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Sous le ciel étoilé ||pv : Asumi || [«terminé»]

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   Mar 9 Fév - 19:56




C'était encore relativement tôt lorsque Isaac se mit à la recherche d'un endroit idéal pour poser nombre de sujets de conversation; cela dit, il ne parvenait jamais vraiment à rester toute une journée à un même endroit sans se sentir oppressé; lassé de ce-dernier; or, lorsque cela arrivait en pleine journée et qu'il était parcourut d'une subite envie aussi soudaine qu’inopinée de se rendre à l'autre bout de la caserne, c'était là le théâtre d'un affreux dilemme. Beaucoup diraient sans hésiter que la science -enfin, beaucoup, façon de parler- était plus importante que l'heure à laquelle on rentrait, et Isaac approuverait volontiers; mais il n'appréciait pas se balader dans la nuit profonde lorsqu'il neigeait toute la journée. Non seulement le frileux haïssait la nuit pour son manteau froid, mais il abhorrait tout aussi absolument tout ce qui touchait de près ou de loin à la neige; et une nuit enneigée était le pire des pires en matière de température. Oh, vous pourriez bien le convaincre en lui reportant l’existence d'un comportement étrange, qu'il soit d'une fleur ou d'un animal, lorsqu'un froid ardu se fait ressentir, pour le convaincre de sortir, mais ce serait avec douleur et peine qu'il accepterait, bien qu'il faut le reconnaître, il accepterait, d'une manière ou d'une autre.

Aussi, lorsque le soleil était haut et que quelques flocons malhabiles tombaient du ciel, lassé de sa précédente ronde, il décida de s'extirper de son travail de soldat; puisqu'il faisait un temps bien trop calme pour que qui que ce soit ne le défie, et se décida à se rendre à un tout autre lieu. Oh, il était déjà plutôt tard lorsqu'il fut ancré dans la terre boueuse du ruisseau; une espèce de filet d'autre maigre, noirâtre et filiforme, coincé autour d'une nature morne et qui n'osait éclore, de peur d'être décapité trop tôt. Isaac aimait bien cet endroit, et considérait qu'il n'y avait pas plus belle preuve de la volonté de la nature, implacable mais timide, de reprise de contrôle. Il rêvait qu'un jour, on puisse être entouré de verdure innombrables, d'arbres chatouillant le ciel et de fleurs abordant milles couleurs, parant pour se faire désirer des plus réservées abeilles. Or, il n'avait jamais vu aucune abeille, et ne connaissait cet animal qu'à travers images et textes venant des humains; c'était une triste chose et il désirait, un jour, voir à quoi ça ressemblait. Une espèce de petite boule jaune et noir, ça ne pouvait qu'être gracieux, n'est-il pas ?

En vérité, peu de gens; trop peu parmi les soldats, connaissaient cet endroit. C'était l'un des trésors inhumains qu'on ne pouvait révéler à ces-derniers; car ils le détruiraient encore. Un coin de paradis si désirable, il fallait bien le garder; un endroit si précieux et incroyable, il fallait continuer à le préserver. C'était à la fois égoïste et affreux, mais lui-même comprenait ce qu'il fallait parfois garder quelques ressources hors des pattes des humains; ça valait mieux. Et puis, c'était pour la science ! Voir comment évolue un domaine complètement détruit, mais désormais tout à fait indépendant de toute activités humaine, c'était relativement passionnant. Ah, il n'avait vraiment aucun regret, aucune tristesse. Les humains étaient vraiment imparfaits, et craignaient tout à fait ce qu'ils avaient entre les mains, de très jolies choses en général, et ne peuvent s'empêcher de les façonner à leur image. Plongé dans ses pensées, la nuit était depuis quelques minutes tombée; le dégradé céleste était d'un sombre violet, et se laissait tomber dans du noir affreux; quelques étoiles mouchardaient le ciel et un froid glacial était tombé.

Allongé, Isaac somnolait à moitié, à demi endormi par le froid mordant, inattentif à ce qui l’entourait.



Dernière édition par Isaac le Mer 15 Juin - 20:26, édité 1 fois

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   Mer 17 Fév - 13:13


Je marchais silencieusement, suivant avec attention le petit cours d'eau quelque peu boueux. J'aimais bien remonter jusqu'à la source des choses, le problème avec l'eau c'est qu'en général elle vient de la montagne. Et je pense que vous avez deviné que, malgré mon envie, je ne vais pas escalader une montagne entière pour aller admirer mon reflet dans une source d'eau pure.
J'aimais bien cet endroit calme; quasiment personne n'y venait. Du moins, habituellement, je ne sentais l'odeur de personne. Sauf aujourd'hui. Un Soldat qui m'était inconnu errait par ici. Et je n'appréciais guère cette idée. Mais je ne m'enfuis pas comme une souris apeurée lorsqu'elle aperçoit un chasseur; non, moi, je remonte jusqu'à l'origine de l'effluve. J'adorais faire ça, en plus.
Mais j'étais bien décidée à ne pas me laisser piquer un de mes endroits préférés! Si ça se trouve, il allait appeler toute une troupe de ses camarades ou connaissances ici... Quelle horreur! Cela ferait du bruit... Du bruit... Je déteste le bruit. Toutefois, je hais le vacarme que font les félins en parlant, pas les bruits des rares hiboux qui étaient vivants et autres cris d'animaux, ou encore le doux bruissement de l'herbe ou des feuilles.

Il était tôt, en plus. Mais je m'étais réveillée à l'aube à cause d'un cauchemar dont je n'avais à présent plus que de vagues souvenirs. Des souvenirs... Ce mot me fait très mal au cœur. Alors j'ai rapidement secoué ma tête, et j'ai continué à tracer mon propre chemin dans un décor des plus charmants. Je marchais, en humant l'air de temps en temps pour vérifier que j'étais sur la bonne piste. Pas une seule fois je ne m'en écartai.
Alors, j'ai ralenti. Et j'ai foulé avec tranquillité la terre plutôt grasse. Une minuscule luciole se déposa sur mon épaule dorée. Je me suis arrêtée et l'ai fixée. Cette sensation n'était pas désagréable. Alors j'ai continué ma marche sans souffler dessus, et elle est restée fixée sur moi, s'accrochant à ma fourrure avec ses six petites pattes.

J'ai marché tranquillement, avec calme, ne pouvant détacher mon regard vert émeraude de la lueur qui émanait de l'insecte. Cela me fascinait. Je ne savais pas exactement quoi, mais je n'arrivais pas à reporter mes yeux sur autre chose. Peut-être parce que cela me fait penser à une lueur d'espoir? J'ai inspiré, fermé les paupières et me suis arrêtée. Je ne savais pas où j'étais, mais je me sentais bizarre. Comme si un déclic s'était déclenché dans ma tête. Mais je ne savais pas exactement ce que je faisais ici. Où j'étais, déjà? Ah, oui. Un petit bruit d'écoulement d'eau tout proche de moi me rappela que je me trouvais au ruisseau, et me ramena brutalement à la réalité.
Lorsque j'ouvris les yeux, je ne vis d'abord que l'herbe tendre qui avait bien repoussé après l'hiver.
Et puis, je vis quelque chose de bleu. Bleu? C'est un chat? Oui, et une légère fragrance de la Guilde des Soldats flottait dans l'air pur nocturne.

Un Soldat qui ne me paraissait pas agressif du tout, ah ça non. Il était allongé dans l'herbe, couché, comme insensible et sourd à ce qui l'entourait, il portait aussi de drôles de lunettes avec un verre rouge, et l'autre bleu foncé. Le bleu de son pelage, lui, me paraissait un peu plus naturel à mesure que je le scrutais.
Je m'assis dans l'herbe, quelque peu rassurée. Espérons que ses apparences ne m'étaient pas trompeuses. Je n'avais aucune envie de me battre ou de crier en ce moment. Pour chasser ses idées noires, je reportais mon regard sur la luciole toujours agrippée aux poils dorés de mon épaule. Fixer sa faible lueur me détendait au plus haut point. Je restais là, comme hypnotisée, suspendue aux petits mouvements de la minuscule créature, oubliant presque la présence du Soldat.

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   Ven 26 Fév - 12:57


Isaac restait là, quelques minutes, plongé dans d'intenses réflexions. Pourrait-il passer la nuit ici? Il n'aurait su le dire, après tout, tout se résumait simplement à ne point bouger, cela dit, il sentait vraiment que stagner au même endroit pourrait bien lui causer d'affreux torts, et des maladies peu désirables qui le cloueraient aussitôt au lit, et dieu savait qu'Isaac ne pouvait décemment se permettre de perdre quelque journée que ce fut dans son travail, aussi futile qu'il pousse paraître. Aujourd'hui, c'était un peu sa raison de vivre, et peu importe à quel point cela semblait peu concluant, rien ne l'empêcherait de continuer, inlassablement, sa dure tâche. C'était un peu un travail ingrat, qui ne pouvait rien lui apporter de plus que de la satisfaction personnelle, mais il l'affectionnait tout particulièrement, et peu lui importait qu'on lui reconnaisse son travail. Il se leva, se décidant à trouver un endroit un peu plus couvert, peut-être capable de le protéger de rafales matinales qui ne sauraient l'aider à s'éveiller, ou encore d'une pluie qui ne saurait prévenir sa venue; un endroit mieux, en somme, qui lui procurerait toute protection qu'il pouvait avoir besoin.

Se levant, il frissonna un peu. L'air était vraiment, vraiment gelé. Supportable pour une personne normalement constituée, mais affreux pour la simple personnalité d'Isaac. Il n'aimait pas cette sensation qui se répandait dans ses muscles, l'hibernant doucement, l'attirant vers le sommeil, mais lui donnant une mauvaise impression d'absence de réveil. Bah, ça ne lui faisait pas spécialement peur, il savait que peu importe ce qu'on lui infligeait, il se lèverait toujours. TOUJOURS. Excepté une fois au chalet, lorsqu'il sera mort. Mais ça ne va pas être le froid qui le gagnera, oh non. Il ne savait pas comment il s'imaginait sa mort, sûrement quelque chose de bien stupide et inutile comme une grande partie de sa vie; oh il aurait bien aimé quelque chose d'épique, qui défie toute histoire irréelle, mais il s'était rendue à l'évidence depuis bien longtemps : il n'était pas un héros, et ça lui allait tout à fait. Bah, en tous cas, ce ne serait pas ici qu'il céderait à la vie, alors il se devait au moins de trouver un endroit plus approprié pour passer ces quelques heures nocturnes qui le séparaient de la matinée tant attendue, et là, il pourrait retourner à ses affaires, bien plus propices à sa survie que dormir à la belle étoile. Cela dit, lorsqu'il guetta les horizons avec un air pataud, il remarqua la présence d'un autre chat. Et arriva ce qu'il était impossible d'empêcher.

« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAaaaaaah ! MAIS C'EST... assez... surprenant. »


Il y avait une chatte au joli poil doré, accompagnée d'une luciole. Une luciole ? Qu'est-ce qu'on a pas vu, ici. On en apprends tous les jours. Lui traversa l'esprit que son pouvoir était de parler aux lucioles. Ça, couplé à ses traits fins, les dorures légères de son pelage fauve... NUH. NUUUUUUUH. Le traumatisme encore trop frais de sa mère, lui déballant tout un tas d'insultes suivit de l'étalage de sa condition reproductive inexistante lui fit complètement annuler l'avis qu'il avait sur la chatte et il en oublia complètement le fait qu'elle était plutôt jolie, pour la considérer comme la plupart des femelles charmantes qu'il voyait : imagines les en mâles. Sinon ça le perturbe trop. Il renifla doucement l'air, et constata que c'était une felinae; bah, il n'avait aucun aprioris sur eux et espérait qu'elle ne serait pas assez farouche pour déclancher un combat. Soudainement, lui vint à l'idée que justifier sa précédente phrase pourrait tout à fait éteindre son esprit si jamais elle était du genre susceptible. Mmh. Bon, ben il n'y avait plus qu'à se lancer; il ne désirait aucun combat, et se présenter lui semblait un très bon début à cette espèce de paix sous-entendue, et il pensait que vue son visage paisible elle ne désirait que la même chose:

« BIEN LE BONJOUR-oh, peut-être devrais-je dire bonsoir, ou bonne nuit, est-ce conventionnel de dire bonne nuit alors qu'on ne va pas se coucher, simplement pour souhaiter une bonne nuit à la personne qui la passe, couchée ou non? Non, attends-dez-ds-dez, bah, je vais te tutoyer parce que je crois qu'on doit avoir relativement le même âge et les codes de société font que les gens à l'aise se tutoient entre eux; à moins que ce ne soit que les malpolis, wait. Suis-je malpoli ou à l'aise ? Diantre, je crois n'être absolument pas apte à entrer dans la moindre de ces catégories, je veux dire, je suis loin d'être à l'aise en société, quand il y a trop de gens c'est pas super parce qu'il y a trop de choses à prévoir, trop de variantes à prendre en compte et plus aucune naturalité dans mes réactions ! Bah, ce n'est pas très important, où en étais-je - ah, oui, donc, la salutation appropriée à cette situation. Je crois bien intéressant de se pencher sur le sujet avec plus de précision, mais je garde ces études sociales pour plus tard, à vraiiii dire cela ennuie les gens plutôt normaux alors je suppose que je dois drastiquement t'ennuyer ! Pas que ça me gêne d'habitude, je veux dire, j'ai l'habitude d'enquiquiner les gens, mais disons que ce n'est pas spécialement super lorsqu'on se trouve face à un ennemi de longue date; bien qu'entre nous c'est pas de longue date, mais nos camps oui, donc pouvons-nous supposer que c'est de longue date? Je ne sais pas, ce serait une autre question à traiter, qui sait?»

Parfait. Il se concentrai sur la luciole à ses côtés, il trouva cela doucement mélodieux, mais ne garda pas longtemps son attention, pas plus qu'une distance de sécurité que s'imposaient les ennemis naturellement et instinctivement ne pu subsister, il se rapprocha avec une vitesse sidérante de la chatte dorée, frôlant presque son visage, et se mit à parler à nouveau, avec une certaine force qui lui était propre :

« Ce que je qualifiais d'intéressant tout à l'heure, c'est cette proximité que cette luciole semble avoir; simple coïncidence, peut-être une approche naturelle de par vos similitudes lorsqu'on en vient à évoquer les palettes de couleur, ou peut-être un pouvoir qui aurait un rapport ! Tout cela mérite une réponse, non? Aaaloooors, qu'est-ce qui cause cet espèce de lien qui semble vous lier, toi et la luciole ? D'ailleurs c'est la première fois que j'en vois une, de près, c'est beaucoup plus intéressant, comme si nous on voletait avec une taille minuscule armé d'une lanterne extrêmement puissante, mais comment ne pas s'éblouir de notre propre étincellement, dans ce cas-là? Mmmh... Intéressant, intéressant. »


Enfin, il se présenta.

« Oh, j'en oublierais de me présenter. Isaac, soldat. ♪
Cela dit, je ne suis pas très intéressant, mais j'aimerais beaucoup en savoir plus sur ce qui nous entoure, alors, que se passe-t-il...? »


Il remonta ses lunettes et fixa la chatte dorée.

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   Sam 27 Fév - 20:22


J'entendis un frottement furtif, comme si la personne au pelage bleu et aux lunettes étranges se relevait. Ah oui, et lui! Je l'avais complètement oublié, perdue dans la contemplation de la petite créature émettant une pâle lueur qui m'hypnotisait. J'ai difficilement arraché mon regard émeraude de l'insecte pour témoigner de l'attention au Soldat, mais son cri assourdissant fit hérisser mes poils dorés.

"-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAaaaaaah! MAIS C'EST... Assez... Surprenant."

Quel long hurlement! A quel point l'ai-je surpris pour qu'il miaule comme ça? Je vis ses yeux à travers ses drôles de verres de couleurs différentes -à coup sûr un objet humain, vu sa forme et ses couleurs- passer de moi à la luciole. Une mauvaise idée de sa part germa dans mon esprit. Et s'il lui prenait l'envie de la chasser? Je la défendrais, ça c'est sûr. Quitte à avoir l'air folle à lier au point de me battre pour un petit insecte...
Mais son visage calme, voire blasé, chassa de lui-même cette farce. Il ne m'avait pas l'air excité, après s'être tranquillement allongé dans l'herbe... Quoique, vu le long cri et la phrase qu'il avait prononcés... Les apparences sont parfois trompeuses, certes; en fait elles le sont tout le temps. Pandémie a l'air dure et insensible mais c'est une chatte très sympathique. J'ai l'air naïve et débile mais je crois que je ne suis pas cela; au contraire je suis bien plus compliqué, mais ça personne ne le sait.

"BIEN LE BONJOUR-oh, peut-être devrais-je dire bonsoir, ou bonne nuit, est-ce conventionnel de dire bonne nuit alors qu'on ne va pas se coucher, simplement pour souhaiter une bonne nuit à la personne qui la passe, couchée ou non? Non, attends-dez-ds-dez, bah, je vais te tutoyer parce que je crois qu'on doit avoir relativement le même âge et les codes de société font que les gens à l'aise se tutoient entre eux; à moins que ce ne soit que les malpolis, wait. Suis-je malpoli ou à l'aise? Diantre, je crois n'être absolument pas apte à entrer dans la moindre de ces catégories, je veux dire, je suis loin d'être à l'aise en société, quand il y a trop de gens c'est pas super parce qu'il y a trop de choses à prévoir, trop de variantes à prendre en compte et plus aucune naturalité dans mes réactions! Bah, ce n'est pas très important, où en étais-je - ah, oui, donc, la salutation appropriée à cette situation. Je crois bien intéressant de se pencher sur le sujet avec plus de précision, mais je garde ces études sociales pour plus tard, à vraiiii dire cela ennuie les gens plutôt normaux alors je suppose que je dois drastiquement t'ennuyer! Pas que ça me gêne d'habitude, je veux dire, j'ai l'habitude d'enquiquiner les gens, mais disons que ce n'est pas spécialement super lorsqu'on se trouve face à un ennemi de longue date; bien qu'entre nous c'est pas de longue date, mais nos camps oui, donc pouvons-nous supposer que c'est de longue date? Je ne sais pas, ce serait une autre question à traiter, qui sait?"

Cette énoooooooorme bribe de phrases pouvant faire à elle seule toute une conversation, ces mots qu'il me lança à pleine figure me coupèrent le souffle. Comment pouvait-il parler autant sans reprendre une bonne goulée d'air, sans s'essouffler ni même se fatiguer? C'était.... Très étonnant, et de toute façon je m'étais complètement égarée dans ses paroles au beau milieu de ses mots. Voilà, je m'étais quand même doutée qu'il soit un peu excité par son apparence excentrique et particulière; mais pas à ce point-là! Je mis plusieurs minutes à me remémorer qu'il m'ait dit bonjour, bonsoir et bonne nuit -il me l'a dit?- et j'ouvrais la gueule pour bégayer quelques mots hésitants, mais ceux-ci restèrent coincés dans ma gorge. A présent, après avoir entendu tout ça, je me disais qu'un seul mot faisait bien peu, alors lui miauler un bref "bonsoir" ne ferait pas tourner un début de conversation en rond? Ou bien il aurait toujours le dernier mot.

Oui, c'est ça, ce mâle vraiment excité par les lettres voudrait toujours avoir le dernier mot. Après avoir entendu tout cela, j'eus peur pour la suite, lorsqu'il s'approcha de moi, frôlant mon visage qui reculait légèrement, en redoutant une nouvelle vague de phrases. Il semblait se ficher de tout ce qu'il se passait autour de lui, de tout ce qu'il disait, comme si rien n'avait d'importance. J'aimerais bien être comme lui, avancer dans la vie sans s'arrêter et regarder autour de soi.

"Ce que je qualifiais d'intéressant tout à l'heure, c'est cette proximité que cette luciole semble avoir; simple coïncidence, peut-être une approche naturelle de par vos similitudes lorsqu'on en vient à évoquer les palettes de couleur, ou peut-être un pouvoir qui aurait un rapport! Tout cela mérite une réponse, non? Aaaloooors, qu'est-ce qui cause cet espèce de lien qui semble vous lier, toi et la luciole? D'ailleurs c'est la première fois que j'en vois une, de près, c'est beaucoup plus intéressant, comme si nous on voletait avec une taille minuscule armé d'une lanterne extrêmement puissante, mais comment ne pas s'éblouir de notre propre étincellement, dans ce cas-là? Mmmh... Intéressant, intéressant."

Bon, cette fois, j'avais tout compris, même si à la fin j'ai failli décrocher. J'avais l'impression d'avoir perdu de l'énergie pour me concentrer sur ses phrases. Quelle étrange sensation! Ça en fit trembler mes fines moustaches de rire. Bon, il fallait lui répondre à... A qui, d'ailleurs? Il ne s'était même pas présenté et faisait tout à l'envers: il parlait, parlait, parlait, ce qui me fit presque penser de lui que c'était un impoli. Mais je réfléchis à "sa" question: qu'est-ce qui pouvait bien faire accrocher la luciole à mes poils comme ça? Et moi, pourquoi est-ce que je ressentais une profonde sérénité lorsque je la fixais? Un lien m'unie-t-elle à elle, comme le dit cet excité?

"-Oh, j'en oublierais de me présenter. Isaac, soldat. ♪
Cela dit, je ne suis pas très intéressant, mais j'aimerais beaucoup en savoir plus sur ce qui nous entoure, alors, que se passe-t-il...?"


Houlà... Cela fait beaucoup de phrases... Et j'espérais très, très sincèrement que mon pouvoir ne se déclencherait pas tout seul -pas question de le faire de mon plein gré!- parce que je dépenserais énormément d'énergie pour ça! Et je redoutais tous ces mots venir se loger dans ma tête... Mais pensait-il de la même manière? J'espérais que non. Lui, il remonta ses drôles de lunettes colorées et me scruta, attendant sûrement une réponse.
Alors, j'ouvris ma gueule hérissée de crocs blancs, et lui sourit:

"-Houlà, Isaac... Je ne sais pas par où commencer. Tu poses beaucoup de questions... D'abord, bonsoir à toi aussi -on se tutoie n'est-ce pas?- et non, mon pouvoir n'est pas de communiquer ou d'attirer les lucioles... D'ailleurs toi, quel est ton pouvoir, si tu en possèdes un? J'espère qu'il est intéressant -Ah, et moi c'est Asumi, Felinae, Défenseuse ♫- et j'apprécie que tu me tutoies, car je n'aime pas trop les super bonnes manières très strictes... Et, quant à moi, j'adore fixer l'abdomen de cette créature d'où émane une lumière à la fois pâle et vive, c'est envoûtant, ne trouves-tu pas?"

Je l'ai fait! C'est le plus grand ensemble de phrases de toute ma vie que je prononce! Sa façon de parler est contagieuse... J'espère que je ne rivaliserais pas avec lui, sinon on m'assommera pour me faire taire... Je lui fis un sourire ravissant, un sincère, pas celui que porte mon visage , un forcé. Isaac, tu es le premier parleur extrêmement bavard que j'apprécie, je te félicite!

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   Lun 29 Fév - 14:32


Elle lui souriait. Il ne s'attendait pas à une réaction aussi positive, vu les différentes situations qui s'opposaient fièrement à ce constat, lors de ses précédents essais. Rares étaient les chats enthousiasmés, ou du moins, peu altérés par ses monologues; en général, ils aimaient se frustrer, s'énerver contre sa pauvre petite bouille, ou parfois, tout simplement, ils coupaient la conversation, ne supportant pas de se faire écraser sous tant de mots qui n'avaient aucun sens entre eux, enfin, pas mal de réactions plutôt négatives face à tout ça, et rarement du positif. Or, ça arrivait parfois. Et ça faisait du bien, que ce ne soit pas un sourire faux, pas un sourire gêné d'être vu en présence du scientifique bleuté, non, quelque chose d'outrement sincère et qui n'avait aucune peine à ramener un peu de joie dans son cœur. Au moins, ça le motivait un peu plus à tenter de comprendre la femelle devant lui; elle ne semblait pas spécialement violente, pas spécialement envieuse de s'en aller. Pas vraiment d'autre chose à faire surement, mais au moins, elle ne semblait pas avoir l'intention de mentir sur un prétexte pour s'éclipser, et enfin, elle semblait se ficher éperdument de leurs différences de camps, ce qui était aussi rafraîchissant qu'intéressant. Au moins, il pouvait effectuer un tant soit peu son travail.

« Houlà, Isaac... Je ne sais pas par où commencer. Tu poses beaucoup de questions... D'abord, bonsoir à toi aussi -on se tutoie n'est-ce pas?- et non, mon pouvoir n'est pas de communiquer ou d'attirer les lucioles... D'ailleurs toi, quel est ton pouvoir, si tu en possèdes un? J'espère qu'il est intéressant -Ah, et moi c'est Asumi, Felinae, Défenseuse ♫- et j'apprécie que tu me tutoies, car je n'aime pas trop les super bonnes manières très strictes... Et, quant à moi, j'adore fixer l'abdomen de cette créature d'où émane une lumière à la fois pâle et vive, c'est envoûtant, ne trouves-tu pas? »

Wow. Bizarre. Elle était bizarre, celle-là. Il voulait dire, par bizarre, comment pouvait-on avoir ce genre de... d'intentions? Fixer l'abdomen des gens? Duh. Bah, chacun ses envies, au moins, c'était une sorte de renouveau dans les personnes qu'il connaissait. Donc on avait une felinae qui se concentrait sur de bien étranges endroits corporels, il n'allait pas le lui reprocher, vu ses penchants bizarres pour les autres; non, ce serait aussi hypocrite que de trouver qu'elle parlait trop. Oh, contrairement à ce qu'on pourrait être amené à penser, ça lui arrivait souvent, de penser que les gens parlaient trop; ces espèces de malpolis qui ne le laissaient pas s'exprimer à sa guise. Mais bon, pas ici, disons qu'elle avait eu un temps de parole nettement correct, quelque chose de pas trop court pour montrer qu'elle s'en souciait un tant soit peu, quelque chose de pas trop long pour qu'elle s'engouffre, comme Isaac, dans les méandres de l'inutilité. C'était une bonne chose, qu'elle sache tout à fait comment s'exprimer avec Isaac. Il repensa à ses paroles, qu'il mémorisa relativement aisément, pas avec exactitude, mais à peu près les sujets qu'elles traitaient. Elle lui avait donc souhaité bonsoir, ce qui semblait le convaincre un peu plus qu'on ne disait jamais bonne nuit autrement que lorsque deux êtres s'abandonnaient à un sommeil certain. Mmmh, intéressant, intéressant, pensait-il. Ainsi il n'était pas correct de souhaiter une bonne nuit comme salutation, quelque soit le moment de la journée, aussi sombre fusse le ciel.

Donc, cette Asumi-là, n'avait aucun pouvoir en rapport avec les lucioles. Dommage. Peut-être aurait-elle pu communiquer avec elles, et il aurait pu savoir quelles genres de choses pouvaient être considérées comme des priorités en langage luciole. Dîtes ce que vous voudrez, beaucoup de choses prenaient aisément de l'importance pour Isaac, tout comme elels pouvaient en perdre avec une vitesse drastique; mais ça, ce n'était pas vraiment son problème, pour le moment, du moins, il s'intéressait vivement à cette proximité étrange qu'elle partageait avec l'animal. Il se demandait si son pouvoir n'avait pas plutôt une notion plus abstraite, comme un effet d'attirance certain entre elle et les choses qui lui étaient semblables, ou quelque chose comme attirer les insectes. Il n'en avait aucune idée, mais il pensa l'instant d'après que si ç'avait été le cas, il en aurait été prévenu, et ce, depuis bien longtemps. En effet, il pensait qu'elle l'aurait aisément corrigé dans ses paroles, mais elle ne l'avait pas fait, alors, peut-être pourrait-elle lui indiquer, tout bientôt, de quoi s’agissait exactement son pouvoir, ce serait d'un intérêt probablement colossal. Enfin, il supposait; sa vie était fondée sur des suppositions, après tout. Rien n'est plus sûr qu'une autre chose, si ces choses sont fondées sur des suppositions. Elle lui refit un sourire, mais celui-là portait quelque chose de bien dérangeant: du ravissement, de la sincérité, quelque chose qui faisait briller son visage.

Quelque chose se brisa en Isaac. Devait-il vraiment se laisser aller ? Repenser à tout ça? NON. Pas ce soir-là, alors qu'il était en si charmante compagnie.

« Je trouve ça bien étrange d'ainsi s'intéresser à ce genre de parties du corps, mais chacun ses goûts, n'est-ce pas? Alors ainsi, tu es un peu comme moi, à t'intéresser à quelques petites choses dans ce monde ? Excepté que je n'arrive jamais à trouver mes limites, j'aimerais tout connaître, mais à quel point définit-on la connaissance de quelque chose, dois-je savoir des détails pour admettre avoir une certaine culture, ou dois-je simplement connaître les bases et étendre mon savoir au maximum ? N'est-il pas préférable de se spécialiser dans un domaine en particulier ? ET AINSI ÉBLOUIR LE MONDE ! AHAHAHAH. Non. En fait, j'ai longuement réfléchit à cela, et peut-être vaut-il mieux que je continue sur ma lancée, c'est-à-dire s'intéresser à absolument tout ce qui se trame sous mes yeux, pas quelque chose en particulier, mais plutôt mener mes propres expériences à travers ce que je peux observer et expérimenter, et n'absolument pas me baser sur quelque chose qu'on aurait jadis fait; non, je veux étendre ma culture de moi-même, découvrir ce que peut offrir le monde ! Ça, c'est ce que je trouve d’envoûtant; quelque chose qui n'a jamais de fin, pas vraiment de début, qu'on explore irrégulièrement. LA VIE. C'est exactement cela, n'est-ce pas? Exactement ce pour quoi nous vivons; pour comprendre, appréhender, découvrir, tout ce qui marche, nage, vole et vis. Alors, qu'est-ce donc ton pouvoir?»


Il fit une pause, mais reprit très rapidement, sans lui laisser le temps de répondre :

«Aaah, le mien ? Eh bien, il s'agit de modifier-d'influer, non, disons de modeler, non, d’alourdir, non, ce n'est pas le mot. ARG. Altérer, Permuter, corriger, décaler, déformer, déranger, fausser, inverser, muter, remodeler, TROUVE. Changer le poids de l’atmosphère; en bref, je peux aisément alourdir l'air qui m'entoure; scientifiquement parlant, il s'agit simplement de renforcer la gravité qui nous lie au noyau de la terre. Pas forcément que les chats, par exemple, si tu me lance une boule de feu, par exemple, j'aurais la capacité de l'étouffer complètement. En échange ? Une grande partie de ma santé, pouvant me conduire à la mort comme au loooong comas. Qui sait ? Parlons un peu de ton pouvoir, maintenant. »

Il la fixa, et revis son sourire. Il n'aimait pas le ton joueur qu'il avait lui-même employé pour décrire son pouvoir. Il se mordit les lèvres, mais ce fut plus fort que lui; il se mit à hurler :

« ET ARRÊTES ÇA TOUT DE SUITE. MOI JE NE SERAIS JAMAIS HEUREUX AVEC PERSONNE, MAMAN AVAIT RAISON HUHUHUAAAAAAGH »


Il se laissa tomber au sol dans un désespoir théâtral et pleurnicha entre ses pattes. Isaac 0, Traumatisme 1; ou comment s'adresser à une jolie fille.

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   Mar 8 Mar - 19:31


[Désolée du groooos retard!]


Mon pouvoir se déclencha, ou plutôt je l'avais déclenché par curiosité de voir ce qu'il pensait. ...Et, quoi? Il pensait que c'était MOI qui était bizarre? Non mais je rêve, là! Qui c'est qui déballait plein de mots comme ça, sans prendre le temps de laisser aux autres un peu de répit? Comme tu es cruel, Isaac... A présent, je redoutais chacune de tes phrases, chacun de tes mots qui me sautaient au visage pour m'engloutir. A présent, j'avais très chaud, et je sentais quelques gouttes de sueur sous mon pelage doré. Mes yeux étaient tout embués, montrant ma fatigue. D'ailleurs, pourquoi sentais-je cette petite pointe d'angoisse me transpercer le cœur à chaque fois que je le voyais ouvrir la gueule?  Je fuyais ses yeux cachés par ses drôles de lunettes. Je me demandais de quelle couleur ils étaient. Noisettes? Verts? Jaunes? Violets, roses? Bleus? Ou bien vairons, ou encore multicolores?
Sa voix forte, quasiment criée, me surprit. Encore.

"-Je trouve ça bien étrange d'ainsi s'intéresser à ce genre de parties du corps, mais chacun ses goûts, n'est-ce pas? Alors ainsi, tu es un peu comme moi, à t'intéresser à quelques petites choses dans ce monde ? Excepté que je n'arrive jamais à trouver mes limites, j'aimerais tout connaître, mais à quel point définit-on la connaissance de quelque chose, dois-je savoir des détails pour admettre avoir une certaine culture, ou dois-je simplement connaître les bases et étendre mon savoir au maximum? N'est-il pas préférable de se spécialiser dans un domaine en particulier? ET AINSI ÉBLOUIR LE MONDE! AHAHAHAH. Non. En fait, j'ai longuement réfléchit à cela, et peut-être vaut-il mieux que je continue sur ma lancée, c'est-à-dire s'intéresser à absolument tout ce qui se trame sous mes yeux, pas quelque chose en particulier, mais plutôt mener mes propres expériences à travers ce que je peux observer et expérimenter, et n'absolument pas me baser sur quelque chose qu'on aurait jadis fait; non, je veux étendre ma culture de moi-même, découvrir ce que peut offrir le monde! Ça, c'est ce que je trouve d’envoûtant; quelque chose qui n'a jamais de fin, pas vraiment de début, qu'on explore irrégulièrement. LA VIE. C'est exactement cela, n'est-ce pas? Exactement ce pour quoi nous vivons; pour comprendre, appréhender, découvrir, tout ce qui marche, nage, vole et vis. Alors, qu'est-ce donc ton pouvoir?"

Il fit une pause. Une très courte. Mais que j'attendais. Je la suppliais de venir, celle-là. Mais je savais que ce bref temps de répit n'allait pas durer longtemps. Naturellement, avec lui, il fallait toujours s'attendre à ça. J'avais essayé de me préparer à la suite, mais ses mots pleins de lettres qu'il me jetait à la figure me surprenaient une nouvelle fois, comme d'habitude lorsqu'il parlait.

"-Aaah, le mien? Eh bien, il s'agit de modifier-d'influer, non, disons de modeler, non, d’alourdir, non, ce n'est pas le mot. ARG. Altérer, Permuter, corriger, décaler, déformer, déranger, fausser, inverser, muter, remodeler, TROUVE. Changer le poids de l’atmosphère; en bref, je peux aisément alourdir l'air qui m'entoure; scientifiquement parlant, il s'agit simplement de renforcer la gravité qui nous lie au noyau de la terre. Pas forcément que les chats, par exemple, si tu me lance une boule de feu, par exemple, j'aurais la capacité de l'étouffer complètement. En échange? Une grande partie de ma santé, pouvant me conduire à la mort comme au loooong comas. Qui sait? Parlons un peu de ton pouvoir, maintenant." Miaula-t-il sur un ton joueur.

Je ne parlais pas tout de suite, me forçant à me concentrer sur ce qu'il avait dit sur son pouvoir original. Pas courant, comme don. Les humains arrivaient vraiment à faire n'importe quoi pour arriver à leurs fins. Bien sûr, ça me dégoûtait. Pas le pouvoir d'Isaac, non! D'ailleurs, je trouvais ça intéressant. Il pouvait donc asphyxier quelqu'un, malgré le fait que je l'imaginais mal tuer d'autres personnes sur ordre des humains ou Soldats supérieurs à lui. Mais malgré cela, je l'avais bien imaginé calme tout à l'heure, non? Ben je m'étais trompée. J'étais complètement à côté de la plaque. Franchement, j'aurais préféré un chaton qui bondissait partout autour de moi que lui. Enfin, plus ou moins. Parce que j'avais terriblement mal à la tête. Mais j'appréciais un peu ce mâle bleu. Qui s'était tu, qui me regardait à travers les deux verres de ses lunettes triangulaires. Moi, je continuais à sourire, comme pour le dissuader de parler.

Il se mordit les lèvres. Je dressais mes oreilles, le sourire disparaissant de mon visage pour être remplacée par une mine inquiète. Je m'apprêtais à lui demander si ça allait, mais à peine eus-je le temps d'entrouvrir la gueule qu'il hurla:

"-ET ARRÊTES ÇA TOUT DE SUITE. MOI JE NE SERAIS JAMAIS HEUREUX AVEC PERSONNE, MAMAN AVAIT RAISON HUHUHUAAAAAAGH"

Il se laissa tomber dans l'herbe rendue sombre par la demi-obscurité et pleura. Mon cœur se serra.
Je sentais, au fond de moi, qu'il avait dû être traumatisé par quelqu'un pour réagir comme ça. Sa mère, dont il avait parlé? Je n'aurais jamais voulu entendre cette phrase, Isaac; malgré le fait qu'elle soit courte comme j'aime.
J'avançais vers lui, fourrure bleue un peu ébouriffée au sol. Je me baissais vers lui en oubliant l'insecte sur mon épaule, ne lui prêtant plus d'attention. Je m'en fichais si elle partait. Parce qu'une personne avait besoin d'aide. Mais je ne savais comment le réconforter. Alors, j'osais poser une patte sur l'avant de la sienne. Je me couchais dans l'herbe à côté de lui, l'herbe me chatouillant le ventre, et lui parlais doucement de ma voix gentille habituelle:

"-Ça va aller. Je suis là. Pour toi."

Que pouvais-je dire de plus? J'étais un peu maladroite, mais ce que je venais de dire était la vérité. je pressais ma fourrure contre la sienne sans l'étouffer. Pelage bleu contre pelage doré, mâle contre femelle, bavard contre silencieuse. Etions-nous vraiment des opposés?
Il avait vécu de drôles de choses, sûrement des dures. Je me demandais ce que c'était, mais malgré ma curiosité, je ne sondais pas ses pensées, par pudeur et politesse. Pouvoir accéder aux secrets et aux souvenirs de quelqu'un était un droit que l'on n'accordait qu'aux personnes de confiance. Et j'espérais gagner la sienne, devenir son amie. A présent, le froid de la nuit me gagnait, et je n'avais plus chaud, je n'étais plus stressée. Je réconfortais silencieusement le mâle.

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   Dim 20 Mar - 10:40



C'était plutôt ardu d'être Isaac. Surtout lorsqu'on était allongé affreusement et lamentablement dans l'herbe, en pleurant sous l’œil attentif d'une femelle - à priori amie- mais surtout inconnue, et naturellement adversaire. Mais il s'en remettrait rapidement, ça, c'était plutôt évident. Mais ce traumatisme le hantait probablement trop encore pour pouvoir jamais s’effacer de son esprit; du moins, pour le moment, ça l'empêcherait d'avoir des relations absolument normales avec toute femelle que ce fut; et tout rapprochement le conduirait, inlassablement, à cette même et gênante situation. Parce qu'Isaac était toujours, au fond, un enfant qui ne savait pas comment se comporter en société. Mais ça lui allait bien, et il était satisfait ainsi; comment le lui reprocher? Il sentit la patte d'Asumi se poser sur la sienne. Sans vraiment s'en rendre compte, il compris que la femelle avait profité fourbement de son moment de faiblesse pour se rapprocher de lui; enfin, c'est peu dire lorsque lui brisait sans aucune gêne toute distance de sécurité physique, lorsqu'il rapprochait avec une gêne absolument inexistante son visage d'inconnu, pour leur hurler à la figure des tas de questions.

Un bruit d'herbe aplatit lui indiqua, sans qu'il n'eut besoin de lever la tête, que la femelle était allongée à ses côtés. Arg, c'était trop à supporter, ce comportement-là ! Elle brisait toutes ses considérations, et il ne savait pas comment se comporter. Les rares fois où une situation semblable était arrivée, les autres s’enfuyaient au pas de course, absolument terrifiées par son comportement indigne et honteux. Bah, il ne s'en souciait pas, par ailleurs, il se rappelait peu de ce genre de crises, et n'en portait aucune honte; pas qu'il s'en fichait complètement, mais il ne serait pas incertain d'affirmer qu'il ne considérait pas l'idée de regretter sa réaction: principalement parce que ce n'était pas en son pouvoir de dire quoi que ce soit à ce sujet, étant donné que c'était complètement rapide, que cela le prenait aux tripes, qu'il ne réagissait pas autrement que son esprit tordu ne le lui obligeait; que c'était machinal et mécanique, incurable, et qu'il ne pouvait définitivement rien y faire pour l'empêcher. Bah, il apprendrait, probablement, plus tard, à vivre en harmonie avec, à l'endiguer. Mais pour l'instant, c'était peu probable.

Avec une voix douce et compréhensive, empathique même, elle lui dit gentilement :

« Ça va aller. Je suis là. Pour toi. »

Il releva brusquement la tête lorsqu'elle s'appuya un peu plus contre lui. De ses pattes pataudes, il retira ses lunettes, dévoilant ses iris difformes. La vision qu'il avait changea; si le ciel continua de se teindre de sombres teintes, quoi qu'un peu violacé, l'herbe se prélassait d'une couleur violette à son tour, et Asumi portait un pelage quelque chose comme une couleur byzantine, mais légèrement plus claire. Il espérait qu'elle n'aurait aucune réaction étrange à ses yeux; ce serait probablement le plus gênant. C'était pas spécialement une partie de son corps qu'il n'aimait pas, au contraire, il la trouvait ravissement difforme, mais il n'aimait pas, étrangement, qu'on lui fasse des remarques à ce propos. En fait, il ne détestait pas ça, mais il n'aimait pas qu'on lui pose des questions; c'était exactement ce que lui faisait, et il n'affectionnait pas particulièrement l'idée d'échanger les rôles. Pas qu'il était un espèce d'égocentrique qui refusait de se mettre à la place des autres, avec une apathie flagrante; non, c'était simplement que vivre ainsi était sa définition, et que si quelqu'un se mettait à sa place, il aurait une triste impression d'inutilité; que serait-il, lui, si les autres remplissaient aisément son rôle. Heureusement, il ne se froissait pas de questions, si l'on insistait pas affreusement comme lui savait si bien le faire, après tout. Après avoir retiré ses lunettes, il leva sa patte et sécha ses fines et presque inexistantes larmes. Parce que, probablement, ses yeux ne le lui permettaient pas plus de pleurer que cela. Il était plutôt sensible, alors il n'aimait pas imaginer ce que cela donnerait en l'absence de cet espèce de "filtre".

« Ce n'est rien, j'insiste. »

Il avait une voix plus douce, plus mature qu'avant, et il ne débitait rien de trop agaçant. Mais il craignait que la discussion atteigne son point mort, alors, il renchérit :

« Pourquoi es-tu devenu Felinae, toi? »

Il ne savait pas pourquoi c'était la première chose qui lui était venu à l'esprit, mais au moins, cela meublera la discussion. Il la regardait, sans remettre ses lunettes, d'un air sincère.

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   Mar 5 Avr - 18:17


[Pardonne-moi du grooos retard! D:]


Isaac releva la tête. A ma grande surprise, il ôta ses drôles de lunettes sur lesquelles je m'étais posé tant de questions. Ses yeux étaient exactement de la même couleur que celles-ci: cependant son œil gauche était écarlate, sans iris ni pupille. Le droit, lui, était teinté d'un joli bleu. Ils étaient légèrement difformes, mais cela leur donnait un aspect que je trouvais charmant, envoûtant presque. Il sécha ses quelques larmes en s'essuyant de sa patte avant. Et ensuite, il miaula d'une voix que je ne lui connaissais pas du tout: une voix mature et douce, pas celle que j'avais entendu quelques instants auparavant. Mais ce qui me surprit le plus, c'était ses phrases, ou plutôt sa phrase. Il ne débitait pas des mots et des mots qui s'emmêlaient dans mon esprit.

"-Ce n'est rien, j'insiste."

Je me suis demandée pourquoi il "insistait". Pour pleurer? Pour se morfondre, s'étaler dans l'herbe comme il l'avait fait? Ou... Que je comprenne qu'il avait subi un traumatisme? Je secouais la tête pour chasser toutes ces hypothèses. L'important, c'était qu'il ne pleurait plus et qu'il semblait aller bien. Je me demandais ce qu'il se passait véritablement dans sa tête. S'il était triste et qu'il masquait cela en parlant fort -presque en hurlant- en lâchant d'immenses phrases aux premiers venus. Si c'était le cas, alors il me ressemblait un peu. Un peu, parce que moi je n'agissais pas de la même façon. C'est tellement facile de tromper les gens autour de soi, juste en souriant ou en parlant de manière naïve... Tous, tous y croyaient. Ils pensaient que j'étais contente, et ce, tout le temps, dans n'importe quelle situation. Et cela m'avait énervée, au début. Je songeais qu'ils étaient complètement aveugles et superficiels. Mais, maintenant, cela m'attristait. Qu'ils ne puissent pas voir qui j'étais réellement: cette femelle dorée au visage mélancolique, en proie à des pensées qui la laissaient confuse ou en larmes.

"-Pourquoi es-tu devenue Felinae, toi?"

La voix du Soldat bleu me ramena à la réalité. Cette question m'arracha le cœur. Le pire, c'est qu'il l'avait posée sans se soucier de rien, et il me fixait de ses yeux vairons d'un air sincère, quasi-innocent. la gorge serrée, je lâchais quelques larmes à mon tour avant de me coucher volontairement dans l'herbe comme l'était Isaac avant que je n'arrive. Ce mouvement fit partir la luciole, ou du moins la fit s'envoler tout en restant à proximité. Je me couchais sur le dos et continuait de pleurer sans gémir, silencieusement.

"-Parce que je n'avais plus personne." Dis-je d'une voix brisée, sans hoquets, sans sanglots entrecoupant cette phrase.

Mon frère me disait que mes larmes étaient très belles. Que je ne hurlais pas comme une dératée pour déverser ma douleur, non. Repenser à Chiani fit déferler une cascade de larmes cristallines s'écoulant dans l'herbe. Je posais l'avant de ma patte avant droite sur mes yeux, cachant légèrement le haut de mon museau et lâchais un petit gémissement plaintif.

"-Huuuh..."

Je me sentais vraiment très triste, envahie par une sourde mélancolique pleine d'amertume. Trop de souvenirs douloureux remontaient à la surface. En un éclair, je revis mon frère soulevé du sol par l'explosion de la mine sur laquelle il avait marché. Je pleurais un peu plus, toujours en silence. Toujours en sentant cette douleur à la poitrine qui serrait mon cœur, déjà transpercé par des milliards de petites aiguilles tranchantes? J'avais mal? Très mal. Et j'avais peur qu'Isaac voit ce que j'étais peut-être vraiment: une chochotte. Tout le monde me disait ça. Et j'avais fini par y croire.

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   Dim 22 Mai - 18:09



Une étrange expression lui traversa le regard. Comme s'il avait posé la patte sur une question qu'il n'aurait pas du poser, dont la réponse seule s'arrache à un cerbère maître des abysses. Mais d'un autre côté, ce n'est pas vraiment comme s'il avait pu le savoir. Et pas comme s'il avait remarqué, derrière ses éparses lunettes, qu'elle avait cet air triste. Ah, s'en serait-il réellement voulu? Pas certain. Parce qu'Isaac ne savait jamais vraiment quoi ressentir. Et que s'il s'en était rendu compte à cet instant, il aurait probablement continué de se rouler par terre en maudissant son indélicatesse maîtresse et son incapacité à évaluer les réaction de ces dames, ces perfides créatures aux réactions si étranges et dénuées de sens. Parce qu'une femelle réagit probablement beaucoup trop pour son cœur, et que s'il était déjà par terre à pleurer, il s'en faudrait de peu pour qu'il empire. Heureusement donc, il avait encore quelques secondes de répit avant qu'il ne se rendre compte de tout cela. Parce qu'elle commençait déjà à pleurer. Tournant ses yeux encore humides vers elle, il ne savait absolument pas quoi faire. Quoi faire. Quoi faire. Quoi faire. Oh mon dieu, que devait-il faire?

Elle s'allongea à son tour dans l'herbe. La luciole, à ses côtés, se sentit probablement frustrée de ce soudain manque d'attention, couplée à cette imminente lassitude, et décida de s'en aller. Isaac trouva cela un peu triste et lâche de la part de la luciole, mais, n'étant pas sûr réellement que les lucioles aient des sentiments autres qu'instinctivement stupides, se garda de tout jugement sur l'affreux insecte. Il ne savait pas quoi faire et restait blasé, regardait la chatte dorée, réfléchissant ardemment. Mais seule l'image des cris de sa mère lui revint en tête, et aucun moyen de consoler une étrange créature. Peut-être qu'il devrait s'éloigner, mais l'idée de devenir un énorme bâtard ne lui plaisait pas vraiment, et il était à moitié sûr qu'il serait parfait dans ce rôle s'il s'éloignait réellement. Alors il resta quelques secondes. Plongé dans un épars silence, il ne disait rien, restait anormalement figé, en pleine réflexion de la meilleure chose à faire, et qui malgré tous ses efforts, ne venait pas vraiment à son esprit, et c'était plutôt ennuyant à ce qu'il paraissait. Il resta donc là, à attendre qu'elle parle, si jamais elle voulait vraiment expliquer sa réaction. Pas qu'elle devait spécialement le faire, mais qu'il comprenne au moins à quel moment il a merdé, par exemple, ce serait un bon départ, il pensait.

« Parce que je n'avais plus personne. »

Elle avait une voix étrangement claire pour une personne en train de pleurer. Et était beaucoup plus silencieuse qu'Isaac. Il trouva cela plutôt esthétiquement intéressant, mais sans plus. Cela lui semblait étrange, et presque un peu inquiétant. Pas qu'il la suspectait de jouer la comédie, mais simplement, il trouvait cela bizarre. Et puis ça le perturbait beaucoup, mais comme il n'avait jamais vu une fille pleurer, ça pouvait tout aussi bien être une des façons qu'elles utilisent. Qui sait, on peut toujours être tellement surpris. Elle cacha son museau sous ses pattes en laissant échapper un gémissement plaintif. Ouaip, elle semblait souffrir de l'intérieur. Isaac se rapprocha avec une grâce inexistante, en se traînant dans l'herbe, et posa doucement sa patte sur son dos pour le lui tapoter. En prenant en compte sa force inexistante, cela devait lui faire probablement l'effet d'une peluche, mais il supposait que, couplé à son pelage affreusement doux, cela lui apporterait un certain réconfort. Qui sait? Il ne disait rien, pour le moment. Il n'avait rien à dire, et elle choisirait si elle voulait en parler.

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   Lun 20 Juin - 21:47


Terminé, aaaarchivé~





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