Il ne pouvait plus supporter cette oppression. Chaque nuit, il rêvait de liberté. Et chaque matin, il retrouvait la triste réalité. Il resterait là, pour toujours. Il garderait sa stupide routine.  Jamais il ne sentirait la brise sous ses ailes, ce frisson de liberté. Non, cette vie là n’était pas faite pour lui, apparemment. Son destin, c’était de rester enfermé ici à jamais, dans cette minuscule cage ! Pourquoi, mais pourquoi donc ? C’était une injustice. Chaque jour, il voyait par la fenêtre un incalculable nombre d’oiseaux : hirondelles, mésanges, pies, corbeaux, rouges-gorges, geais des chênes, pics-verts… Mais lui, sous prétexte qu’il était un perroquet, il n’avait pas le droit de sortir ?! Eh oui, il en était ainsi. Ce soir là, comme d’habitude, il  s’endormit dans la même cage, au même endroit, depuis un nombre incalculable de fois. Une douce brise le réveilla. Il se réveilla à contrecœur. Encore une journée comme les autre. Quoique… Là, juste devant lui, se tenait la clé de sa liberté. La porte de sa cage. Ouverte. Devant la fenêtre ouverte elle aussi.  Incroyable. Sans hésiter, il s’élança… Et failli se ramasser lamentablement par terre. Après des années passées sur une branche, pas facile. Mais il tenait bon. Il avait la niaque. La gagne. Alors il battit des ailes, franchit la fenêtre et… le voilà libre. Il prit de l’altitude, et sentit enfin le vent ébouriffer ses plumes. L’excitation de la liberté. L’envie d’aventure. Le besoin d’aventure. Tout ce qu’il avait éprouvé auparavant allait pouvoir être assouvis. Mais patience. La vie s’étendait devant lui, il avait tout le temps.