Je marche depuis un bon moment dans le QG, perdue… je me sens perdue sans but. Depuis quelques temps déjà, je réfléchis. Un peu trop je dirai. En fait depuis que je suis revenue de mon voyage avec mon amant je ne me sens plus à ma place. Là où je me suis sentie le plus vivante c’était perdue dans des lieux inconnus à essayer de survivre. Du jour au lendemain. Alors j’ai marché, cherchant, déambulant, essayant de comprendre ce qui m’arrivé. Mais j’ai trouvé la solution. Il faut que je parte. Parte loin de tout ce que j’ai construit. De ma famille, mes amis. Je ne pourrai pas les emmener là où je vais. Alors j’ai fait passer le mot. Et j’ai dit que dans un mois je partais. Ceux qui voudraient me dire en revoir n’avaient qu’à me trouver dans la Sylve.
Il est tôt lorsque je m’étire sur le pas de ma tanière. Je regarde affectueusement mes enfants une dernière fois. C’est ce qui me fait le plus mal. Je ne peux pas les emmener avec moi vivre de formidables aventures. Je sais qu’ils ont encore des choses à accomplir ici, alors je ne veux les en priver. Et puis la guilde et Kodaï prendra soin d’eux je le sais. Je me détourne d’eux le regard larmoyant. Aujourd’hui je m’en vais effleurer des horizons nouveaux. Dangereux. J’ai une promesse à honorer, et je la tiendrai. Cependant je souhaite la tenir à ma façon. Et le plus simple pour moi est de me sentir vivante.
Le vent souffle agréable sur mon pelage et mon corps endolorie par la future peine qu’annonce mon départ. Je ne sais pas si les personnes seront nombreuses à venir me souhaiter des adieux. Je l’espère d’une part. Même si je sais que les larmes nimberont nos visages. Mais c’est ma décision et elle est irréfutable. Je marche dans la Sylve, près du QG. Je m’assoie au pied d’un champignon. Le soleil est à peine levé et le sifflement du vent dans les champignons apporte une musique nostalgique. Au loin, j’aperçois la silhouette d’un chat se rapprochant de moi. Le premier à me souhaiter un avenir prometteur ?
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Sam 22 Oct - 10:16
Musique:
La_déchirure_d’une_ séparation
Avec Plume Noire et Nashira
« La déchirure d’une séparation, quoi de plus terrible et douloureux que de devoir dire adieux aux seules personnes en qui vous avez une parfaite confiance, à ceux pour qui vous seriez capable de donner votre vie sans hésiter un seul instant ? »
Une rumeur, une simple parole atteignant mon oreille, un simple mot qui m’a fait m’intéresser à une banale conversation entre deux Caméléons, tandis que je me reposais à l’Oasis. Nashira. Un prénom résonnant en moi et en mon cœur comme aucun autre. Je relevai la tête alors que je lapais le peu d’eau restante et tiède du fond de l’oasis, attentive à ce que les deux félins à quelques mètres de moi racontaient.
« Accepter de voir vos liens indestructibles s’effilochant petit à petit ou tranchés net, soudainement avec la plus grande brutalité, deux façon de réduire votre cœur en miettes, deux sentiments tout aussi terribles. Avoir l’impression d’étouffer tandis que vos entrailles se tordent. »
Nashira va partir. Elle va quitter ces terres probablement pour toujours. Mes yeux s’écarquillent sous le choc, où l’on peut voir de légères volutes couleur sang évoluer dans celle émeraude de mon iris. Un sentiment de confusion s’empare de moi, le simple fait d’attendre, d’espérer notre prochaine rencontre est trop long pour moi et me serre le cœur, mais l’idée de ne plus jamais la revoir m’est impossible. Je la rejette du plus profond de mon âme, au point qu’une nausée s’installe dans ma gorge tandis que je reste statufiée par la nouvelle. Mes griffes s’enfoncent dans le sable chaud tandis que mes pensées s’enchaînent. Si elle disparaît, je perds non seulement une amie, mais une confidente, une féline, la première, qui m’a accepté telle que je suis et qui m’apaise par ses paroles lorsque je suis en proie à mes doutes et aux attaques de mon autre personnalité.
« Se rappeler encore et toujours des souvenirs partagés, des aventures, de ce qui nous a façonné en compagnie de cette personne. Puis voir les détails s’estomper, la mémoire des visages disparaître pour ne laisser avec le temps qu’un goût amer et le souvenir d’avoir simplement vécu des choses avec elle. Oublier l’odeur réconfortante, le sourire engageant, la lumière habitant ses yeux, le ton de sa voix. »
Je dois la revoir. Ne serait-ce qu’une dernière fois, lui dire au revoir, ou plutôt adieu. Cette idée arriva soudainement dans mon esprit et ne le quitta plus, s’intensifia et envahit toutes mes réflexions en l’espace de quelques secondes. Si j’arrivais trop tard, si je devais avoir comme dernier souvenir notre fuite du laboratoire où était emprisonné Elli, si je ne pouvais pas lui dire ce que j’avais sur le cœur, je deviendrais probablement folle. C’était une vérité dont j’avais entièrement conscience. Je me relevai une dizaine de minutes après avoir appris cette nouvelle qui changea de tout au tout ma journée, mes préoccupations. Le soir était installé depuis peu et bientôt arriverait la nuit, je ne devais pas rester là plus longtemps, le contenu du sablier s’écoulait petit à petit, annonçant le départ de ma meilleure amie. Je regardai vaguement le désert s’étendant à perte de vue, en direction du quartier général des Felinae, là où Nashira se trouvait probablement en ce moment. Je m’élançai sans réfléchir vers l’étendue de sable aux teintes rosées par la coucher de soleil, bien décidée à me rendre au plus vite à la tanière de mon Amie.
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Après une nuit de marche, j’arrivai épuisée, vidée de mon énergie par le pas rapide et pressé que j’avais emprunté pendant des heures, sans détourner mon regard ni mon esprit une seule fois de mon objectif. Le camp était envahi d’effluves de dizaines de félins différents, mais je me concentrai sur un seul, le plus important. Malgré mes coussinets abîmés par le sable, mes ailes tachées de mon sang et toujours entravées par des chaînes, malgré le regard des félins se tournant vers moi d’un regard inquiet ou perplexe, j’avançai déterminée.
Alors que le soleil se lève à nouveau, créant milles teintes sublimes dans le ciel, mes yeux s’arrêtent soudain sur une silhouette que je reconnaissais entre mille. Nashira.
« Nashira ! »
M’écriais-je tandis que je me précipitais vers elle, les yeux commençant à être embuées de larmes, tandis qu’un sentiment de joie intense de la revoir se mêlait à la tristesse infinie d’un adieu. Je m’arrêtai à environ un mètre d’elle. J’ouvris la gueule, voulant parler, mais ma gorge serrée ne pus sortir aucun son. Je la regardais, la détaillais du regard comme jamais, sachant que c’était la dernière fois que je la voyais, que je lui parlais.
Dariel avait entendu l’annonce du départ de Nashira. Ou, tout du moins, cette nouvelle s’étant répandue comme une trainée de poudre dans le QG n’avait-il pu l’ignorer. Non pas qu’il aurait fait comme si de rien était mais la rumeur avait grandi si vite qu’il avait été mis au courant aussi rapidement que n’importe qui. Il s’avançait maintenant à pas lents à travers la Sylve. Cet endroit qu’il trouvait habituellement si agréable perdait soudain de son attrait, de son panache. C’était déjà ici qu’il avait retrouvé le corps brisé de Saphira. Il y aurait entre les hauts champignons de nouveau des adieux. Ceux-ci seraient moins tragiques puisque la féline brune n’était pas morte néanmoins le meneur des Felinaes se sentait le cœur lourd. Il espérait toujours que les membres de sa Guilde resteraient avec eux à jamais. Mais certains décidaient de partir et il n’y pouvait rien. Et il ne voulait pas non plus vraiment y faire grand-chose. Il ne doutait pas que Nashira avait longuement réfléchi à la situation et partait en connaissance de causes. Ce qui chagrinait le plus le grand mâle était la pensée de ses enfants et notamment de la jeune Sahara. Il poussa un léger soupir, poursuivant sa route.
Il finit par retrouver celle qui serait bientôt une ancienne Felinae. Dariel lui adressa un sourire amical mais teinté de tristesse. Ils ne s’étaient jamais beaucoup parlé néanmoins jamais il n’oublierait qu’elle avait été à ses côtés lorsqu’il avait fallu partir chercher Elli, l’ancienne meneuse des Caméléons qui maintenant n’était plus. De nouveau le cœur du grand félin se serra. Tant d’êtres disparaissaient de sa vie qu’il se sentait presque étouffer. Mais il ne pouvait rien faire d’autre que de garder la tête haute et de continuer d’avancer. Les siens comptaient toujours sur lui, il en avait une conscience aiguë. Il se racla doucement la gorge, tentant de défaire le nœud d’émotion qui s’y était logé.
- Bonjour Nashira. J’ai entendu parler de ton départ aussi voulais-je te souhaiter bonne route.
Il ne savait qu’ajouter de plus bien qu’il eut voulu en dire davantage. Il aurait voulu lui dire qu’il veillerait sur ses enfants comme s’ils étaient les siens et que chacun dans la Guilde ferait de même. Ils perdaient leur mère mais tout un Clan veillerait sur eux. Il aurait aussi voulu la remercier pour tout ce qu’elle avait fait pour eux mais il se tut. Habituellement il ne restait pas ainsi muet mais, aujourd’hui, ce n’était pas son jour. C’était celui de Nashira. Les yeux ambrés plein d’émotion étaient posés sur elle. Dariel fit un pas de plus et colla simplement son front contre celui de la féline. Il savait que c’était encore le meilleur moyen de faire passer son message. Il se recula, laissant de nouveau la place à Plume Noire. Bien qu’il eut donné l’impression de ne pas avoir noté sa présence il avait bien vu l’Ombre. Il lui adressa un signe de tête en guise de salut et de reconnaissance. La Caméléon était d’un grand courage elle aussi et Dariel savait qu’un lien puissant la reliait à Nashira aussi n’était-il pas surpris de la trouver là.
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