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Du sable à l'horizon ||ft.Yenäa||

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Anonymous
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   Lun 20 Juin - 17:45


HRP : ne me tapes pas D:
J'avais pas d'idées de titre.

Ah, tu n’aimais pas vraiment l’oasis. C’était un lieu peu appréciable. Probablement parce que, pour autant que tu en sache, les dernier événements n’avaient été que tragiques actes. Et que tu n’aimais pas à t’en souvenir. Doucement, tu enfoui ton museau dans ton écharpe. Tu savais que tout cela était de la faute des hommes, et que pourtant, à l’instant, ta survie tenait probablement d’un objet humain. Ou peut-être était-ce ce que tu t’étais forcé à croire, pour endiguer ta terrible dépendance. Parce que ça donnait une meilleure raison que de dire que tu n’avais simplement pas envie de t’en séparer, parce que tu n’en voyais pas l’intérêt, parce que ce n’est pas parce que tu vas enterrer une écharpe que cela causera quelque tort que ce fut aux humains. Parce que profiter de ce qu’ils ont cru bon de te donner, c’était la meilleure chose à faire. Et puis les chatons l’aimaient bien, cette écharpe. Tu n’aimais pas vraiment qu’ils la touchent trop; parce que les plus jeunes faisaient leurs griffes sur le bout, ou qu’ils la mordillaient. Même s’ils n’avaient pas vraiment de dents pouvant causer tant de dommage que cela, au fond. Enfin, c’était mieux pour eux qu’ils n’y touchent pas, parce que tu te ferais simplement tuer par les mères si un d’entre eux s’étouffait avec un morceau de laine. Et que tu n’avais pas spécialement plus envie que cela de te confronter à ces espèces de bestioles en totale fureur.

Tu te levas en fin d’après-midi. Tu avais bien tardé, en effet. Et tu n’allais pas sortir; il était un peu tard. Et puis un bâillement t’indiqua que tu étais encore fatigué. D’autres auraient pu se plaindre d’une telle chose; qu’on n’arrivait pas, même après des heures absolument indénombrables d’un profond sommeil, à se repaître totalement; mais toi, tu étais né ainsi. Tu ne savais pas ce que ça faisait, de se sentir pleinement et consciemment en forme. D’un autre côté, la fatigué était une compagne tellement omniprésente et égocentrique dans ta vie que tu ne la sentait plus vraiment; du moins pas autrement que lorsqu’elle s’accentuait légèrement, lorsque tu tentais de résister à ces excès de sommeil. Ou que tu tentais de ne pas t’endormir en pleine discussion. Tu pensais souvent à tous ces moments durant lesquels tu ne devais pas t’endormir. Et puis ça te fatiguait aussi, de dormir aussi souvent. Tu restas ainsi assis, à fixer l’horizon en réfléchissant avec optimisme sur la vie. Malgré tout ce que les humains vous avaient fait, vous étiez toujours debout. Préférant ne pas penser négativement. Même si tu étais objectif avec toi même; vous ne vous en étiez pas trop mal sortis. Et tu avais pu continuer à faire ce que tu voulais ; t’occuper d’enfants. Parce que c’était la seule chose que, tristement, tu savais faire. Et ça te mettait un peu en colère contre toi-même; une telle futilité; mais les choses avaient toujours été ainsi, après tout.

Il faisait un peu froid, à ton goût. Tu te posas au sol; pas que tu t’étais vraiment levé, simplement, disons, redressé. Tu avais passé tes pattes sous tes yeux, essayant de te tenir éveillé. C’était une tâche plutôt ardue, lorsque tu n’avais rien d’autre à faire. Néanmoins, tu ne te refuserais pas à une quelconque tâche. Les petits étaient plutôt calmes. Probablement parce que la soirée s’annonçait, qu’ils étaient fatigués. Et il ne te restait que quelques heures avant la nuit, où tu sombrerais à nouveau dans un profond sommeil. Plutôt regrettable. Tu essaya de tenir quelques temps, mais finit par conclure que tes paupières étaient bien trop lourdes, et tu laissas ta tête tomber devant toi. Le nez dans ton écharpe, le sommeil allait probablement t’emporter en quelques minutes à peine. Probablement un des rares avantages; c’était que tu ne peinais nullement à attendre des heures avant que tu ne puisse t’accorder à dormir. Et puis tu sentis quelque chose que tu ne pouvais ignorer ; qui troublait ton esprit. Tu rouvrit avec peine tes yeux doucement rougis, et regarda autour de toi. Alors tu vis un chat: une femelle plutôt. Hum… Tu étais encore plutôt endormit, et peinait à chercher son nom dans ton esprit. Alors tu ne dis rien, pour gagner quelques secondes au cas où lui viendrait la charmante idée d’engager la discussion.

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Anonymous
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   Mar 21 Juin - 11:38


Lorsque j'aperçus l'oasis, je poussai un gros soupir de soulagement. J'allais enfin pouvoir me reposer. J'avais passé la journée à chasser ; du moins, à essayer de chasser. Pour attraper autre chose que des chouettes et des gerbilles, il fallait marcher longtemps, et la journée dans le désert étant particulièrement étouffante, les proies restaient cachées. Mourant de soif, les pattes courbaturées, j'étais de retour au bercail avec un soulagement que je ne dissimulais pas. De plus, la nuit tombait doucement, rafraîchissant agréablement l'air ambiant. Je m'étirai longuement et avec délice sous le ciel orangé. Je pris dans la pile de gibier une petite gerbille maigrichonne que je dévorai sous les étoiles qui s'allumaient doucement dans le ciel mi-sombre, telles des milliers de petites lanternes. Mon repas terminé, je restai quelques temps dehors, à profiter de la douce fraîcheur de la nuit qui m'apaisait et éloignait ma fatigue.
Bon, il est temps d'aller dormir...
Je me levai, m'étirai de nouveau et, étouffant un profond bâillement, rejoignit la tanière des nourrices. Le sol de la grotte aménagée était recouvert de mousse, trouvée sur les rocs qui bordaient l'eau de l'oasis, et de plumes des oiseaux attrapés par les chasseurs, était si confortable que dormir commençait à devenir un de mes passe-temps préférés ! Un sourire léger flottant sur les lèvres, je m'installai dans mon nid et fis lentement ma toilette. Je me roulai ensuite en boule et, posant mon museau sous ma queue, fermai à demi les yeux et m'endormis peu à peu.
Je fus sortie de mon état somnolant par l'arrivée du chat qui exerçait le rôle de nourrice avec moi. Il était un peu plus jeune que moi, et avait un long pelage crème. À chaque fois que je voyais le grand vêtement humain qui entourait son cou, je me demandais si ça lui arrivait de se prendre les pattes dedans. Moi, maladroite comme j'étais, ça n'aurait pas raté. Le jeune mâle, dont le nom était Alceste si je me rappelais bien, semblait fatigué, lui aussi. Je le vis piquer du nez bien vite et s'allonger. Ses paupières s'ouvraient et se fermaient à intervalles irréguliers, et je croisai son regard ; ses yeux rouges brillaient d'un éclat terne. Il resta silencieux, probablement à moitié endormi. Je me redressai un peu, lui adressai un sourire et lançai d'une voix douce, bien que rendue un peu pâteuse par le sommeil :

- Bonsoir, Alceste.

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   Ven 24 Juin - 13:25




C’est un peu étrange, tu peine à tenter. Quelque chose qui commençait par une des dernières lettres de l’alphabet. Tu avais du mal avec les prénoms comme ça. Ah, ce n’était pas ton domaine, la mémoire. Pourtant, il te sembla qu’il n’était pas vraiment long. Ah, enfin. Cela te revenait. Yenäa. Il n’y avait pas énormément de nourrices, alors tu t’en souvenais plutôt facilement. Facilement était une façon de parler, évidemment. Simplement, tu supposais que ç’aurait été un processus beaucoup plus lent s’il avait s’agit d’un autre rang. Pourtant, de temps en temps, vous vous parliez. Logique, pour des nourrices. Mais ça t’avait pris quelques temps; autant pour ta maladie que pour ta mémoire douteuse; les deux étant, évidemment, plutôt étroitement liées. Ça ne t’empêchait pas de les penser relativement souvent complètement indépendantes, et tu préférais prétendre que ta mémoire te faisait défaut plutôt que de reconnaître que la maladie avait enraciné profondément son être, jusqu’à empoisonner ton cerveau. Même si c’était déjà fait, et que, même si tu le niais, tout le monde le comprendrait, s’ils avaient connaissance de ton état physique. C’était une triste chose, mais il fallait savoir reconnaître ses faiblesses; quoi que tu avais la triste impression de les reconnaître un peu trop souvent.

« Bonsoir, Alceste.»

Tu sursauta légèrement; peut-être ne l’avait-elle pas remarqué. Ou peut-être ne l’aurait-elle pas remarqué si une fébrile lumière bleutée n’était pas venue éclairer ton pelage, l’espace d’une demi seconde. Elle, au moins, n’avait aucun mal à se souvenir de ton nom. Elle au moins. Ah, tu ne devais pas t’en sentir gêné; au moins, maintenant, tu le savais. L’appel de ton nom te surprenait toujours un peu; étrangement. Tu te sentais bizzare. Ce n’était qu’un nom, mais ce mot, même s’il en existait et en a existé des centaines et des centaines, ce nom, en cet instant présent, c’était le tien. Et tu aimais bien cette idée, d’avoir quelque chose à toi. Et l’entendre dans la bouche de qui que ce fut, ça t’apportait une sensation de satisfaction étrange. Peut-être un indice d’un ego plus que présent, mais tu en doutais. En même temps, n’importe quelle personne restant quelques temps avec toi, même l’espace de quelques minutes, en douterait. Que le pauvre petit Alceste se sente plus important que les autres, c’était une chose assez douteuse, aussi étrange que cela pouvait paraître. Tu te retourna définitivement vers elle, daignant lui accorder un peu plus d’attention que cela. Sortit ton museau de ton écharpe, parce que tu aimerais ne pas t’étouffer, c’est une bonne chose pour la communication, en général.

« Hmmm… »

Ça ressemblait plus à une espèce de tentative d’expression, doucement mixée avec un bâillement. Parce que, évidemment, tu étais en train de t’endormir, il te fallait bâiller pour faire la part des choses. Tu te disais qu’elle devait penser que tu étais quelqu’un de très ennuyant. Et tu l’étais probablement. Mais ça ne t’empêchait pas de continuer de l’être. Tu ouvris un peu plus -tu forçais, en fait- tes yeux d’un faible rouge, et tu la regarda un peu plus en détail. C’était une jolie femelle, tu l’avais toujours pensé; sans jamais vraiment ressentir aucun désir pour elle. Elle n’avait pas besoin de se cacher derrière une écharpe, et ses yeux n’étaient pas alourdis de cernes affreuses et sombres. Ah, elle avait de la chance; tu l’enviais un peu. Elle était forte, indépendante, et pouvait affronter la vie sans mal, à l’instar de pas mal de caméléons, mais tu n’en étais pas vraiment capable. Si elle avait partagé un peu de ta faiblesse, aurais-tu été plus satisfait? Peut-être. Cela n’importait pas; et si elle était heureuse ainsi, c’était une bonne chose.

« Hmmbonsoir. »

Tu te frottas les yeux.

« Ça c’est bien passé, ta journée? »

Tout ce que tu trouvais à dire.

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   Lun 27 Juin - 11:05


Lorsqu’Alceste m’entendit, son pelage s’illumina brièvement d’une pâle lueur bleue ; il ne s’attendait peut-être pas à ce que je lui adresse la parole. Mes moustaches frétillèrent d’amusement devant son air vaguement surpris. Comme toujours, Alceste semblait fatigué, dans les vapes, perdu dans ses pensées. Parfois, il ne semblait même pas conscient du monde qui l’entourait. Mais aujourd'hui, cela n’était pas le cas : il se tourna vers moi et sortit le museau de son long vêtement coloré. Il tenta visiblement de prendre la parole, mais fut interrompu par un bâillement inopportun.

- Hmmm…,
maugréa-t-il.

Le pauvre avait l’air si fatigué que je m’en voulus de lui avoir parlé. Si je n’avais pas pris la parole, il aurait pu dormir tranquillement… Il sembla lutter contre ses paupières lourdes et ouvrit un peu plus ses yeux, me permettant de voir beaucoup de fatigue briller dans son regard écarlate cerclé de noir. Je ne pus m’empêcher de me sentir désolée pour lui en regardant plus en détails les affreux cernes qui creusaient son regard terni. Je savais qu’il souffrait d’une maladie, et que celle-ci était responsable de sa constante fatigue, et probablement impossible à guérir. J’avais toujours eu beaucoup d’empathie pour ce pauvre chat sans cesse épuisé.

- Hmmbonsoir, dit-il d’une voix alourdie par le sommeil.

Il se frotta les yeux ; ses pattes passèrent sur ses cernes, les accentuant quelques instants, puis il me demanda d’un ton courtois :

- Ça s’est bien passé, ta journée ?

Décidant de ne pas évoquer ma fatigue – inutile de lui remettre ça dans l’esprit, lui qui vivait cela tout le temps –, je lui répondis avec un sourire amical, ravie d’avoir l’occasion de discuter un peu avec mon camarade :

- Ma foi, elle aurait pu être meilleure. La chaleur est vraiment terrible, en ce moment, et les proies en profitent pour rester cachées.


Je poussai un petit soupir dépité ; je n’aimais pas rater mes chasses. Mais il était vrai que, pour une fois, ma maladresse n’en était pas la cause. Je ne comptais plus toutes les fois où j’avais trébuché et raté ma cible ; sans compter les fois où je tombais dans l’eau ! J’eus un léger sourire amusé ; après tout, mieux valait en rire qu’en pleurer, puis, me rappelant que je n’étais pas seule, je me tournai vers Alceste. Croisant son regard carmin, j’orientai le sujet vers cet objet humain qu’il portait et qui m’intriguait tant :

- Dis-moi, ce vêtement que tu portes autour du cou, il est vraiment joli ! Comment est-ce que ça s’appelle, déjà ?

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   Mar 19 Juil - 18:05


Elle souriait. C’était une bonne chose. Elle était remplie d’une certaine joie, innocente et jolie, c’était étrange. Tu aimais voir l’euphorie, et la joie dominer le visage des gens. Les émotions positives étaient, à ton avis, ce qui comptait le plus. Une vie absolument dénuée de joie, ce n’était pas une vie. Ah, au moins, elle avait le mérite de t’apporter un peu de bonheur. La journée que tu avais gaspillée valait peut-être un peu le coup, après tout. Peut-être. Ce n’était pas finit, malheureusement, et tu pensais sans aucun pessimisme que de mauvaises choses pouvaient arriver. Dans la nuit, à l’abri de regards justes, pouvait tout à fait tomber une mauvaise guillotine de malsanité. Peut-être, tu ne savais pas vraiment. Alors, même si c’était pour quelques secondes, c’était une chose relativement agréable, qu’elle partage de si joyeuses émotions. Même si c’était prétendu, une sorte de masque faux, tu y croyais; et c’était tout ce qu’il y avait à penser à ce sujet. Toi-même esquissa un faible sourire, derrière ton écharpe, sans vraiment qu’il y ait lieu de le voir. Une joie trop contagieuse, due à ton empathie soudainement revenue. Ah, pour une fois qu’elle ne t’apportait pas que de la négativité ambiante. Pour une fois que tu te sentais plutôt bien, quoique légèrement perturbé par le sommeil qui commençait à manquer de réprimer sa possession sur ton être.

«Ma foi, elle aurait pu être meilleure. La chaleur est vraiment terrible, en ce moment, et les proies en profitent pour rester cachées. »

Et puis tu te sens mal. Parce qu’elle était vraiment partie chasser, elle; faire nombre d’efforts malgré la chaleur, les coups émotionnels et la fatigue, pour le bien de son clan. Elle en était capable, le voulait, s’en était donné les moyens. Elle aurait pu procrastiner, comme tu le faisais si souvent, créature amorphe que tu étais; mais ne l’avait pas fait. Tu enviais terriblement cette capacité à pouvoir aider les autres; leur offrir enfin quelque chose; contribuer à une meilleure vie qu’ils méritaient tant. Déçu de tes capacités rongées par la physique qui fatiguait ton corps; qu’on te prenait en pitié ou en grippe si souvent; simplement à cause de ton incapacibilité. Personne -encore moins toi- n’avait cherché à la remettre en question. Elle était définie, défénitive. Et même si tu le voulais, tu étais prédestiné à ne pouvoir la changer. à rester inutile toute ta vie. Vivre aux crochets des autres. Si tu en avait la capacité, tu serais devenu un solitaire; pour ne plus troubler quelque existence que ce fut. Pour que personne ne puise te servir à nouveau. C’était une décision que tu aurais prise, ouais. Mais tu étais trop faible pour survivre seul, et trop effrayé pour pouvoir faire un pas en avant. Alors tu restais ainsi, reclus dans tes faiblesses, prétendant être incapable de faire autrement.

«Dis-moi, ce vêtement que tu portes autour du cou, il est vraiment joli ! Comment est-ce que ça s’appelle, déjà ?»

Tu relevas la tête. Elle t’avait sortit de sombres pensées, encore une fois. S’intéressait-elle à ton écharpe? Ah. Etrange, tu ne l’aurais pas cru. Au moins, ce n’était pas un accoutrement suspect, comme un bandage, qui dénotait son rôle de cacher une blessure. Ce n’était pas un masque, ce n’était pas quoi que ce soit qui attira l’attention. Alors les gens ignoraient. Au moins, elle ne te demandait pas de l’enlever ou quelque chose dans le genre; ce qui était plutôt bien. Parce que tu ne l’aurais pas fait, dans tous les cas. Et ça aurait pu être ébruité, attirer des soupçons. Tu ne voulais pas ça. Au moins, elle avait la politesse de se garder de le demander. Enfin. Elle ignorait donc son nom? Ah, c’est vrai. Tous n’étaient pas ancrés dans la culture humaine, et pas mal de mots échappaient aux chats qui n’avaient pas vécu longtemps avec les humains, ou entourés de ces mêmes objets que désignaient ces mots. Pour ta part, tu y avais vécu un certain temps. Et ton écharpe était une chose indélébile de ton être; et tu la conserverait encore longtemps. Au moins… Tu la regardas, avec un air plutôt neutre. Tu étais fatigué, vraiment. Peut-être anormalement. Parce qu’elle semblait si joyeuse, si utile, qu’elle déteignait négativement sur ton humeur. Une sorte d’envie dévoreuse te pris. Tu lui répondit tout de même; ce n’était pas vraiment ardu à produire comme communication, et ça avait le mérite d’empêcher un désagréable silence de prendre possession des lieux sans aucune gêne.

« Ah, c’est une écharpe. »

Tu levas les yeux vers le ciel. Tu avais envie de lui demander, ce qu’elle en pensait. Ton espèce de suffisance philosophique reprenait le dessus, à vrai dire. Soudainement, sans aucune transition, tu lui dis, d’une voix plus faible que d’habitude :

« Pour ma part, je suis vraiment fatigué. Plus que d’habitude. Peut-être car à la lassitude physique s’ajoute celle psychologique. Une espèce de mauvaise combinaison, sans aucun doute. »

Pour une inconnue comme elle, cela devait paraître étrange. Pourquoi lui confierais-tu cela, après tout? Parce qu’elle avait tout ce que tu étais incapable de produire. Simplement.

« Je ne suis définitivement pas comme toi; pas comme vous tous. Moi, l’inutile, le passif et l’amorphe, qui ne vaux rien. »


Puis tu rebaissas les yeux vers elle.

« C’est ce que tu pense de moi, toi aussi? »

Et attendis sa réponse.

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Anonymous
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   Jeu 18 Aoû - 23:37


Alceste releva la tête et me dévisagea longuement d'un air pensif. L'idée m'effleura que lui-même ne connaissait peut-être pas le nom de ce long tissu, mais je l'écartai bien vite. Il semblait tant y tenir ; qu'il ne sache même pas son nom aurait été bien surprenant. Il répondit finalement d'un ton un peu vif, comme s'il venait de sortir d'une longue léthargie :

-Ah, c’est une écharpe.

Le mot me revint à l'instant où il le prononça. Une écharpe. J'avais déjà entendu ce nom, mais j'avais toujours du mal avec les objets humains. Leurs qualificatifs semblaient si étranges, si loin des mots simples et évidents de la nature. Une interrogation germa alors dans mon esprit, en songeant à l'attachement qu'avait mon camarade pour cette écharpe. Où l'avait-il eue ? Peut-être l'avait-il simplement trouvée ; mais il semblait trop y tenir pour ne l'avoir que ramassée au sol. Elle était peut-être le don d'un être cher. Je me promis de l'interroger un jour au sujet de cette écharpe colorée et si jolie, espérant ne pas raviver de mauvais souvenirs en posant trop de questions. La voix faible et calme d'Alceste me sortit de mes songes.

- Pour ma part, je suis vraiment fatigué. Plus que d’habitude. Peut-être car à la lassitude physique s’ajoute celle psychologique. Une espèce de mauvaise combinaison, sans aucun doute.

J'inclinai un peu la tête, penaude. Si je ne lui avais pas parlé, il aurait pu s'endormir bien plus vite et n'aurait pas à discuter avec moi. Je me sentis un peu coupable en avisant de nouveau les profonds cernes qui creusaient ses yeux. J'ouvris la gueule, m'apprêtant à m'excuser platement, quand il ajouta d'un ton résigné, son regard écarlate tourné vers le plafond plongé dans l'obscurité :

- Je ne suis définitivement pas comme toi ; pas comme vous tous. Moi, l’inutile, le passif et l’amorphe, qui ne vaut rien.

Je baissai les oreilles, attristée par tout le chagrin fataliste qui accablait mon camarade. Sa maladie le rendait vulnérable, et je me sentis navrée en pensant que beaucoup avaient dû se moquer de lui et le rabaisser. Comment expliquer ses propos, sinon ? Comment justifier que lui-même se qualifiait d'inutile ? C'était faux, bien sûr. J'avais plusieurs fois pu voir à quel point il était doué avec les petits malgré son jeune âge ; il m'était souvent d'une grande aide, et il était réfléchi, contrairement à certains jeunes chats de la Guilde. J'ouvris la bouche lorsqu'il planta ses yeux dans les miens, me clouant sur place sous la force de son regard, qui tranchait avec son corps frêle. Je m'interrompis, scotchée par l'intensité des émotions qui se disputaient dans son regard. Je me repris en clignant vivement des yeux ; j'allais répondre quand il me prit de nouveau de vitesse :

- C’est ce que tu penses de moi, toi aussi ?

Mon échine se hérissa avant que je ne réalise qu'il n'y avait aucune colère dans sa voix. Aucun chagrin. Simplement... de la résignation. De l'indifférence. Je soutins son regard, un peu vexée qu'il puisse me voir aussi mesquine, et rétorquai d'une voix fiévreuse et sifflante, tant l'indignation me nouait les tripes :

- Bien sûr que non ! Ne dis pas n'importe quoi ! Tu es loin d'être inutile, tu es une nourrice formidable, et je défie qui que ce soit de prétendre le contraire ! En élevant aussi bien tous ces petits, tu accomplis plus pour la Guilde et le monde que n'importe quel messager ou veilleur ! Tu es un chat très bien, et je t'interdis d'en douter !


Je pris une inspiration pour retrouver mon calme, consciente que hausser le ton n'arrangera pas les choses, et poursuivis d'une voix plus douce en faisant retomber ma fourrure sur ma nuque :

- Tu n'as pas à te croire en-dessous des autres. Nous sommes égaux, personne ne vaut plus qu'un autre. Et crois-moi, tu es un Caméléon fantastique ; je suis ravie et fière d'être ta camarade de tanière. Alors arrête de te torturer à ce sujet, d'accord ?

Je lui décochai alors un sourire amical. Je n'aimais pas voir mes camarades souffrir ainsi, et encore moins le doux Alceste, que j'appréciais, bien qu'on ne se parle généralement que peu.





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