J'arrivais d'un pas traînant, mon esprit embrumé par des pensées obscures, je pleurais encore, depuis mon incident avec Ao et Eyeless Jack je pleurais souvent, ce qui n'arrivais pour ainsi dire jamais avant cela, j'ignore si le fait d'avoir le coeur brisé 2 fois en même temps m'avait adouci ou si à cause de mon amitié avec Alsidiah j'étais devenu comme ça. Je soupirais et me mit à courir, le sable rentrant dans mon oeil unique, l'abîmant, mais je m'en foutais royalement, la chaleur me tapait sur le dos durant cet après midi particulièrement chaude, Je commençais à voir trouble, celle ci me donnant un mal de crâne insupportable, je me laisser tomber sur le sol. Je regardais alors dans le vide, des petites silhouettes dansaient dans ma vision ce qui me fit sourire, ma respiration haletante mais très peu profonde.

"-J'aimerai mourir ici, ma vie n'est que déchet, elle n'est que chair à corbeau...Mais qui suis-je au fond de moi même?" Chuchotais-je à voix très très basse, si bien que le léger bruit du vent cachait mes paroles entièrement.

Je pleurais alors à grandes larmes, je ne pouvais plus le cacher, j'étais incroyablement seul, et malheureux au possible, je n'avais presque aucun ami, sauf deux, une qui ne parlait presque pas à cause de son pouvoir assez insupportable, sauf pour mes oreilles dire vrai, on va dire que depuis mon combat mon ouïe avait baissé un peu à cause de mon oreille déchirée presque entièrement. Je hurlais à la mort et laissait une sombre forme s'abattre sur mon corps meurtri par ce même combat, et mon coeur brisé à jamais. Je voulais mourir maintenant, si cette forme était un autre chat ou un autre animal carnivore ou qui attaquait à vue cela m'arrangeait.

"-Tuez moi si vous le voulez...Je n'ai plus aucune raison de survivre ainsi, surtout si c'est pour souffrir comme je le fais actuellement, je m'en fiche, tuez moi maintenant, tuez moi, tuez moi ! Je ne souhaite plus vivre ! Je ne souhaite que crever maintenant et ainsi me taire à jamais ! Je ne veux pas sentir la douleur de mes os encore une fois, je ne veux plus voir d'un seul oeil et ressentir la douleur qui a traverser mon oeil aveugle blessé encore une fois !" Hurlais-je alors à la fin après avoir commencer à parler à voix très basse, si basse que je ne me suis même pas reconnu à l'intérieur de celle ci, je ne suis plus moi même à dire cela me convient !

Je fermais les yeux et m'assoupie, enfin plutôt tombais dans les pommes à dire vrai, la douleur disparaissant de mon corps probablement à jamais, mon esprit divaguant, cependant, beaucoup de légende dise qu'avant de mourir on voit une petite lumière nous indiquant si on pouvait continuer à vivre ou non, alors pourquoi je ne la voyais pas ? Pourquoi est-ce que je voyais la scène de l'attaque, encore et encore? Hein pourquoi est-ce que je revivais ça encore une fois? Cela n'avait pas assez détruit mon esprit comme ça? Je n'étais pas assez détruit comme ça? Par mon propre fils bon dieu ! Puis ces pensées s'évanouirent, je sentis comme un frisson me parcourir, des sentiments me parcourirent, passant de la douleur à la tristesse pour finir sur le bonheur d'être avec mes anciens amis soldats, j'en avait peu mais je tenais à eux comme à une famille. J'étais alors toujours couché sur le table, inconscient, au soleil brûlant, déshydraté.

J'avais depuis quelques temps pris l'habitude d'aller à l'Avancée du Désert, non loin de la ville, là où on pouvait passer d'une minute à l'autre d'un sol jonché de morceaux de verre, de béton, et j'en passe à un sol sablonneux dont on ne voyais pas le bout. De plus, dans cet endroit perdu on est jamais sûr de rencontrer quelqu'un, c'est donc bien de venir passer du temps ici pour être seul, pour réfléchir sans être dérangé. Seul le vent troublait le calme paisible de cet endroit. Néanmoins, souvent, le silence devenait pesant.
Un sanglot déchira le silence.
Alagaësia s'approcha de l'endroit, pour voir de quoi il s'agissait, et, du haut de sa dune, elle vit un chat à la fourrure fonçée , grise aurait-elle dit, effondré sur le sable, devant le soleil couchant. Elle s'approcha il dût s'apercevoir de sa présence, car il dit :

«Tuez moi si vous le voulez...Je n'ai plus aucune raison de survivre ainsi, surtout si c'est pour souffrir comme je le fais actuellement, je m'en fiche, tuez moi maintenant, tuez moi, tuez moi ! Je ne souhaite plus vivre ! Je ne souhaite que crever maintenant et ainsi me taire à jamais ! Je ne veux pas sentir la douleur de mes os encore une fois, je ne veux plus voir d'un seul oeil et ressentir la douleur qui a traverser mon oeil aveugle blessé encore une fois !»

ARGH. Niveau de folie plutôt élevé. Il va finir par s'évanouir. pensa la Soldate.

«Pffff.. Mais qu'est-ce que tu racontes? Je ne vais pas te tuer! Chaque vie mérite d'être vécue, et je ne tue que si j'ai une bonne raison de le faire. Vois-tu, le faire que tu m'implore de te tuer n'a rien d'une raison valable. Je ne le ferais pas.» répondit Alagaësia d'un ton calme et ferme.


Il ferma les yeux, sembla tomber dans les pommes. Mais par expérience, la Seconde Ligne savait qu'il en faudrait peu pour le réveiller.. Il faudrais lui jeter de l'eau sur le museau et le tour serait joué. Ce n'est pas prudent de s'évanouir dans le désert. Pour l'eau, ce serait simple à trouver; en arrivant, elle avait vu un cactus, et dans les cactus il y a de l'eau. Elle prit donc le Solitaire – car oui c'était un solitaire – par la peau du cou, le mit sur son dos et le transporta ainsi jusque sous une branche du cactus, dans laquelle elle fit un petit trou avec sa griffe pour en laisser sortir l'eau.
En attendant qu'il se réveille, elle s'assit à côté, et resta là, patiente.

J'entendis avant de tomber dans les pommes comme un murmure dans mon dos, la seule chose que je pus reconnaître à dire vrai est que ce fut une voix féminine mais très grave, probablement une soldate, je ne connaissais personne chez les Felinaes ou les Caméléons avec une voix comme ça et les solitaires avaient leurs propres odeurs, ce que la chatte n'avait pas. Je voyais encore en boucle certains passages de ma triste vie, je voulais mourir mais visiblement la mort ne voulait guère de moi, j'allais donc continuer à vivre la vie pathétique que je vivais actuellement ? Cette pensée me rendait triste et mon corps se repliait un peu plus sur lui même, malgré ma haute stature et ma grande taille assez impressionnante.Je sentis me faire emmener plus loin, alors ça y était, la mort voulait enfin de mon pauvre moi, de ma pauvre âme cherchant vengeance. Mais ce n'est pas ce qui arriva.

Après plusieurs minutes à attendre il sentit des gouttes lui tomber sur le museau, ce qui le fit froncer celui ci, il détestait l'eau à un tel point oh mon dieu, était-ce le sort qui lui était désigné alors? Il allait mourir noyer dans son sommeil?! Je sursautais et me retrouvais dans le désert sous un cactus et le pelage hérissé par la peur que je venais d'avoir, je lapais un peu l'eau car même si je la détestais je ne pouvais m'empêcher d'en boire un peu pour étancher ma soif, après cela je m'assois et regarde l'ombre se trouvant près de moi. Je me retourne très lentement, la douleur qui avait envahi mon corps n'était plus et je me retrouvais face à face avec une femelle noir grisé au patte plus claire et au bout totalement blanc avec une sorte de suite de poil noir au bout rouge sur le dos jusqu'au bout de la queue, elle ressemblait bien plus à un mâle d'autres choses à dire vrai. Le vent s'était levé et le cliquetis de ses colliers entre eux était particulièrement étrange, elle avait deux marques rouges scintillantes sous chaque oeil.

"-Bonjour, qui es-tu? Pourquoi m'avoir sauvé en quelque sorte? Est-ce toi qui me parlais avant que je ne sombre dans cette sorte de transe? Pourquoi hein? Que fais-tu ici? Et surtout, pourquoi une soldate ne voudrait pas me tuer, après tout vous êtes tous comme Ao n'est-il pas? Demandais-je d'abord calmement puis une haine certaine dans la voix durant ma dernière question, j'avais craché sur le nom de mon ancien apprenti, en même temps il avait de quoi !

J'avais sorti les griffes, je haïssais tant les soldats que le fait que l'une d'elle m'avait touché et surtout le fait qu'elle m'ait sauvé d'une mort certaine, la fin de toute mes souffrances m'horripilait ! Je me calmais un peu, j'étais vraiment changé depuis cette fameuse trahison, mon unique oeil valide fixait la femelle noire en face de moi, si elle m'avait sauvé peut être ne voulait-elle pas de moi? Elle était plus jeune que moi, cela se voyait, mais elle semblait se battre souvent, pas étonnant pour une soldate, après tout elle était assez musclée. Je soupirais et rentrais alors mes griffes en lui tendant la patte pour m'excuser, oh mon dieu j'avais vraiment changé.

"-Désolé, je ne voulais pas me conduire ainsi, c'est suite à un accident avec un soldat que je suis si méfiant, enfin si tu m'as sauvé tu ne dois pas être comme lui ,enfin pas autant que lui." Dis-je d'un ton très détaché mais pas aussi froid que d'habitude, ma voix était grave et profonde, enfin ça on va dire que je changerai jamais sur ce point, a part quand je serais vieux !

Up!