions. C'était d'un ennui; mais c'était une obligation pour nous, de savoir être utile à quelque chose. La dernière chose que nous voulions était que l'on se rende compte de notre fébrilité et qu'on nous fasse disparaître.

Nous entendîmes un bruit brusque; et nous sautions par réflexe, bruyamment et sans accorder nos mouvements, sur la proie qui se faufilait dans la terre; nous tombions, incapables de mettre la patte sur ce qui venait se passer sous notre nez. Nous trouvions le sol curieusement confortable, bien que nous nous relevâmes avec une incroyable masse de saleté accrochée à la partie inférieure de notre joli pelage bleu. Une charmante bouillasse, sans aucun doute. Nous nous calmons, comprenant que notre agitation aura fait fuir toute chance d'attraper quoi que ce fut, et reprenions notre quête.

Nous trouvions une toile d'araignée en un état remarquable. D'aussi loin que nous nous souvenions, c'était là quelque chose d'utile pour soigner, et nous nous empresseront de la rapporter au camps à la première occasion venue. Cependant, nous ne pouvions pas rentrer qu'avec cela; ce serait ridicule, et nous préférerions même ne rentrer avec rien du tout et prétendre s'être entraînées, comme nous nous entraînions réellement avec June en dehors de nos heures de travail, si l'on pouvait appeler cela de cette manière.

Nous marchions encore une vingtaine de minutes, trouvant le temps long, et tournant en rond un certain nombre de fois. L'hiver était froid, et le temps n'était pas charmant avec l'eau glacée. C'est alors que notre route croisait celle d'une autre plante. Une Corona Idarea, quoi que le nom en réalité nous échappait. Une très jolie fleur, qui servait à soigner l'hémapagose. Nous ne nous souvenions plus vraiment de ce que cela voulait dire, mais c'était quelque chose de peu plaisant. Et cette plante était rare, ce qui nous remplissait de joie. Nous la prélevions avec soin, pour n'abîmer rien; ne comprenions pas réellement bien comment elle avait atterrit ici, mais ne comptions pas nous plaindre; et reprenions notre route, charmées par tant de chance et même animées d'une volonté notable.

Nous tombions peu après sur une seconde toile d'araignée, qui surplombait une seconde zone humide. Deux petits amphibiens verts, que nous identifions en tant que grenouilles, se tenaient sur une espèce de petite branche devant nous. Cette fois ci, nous ne ferons pas la même erreur, c'était certain. Adoptant une posture de chasse certes maladroite car copiée sur les grandes et nobles postures de chasse des hauts-rangs de felinae qui faisaient probablement le double de notre taille ; nous nous adaptions à la matière du sol : car ces longues minutes de marches et de recherches, ces heures-là, nous avaient été suffisantes pour trouver le moyen de nous adapter. Et en quelques secondes, nous sautions sur les deux petits êtres, et notre chute nous permit d'en attraper un entre nos crocs et le second entre nos pattes. Nous les achevions avec mal et dans de très probables souffrances, mais cette avancée étrange nous avait au moins permit de mettre la patte sur deux petits êtres.

Nous trouvions plus loin de la camomille, puis après de plus intenses recherches, prises dans notre concentration sans faille, nous ne vîmes point le soleil faiblir au-haut du ciel. C'est alors que, sur le chemin du retour, quoi qu'un peu pressées, nous trouvâmes une fleur de gourgandine. Quoi que ce fut un nom incongru, nous savions son utilité démontrée.

Nous revenions au camps, ce serait fort bien pour le moment, et nous ne pouvions de toute manière plus nous permettre de transporter quoi que ce fut.

Nous revenions ainsi deux ou trois jours plus tard. Nous trouvions assez rapidement des plants de pissenlits, comme nous explorions une autre partie du marais. Cela était plutôt plaisant et signait le début d'une jolie journée; quoi que nous ratâmes une proie une fois de plus. Nous étions attristées par le fait que nous étions à nouveau coincées par nos capacités, mais après tout, nous ne perdions rien à tenter, et nous ne pouvions que progresser à force de patience. Si cela faisait fuir la chose, elle ne pouvait que se rapprocher d'un autre chasseur; et si elle s'en éloignait, il trouverait autre chose. La nature était bien formée, tant elle avait un soin fort à compléter et complimenter notre survie.

Après quelques recherches plus poussées, nous trouvions une fleur royale, remarquable au milieu de toute cette boue, tant elle était étrangement propre. En réalité, nous songions, en voyant ses racines dénaturées, que quelqu'un l'avait laissé tomber ici par inadvertance. Peut-être un autre soigneur? Nous l’ignorions, mais c'était ainsi.

Assez chanceuses, nous trouvâmes également du fumu en bon état, cet espèce de nénuphar. Cela avait pris moins de temps que ce que nous pensions, et c'était très plaisant de pouvoir profiter d'une telle accalmie. Le ciel et le froid étaient encore intimement liés, et nous devions supporter le produit de leurs caresses, mais cet élan d'amour était supportable, tant la jolie vision de le neige tombante était charmante. Leurs éclats étaient d'un blanc superbe, et nous ne pouvions qu'apprécier leur danse. Mais ainsi, nous reprenions notre marche.

on expédition s'était poursuivie sans trop de mal. En progressant, tu avais réussit à ne pas faire de faute une seconde fois, et tu étais parvenue, en te concentrant, et t'ajustant, en prenant garde à tes mouvements maladroits, à chasser une petite souris. C'était une plutôt jolie nouvelle, tant elle pourrait te servir, avec la taille de ton appétit. Cependant, tu savais les temps durs et le froid mordant, et tu étais assez âgée pour comprendre la nécessité de l'altruiste et du philanthropie de la situation; un jour ceux que tu aidait t'aideront, et c'était là un égoïsme certain d'ainsi prévoir les choses certes, mais cela t'était obligatoire pour survivre. Alors, tu ferais ce qu'il faudrait pour demeurer sur cette terre malade.

Tu mis de nouveau la patte sur une toile d'araignée; elles n'étaient pas si rares en ce lieu, mais cela t'arrangeait d'en trouver tant; une blessure était si vite arrivée après tout. En fouillant plus, tu trouvais une seconde gourgandine; et comme elle était si jolie, tu te questionnais vraiment sur le pourquoi de leur toxicité entre elles. Ah, si le sol était si propice, pourquoi ne pouvaient-elles pas supporter de mélanger leurs racines, de supporter leur vue? Étaient-elles si horribles que cela, à leurs yeux, qu'elles ne puissent supporter leur miroir?

En poussant tes recherches, tu finit également par trouver dans un recoin une gerbe d'or. C'était là, tu le craignais, tout pour le jour durant.