Dernière édition par Leya le Dim 11 Juin - 8:35, édité 1 fois
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Mar 13 Déc - 17:43
J'étais de nature frileuse, je le savais bien. Combien de fois s'est-on moqués de moi en me le rappelant, ou me le faisais soi-disant "gentiment remarquer"? J'en avais assez de me sentir frissonner à chaque coup de vent. Voilà aussi, pourquoi je n'étais pas matinal, parce qu'il faisait froid le matin. Surtout à cette période de l'année qu'était l'hiver. Les chatons attendaient cela avec une impatience non dissimulée, parce que qui dit hiver, dit neige. Même les adultes se laissaient parfois doucement aller à une joie naïve et s'amusaient parmi les flocons qui tombaient lentement sur le sol. En général, les glaces faisaient ressortir leurs souvenirs d'enfance à la plupart des personnes. Et je n'échappais pas à cela. Mais je n'avais pas envie d'y repenser. Vraiment aucune envie. Le passé est le passé, et je l'avais depuis longtemps laissé derrière moi. Malheureusement, tout faisait ressurgir en moi un souvenir enfantin; un caillou qui roulait sur le sol, le bruit du vent qui agitait les feuilles des arbres ou des buissons... En quête de paix, l'esprit très tourmenté, j'errais sans trop savoir où j'allais -et sans faire attention ou je marchais-. Soudain, ce fut le souffle du vent seul que j'entendis à mes oreilles. Je levais enfin la tête et remarquai que tous les arbres avaient perdu leurs feuilles. Et je sentis une odeur étrangère. Tournant la tête, je vis une femelle, Solitaire, toute noire et bleue, à quelques mètres. Je ne dis rien pendant un moment, le souffle coupé. Puis je miaulais dans un souffle:
Dernière édition par Leya le Dim 11 Juin - 8:36, édité 1 fois
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Mar 24 Jan - 18:12
En m'avançant, je pus observer l'inconnue plus en détails. L'autre Solitaire possédait une jolie fourrure noire comme la nuit et deux ailes, dont les extrémités étaient soit grises, soit bleues. Elle avait un foulard bleu clair accroché à la base de la queue, et celle-ci était recouverte d'étranges mais harmonieux signes. Je remarquais qu'elle possédait de très nombreux accessoires, et bien qu'ils soient simples, elle était charmante. Bon. C'est fait, je l'ai pensé, je peux passer à autre chose. Bien sûr qu'elle n'est pas à mon niveau. Je me renfrognais quelque peu, mais ne faisais pas bonne impression ainsi, donc je me redressais rapidement au moment où elle me répondait:
"-Bonjour. Qui es-tu?"
Bonne question. C'était si difficile, avec tout ce qu'on disait à propos de moi. Soit on pouvait me décrire magnifiquement -tel que je suis- ou faire croire aux autres que j'étais un être ignoble. Sa voix avait légèrement été forcée, comme si elle doutait en sa froideur. Bah, qui ne serait pas impressionné par ma divine présence? Un léger sourire au coin des crocs, je lui réponds, beaucoup plus calme et sûr de moi qu'elle:
"-Tu vas apprendre quelque chose..." Miaulais-je en me levant doucement. "-Mon nom est Narcisse. Et vous?"
Je lui lance un bref regard. Je rejette, encore une fois, un œil à tout ses petits accessoires. Un bracelet en argent sur sa patte avant, toute bleue, comme les trois autres. Puis je décide de me rasseoir. Un nouveau coup de vent me fait frissonner.
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Jeu 26 Jan - 21:04
Deux solitaires dans un milieu sinistre
Une petite troupe s'avançait. Ils se dressaient sur leurs pattes à tour de rôle. Chacun humait l'air, se méfiant de tout ce qui pouvait se trouver ici. L'air du désert était frais ces temps-ci et un vent fort ne cessait de souffler. Ils devaient se mettre à l'abris parce qu'une tempête de sable approchait. Ils pouvaient la sentir. Ils connaissaient si bien le désert qu'ils pouvaient prévoir chacun de ses soubressauts. Les petites griffes des ensableurs cliquettaient contre la pierre. Ils n'étaient pas coutumiers de cet environnement dans lequel ils ne pouvaient se dissimuler. Peut-être auraient-ils mieux fait de rester dans leurs galeries comme ils le faisaient habituellement mais les anciens leur avait expliqué qu'ils devaient fuir. C'était eux que la troupe suivait aveuglément. Petit à petit ils avançaient en direction de la paroie de pierre dans laquelle ils finiraient bien par trouver un espace dans lequel se faufiler et se cacher.
La troupe se stoppa. Ils avaient repéré une ouverture mais deux félins se trouvaient devant. Amis ou ennemis ? Allaient-ils avancer ou reculer ? De toute manière les déplacements de la troupe n'avaient pas dû passer inaperçuts. Et la tempête qui approchait...
Dernière édition par Leya le Dim 11 Juin - 8:38, édité 1 fois
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Lun 13 Mar - 20:09
Je me rendis compte quelques minutes après lui avoir demandé son nom que je l'avais à la fois tutoyée et vouvoyée. Fronçant les sourcils, peu satisfait de ma maladresse, j'observais la chatte noire. Elle avait pris un air légèrement agacé, celui qu'on prend lorsque l'on a quelque chose de plus intéressant à faire. Humpf. Cette inconsciente ne savait pas sa chance! Pouvoir être en face de moi et discuter avec ma royale personne était un honneur! Pourquoi faut-il que les femelles soient si compliquées? Elle n'avait pas l'air décidée à me révéler son identité, vu qu'elle prenait tout son temps pour répondre. Je relevais les yeux pour l'interroger du regard -elle avait dix mille noms, ou quoi?- mais constatais avec surprise qu'elle avait brusquement relevé la tête, les oreilles dressées, pour fixer un point à quelques mètres derrière moi. Curieux de savoir ce qui avait suscité son attention au point de m'oublier, je me tournais vers l'endroit qu'elle regardait, à moitié vexé et curieux. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'aperçus toute une meute d'ensableurs! J'en avais, certes, déjà vu, mais ce n'était que pour les avoir regardés distraitement de loin. A présent qu'ils étaient aussi proches, je me rendais compte de notre différence de taille... Mais, bien que quelques-uns se démarquent du troupeau par leur hauteur imposante, je constatais que la petite troupe, d'une douzaine d'individus environ, était essentiellement composée de mères et de leurs petits. Quelle malchance... Nous étions tombés sur les ensableurs les plus imprévisibles et les plus farouches; les mères! si nous ne leur faisions pas rapidement comprendre que nous n'étions pas leurs ennemis, nous allions passer un sale quart d'heure...
"-Je pense qu'on ferait mieux de partir car je ne pense pas qu'on ferait le poids contre eux." Chuchota une voix à mon oreille.
Je manquais de sursauter et vis que la chatte ailée s'était doucement rapprochée de moi pour me murmurer cela. Bien qu'elle ait raison sur le point qu'il fallait éviter de crier pour faire paniquer la meute, j'eus honte de m'être laissé surprendre. Déjà que je n'avais pas su repérer les ensableurs avant qu'on ne les côtoie, il fallait aussi que je baisse ma garde trop rapidement... Bien que cette autre Solitaire semblait vouloir éviter les conflits -pour le moment en tout cas, vu notre situation- on ne savait jamais, peut-être que dès que nous nous serions suffisamment éloignés, elle pouvait très bien m'attaquer. Je lui jetais un autre coup d'œil discret. Non. Cette noireaude inspirait la douceur et le calme. Je pensais sincèrement qu'elle n'était pas mauvaise. L'ambiance, de plus en plus tendue, rendait chaque être -canidés et félins- mal à l'aise. Il vallait mieux s'éloigner calmement, sans courir, ou les mâles pouvaient nous prendre en chasse. Je commençais à reculer, et je fis un geste de la queue à l'inconnue pour qu'elle me suive. Il ne fallait pas nous disperser.
"-Venez," Soufflais-je en posant ma queue tachetée sur son épaule pour la guider.