Il est déjà midi et le soleil brille plus que jamais, sur la ville, provoquant de forte chaleur. Nous avions tout de même la chance, soldat, d'avoir ces bâtiments qui gardait un peu d'air frai et nous éviter de fondre a l'extérieur comme de la neige sous un soleil de printemps. Et ces bâtiments nous offrait aussi une bonne protection a l'air si mauvais de l'extérieur, qui faisait tousser les jeunes et les vieux chats, même les humains n'y échappaient pas et il n'était pas rare, quand on se baladais dans les quartier ouest ou des la caserne, d'en entendre un tousser presque a s'étouffer.
Tout cela était la raison pour laquelle je m’empêchais de sortir, ne voulant pas attraper une sale maladie, et me mettait d'une humeur massacrante.

Actuellement j'étais face a une gamelle de croquettes que j'avais été cherché a l'autre bout de la cafétéria afin de manger ma nourriture dans mon coin. Les croquettes sont fade, sèches, mais elles remplissent le ventre et peuvent caler un estomac pendant un certain temps, alors c'est deja ca.
Des chats commençais a affluer dans la salle commune ou nous pouvions nous nourrir, j'étais venue en avance, n'ayant aucune envie de croiser d'autres soldats. Mais maintenant, que ça arrivait, je me pressa de finir de manger, et bien qu'il en resta un peu dans le bol une fois rassasiée, je me dirigea vers la porte pour me diriger vers ce qui devait être a la base une salle de repos pour humain.

Dans le couloir, j'entendis deux miaulements excités se diriger dans la direction inverse de celle que je prenais. Cinq secondes après, je vis deux boules de poils, l'une blanche, l'autre d'un gris un peu violacé, courir comme deux furie a travers le couloir, dans des miaulement amusés, rieurs. Ces chats devaient être de jeunes recrues a peine sortie du laboratoire...
Ne regardant pas ou ils allaient et moi n'ayant pas vraiment eu le temps d'esquiver, le gris me fonça dessus, droit sur mes pattes avants. Je faillis m'écraser au sol mais me rattrapa et profita que le petit chat sois sonné pour lui donné un coup de griffe sur la joue tout en feulant:

-Vous ne pouvez pas regardez ou vous allez, les petits bleus?! On est pas a la ménagerie, ici, ca n'est pas l'endroit pour s'amuser comme des chatons!

Mon coup de patte avait laissé quatre légères traces de griffures ou commençait a perler un peu de sang. Rien de grave en soit, des griffures ils en recevraient toute leur vie, ils étaient soldats, après tout.
Le petite animal gris avait pris un air apeuré, et son camarade blanc n'en menait pas large, il regardait la blessure de son ami avec effroi.
N'ayant pas de temps a perdre avec des deux mauviette je lança avec méprit:

-Déguerpissez d'ici avant que je ne m’énerve!

Ils hochèrent touts deux la tête et reprirent leur chemin en trottinant vers la cafétéria, queue entre les pattes. Ils n'avait pas choisis leur jour pour tomber sur moi, et l'avaient surement compris.

Je repris moi aussi mon chemin vers la salle de repos.
Elle était composé de canapé déchires de partout, principalement parce qu'il avait servi de griffoir a pas mal de chats, mais aussi d'une table et d'un meuble avec une boite carrée noire dessus. Il parait qu'avant, elle affichait des images parce que le humains l'utilisais, mais ils n'en avait a présent plus le temps, a ce qu'on disait.
Je choisi de me coucher sur le carré de lumière que le soleil projetait par la fenêtre.
Bien installée sur le ventre, je me mordit la patte avant, juste derrière les coussinets, la ou se situait une cicatrice très marquée et même pas totalement soignée de la dernière fois ou je m'était ouverte, et laissa couler un peu de sang qui forma une petite flaque a terre. Je posa ensuite la patte sur la flaque et entreprit de m'amuser avec mon propre sang, formant de mini-stalactites, technique que j'utilisais souvent a grande échelle en combat, ou le transformant en une gelée qui pouvais faire glisser n'importe quel chat ayant des coussinet un peu trop lisse.

Trop absorbée par cet espèce d'entrainement a petite échelle de mon pouvoir, je n'avait pas remarqué qu'un chat était dans les parages.

Sur le canapé, un chat était en train de s’étirer et, visiblement, il n’était pas la depuis si peu de temps. J’avais été trop absorbée par ce que j’étais en train de faire, mais peu importe, je savais que rare étaient les chats qui venaient me chercher des puces.

L’animal qui me faisait actuellement face étais un mâle qui avait semblant de rien un certain âge, et une certaine expérience en combat, marquée par les cicatrices présentes sur son pelage gris cendre. Pelage presque entièrement uni si ce n’est sa patte avant gauche immaculée, tout autant que le bout de sa queue.  
A ma connaissance, ce chat n’avait pas de pouvoir, mais il avait quelque chose qui pouvait être tout aussi utile lorsqu’il était bien utilisé, et j’avais déjà eu l’occasion de le voir, c’était bien le cas. Son artefact actuellement replié et à l’aspect inoffensif était pourtant une armure très efficace. Beaucoup de chat se moquaient de lui parce qu’il n’avait aucun pouvoir, mais Sëldir prouvait bien qu’un chat n’en avais aucunement besoin avec une bonne technique d’attaque et de défense.
C’était tout comme moi un vétéran et c’était pour cela que je le respectais un minimum. Je reconnaissais qu’il avait beaucoup de talent et ca n’était pas pour rien qu’il était encore en vie.

L’animal aux yeux verts et froids ne pipa mot et se contenta de me regarder. Si ca avait été un bleu ou même un chat à peine plus entrainé, je lui aurais sans hésite demandé avec ardeur ce qu’il regardait exactement. Cependant j’avais face à moi un vétéran qui méritait ce rang, alors je me contentai de hocher doucement la tête et de lâcher un vague :

-Salutation, Sëldir. Quel bon vent t’amène ici, si tant est qu’il ne soit pas aussi pollué qu’au dehors ?

En attendant sa réponse, je relevai un peu ma patte vers moi et tout en l’observant, j’en sortis les griffes et les rallongea avec le surplus de sang qui restait sur ma patte et qui coulait encore un peu.
Je reposa ensuite le regard sur le matou gris.

Finissant de s’étirer, je vis un léger sourire pointer sur le visage du chat gris. Qu’est-ce que j’avais bien pu dire qui pouvait susciter une telle réaction ? Toujours était-il que Sëldir fini par se coucher sur le canapé, confortablement installé. Je le sentais d’ici se détendre, et son soulagement de reposer ses articulations, sa posture parlait pour lui.
Il prit la parole pour me répondre :

- Nous savons aussi bien l’un que l’autre que la pollution est partout. Mais bon, ne pouvant que faire avec je comptais seulement sur un somme avant de reprendre l’entraînement.

Effectivement, il était dur d’échapper au mauvais air de la ville, surtout ces temps-ci par cette chaleur étouffante. Et puis ces entrainements… Je n’étais pas une grande adepte des entrainements, et je n’y allais que parce que c’était nécessaire pour former de nouvelles recrues. Parfois un jeune s’intéressait à mes méthodes mais c’était devenu tellement rare de par ma réputation. On me fuyait et on parlait dans mon dos, mais je n’en avait que faire, et je m’attelais a ma taches sans trop rechigner. Enfin, presque, je n’y allait tout de même pas de patte morte et c’était courant que les bleus ressortaient de l’entrainement avec autant de cicatrice qu’après un réel combat. Les humains ne m’avait jamais trop empêché d’utiliser mes méthodes, hormis quand j’allais peut être un peu loin, ils pensent peut-être comme moi que ca fait d’eux de meilleurs soldats ?

- Est-ce que c’est moi ou le nombre de Bleus a augmenté ces derniers temps ?

Je m’en étais aussi rendue compte ces derniers temps, on ne pouvait plus se déplacer sans croiser un de ces jeunes chats qui n’avaient encore rien vu de ce qui les attendaient, tels ces deux chats que j’avais croisé en chemin… Je fouettai l’air de ma queue en y repensant et lançai avec hargne :

-Je le pense aussi, ils trainent sans arrêts dans nos pattes, c’est désagréable! Il nous faudrait juste espérer qu’ils ne filent pas non plus chez ces abrutis de Felinaes ou de Caméléons

C’était parfois une conséquence de nos entrainements. Certain jeunes félin prenaient peur au point de tenter de s’enfuir chez ces chats des forets qui ne cherchaient qu’a « sauver » les chats pas encore convaincus de leurs appartenance aux soldats.
Pourtant la vie est belle ici, si on omet les combats qui étaient plutôt violents ainsi que les entrainements. Nous avons des endroits chauds, parfois même confortables quand on se fait sa place, pour dormir, de la nourriture en tout temps, même en période de famine chez les felinaes, et puis nous sommes soignés au moindre mal par nos humains lorsqu’on en vaut un minimum la peine.

L’expression du vétéran changea et je l’entendis siffler, et je lâchai un léger sourire m’échapper. Lui comme moi étions d’accord sur ce même point, mais c’était le cas pour bien des soldats aguerris. Il se redétendis peu après et parut plonger dans ses pensées, l’espace de quelques seconde, et un sourire s’afficha sur son museau. Pas un sourire de joie comme on avait l’habitude d’en voir sur de jeunes chats qui n’avaient pas encore connus la guerre, ou d’autres plus insouciant malgré celle-ci. Non, c’était un sourire plus moqueur… sadique, même un peu. Cela m’étonna un peu, Sëldir n’était pas un chat qui avait pour habitude ce genre d’expression, mais force est de croire que le temps et l’expérience peut nous forger un caractère parfois étrange.

- Il y en déjà eut et il y en aura encore, faut pas se leurrer. J’en connais au moins un qui ne rêve que de ça.

Je sentis qu’il n’avait pas dit tout ce qu’il avait à dire. Ce chat n’était pas le premier et bien loin d’être le seul actuellement a vouloir quitter les soldats, et je dois avouer que j’étais curieuse de savoir le nom de l’un d’entre eux. Je tendis l’oreille, fixant le chat gris, attendant la fin de sa phrase, qui ne tarda pas à arriver.

- On m’a demandé de jouer aux chaperons pour un certain Jay-Jay il y a quelques temps. Je l’ai un peu bousculé, pour lui apprendre qu’il ne faut jamais baisser sa garde, et le petit s’est vexé et est parti en disant qu’il aimerait bien voir ma tête désespérée quand il partirait.

Puis il ria, visiblement encore amusé parce que le jeune bleu lui avait dit. Et je ne pus m’empêcher d’émettre un rire. Rire d’amusement, enfin, amusement relatif à la situation. Ca n’était pas tant le fait qu’il se soit rebellé devant un vétéran, mais surtout le fait qu’il pensait que son départ nous « désespérerais ». Qu’il avait pu être naïf ce Jay-Jay, s’il partait, ca serais certes un chat en moins parmi les soldats et ca serais dommage, comme j’avais pu le sous entendre peu avant, mais a bien a bien réfléchir, nous n’avions pas besoin de soldats qui ne croient pas en ce qu’ils font ici. Qu’ils aillent ces les felinae, nous n’en aurions que moins de remord a les éliminer, si tant est que nous ayons des remords à tuer un chat ennemi.
Je me demandai ce qu’il adviendrait si je croisais ce Jay-Jay. C’est une réaction que je ne peux prévoir pour le moment, selon mon humeur du moment elle sera différente.
Finalement je lâchai dans un nouveau petit rire :

« Nous n’avons aucune raison d’être désespéré, s’il n’arrive pas à apprendre à combattre ici, ca n’est pas ceux des forets qui arriverons a quoi que ce soit. Si un jour je le croise chez les felinae je n’hésiterais pas a lui passer ton bonjour.»

Ma réponse sembla amuser le vétéran gris, qui commença a s'étirer. Je vis sa grimace quand il entendis le craquement qu'émit son dos, et il lâcha même:

- C’pas beau ce vieillir.

Effectivement,s'il y avait bien une chose que je craignais, c'était de devenir trop impotente en vieillissant pour pouvoir combattre. Mais lui comme moi avions encore du temps devant nous avant d'arriver a un tel stade, pour le moment, nos sens restaient aiguisés et nos muscles toujours prêts a se tendre pour un combat. C'était du moins le cas pour moi, et je doutais que Sëldir ne contredise ces paroles.
La pièce ou nous nous trouvions s’assombrit au passage d'un nuage qui cacha le soleil,et je ne pus m’empêcher de grommeler dans mes moustache.

- Quand on parle des ennuis les voilà qui se ramènent.

J'entendais moi aussi les pas venant du couloir et si je n'étais pas encore d'humeur a agresser un soldat sur le moment, cela ne tarderais pas si certains d'entre eux en venaient a nous importuner. J'étais calme en la présence du vétéran cendré parce que justement, c'était un vétéran qui en méritait le titre, même si il n'était pas un ami, c'était un chat que je respectait.  Il était en train d'observer la porte et ne semblait lui-aussi que peu enclin a accepter la présence d'un autre chat dans cette pièce a cet instant.
En regardant moi-aussi l'entrée, je vis un chat plein d'entrain, qui trottinait et s’apprêtait a rentrer dans la pièce, mais il s’arrêta net en voyant qui l'occupait. Notre réputation a tout deux nous précédait et cela se voyait a son expression, mi-effrayée, mi-surprise.
D'après son allure, sa taille et des quelques cicatrices visibles sous son pelage, il semblait être un soldat plus ou moins expérimenté, plus a s'entrainer avec les jeunes recrue, mais pas assez pour prendre la tête de troupe de combat.
Songeuse, je me tâtais entre l'envoyer paitre assez violemment ou le laisser choisir ce qu'il voulais faire. Finalement, je choisis juste de lancer, non sans une certaine froideur:

-Que nous vaux ta visite ici?