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[One-Shot] Philinte

Invité



Anonymous
Invité


   Sam 3 Déc - 18:23



C'était une journée tout à fait normale, bien qu'elle fut commencée par une querelle avec une irrespectueuse petite sotte, répondant au pseudonyme de branche, et qui avait osé se mettre en travers de ton chemin pour une raison aléatoire. Elle n'eut daigné répondre, ce qui constituait toute une victoire pour ton être. Malgré tout ce que tu pouvais laisser paraître, ton dédain t'apporter une certaine satisfaction, et une puissance naissait aisément de cette incapacité à te répondre; parce que personne n'avait pensé à lui donner une bouche, une voix, parce que répliquer serait un acte absolument démesuré dans sa stupidité, face à ta personne. Ta grandiloquente personne. Personne qui trônait en maître dans cet espèce de paradis artificiel, pendant que tu ne voyais pas ta chute venir, bien qu'elle était évidente. Ton manque de prudence notable n'était ta protection que par une chance presque divine, et elle se fut éteinte bien rapidement, avec toutes tes précautions ne tardant pas. Il était imposable, après tout, que la félicité ait eu l'audace nécessaire de suivre tes pas à la lettre plus des quelques années qui composaient ta vie, et il était grandement temps que cette infinité d’improbabilités cesse. Cependant, si l'on t'en avait demandé la réponse, tu aurais bien pensé qu'une gifle aussi brutale de la part du destin était une transition bien grossière pour rentrer dans le monde réel.

Tu vis au loin un chat se diriger vers toi. Ou peut-être qu'il n'y en avait pas qu'un. Oui, ils t'apparaissaient clairement être une demi-douzaine, probablement en une patrouille d'un ennui cruel. Et ils t'avaient repéré, et la distance entre toi et eux eut vite fait de se resserrer. Étrangement, tu eus cette sensation de déjà-vu pour l'un d'eux; un parent; un ami; plus? Tu ne parvenais pas à te souvenir pendant que tu balayais ces pensées manquant dignement d'intérêt. Tu te rendais toi-même confus à propos de ton histoire après tout, et ce n'était pas maintenant que tu te déciderais à l'éclairer; pour les gens inexistants s'en souciant réellement, tu repasserais plus tard. Tu te concentras quelques futiles secondes sur ceux qui s'identifiaient aisément comme nuisibles. A l'image de soldats entraînés et conservés en de bonnes conditions, ils étaient de taille haute ou moyenne, d'une musculature apparaissant et semblaient dangereux. Pas assez pour ébranler ta conscience; peu de choses pouvaient un jour déclarer pouvoir ébranler ta conscience. T'avançant sans prendre gare à ton attitude, tu leur déclarait déjà un grand discours ; pendant qu'ils n'écoutaient nullement et identifiaient ton degré de dangerosité. Et quand il leur sembla qu'il avait atteint les abysses de l'inexistant, ils se décidèrent enfin à couper court à ton monologue. Ce qui n'était pas donné à tout le monde, il fallait se l'avouer.

Parce que tu ne t'y attendais pas et que tu n'avais eu de cesse d'oublier de t'entretenir, tu n'avais pas eu de mot à dire à ce sujet. Parce qu'ils avaient rapidement achevé de t'emmener, au prix de quelques coups, bien que tu eus essayé de défendre ta personne avec toute l'ardeur dont tu pouvais faire preuve, bien insuffisante à regret. Et ce fut également assez rapidement que tu eus abandonné, humilié, battu, mis en défaut. Et tu fus capturé, parce que bien que massacré et d'un état physique proche de la mort, tu te tint docile pour préserver ton souffle; parce que tu étais de ceux qui savaient quand abandonnaient et préféraient vivre à tout point, tant ils étaient effarés de la mort. La mort était une chose étrange, et bien que tu aurais fermement nié la craindre, tu n'aimais pas l'inconnu, et tu faisais partie de ces personnes égoïstes qui pensaient que, de toute manière, tout irait bien pour eux. Mais, si ça n'allait pas bien, personne ne te pleurerait non plus. Cette pensée te brisa.

Tu restas un temps qui te sembla une éternité dans une cellule, qui n'était autre qu'une cage entassée parmi tant d'autres, dans une pièce. Te cloîtrant dans un silence profond, ton mutisme ne se brisait jamais. Pas même quand les autres détenus n'étaient que des chatons cherchant réconfort, des enfants comme tu l'avais été, et qui te questionnaient, en voulant chercher un peu d'espoir au creux de ta voix. Mais tu restais faible, parce que tes plaies cicatrisaient lentement, et que ton mental avait déjà été bien trop brisé. Mis en face de ta propre faiblesse, plus rien n'allait. Allais-tu pouvoir t'enfuir à nouveau? Et si c'était le cas, que faire de cette fraîche liberté? Rejoindre les caméléons, fuir, comme un sale chien que tu étais. Ou te soumettre docilement aux soldats, tu n'avais pas encore choisi. Il te fallait une solution de secours, mais rien ne t'allait. Rien ne convenait; tu voulais simplement revenir à la vie paisible que tu avais. Là où tout allait bien.

Tu espérais silencieusement qu'un dénouement heureux n'arrive. Mais après trois semaines passé vainement dans une cage, on ne fit encore rien de toi pendant quelques jours. Logique. Pas besoin de perdre trop de temps avec toi; oui, tu étais fort physiquement, mais loin d'être le seul, avec une loyauté qui flanche dangereusement et un pouvoir qui leur serait nocif à eux. Tu eus l'impression vague que de nouvelles cicatrices apparaissaient sur ton corps, lorsque tu t’abandonnais au sommeil. Assez rapidement aussi, tu compris que tu disparaissait de ta cage toutes les nuits, pendant qu'ils expérimentaient sur toi. Mais tu pouvais toujours utiliser ton pouvoir; ils ne pouvaient pas encore le tarir. Oh, peut-être pourraient-ils te l'enlever, et ta puce te serait garante de ta loyauté. Mais ça ne marcherait pas, vraiment pas; tu en avais conscience.

Parce que tu ferai tout pour l'enlever. Alors la seule solution était une méthode permettant également d'arriver à de nouveaux résultats; une manipulation mentale pour te faire haïr les felinae et caméléons. Tu n'avais pas compris le but, mais tu savais que quelque chose de dangereux se préparait dans le regard éteint des hommes. C'était encore expérimental après tout, le cerveau des félins n'était qu'étrangeté; à quel point allait leur conscience?

Tu ne te souviens pas vraiment de grand-chose. Du feu, ou peut-être de la lumière, jurant d'une criarde lueur avec l'espace sombre qui revenait de temps à autres. Tes rétines te brûlant, ta gorge s'asséchant alors que tu avais l'impression de perdre du poids. De la lumière, du feu, rien de plus ne te venait en esprit. Pas une douleur autre que de l'étourdissement, pas une parole autre qu'un murmure confus et divinatoire, et c'était tout.

Oh, bien sûr, la haine aurait du se concentrer sur les étrangers, les chats qui n'étaient pas soldats, avec la crainte de les voir te faire du mal; créant une parodie de paranoïa délectable à voir se développer. C'était le plan, et il aurait pu marcher aisément. Mais il n'arrivait pas. Il ne marcherait pas, parce que tu t'étais concentré sur autre chose.

Parce que pendant qu'ils te remettaient dans ta cage, tu regardais avec une paix sans nom un chat dans une cage, un peu spécial. Tu te souviens de son sourire tendre, doux. Des plantes qui dévoraient son corps, et qu'il pouvait faire pousser. Des racines absorbaient tout l'eau de son corps, fermement plantés dans ses organes, et, peu à peu, jour après jour, tu observait ce même chat, derrière sa fourrure lourde de motifs complexes, devenir de plus en plus asséché. Les litres d'eau que lui donnaient les humains, à la limite de ce que son corps pouvait supporter, finissaient indéfiniment par être endigués par les plantes toujours plus avides.

Et comme il occupait sans cesse tes pensées, par un processus plus qu'hormonal, et parce que son image était gravé profondément dans ton esprit, tu ne parvenais pas à te concentrer sur le bon objet de haine. Et toute cette souffrance se canalisa, et finit par devenir autre chose.

Tout ce qui a des racines est dangereux. C'était d'un ridicule affreux, et n'importe qui pouvait rire de ce cadavre de personne que tu étais devenu. Comme c'était risible. Comme c'était ridicule, comme c'était d'une insignifiante infamie.

Ridicule, c'était le mot. Et lorsque tu pus enfin marcher, tu te sentis faible. Faible, mais ton esprit n'était pas confus, il était clair. Cela ne dura que quelques secondes, lorsqu'un nouvel arbre se trouva dans ta vue. Calciné, dévoré, il n'avait plus aucun but. Et ta haine, ta crainte à son égard n'en était que renforcée. Tu fuis, avant de t’apercevoir qu'il y en avait trop; des nuisibles, des étrangers, ces dévoreurs de vies. Quelques jours s'écoulèrent doucement, lentement, alors que tu étais victime d'insomnies et que tu te terrais dans une peur insondable.

L'adaptation fut fastidieuse, mais ce fut fait. En harmonie avec ta peur, tu continuais de vivre une vie tordue. Auprès des soldats;certes, tu ne cherchais nullement à t'échapper. Pour une raison qui t'échappait, c'était stupide, et l'idée même te semblait tellement dénuée de sens que tu ne comprenais pas pourquoi tu l'avais un jour imaginé ou même exécutée. Ou l'inverse, tu n'étais plus vraiment sûr. Et ce n'était pas ce qui était important.

Ta sanité était dangereusement basse. Pour toi, une vie paisible était un temps de guerre, la félicité amenait la mort, la prospérité était l'enfer. Et c'était une conclusion facile et bien aisée pour toi.
Simple.

Encore fallait-il survivre.

Invité



Anonymous
Invité


   Sam 7 Jan - 22:18


Je peux archiver ? ^^

Invité



Anonymous
Invité


   Sam 7 Jan - 22:30


Bien sûr :>
Je n'ai pas marqué qu'il était clôt vu que c'était un one-shot

Invité



Anonymous
Invité


   Sam 7 Jan - 22:40


Sans soucis c'était juste au cas où tu souhaitais qu'il reste encore en vue quelques temps ^^ C'était pour ça que le sujet n'était pas parti aux archives lors du dernier tour de ups.

Sujet archivé donc.





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