Asumi et moi marchâmes hors du Quartier Général. J'avais décidé de ne pas trop m'éloigner du QG des Felinae. La sylve me semblait être un bon endroit, calme et silencieux.

Quelques flocons de neiges tombaient, mais pas assez pour recouvrir entièrement le sol, au lieu de cela, il était simplement spongieux. De plus, la nuit commençait à tomber, cependant, la pleine lune promettait d'éclairer la sylve.

Je m'abritai sous un gros champignon, un gros strophaire pour être plus précis. Je m'y assis, glissant un regard vers la chatte ailé. Des flocons maculaient son pelage, c'était adorable.

Je m'ébrouai, la neige qui était aussi tombée sur moi avait fondu.

Je lui fis une place à mes côtés pour qu'elle puisse s’asseoir.

Elle semblait toujours triste, mais je ne pouvais que me perdre dans son magnifique regard vert qui reflétait une certaine mélancolie.

J'aimerai l'aider mais j'avais peur de la brusquer ou autre, alors, je me contentai de la contempler.

Une chose est sûr ; Elle ne me laissait pas indifférente.

Nous avons marché jusqu'à la Sylve. Je ne faisais pas attention à mon merveilleux environnement, la tristesse embrumait mon esprit. C'était comme si j'étais morte à l'intérieur. Je détestais cette sensation, mais je n'arrivais pas à m'en défaire.

Un flocon de neige tomba sur mon museau. Je le léchais alors, retrouvant un peu le sourire. Il neigeait un peu. La lune, qui était pleine, éclairait avec une douce clarté nos pelages. Hivenn s'abrita sous un énorme champignon, et m'invita à venir près de lui d'un geste de la queue. Les minuscules cristaux de neiges emplissaient ma fourrure dorée. Les flocons se voyaient plus sur les poils sombres d'Hivenn, ils se détachaient bien.
Quand je m'assis à ses côtés, il s'ébroua, envoyant valser quelques gouttelettes de neige fondue.

Je me sentais toujours aussi mal à l'intérieur. Le cœur serré, je fixais droit devant moi, mon regard vert perdu dans le vague. Au bout d'un moment, je me sentis observée, et tournai la tête vers le Caméléon.
Il me fixait, comme s'il hésitait à me réconforter, ou me parler. Je soutins son regard et lui sourit tristement.

La pauvre femelle n'était pas pour autant mieux, à ce moment, je ne savais pas comment me sentir. Peut-être coupable ?

- Mmh... Ça va ? Demandai-je.

Question stupide, certes, mais je ne voulais pas la brusquer. Et d'ailleurs, j'étais sûr d'avoir fait une boulette. Quand ? Aucune idée. Quoi que, une idée enfleura mon esprit. Surement la question que je lui avais posé. Ah, j'aurai du écouter ! Songeai-je.

Poussant un léger soupire, -qui forma un petit nuage de condensation devant mon museau-, j'observai tantôt la femelle dorée, tantôt la sylve et même le ciel couvert par les nuages clairs, sauf à un endroit, qui laissait passer la lumière de la pleine lune.

Les flocons tombaient toujours, et en plus grosse quantité, sans pour autant recouvrir le sol.

J'attendis la réponse de la Felinae.

HRPG :

Il avait l'air un peu inquiet. Enfin, il avait un air coupable sur le visage. Peut-être qu'il se disait que c'était de sa faute si je pourrissais l'ambiance de cette ballade qui devait normalement me remonter le moral. Mais ce n'était pas la faute d'Hivenn, loin de là. C'était moi, et uniquement moi qui fondait en larmes comme une chochotte chaque fois qu'on faisait allusion à une famille.

Je me sentais un peu honteuse et égoïste. Je n'étais sûrement pas la seule en ce monde à avoir perdu toute sa famille, et d'autres devaient sûrement se battre au lieu de pleurnicher.
Mais bon, je m'en fichais pas mal, en fait. J'étais toujours en deuil après tout, j'avais le droit de pleurer ma famille décédée.

"-Mmh... Ça va?" Me demanda Hivenn, l'air un peu inquiet.

Il laissa échapper un petit soupir devenant un petit nuage vaporeux, me fixant parfois, puis notre environnement, puis le ciel parsemé de petits nuages gris cotonneux. Il avait l'air un peu perplexe, comme s'il ne savait pas quoi faire. Je le comprenais, ce n'était pas tous les jours qu'on croisait une chatte extrêmement soumise, timide et qui éclatait en larmes dès qu'on parlait de famille.
Ce sentiment de tristesse, cette mélancolie qu'on lisait tout le temps sur mon visage me pesaient lourd. La solitude me rongeait de l'intérieur, me déchirait le cœur. Croiserais-je un jour quelqu'un à qui je pourrais me confier, pleurer contre lui en étant consolée silencieusement?
Je ne voulais pas qu'on se précipite vers moi pour me dire des idioties, des compliments et des promesses à la légère. Je voulais qu'on m'écoute déballer tous mes malheurs, qu'on ne m'interrompt pas pendant que je lui disais mes histoires tristes, et que quand j'éclatais en sanglots, il vienne se presser contre moi pour me consoler en silence, puis murmurer doucement des mots d'encouragement.

De longues minutes s'écoulèrent avant que je ne réponde de ma voix jolie mais triste:

"-Sincèrement, non..."

Cette personne qui me consolerait comme je le voudrais existait-elle? Je priais, je priais de tout mon être pour que ce félin vienne vite me secourir.
Je fixais à mon tour le ciel gris, et lâchais des larmes sans bruit, pensant à ma souffrance.

Hivenn quittant le forum, j'archive.