J'avais froid. J'avais très froid. Je ne sais toujours pas pourquoi j'avais froid à ce moment là, à cet endroit là, toujours est-il que j'étais au bord de l'hypothermie. Je dis que c'est un endroit étrange pour avoir froid car je suis en plein désert. Il doit être vers les midis puisque le soleil est haut dans le ciel. Je marche depuis quelques heures, épuisée et assaillie par la faim. Au bout d'un moment, je crois apercevoir une sorte d'arche. En pierre. Et je crois entendre un bruit de battement d'ailes. "Je suis malade. Ca y est je perd la boule" Mais, au fur et à mesure que je me rapproche, je sens clairement des odeurs de chats. Et mes oreilles fatiguées entendirent un battement d'ailes régulier. Comment est-ce possible ? Je croyais être perdue. Mes muscles se bandent, sans m'en rendre compte, je puise dans mes dernières forces et je me met à courir. L'espoir fait renaître en moi mes instincts malveillants et je redouble de vitesse en puisant dans cette force nouvelle que je croyais disparue. Mes cornes fendent l'air tandis que je me rapproche de ce que je croit être une oasis, ou, tout du moins un point d'eau grouillant de vie.
Enfin, mes pattes rencontrent de la pierre. De l'herbe douce et plongent dans l'eau. Je rouvre mes yeux que j'avait fermés sans m'en apercevoir tandis que je courais. enfin, un point d'eau ou je peux me désaltérer. Enfin, de la vie que je peux chasser.
Mais, après avoir bu tout mon soûl, j'entends un battement d'ailes derrière moi. Vivace, je me retourne, prête à attaquer. De surpris, je tombais dans l'eau.
Un insecte géant, une libellule sans doute, se tenait devant moi et me surplombais de toute sa hauteur. Non, c'est impossible, seuls les chats subissent des expériences génétiques. Pas les insectes, PAS LES INSECTES !
N'y tenant plus, je pris la poudre d'escampette et filais droit dans l'eau, sans prêter attention au pelage que je vis sur ma droite. Je ne voulais pas savoir qui c'était, ni si la libellule géante me poursuivait ou non. Je voulais juste fuir.
Mais, mes dernières forces m'abandonnèrent et ma vigueur soudaine s'éteignit aussi vite quelle était arrivée. Je me sentis sombrer, dans un trou noir d'encre, je me sentis sombrer et ma dernière pensée fut pour ma sœur perdue.
Je ne sentis pas les puissantes pattes qui me soulevaient. Je ne sentis plus rien, et je m'abandonnait à ce trou d'une obscure clarté.
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