J'éternue. J'ai dû renifler quelques poils d'une de mes queues pendant mon sommeil. Mes yeux s'ouvrent lentement, aucunement pressés. En effet, bien que la chaleur soit écrasante et insupportable, je n'abandonnerais jamais mon habitude de dormir en boule, qui me procure un sentiment de sécurité. On en a bien besoin, j'imagine, dans un monde où l'on est pas sûr de rentrer sain et sauf dans sa chambre, chaque soir, où que l'on aille. Mais bon, il va bien falloir se lever.
Une fois le repas pris avec mes chers et bien aimés camarades soldats..., je me rends compte que je n'ai rien à faire aujourd'hui. Que vais-je bien pouvoir fabriquer ? Me balader, explorer le monde ? Super... Je vais peut-être pas rentrer en un seul morceau, mais au moins, ça m'occupera. Moi, blasé ! Non, je suis juste de mauvais poil. Ce n'est pas comme si les remarques désobligeantes des autres soldats dès qu'ils ont vu ma tête apparaître me plaisaient beaucoup. Mais bon, comme d'habitude, je me suis contenté de fouetter l'air de mes queues, me calmant tant bien que mal.
Je sors donc de la caserne. Finalement, quitter cet endroit étouffant où peu de gens se montrent peu hostiles avec moi fais du bien. Je suis un jeune inconscient qui s'aventure en terre inconnue, et je m'en fiche bien. Je me dirige donc vers la zone en mutation. Il faut dire que le paysage ne m'attire pas plus que ça, mais je m'en contente. Le soleil se fait un peu trop présent, en ce moment. Sa chaleur m'épuise peu à peu. C'est ainsi à chaque fois que je reste dessous pendant trop longtemps. Ah ! Si je trouvais de l'ombre quelque part !
Au loin, j'aperçois un étang. Les oreilles dressées haut sur la tête, je m'y rend en pressant le pas. De l'eau ! Un bruit retentit, alors que je suis presque arrivé sur la rive. Je m'immobilise, mes sens aux aguets. Mince ! Uliah, quel abruti tu fais ! J'ai été bien trop imprudent. Et si je me faisait décimer par une troupe de Felinae en colère ou bien des chats errants qui voudraient ma chair à manger ? Ah, je me fais surement trop d'idées. Tout en restant prudent, je continue à me diriger vers l'étang d'eau. Mes pattes ne font plus aucun bruit au sol, fruit du dur entraînement que j'ai subit et dont je suis fier. Je me fais alors tout petit. Je lape doucement pour me désaltérer, puis revient sur mes pas pour rentrer à la caserne. Mais c'est alors que le bruit recommence, de plus en plus proche. Immobile à nouveau, je me risque alors, je ne sais pas pourquoi, peut-être l'instinct ? à demander :

- Il y a quelqu'un ?

(Désolée, c'est court >w<')

Mylan se réveilla un peu avant que les premiers rayons du soleil ne viennent l'extirper violemment du sommeil. C'était un drôle de sentiment - comme si quelque chose d'important manquait - qui l'avait fait ouvrir les yeux et regarder autour de lui nerveusement. Il ne lui fallut pas longtemps pour se rendre compte qu'Hikari n'était plus à ses côtés. Il s'inquiéta immédiatement et sortit rapidement de son nid confortable. Il examina les environs mais ne trouva nul trace de son frère dans la Sylve. Peut-être était-il parti en mission plus tôt que prévu et n'avait pas voulu le réveiller pour le prévenir? En tout cas, c'est ce que le jeune Soigneur tenta de se convaincre tout le reste de la matinée.

Afin de noyer son inquiétude, Mylan s'affaira rapidement à ses tâches quotidiennes. Il commença par faire un inventaire rapide de ses réserves de plantes et constata qu'il lui en manquait certaines. Il irait en ramasser plus tard. En attendant, il visita quelques uns de ses patients pour leur donner de nouvelles plantes et refaire leurs bandages naturelles. Cependant, le Soigneur ne pouvait pas faire chose d'autre pour les aider : seul le temps pouvait guérir les blessures. C'était vrai pour les blessures physiques mais également pour les blessures psychologiques.

Finalement, Mylan se décida à quitter la Sylve pour aller chercher les plantes qui lui manquaient. Sortir seul ne le rassurait pas du tout et l'odeur de sa peur était palpable. Il avançait le plus discrètement possible dans le paysage désolé qui l'entourait. Il se sentait oppressé et des images sombres de son passé de captif lui revenait subitement. A plusieurs reprises, il s'arrêta pour reprendre son souffle et tenter de se calmer, toujours en vain. Toute sa concentration était accaparée par un seul et même objectif : surveiller les alentours afin de prévoir toutes menaces potentielles. C'est pour cela qu'il sursauta violemment lorsqu'il entendit une voix au loin. La phrase lui parut déformé et il ne réussi qu'à entendre la fin, qui sonnait comme une question.

- .... quelqu'un?

Mylan se raidit et arrêta sa progression. Il huma l'air afin de savoir à qui il avait à faire. Il réussit à percevoir deux odeurs distinctes. La première lui était inconnu mais il y avait quelque chose de superficiel en elle. Le chat qui a dégageait devait être celui qui avait posé la question et Mylan devina qu'il était certainement Soldat. La seconde odeur était familière et rassurante. Toutefois, sa présence en ce lieu inquiéta grandement le Soigneur. Pourquoi Hikari était avec un Soldat? Etait-il en danger? Pour en avoir le coeur net, le chat aux yeux bleus quitta sa cachette et lorsqu'il aperçut son frère en face d'un beau chat blanc et gris aux yeux turquoises et à deux queues, il se positionna à côté de son frère, tentant de se grandir le plus possible pour montrer qu'il ferait tout pour protéger l'autre félin.

- Bonjour étranger. Nous ne te ferons aucun mal si tu ne nous en fais pas, tenta d'apaiser le jeune Soigneur.

Maintenant, il ne restait plus qu'à attendre de voir comment la situation allait évoluer. Pourvu que cette journée ne se finisse pas dans le sang et les larmes ...