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Toujours à courir partout!... [PV Sauvi] //TERMINÉ//

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   Dim 6 Déc - 12:21


Le sentier. Un endroit dangereux et peu fréquentable pour moi. Alors, que faisais-je ici, me direz-vous? Tout "simplement" par curiosité. Et je l'ai bien regretté, d'ailleurs. J'errai à présent dans cet endroit où ma mort rôdait.

Je levai le museau en l'air, inspirant l'oxygène polluée. Cela finit par une violente quinte de toux, m'écroulant presque par terre à cause de cette mauvaise inspiration. Puis, je m'enfonçai dans les rares fourrés autour du sentier et m'y réfugiai en me couchant dessous.

Haletante, je me calmais un peu comme ça et fermais les yeux. Je m'assoupis presque aussitôt, plongeant dans un sommeil sans rêves et noir...

Soudain, je me réveillai en sursaut. J'avais senti quelqu'un! Tout près! Etait-ce une Felinae? Je n'aurais su le dire, l'air nauséabond qui flottait dans l'air m'empêchais de l'identifier précisément. Je savais que c'était une femelle...
Je me mis aussitôt à sa recherche, ma curiosité piquée. Oui, c'est ce défaut qui m'avait conduite ici, et alors? Un peu de piquant dans ma vie ne fait rien de mal, non? Alors que j'arrivais de nouveau vers le sentier, je la vis.

Elle était blanche et rousse, et me tournait le dos. Mais qu'est-ce qu'elle fichait en plein milieu? Etait-ce une Veilleuse? Car, à son odeur plus forte que l'air puant, elle était une Felinae.
Je m'apprêtai à lui miauler des mises en gardes ou pour me présenter, mais un grondement sourd se fit entendre...


Dernière édition par Asumi le Sam 23 Avr - 11:39, édité 1 fois

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   Lun 7 Déc - 10:10


L'air pollué rendait l'atmosphère encore plus lugubre. Toujours en quête de nouvelles rencontres, je m'étais aventurée sur le sentier. Pour une fois, je faisais attention à où mes pattes se posaient. Ma vie était peut-être en jeu. Je pouvais mourir, mais cela pimentait ma vie et la rendait moins monotone. L'aventure. Voilà ce que j'aimais. Toutefois, je savais qu'il y avait des limites, à ne surtout pas dépasser. Je pourrais le payer très cher.  

Cela faisait plusieurs heures que je marchais, et mon ventre commençait à protester. Il faudrait que je fasse demi-tour, à un moment ou à un autre. Mais mon instinct me faisait continuer. Je savais que je ne faisais pas tout ce chemin pour rien.  

Au loin, j’aperçus une veilleuse. Ah non ! Je ne voulais pas de ça. Moi, je voulais un chat, qui, comme moi, cherchait l’aventure. Le danger. Ou même une rencontre ? Une personne avec qui discuter, se confier ? Mais la veilleuse était là. Je ne pouvais pas lui passer devant sans me faire voir… Il n’y avait qu’une solution : il fallait que je la contourne. Pestant un peu, je m’engageai dans quelques buissons rabougris pour m’enfoncer ensuite entre les arbres. Je masquai mon odeur en me frottant contre l’écorce grisâtre d’un arbre solitaire. C’était mieux que rien. Elle ne m’avait pas vu, et semblait concentrée sur quelque chose. Je pu ainsi la contourner sans problèmes. Tandis que je retournais sur le sentier une trentaine de mètres plus loin, je ne pus refouler ce petit sourire satisfait qui s’étalait sur mon museau.

Je marchais depuis trop longtemps. Mon attention avait faiblie. Mais impossible de rater ce bruit sourd qui s’approchait de moi. Surprise, je mis quelques secondes avant de réaliser qu’un engin se dirigeait vers moi. Puis je repris mes esprits. La peur me donna un coup de fouet, et improvisant totalement, je sauta dans un fourré. Mon corps rencontra celui d’un autre chat. Une femelle. Serait-ce celle que je cherchais ? Je me relevai, légèrement sonnée par le choc. Le bruit s’éloigna bientôt. Je la regardai. Elle était une Felinae.
« -Salut ! Je t’ai fait mal ? Je suis désolée, j’ignorais que tu étais ici. Comment tu t’appelles ? »
Je la regardais amicalement, espérant lui faire bonne impression, malgré l’incident qui venait de se produire.

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   Lun 7 Déc - 17:18


Alors que j'allais lui hurler dessus ou même bondir sur cette femelle distraite -un peu trop quand même- elle sembla reprendre ses esprits. Malheureusement, le moment qu'elle choisit pour se réfugier dans les buissons fut celui où j'allais lui porter secours, et le pire, c'est qu'elle me fonça dedans.

Elle me percuta violemment, et se releva, un peu perturbée. Moi, je mis plus longtemps à reprendre mes esprits. Lorsque les actions qui s'étaient passées se furent reconstituées dans ma tête, je me relevai péniblement, la queue fouettant en l'air, en panache.

Alors que j'allai lui feuler de faire attention, elle me miaula, me regardant d'un air intéressé et amical:

"-Salut ! Je t’ai fait mal ? Je suis désolée, j’ignorais que tu étais ici. Comment tu t’appelles?"

Cette chatte aux magnifiques yeux bleus pensait me faire une bonne impression pour s'excuser et être mon amie. Alors, je faisaisretomber ma fourrure hérissée en place et la fixai de mes yeux verts étincelants dans la mi-pénombre.

"-Bonjour.... C'est pas grave. Je m'appelle Asumi.

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   Mar 8 Déc - 21:20


« -Bonjour.... C'est pas grave. Je m'appelle Asumi.
-Moi c’est Sauvi ! »
J’étais ravie. La rencontre que j’attendais depuis ce matin était enfin arrivée. J’avais eu raison de faire confiance à mon instinct. Le cœur léger, je lui posais maintenant toute sorte de questions. Le temps passais, et plus j’appréciais cette gentille chatte. Un engin passa, mais nous étions restées cachées dans les buissons et nous n’eurent pas de problèmes. Toutefois, un peu plus tard, un veilleur s’approcha de nous. Je ne voulais pas être dérangée. La conversation avec Asumi m’était passionnante, et l’idée de devoir rentrer au Q.G. ne m’enchantait guère. Bien que les veilleurs fussent des Felinaes, des chats faisant partis de la même guilde que moi, les rencontrer sur le sentier n’était pas vraiment une partie de plaisir, pour moi, car je m’y trouvais souvent, trop souvent. Ils se poseraient des questions, à force. Pourquoi n’étais-je pas plus souvent à mon poste de défenseuse ? Il est vrai que je n’étais pas la plus rigoureuse de toute. Mais je m’y trouvais, parfois…

Il n’était qu’à une cinquantaine de mètres de nous. Nous avions encore le temps de fuir. Mais était-ce vraiment nécessaire ? Ne me faisais-je pas des idées ? Peut-être qu’Asumi le connaissait ? Tout bas, je lui glissai à l’oreille :
« -Tu le connais ? Tu veux qu’on aille le voir, ou pas ? »
Au final, ce veilleur ne m’avait jamais vu ici. Je n’aurais qu’à venir moins souvent sur le sentier…

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   Mer 9 Déc - 16:04


L'air ravie, elle me répondit rapidement:

"-Moi c'est Sauvi!"

Cette jolie femelle aux, ma foi, superbes yeux d'un bleu étincelant, entama alors une conversation qui semblait la ravir un peu plus. Alors, je l'observai d'un œil attentif et la fixai, remarquant alors quelques tics, et sa queue tressaillait ça et là. Sauvi semblait contente, et était une vraie pipelette et semblait s'intéresser à moi.

Des machines passèrent quelques fois, faisant vrombir l'air, et passait à une vitesse vertigineuse sur le sentier, mais nous étions bien à l'abri, bien que toutefois, l'air nauséabond nous emplissait les narines et me faisait tousser, et elle éternuer.

Sauvi ne semblait pas très forte et rigoureuse, mais au contraire, avait l'air d'être très futée et intelligente. Cela m'eut tôt rassurée, car j'étais vraiment trop fatiguée pour me battre avec quelqu'un, que ce soit avec les mots ou physiquement.

Soudain, nous tournâmes la tête: un veilleur s'approchait. Il marchait dans notre direction. Il avait une mine douteuse et avait réussi à sentir, malgré l'odeur âcre qui régnait dans l'air, notre vague odeur de peur quand un engin avait failli écraser Sauvi.

Alors, celle-ci tourna la tête vers moi, hésitante, et miaula:

"-Tu le connais ? Tu veux qu’on aille le voir, ou pas?"

Mais pourquoi me posait-elle cette question? Pourquoi ne voulait-elle pas prendre des initiatives elle-même? Peut-être qu'elle n'avait pas confiance en elle? Mais que s'imaginait-elle? Je ne pouvais pas tout décider pour elle... Ce qui me rendit mal à l'aise...

Mais je lui répondis doucement en chuchotant et en me relevant:

"-Non, je ne le connais pas. Je ne traîne pas trop avec les Veilleurs. Allons ailleurs."

J'espérais que cette réponse lui suffirait, et je l'encourageais à me suivre avec des petits mouvements furtifs de la queue.

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   Dim 20 Déc - 16:13


Je piétinais nerveusement le sol. Mais la réponse d’Asumi me soulagea.
« - Non, je ne le connais pas. Je ne traîne pas trop avec les Veilleurs. Allons ailleurs. »
D’un hochement de tête reconnaissant, je la suivi avec empressement. Nous nous engagions alors dans la forêt qui bordait le sentier. Dès que nous étions assez éloignez du veilleur, mon entrain naturel revint et je trottinais gaiement aux côtés d’Asumi. Je lui parlais de choses et d’autres…

La nuit tombait. Je n’avais pas vu le temps passer. Pourtant, je peinais à avancer, mettre une patte devant l’autre était un vrai défi. Et apparemment, il en était de même pour Asumi. Je soupirais. Rentrer au Q.G. nous prendrais des heures. Et par cette nuit noire et profonde, ce ne serait pas facile.

Je regardais autour de moi, ne sachant pas quoi faire. Nous pourrions dormir sur place, mais est-ce que Asumi le voudrait bien ? Je l’avais déjà fait, et ça n’avait pas été la meilleure expérience de ma vie. Mais ça n’avait pas été la pire non plus. Le froid n'avait pas vraiment été un problème, car je m'étais recouverte de feuilles et de terre. La seule chose qui m'avait manquée, c'était de la compagnie.

Il fallait prendre une décision, et je n’étais pas très forte pour ça. D’une voix un peu hésitante, je lui demandais son avis :
« -Asumi ? Euh… Je suis un peu fatiguée, je pense que je vais dormir ici… »
Du regard, je commençais à chercher un endroit sécurisé, tout en écoutant la réponse de la chatte au pelage d’or.

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   Mer 23 Déc - 13:30


Elle piétinait d'un air nerveux la terre, comme si elle redoutait ma réponse. Mais dès que je lui ai miaulé que je ne voulais pas trop rester, elle m'a fait un petit hochement de tête reconnaissant.
Je me suis tournée, et j'ai trottiné rapidement pour m'éloigner du Veilleur qui s'était beaucoup approché de nos broussailles. Sauvi me suivit avec précipitation, comme très heureuse de s'éloigner du Sentier.

Nous nous sommes engagées dans un petit bois qui bordait l'endroit dangereux. Là, ma camarade eut l'air de se détendre et trottina près de moi. Elle me parlait avec entrain, enthousiasme. Elle était très bavarde -une vraie pipelette!- mais cela ne me dérangeait pas. Sa compagnie me détendait un peu, et j'aimais bien son tempérament. Je ne sais pas comment elle a pu me parler si longtemps sans être vexée ou autre chose; car moi, je me contentais de lui répondre avec de brefs miaulements, alors qu'elle, elle me racontait sa vie.

Sa présence m'étant agréable, je commençais à m'engager un peu plus dans la conversation, mais pas trop non plus. Néanmoins, j'ai senti un gros coup de fatigue lorsque j'ai levé ma tête dorée vers le ciel taché de sang. Le soleil allait se coucher, et nous nous étions perdues... Enfin, moi, je ne savais pas où j'étais; en était-il de même pour Sauvi?
La chatte aux yeux bleus peinait à avancer. Pour mettre une patte devant l'autre, elle devait faire d'énormes efforts. Je m'arrêtais, mais elle me prit de court en murmurant, épuisée.

"-Asumi? Euh… Je suis un peu fatiguée, je pense que je vais dormir ici…"

Alors je ronronnais, m'assit par terre et lui répondait:

"-Moi aussi, je sens mes forces me quitter. De toute façon, le soleil est déjà en train de mourir. Dormons ici."

Je me demandais où était le QG, mais mon esprit commençait à s'embrumer. Je me demandais quand même si elle ne trouverait pas mon expression bizarre. J'étais la seule parmi les Felinaes, à ma connaissance, à dire que lorsque le soleil se couchait, il était en train de lâcher son dernier soupir.

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   Dim 10 Jan - 0:18


"-Moi aussi, je sens mes forces me quitter. De toute façon, le soleil est déjà en train de mourir. Dormons ici."
Sa réponse me rassura. Je n'aurais pas à passer la nuit seule. Je n'avais pas peur, mais l'idée de devoir passer autant de temps dans la solitude me faisait froid dans le dos. De plus, Asumi était devenue importante pour moi. Un peu... Un peu comme si elle était devenue mon amie. Ce sentiment m'était toujours agréable...

J'avais attrapé une maigre proie, mais que nous dévorions avec plaisir. Me nourrir me faisait le plus grand bien après cette longue journée. Je sentais l'énergie me revenir lentement.

Notre maigre repas finit, nous nous étions mis en quête d'une "tanière" où dormir. Coup de chance, nous en trouvions une rapidement. Allongées dans un grand tas de feuilles, à l'abris des quelques tas de neige éparpillés aléatoirement, je souhaitais une bonne nuit à Asumi. Je me blottissais contre elle, pour profiter le plus possible de sa chaleur. Je me sentais bien, et, le cœur léger, je m'endormais, bercée par sa respiration...

Je courrais... Je courrais, encore et toujours. Au loin, une silhouette se dessinait. Je la connaissais... Je savais qui il était...

Je me réveillais, en sueur, toujours aux côtés d'Asumi. La lune m'indiqua qu'il était aux alentours de quatre heures du matin. Je décida de me lever pour m'aérer l'esprit. La lune me rassurait, comme si elle m'envoyait des ondes positives.

Le froid commençait à se faire sentir. Des souffles glacés s'infiltraient sous ma fourrure et me rappelaient que je n'était qu'une chatte sans pouvoirs. Que j'étais normale. Mais au final, n'étais-je pas chanceuse ? Je n'avais subi aucune opération. Je n'avais pas eu à m'échapper des griffes des humains. Mes parents s'étaient sacrifiés pour moi. Je n'avais pas de quoi me plaindre.

Je décidais de rentrer finir la nuit auprès d'Asumi. La voir dormir paisiblement me fit du bien, tandis que je me recouchais près d'elle, de nouveau heureuse.

Les oiseaux chantaient et me réveillaient doucement. Asumi était déjà réveillée, et je lui dis gaiement :
"-Bonjour ! Tu vas bien ?

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   Sam 16 Jan - 19:23


Elle eut l'air rassurée, et me sourit. Elle était gentille. Je la scrutais parfois des oreilles à la queue. Mais je ne voyais aucune trace d'attribut physique dû à une opération.
Je l'avais sentie, cette odeur étrange. C'était la première fois que je rencontrais quelqu'un qui n'avait pas de pouvoir. Je ressentais de la pitié pour eux. N'était-il pas les plus faibles, les plus désavantagés dans ce monde cruel où régnait une guerre stupide et sans fin?

Sauvi attrapa une petite proie que nous nous partagions -et dévorons, aussi-. Même après m'être un peu restaurée, je me sentais toujours aussi fatiguée. Cependant, la présence de la petite féline rousse et blanche me donnait du baume au cœur, et ne m'était point désagréable.
Cette aura de joie qui émanait d'elle me contaminait un peu, à vrai dire. C'était un peu comme un médicament. Sa bonne humeur recouvrait la tristesse qui emplissait mon cœur, mais elle la recouvrait seulement. C'était comme si je trichais, et ça me rendait à la fois triste et perplexe de me rendre compte que je ne pouvais malheureusement pas être influencée par la joie des autres.

Nous avons rapidement trouvé un abri pour dormir. Nous nous étions couchées côte à côte, sur de grands tas de feuilles pas très confortables pour moi, mais c'était mieux que de dormir sur le sol froid. Elle me dit bonne nuit et se blottit contre moi. Je rougis un peu à cela car je n'étais pas trop habituée à ce genre de contacts avec les autres. Les rares que j'avais, c'était pour me battre. Alors, moi aussi, je me couchais, ma tête ornée de ma précieuse plume posée sur mes pattes de devant. Ma camarade s'endormit plutôt vite. Quant à moi, je mis plusieurs heures à sombrer dans le sommeil.

Tu étais là, baignant dans ton propre sang, agonisant à cause de cette maudite mine posée par les humains. Si seulement tu n'avais pas été aussi insouciant! Si seulement tu avais remarqué que ce champ était bourré de bombes au lieu de rire joyeusement! Ton joli rire un peu grave, je ne l'entendrais plus jamais. Tu me manques... Pourquoi est-ce que tu es parti sans m'attendre?! Pourquoi?! Je ne sais plus quoi faire! Je ne peux...

J'ouvris les yeux, à demi-consciente. Sauvi s'était relevée brutalement. Avait-elle fait un cauchemar, comme moi? Sûrement. Non, en fait, ce n'était pas un mauvais songe. C'était un rêve amer, douloureux, rempli de souvenirs du passé. Mon cœur était à l'agonie, comme transpercé par des milliers d'épines. Je lâchais une larme et me rendormait au moment où mon amie revint se coucher près de moi.


Je me suis réveillée un peu avant l'aube, hantée à nouveau par de joyeux souvenirs... Qui me rendaient triste. Je m'étais levée tôt, et avait laissé doucement Sauvi dormir plus longtemps que moi. Je regardais le lever de soleil en pleurant silencieusement, afin de soulager quelque peu la douleur qui me rongeait de l'intérieur. Je regardais l'horizon, jusqu'à ce que des oiseaux gazouillent bruyamment et réveillent Sauvi qui me miaula, de bonne humeur:

"-Bonjour ! Tu vas bien? "

Je lui souris de mon sourire triste et mélancolique, qui s'efforçait d'être joyeux. Mon sourire habituel, quoi. Je me souvins qu'un jour, ma mère avait pleuré à cause de mon sourire et cette expression d'amertume sur mon visage. C'était après la mort de Chany. Je lui avais demandé pourquoi elle avait éclaté en sanglots, si c'était à cause de moi. Elle avait continué à pleurer, puis m'avait souri et serrée contre elle. J'étais petite, je n'ai pas compris. Mais en grandissant, je savais pourquoi.

"-Je vais bien, merci. Et toi?"

Je ne mentionnais pas son réveil brutal en pleine nuit. Peut-être qu'elle n'avait pas envie d'en parler. Si elle le voulait, de toute façon, j'attendrais qu'elle se confie à moi. J'attendrais toujours que tu me parles, Sauvi. Je ne sonderai jamais tes pensées de mon propre gré. Je me suis promis cela intérieurement, en attendant ta réponse.



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   Mer 27 Jan - 13:19


Asumi semblait triste. Peut-être… Peut-être un peu plus que d’habitude. Ou bien était-elle comme ça tout le temps ? C’est là que je me rendis compte que je n’observais pas assez les autres. Je ne savais pas déchiffrer la tristesse. J’avais tellement essayé de la cacher, de camoufler la mienne, je m’étais tellement mentis à moi-même que ce sentiment, chez les autres, était différent. Plus profond, plus douloureux ?

« -Je vais bien, merci. Et toi ? »
J’étais encore à moitié endormie, et il me fallut quelques secondes pour réaliser qu’elle m’avait posé une question.
« - Oh, euh… Oui, et toi ? La nuit n’a pas été extrêmement froide… »

Je fermais les yeux de nouveau, en écoutant sa réponse. J’étais fatiguée… Mais je me levais, bien déterminer à faire quelque chose de ma journée. Quelques feuilles mortes s’accrochèrent à ma fourrure, et je les chassais d’un coup de langue. Je m’étirais, mais, en équilibre sur deux pattes, je me cognai au plafond de notre petite grotte. Je retombais en ronronnant. L’instant ma parut parfais. Je me sentais bien. Mais au fond, tout au fond de moi, je me demandais s’il en était de même pour Asumi…

Le Q.G. commençait à me manquer. Quelque part, j’en étais contente, cela signifiait que ma loyauté allait toujours aux Felinaes, même si je passais le plus clair de mon temps à vagabonder.  J’avais des fourmis dans les pattes, impatiente de quitter notre petite grotte. Involontairement, je le fis comprendre à ma camarade. Nous nous mettions alors en route. Marcher me fis du bien, après avoir passé la nuit sur mes pattes.

Nous nous approchions du sentier. L’air se faisait plus âcre. J’éternuais de plus en plus. Difficile de passer inaperçu avec le boucan que je faisais. J’avais un peu honte de ne pas pouvoir m’arrêter.  Pourtant, je venais ici souvent… Puis je me rendis compte que ce n’était pas à cause de l’odeur. J’avais du attraper froid lorsque je m’étais réveillée dans la nuit. Soudain, je fus prise d’un doute. Je m’étais réveillée en sursaut, à cause de mon cauchemar. Mais Asumi n’en avait pas été dérangée. Etrange, puisque j’avais quand même fais du bruit. Peut-être avait-elle ses raisons ? Je n’osais pas le lui demander. Elle semblait cacher un lourd passé. Je me tu, un peu gênée.

Le sentier était là, devant nos yeux.  Le soleil n’avait pas terminé sa monté. Parfait. Nous étions dans les temps, si nous ne voulions pas passer une nuit de plus dehors. Nous fîmes une petite pause. Bon, ce n’était pas l’endroit idéal. Mais c’était mieux que rien.

Nous avions repris la route. Nous marchions à une dizaine de mètres du sentier, pour limiter les odeurs. La neige s’épaississait par endroits, et je prenais un plaisir puéril à sauter dedans.  Parfois, j‘envoyais un peu de neige sur Asumi, avant de partir en ronronnant. Puis je revenais auprès d’elle, essoufflée. Je fermais les yeux pour mieux profiter des sensations de bonheur qui me baignaient le cœur.

Le soleil était maintenant haut dans le ciel, et commençait sa descente. Encore une pause.  Mes pattes commençaient à ralentir, et m’assoir me fis le plus grand bien. Le silence se faisait. Puis, dans un élan de folie, je me risquais à demander :
« - Asumi… Est-ce que ça va ? Je veux dire... Vraiment ?»

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   Sam 13 Fév - 12:48


A demi endormie, Sauvi sursauta et me répondit plusieurs instants plus tard:

"-Oh, euh… Oui, et toi ? La nuit n’a pas été extrêmement froide…"

J'espérais qu'elle n'avait pas eu froid lorsqu'elle s'était levée, hier soir. Qu'elle allait bien; qu'elle n'y pensait pas en ce moment, qu'elle se sentait bien. Je ne voulais pas qu'elle ait peur, qu'elle soit en colère ou triste. Je ne voulais pas qu'elle s'inquiète pour moi. Alors, je faisais comme je faisais à tout le monde; je lui souriais en me forçant. Le truc en plus, c'est que ça ne se voit pas, que je fais semblant de rire et de sourire. C'est mieux comme ça...
Sauvi ferma les yeux, comme si elle réfléchissait, ou comme si elle était épuisée. Une pointe d'inquiétude me titilla fortement et je m'apprêtais à lui miauler si ça allait, mais elle se leva sans avoir l'air d'avoir remarqué mes angoisses. Elle chassa quelques feuilles mortes qui s'étaient accrochées à sa fourrure blanche et rousse d'un coup de langue râpeux. Et elle étira ses membres sûrement engourdis et se cogna la tête sur le bas plafond de la grotte qui nous avait servi de tanière. Elle ronronna lorsqu'elle retomba avec douceur à terre.

Je vis que sauvi trépignait sur place, jetait toutes les cinq secondes vers un petit chemin et qu'elle avait envie de rentrer au QG. Je lui souris de mon air mélancolique et nous nous mettions en route. Ma camarade semblait joyeuse, ce qui me mit un peu de baume au cœur de la voir heureuse. Lorsque la petite chatte sans pouvoir se mit à éternuer à cause de la poussière âcre, je compris que nous nous rapprochions rapidement du Sentier. Grâce à cette route, nous pourrons rentrer facilement au QG sans mauvaise rencontre. Je reportais mes coups d'yeux sur mon amie. Elle s'était subitement tue, comme honteuse, ce qui m'angoissa, car d'habitude, elle parlait tout le temps. Et j'aimais quand elle était comme ça. Je l'adorais. Alors que je ne savais rien d'elle. A part qu'elle n'avait pas de don; de plus, c'était moi qui l'avait déduis.
Lorsque le Sentier fut entré dans mon champ de vision, je fixais aussitôt la course du soleil. Nous étions en fin de matinée, et nous nous reposâmes quelques minutes.

Puis, on a repris la route. Le trajet fut bien trop silencieux à mon goût. Je préférais Sauvi quand elle papotait, parlant de tout et de rien et changeant de sujet toutes les deux minutes. Elle semblait préoccupée... Cela me faisait mal au cœur? Etait-ce de ma faute? Croyait-elle que j'étais triste? Cela avait beau être vrai, je ne voulais pas qu'elle le sache. Personne ne devait savoir ce que j'avais caché et enfoui au fond de mon cœur parsemé d'épines. Et encore moins que Sauvi s'inquiète pour moi.
Alors, étais-je une mauvaise comédienne à ses côtés? Mon sourire était-il normal, c'est-à-dire mélancolique? Je ne savais pas, mais je ne voulais pas que Sauvi... Spaaaf. De la neige dégoulina sur mes oreilles et mon museau. Plongée dans mes pensées, je ne l'avais pas vue m'envoyer le peu de neige qui résistait au soleil pâle. Elle ronronna quand elle revint près de moi.

Voilà, comme ça. Je te préfère comme ça, Sauvi. Je veux que tu sois contente, heureuse, que tu ris.
Alors je souriais et reportais mon regard devant moi après m'être secouée pour enlever la poudreuse de mon visage.
Puis, je m'arrêtais quelques instants pour fixer le soleil. Nous étions en milieu d'après-midi, et cela m'étonna. Il était déjà midi? Le temps passait vite, avec ma camarade! Sauvi s'arrêta, et s'assit, tout comme moi. Elle avait l'air un peu fatiguée, à force de bouger dans tous les sens.
C'était silencieux, jusqu'à ce qu'elle me demande:

"-Asumi… Est-ce que ça va ? Je veux dire... Vraiment?"

Alors... Elle s'en était rendue compte?! Peut-être pas entièrement, mais ça se voyait tant que ça?!
Alors, je décidais de lui mentir à moitié. Par ce qu'elle pouvait en déduire facilement que je racontais des bobards si je lui disais que j'allais bien; t que si je lui miaulais que ça n'allait presque pas du tout, eh bien elle en serait vexée.

"-Hum... Pas trop."

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   Mar 8 Mar - 19:46


Je redoutais quelque peu sa réponse. Je l'aimais de plus en plus, chaque seconde passée en sa compagnie m'était inestimable. Mais j'avais encore tant à apprendre d'elle ! Malheureusement, les amis ne se faisaient pas en une journée. Et peut-être était-ce mieux ainsi, cela nous évitait les déceptions, les trahisons.
Même si l'on n'était jamais complètement à l'abri de ce genre de choses.
Qu'un ami me trahisse ne m'était jamais arrivé. Mais je commençais tout juste à tisser des liens, même si mon arrivée chez les Felinaes remontait maintenant à plusieurs lunes. Malgré mon caractère plutôt entraînant, je n'avais jamais pensé à approfondir mes relations, pour en faire de véritables amitiés, inestimables et fortes. Asumi me paraissait vraiment digne de confiance.

"-Hum... Pas trop."

Oui, je le savais. Mais pourquoi ? Pourquoi était-elle malheureuse ? Je ne pouvais pas le lui demander maintenant. Et de toute évidence, elle ne voulait pas en dévoiler beaucoup plus. Et je n'avais pas envie de le lui demander maintenant, réprimant ma curiosité au fond de moi. Je posais un regard doux et bienveillant sur elle, comme si le simple fait de la regarder pouvait la faire allez mieux. Mais les choses ne marchaient pas comme ça, dans ce cruel monde où nous vivions. Il fallait trouver les bons mots, et ce n’était pas mon point fort.

Nous nous étions remises en route. Je nous faisais faire quelques détours volontairement, juste pour prolonger notre balade. Mes pattes protestaient toujours, mais désormais, je les ignorais. L’atmosphère était bien trop détendue pour que je ne vienne tous gâcher en me plaignant.  

La neige, désormais presque absente, avait trempé le sol en fondant. La boue nous collait aux pattes, et cela me rappelait lorsque j’étais encore jeune, quand je jouais avec d’autres chatons. Cette idée d’en être redevenue une me fit sourire. Je fis un petit tas de boue avec ma patte, avant de l’écraser.
En fait, intérieurement, je n’avais jamais grandis, à mon grand bonheur.

Le soleil descendait dangereusement dans le ciel, et nous n’étions toujours pas arrivées. Je nous avais peut-être fais prendre  un peu trop de détours, finalement. Mais la lumière orangée qui baignait le paysage autour de nous était agréable et rendais l’ambiance un peu mystique. Tout semblait être irréel, comme si nous étions ailleurs, sûrement dans un monde meilleur.

La fin de la journée approchait à grand pas. Nous pouvions apercevoir l’entrée du Q.G. au lointain. Le temps de nous séparer était presque arrivé. Je regardais Asumi d’un air admirateur. Elle semblait si noble, avec ses ailes et son pelage or légèrement ébouriffé par la  douce brise du soir. Le temps était passé tellement vite, avec elle ! Je trépignais déjà en pensant à nos futures escapades, alors que celle-ci n’était pas encore totalement finie.

« - C’était vraiment bien. »


Dernière édition par Sauvi le Dim 13 Mar - 16:53, édité 2 fois

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   Dim 13 Mar - 11:05


Nous nous sommes remises en route, ce que j'avais espéré. Je ne voulais pas l'inquiéter. Du moins, pas maintenant. Cependant, je remarquais que ma camarade de route faisait volontairement des détours. Je pensais que c'était pour rester plus longtemps avec moi, et j'en étais ravie. Il fallait bien que je pense à autre chose que des souvenirs tristes, hein? Pas seulement pour mon bien, mais pour Sauvi. Je dressais quelques fois mes oreilles, lorsque la petite chatte rousse et blanche faisait craquer une brindille ou autre chose, mais remarqua rapidement qu'elle avait mal aux pattes. Je ne disais rien, pensant qu'elle faisait volontairement des efforts, et ne voulait pas lui manquer de respect. Je ralentis quand même un peu l'allure discrètement pour soulager ses coussinets. Mon amie s'arrêta quelques instants pour faire un petit tas de boue dans la neige qui avait fondu, avant de l'écraser. Je n'appréciais guère d'avoir les pattes gluantes, mais tant que ça n'ennuyait pas Sauvi, je m'en fichais pas mal. J'aimais son sourire. Il avait un air à la fois mature et enfantin. Les miens étaient soient forcés, soit mélancoliques. Il m'arrivait parfois de dévoiler gentiment mes crocs avec sincérité, même si c'était très rare. Et avec la chatte dénuée de pouvoir, je sourais sans me concentrer sur cela, c'était automatique.

Nous avions fait beaucoup de détours, car le soleil était en train de mourir. Deux jours à l'extérieur du QG toute seule m'aurait profondément ennuyée, mais avec Sauvi, le temps passait plus vite. Mais nous n'étions pas loin du QG, car j'en apercevais l'entrée. J'étais très contente d'être de la même Guilde qu'elle, car nous pouvions souvent nous voir, bien que nos rencontres soient brèves. Alors qu'avec Pandémie... Je redoutais de la revoir sur un champ de bataille. Et j'étais encore plus angoissée à l'idée que nous soyons face-à-face dans ce cas-là. Que ferait-elle? J'imaginais mal la chatte rousse foncée me laisser et partir combattre ailleurs, cela ferait comme si elle était lâche. Oui, je redoutais ce moment. Je m'arrachais à mes pensées et reportais mon regard vers Sauvi. Elle me fixait d'un air admirateur, ce qui me surprit et me fit rougir.

"-C'était vraiment bien.

-Oui. Mais nous nous reverrons, n'est-ce pas?"
Répondis-je aussitôt.

Je fermais les yeux quelques instants pour sentir la brise du soir, légèrement froide, souffler sur mes poils dorés. Je ne voulais pas quitter Sauvi, mais il le fallait bien, non? Alors je rouvris mes paupières et fixais à mon tour ma camarade avec mes yeux émeraudes, reflétant une lueur amicale.

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   Ven 22 Avr - 18:23


-Oui. Mais nous nous reverrons, n'est-ce pas?"
Mon cœur se réchauffa. Elle aussi espérait une nouvelle escapade, je ne me faisais pas de fausses idées par rapport à une amitié approfondie. Je lui répondit dans un ronronnement discret :
"- Oui, évidemment !  
Mon regard se perdait au loin, tandis que j'imaginais où nous pourrions nous retrouver toutes les deux. Le monde était vaste, et les solutions multiples. J'ajoutais, d'un air un peu plus grave :
- Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu viens me voir, hein ?
Puis je me tus, savourant les yeux fermés la légère brise du soir qui caressait mon pelage. Des pensées tourbillonnaient dans ma tête, toutes plus agréables les unes que les autres. Le soleil couchant projetait ses derniers rayons avant de disparaître derrière l'horizon. Subitement, je rouvris les yeux et mon regard  se tourna vers Asumi. Je souris d'un air malicieux et proposa d'un ton enjoué :
"-On fait la course ?
Sans attendre sa réponse, je partais en courant vers le Q.G. telle une chatonne qui découvre le monde, seulement poussée par la joie de courir, de sentir son souffle se faire plus profond, son cœur battre plus vite. Tout cela était grisant. Mes pattes martelaient le sol à une cadence régulière. Mes éclats de rires s’évanouissaient dans le ciel qui se faisait toujours plus sombre. Ils apportaient comme une touche de lumière parmi ces ténèbres, une étoile de plus auprès de la lune. Plus les champignons se rapprochaient, plus l’air se faisait humide.
Hors d’haleine, je ralentis légèrement ma course. Mes pattes laissaient de légères traces dans le sol humide, et mon souffle saccadé formait de légers nuages blancs. Nous étions désormais tout près. Je pouvais sentir la présence des autres chats.
Je m’étais complètement arrêtée, exténuée. Néanmoins, la course avait ravivée mon excitation et ma joie. Je ronronnais d’un air stupide en reprenant mon souffle. Asumi était à mes côtés, la vie me semblait parfaite. Les étoiles brillaient, nous étions en sécurité. Ce devait être cela, le « bonheur ».
Je me dirigeais au pied d’un champignon d’un pas tranquille. Je m’assis sur le sol froid, en face d’Asumi. Cette fois, c’était bien la fin. Je souriais, bien que je fusse légèrement mélancolique.
-“ Bon… Eh bien, à plus tard… Passe une bonne nuit."
Je me dirigeais vers mon champignon, d’un pas trainant. Je ne pus m’empêcher de me retourner et de contempler la défenseuse. Mon cœur se serra, et je me décidais à faire demi-tour. Je revins vers elle et lui donna un coup de langue sur l’oreille.
-“ On se reverra bientôt, c’est promis."
Cette fois, je partais pour de bon, d’un pas assuré, me fondant dans les ténèbres.

Spoiler:

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Anonymous
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   Ven 22 Avr - 20:44


Elle parut contente, et, à mes paroles, c'était comme si je sentais la joie envahir son esprit. C'était agréable. Elle ronronna un peu avec affection, et me répondit:

"-Oui, évidemment!"

Son assurance me rassura. Elle ne serait pas tentée de faire autre chose à la place que venir me voir ou se braquerait sûrement si un supérieur lui disait de faire autre chose. Je sentis mon cœur se réchauffer et agitais les moustaches, heureuse. Sa gaieté me mettait à l'aise, mais je commençais à me sentir un peu triste à l'idée de nous séparer, bien que nous soyons dans la même Guilde. La voir de loin sans pouvoir lui parler au QG m'angoissais. L'amitié à distance, c'est douloureux. Je reportais mon regard émeraude sur la petite chatte dénuée de pouvoir. Ses yeux étaient perdus dans le vague, comme si elle réfléchissait profondément. Peut-être se disait-elle la même chose que moi.

"-Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu viens me voir, hein?"

Je la regardais longuement avec affection, les yeux pétillants. Je hochais la tête pour confirmer. Je n'hésiterais sûrement à aller lui demander de l'aide en tant que besoin, mais je n'irais jamais l'emmener avec moi dans des guêpiers ou lui fourrer la truffe dans mes ennuis. Il ne fallait pas que je l'embête et que j'aille la chercher au moindre petit problème. Espérons qu'elle sera là quand j'aurai besoin d'elle. Je n'en doutais pas une seconde. Sauvi tourna la tête vers moi et me sourit d'un air malicieux.

"-On fait la course?"

Surprise, je la vis détaler devant moi à toute vitesse. Le temps que je prenne une grande inspiration sans penser aux conséquences que cela pourrait entraîner, je m'élançais à sa suite, mais, la voyant trop loin, je pris appui sur une motte de terre et déployais mes ailes. D'en haut, je voyais une boule de poils blanche et rousse qui courait à en perdre le souffle, et j'entendis au loin ses éclats de rires cristallins. Je fermais les yeux le temps d'entendre ça, comme si rien d'autre n'était plus important. Puis, je battais des ailes et en quelques instants, j'étais au-dessus d'elle. Sauvi ne faisait pas attention à moi, alors je me laissais tomber au sol et foulais la terre avec elle. Quelques minutes plus tard, malgré la mi-obscurité du soir qui s'installait, je sentais que ma camarade devait être essoufflée pour avoir couru si vite et si longtemps. D'ailleurs, elle ne tarda pas à stopper net sa course, et je m'arrêtais en même temps qu'elle, soulagée que nous n'ayons pas à courir plus. Les battements de mon cœur résonnaient sourdement à mes oreilles et je croyais que mes tempes allaient éclater. Cela se calma un peu. L'excitation de Sauvi, elle, ne s'était pas envolée. Elle avait la fourrure ébouriffée et son état me fit penser à un chaton qui vient de s'arrêter de courir après sa propre queue. Je ronronnais à cette pensée et fixais la Felinae. Elle alla près d'un champignon, et je compris que nous étions tout près de la Sylve, donc du QG. Cette fois, la journée était bien finie. La petite chatte s'assit en face de moi et me sourit. L'image que j'avais d'elle, celle de la femelle sans pouvoirs débordant de joie de vivre, en fut un peu chamboulée. Elle me paraissait bien mature.

"-Bon... Eh bien, à plus tard... Passe une bonne nuit."

Elle alla sous son champignon, l'air fatiguée et triste. Mon cœur se serra. Je n'avais pas envie de la quitter, mais on pouvait quand même survivre l'une sans l'autre! Est-ce qu'on pourra refaire ce genre de balades, plus tard? Sauvi se retourna brusquement et me fixa longuement. J'en profitais pour soutenir son regard bleu ciel, qui reflétait une amitié sensible. Mon amie vint vers moi après avoir hésité et me passa un coup de langue sur l'oreille ornée de la plume.

"-On se reverra bientôt, c'est promis."

Je lui fis un sourire sincère et elle pivota pour s'engouffrer dans les fourrés. La nuit était tombée. Me retrouvant seule dans le noir, je baissais la tête. Non, ce n'était pas la dernière fois qu'on se rencontrait. Loin de là.


FIN





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