Je soupirais. Comme d'habitude, j'étais assise à la place dédiée aux veilleurs. J'avais eu le choix entre plusieurs places étant donné que j'étais la seule veilleuse mais j'avais préféré celle-ci. Elle m'inspirait plus confiance et je la trouvais meilleure afin de protéger le campement ou d'avertir mes congénères d'une éventuelle attaque ou d'une venue d'humains - fait exempt de régularité -, pour les accueillir comme il se doit.
Cette nuit-là je pensais être tranquille. De toute façon il était rare qu'on s'intéresse à moi pendant que j'étais à mon poste. Et puis de plus, ça m'aidait quelque peu, avec ma timidité légendaire je ne savais jamais quoi répondre. Par contre, si on me manquait de respect, au revoir la timidité, bonjour l'énervement !
Il est rare que je m'énerve car il est rare que l'on m'aborde. Malgré ma facilité à m'enflammer, je n'en ai pas souvent l'occasion. Je levais ma patte avant droite et fixais mes coussinets de couleur galaxie. Je portais celle-ci à mon écharpe et la resserrait quelque peu. Ensuite, je regardais tout droit à l'entrée du campement et mettait en marche une concentration optimale.
Je m'empêchais de fermer mes paupières. Ca m'arrivait rarement d'être fatiguée et d'avoir les paupières lourdes pendant que je veillais, j'avais l'habitude maintenant. Et pourtant cette nuit-là j'aurais bien fait un petit somme. Mais bon, ce n'était pas le moment. J'ondulais ma queue à l'extrémité aux teintes de l'univers et m'apprêtais à déployer mes ailes; j'avais intercepté un bruit à proximité de l'entrée du camp.