Maak marchait sans savoir où elle allait d’une manière étrange. En effet, ses lourds tentacules la dérangeaient énormément.

Elle vagabondait sans but, comme à peu près tous les jours. Elle jetait des coups d’œil inquiets un peu partout autour d’elle.

Quelqu’un m’observe peut-être…

Son cœur loupa un battement lorsqu’elle faillit tomber à cause d’une étrange chose.
Cet objet avait roulé jusqu’à ses pattes.

Qu’est-ce-que c’est ?

La Solitaire hésita d’abord à approcher la chose, mais elle vit que celle-ci ne bougeait pas. Elle tendit le cou et renifla ; elle éternua.  Ce machin sentait vraiment mauvais, c’était à la fois une odeur d’humain mélangeait à une odeur qu’elle ne saurait identifier. Puis, du bout de sa patte, elle toucha la chose.

Étrange, mais c’est bien un truc d’humain, ça.

Et puis-ce que si c’était un « truc d’humain », il valait mieux s’en méfier.
Lorsqu’elle releva la tête, elle recula, stupéfaite. Il y avait une montagne énorme où étaient empilés des « trucs d’humains ».

Pourtant, mis à part ces objets, il n’y avait aucun humain.

Avec prudence, elle décida de monter sur cet amas de déchets.
Elle faillit perde l’équilibre mais elle le garda grâce à ses tentacules, qui s’agrippèrent à de gros objets bien enfoncé dans le tas.

Il y avait des ordures à pertes de vue.

Maak avança, méfiante. Parfois, des rats se faufilaient sous ses pieds, et à chaque fois, elle sursautait.

Soudainement, elle entendit un bruit qui venait de derrière, accompagné d’une odeur de chat.

"Asumi?"
L'appel d'une de mes camarades de tanière, lorsqu'elle me vit les quitter discrètement -ou pas, vu que je l'avais réveillée- peu avant l'aube, résonnait encore à mes oreilles. Je ne savais même plus son nom. Mais avais-je déjà tenté de le retenir? Je me sentais encore tellement vide. Cauchemars la nuit, dépression pendant la journée, la mort d'Elli pesait lourd sur ma conscience. Je n'en pouvais plus. J'avais horriblement besoin d'être seule. Vraiment seule, pendant longtemps, et si je ressentais ce besoin de m'éloigner, c'était parce que quelques personnes avaient insisté pour que je reste un peu au camp, pour me "rendre utile" et aider ceux qui en avaient besoin. Mais vivre trop près des autres m'avaient donné la nausée. Et si je devenais phobique des autres personnes, et des relations? Non. Je pense que j'ai plutôt un sentiment de malaise avec eux. Alors autant rester à distance.
La Décharge était l'endroit le plus proche lorsque ma brusque envie de partir m'avait prise, et voilà que je m'étais retrouvée dans cet endroit sombre, simplement coloré des faibles lueurs oranges et roses de l'aube.
Même pas fatiguée, j'observais le lieu que certains trouvaient dégoûtant, d'autres dangereux, ou encore "à éviter". Je tendis l'oreille, mais n'entendit absolument rien à part le léger souffle du vent.
Prenant une petite décision, je montais sur un tas de gravats d'objets bizarres, avec un peu de méfiance d'abord, puis, les jugeant inoffensifs, je montais sur un énorme bloc de ciment, sur lequel je pouvais tout juger de très haut, comme un promontoire.
Encore un coup de vent. Il ébouriffa ma fourrure, et balaya la poussière qui s'était déposée sur les gravats. Je poussais un petit éternuement et fit tomber quelques miettes de béton.
Je regardais le morceau gris dévaler la pente, lorsque je le vis atterrir près d'une chatte qui m'était inconnue. Son corps ocre était jonché de tentacules. Son odeur m'était inconnue, et j'en jugeais que c'était une Solitaire. On m'avait plusieurs fois répété que je ne portais plus la fragrance des Felinae, mais ça ne me dérangeait pas.
Je ne souhaitais pas faire sa connaissance. J'avais un objectif aujourd'hui, et c'était d'être seule. Lorsqu'elle se retourna, je la fixais un moment et tournais le dos et marchais pour redescendre.

Je l'entendis murmurer vaguement quelque chose, mais je ne faisais pas attention à ses paroles. Je ne voulais pas écouter, c'est tout. Juste être tranquille, dans ce monde détruit rempli d'objets humains, toute seule, dans le silence. Je relevais rapidement mes yeux vers elle et vit que sa fourrure s'était hérissée, lui donnant une allure farouche et agressive, en plus de ses tentacules. Oh non... En plus d'être perturbée dans mon calme, j'allais me battre?! Il ne manquait plus que ça! Je ne lui avais rien fait, à cette solitaire. Ce mot me rappela que la fragrance de ma guilde, celle des Felinaes, avait disparu -quasiment, en tout cas-. Peut-être croyait-elle que je cherchais la bagarre?
Mais à peine cette pensée s'était formée dans mon esprit que la femelle baissa la tête, l'air honteux, comme celui d'un chaton qui venait de faire une bêtise.

"-Désolée, je me suis emportée, tu m'as surprise..."

Elle reporta une nouvelle fois son regard ambré sur moi, avec plus de calme cette fois. Moi, j'étais restée placide pendant son temps de panique, avec un léger sentiment de surprise aussi. Sûr que je n'avais pas très envie de bouger, aujourd'hui. Pourtant, aucun de mes membres n'était ankylosé par ce manque d'exercice, et je bondis un peu plus loin d'elle, ayant à peu près fini de descendre l'immense pile de déchets.
Je m'assis, avec une petite envie de la... Connaître plus. Sans doute était-ce l'effet de la longue solitude que j'avais ressentie auparavant? Bah, ça valait le coup d'essayer. Elle n'avait l'air ni méchante ni bête. Ce serait sûrement agréable de faire sa connaissance. J'esquissais un léger sourire, bien qu'il soit mélancolique, espérant me rendre plus abordable (et pas déprimée).

"-Navrée de t'avoir fait peur. C'est sûr que je n'ai pas une allure très amicale, ces temps-ci.

Up ♪

Dernier Up avant archivage ! ♪