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Un trésor || DEFI SOLO ELITE

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Anonymous
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   Lun 27 Aoû - 21:47


J’étais couché sur un des lits de l’infirmerie, les yeux fermés. Pas vraiment endormi, pas vraiment réveillé. J’émergeai lentement, à peine, d’un sommeil lourd qui avait duré je ne sais combien de temps. Quel jour, quelle heure étions-nous ? L’odeur des médicaments et des produits désinfectants m’agrippaient le museau, si bien que je ne pouvais sentir autre chose. Peut-être y avait-il un humain dans les parages, j’entendais de vagues bruits de pas, trop lourds pour être ceux d’un chat. Il allait, de gauche à droite, d’un bout à l’autre de la pièce. Je n’avais jamais aimé ce lieu, l’ambiance qui en découle. Toutes ces armes défectueuses allant se faire réparer pour être ensuite remises en service. Pour se battre. Conquérir. Dominer. Et moi, j’étais faiblement couché, étalé, blessé. Pourquoi déjà ? Ah oui… Je me souvenais du désert, cette longue marche pour finir dans un lieu vide puis attaqué par des ensableurs. J’avais été ridiculement obligé de battre en retraite. Fuir face à de gros rats. J’espérai que personne ne le saurait jamais. Hum, la suite n’était pas des plus héroïques non plus. Une chute dans une caverne aquatique, somptueuse mais regorgeant d’une myriade de dangers en tout genre. Je me souvenais de la méduse, l'air douce et frêle mais qui m’avait laissé une magnifique marque de brûlure sur le coussinet. J’espérai que cela n’altère pas mon pouvoir, il était déjà assez difficilement utilisable comme ça. Je devais faire attention à absolument tout avec ces coussinets azurés… Je regrettai parfois de ne pas avoir un pouvoir plus pratique, plus simple, avec moins de contraintes. Opaline produisait du feu, Gwei ralentissait tout ce qu’il voulait, Schrödinger… Hum non, Schrödinger était bien moins logé que moi. Je remontai lentement le fil de mes derniers souvenirs, cherchant le moment où j’avais bien pu faire le chemin retour sans même m’en rendre compte. Peut-être allais-je sombrer à nouveau dans le sommeil avant même de me souvenir… Oh, c’est vrai. Je m’étais évanoui. Cela n’avait décidément pas été la journée à raconter à tout le monde pour avoir l’air puissant. Finalement, l’ombre que j’avais vu avant de sombrer dans les bras de Morphée était donc bien une aile d’argent. Les Hommes avaient dû l’envoyer pour vérifier mon état suite aux indications de la puce. Puis une patrouille avait dû être envoyée pour me récupérer. Je suppose que quelques chats étaient donc au courant de mon escapade. Avec un peu de chance, les ragots ne devraient pas trop tourner… Je ne savais même pas pourquoi je me souciais de l’avis de ces félins mono-neuronaux. Peut-être tenais-je à une certaine réputation pour ne pas que l’on vienne me casser les pattes à tout bout de champ. J’avais mal à la tête. Sûrement à cause de mon odorat sur-stimulé avec tous ces produits. Ou alors mon corps n’avait toujours pas fini de se remettre. Je remuai doucement sur le drap soyeux de mon lit, trouvant une position plus confortable. Je ne sentais encore que très peu mes multiples griffures et morsures reçues dans le désert. Mes éraflures au bas des pattes causées par les roches aiguisées de la grotte étaient quasiment de l’histoire ancienne. Seule la brûlure, généreux cadeau d’un être flasque, se faisait encore douloureuse. Je ressentais en continu une sensation de brulure dont j’avais finalement l’habitude avec ce pouvoir aux conséquences désastreuses. Mais quelle chance, cette fois ce n’était pas lui qui m’avait blessé… J’allais m’endormir à nouveau, récupérer des forces et reprendre ma vie somme toute banale de soldat, si ce n’est que j’étais le futur traitre de la caserne.
Je senti soudain quelque chose me toucher. Je sursautai et ouvris subitement les yeux, découvrant qu’un homme en blouse blanche était penché au-dessus de moi, posant doucement de la crème sur ma brûlure. L’apport soudain de lumière m’ébloui et je pris quelques secondes à pouvoir observer celui qui avait eu l’audace de m’empêcher de dormir. Il était concentré sur sa tâche, ne réagissant même pas à mon précédent sursaut de surprise. Je supposai qu’il avait dû voir des centaines de soldats défiler dans cette pièce et avoir la même réaction au réveil pour ne plus y faire attention. Les paumes de ses mains étaient rugueuses, ridées par le temps assassin. Il était grand, plus grand qu’un humain ordinaire, large d’épaule et imposant. Il ne devait pas faire partie de ceux que l’on agace sans en subir les conséquences. Pourtant, ses gestes étaient doux, précis. Malgré le fait qu’il touche directement ma plaie, je ne ressentais aucune douleur. Au contraire, la crème mêlée à ses massages m’apaisait. Ses gestes circulaires, ni trop appuyés, ni trop peu, me faisaient un bien fou. Ses mouvements amples remuaient mes poils autour de mes coussinets, dévoilant les cicatrices dues à mon pouvoir. Cela dura quelques minutes, puis il s’en alla. Sans un regard, sans un mot. Il reprit ses occupations, triant et rangeant les médicaments, empilant des dossiers. Je le quittai des yeux. Maintenant que j’étais réveillé, j’observai ce qu’il se trouvait autour de moi. Evidemment, l’infirmerie n’avait pas changé depuis mon dernier passage, qui ne remontait qu’à quelques jours à peine. Toujours ces mêmes étagères, murs et lits. Tous blancs. J’étais néanmoins le seul félin ici et il m’était toujours impossible de savoir combien de temps j’avais dormi. A en juger l’engourdissement de mes pattes, cela ne faisait pas si longtemps. Je ressentais même encore les courbatures de cette longue journée. Mes quelques heures de sommeil, si ce n’est plus, n’avait pas encore été assez nombreuse pour effacer la totalité de ma fatigue. Voilà pourquoi, rapidement, je m’endormi à nouveau.

Je passai la journée du lendemain entre siestes et observation de l’unique humain restant à mes côtés. De temps en temps, une femme, plus jeune, venait lui portait assistance durant quelques heures. Ils préparaient des traitements, parlaient, riaient, sans que je ne comprenne le sens de leurs paroles. Ils avaient l’air heureux. En leur présence, tout semblait léger, agréable. Comme si la guerre n’existait pas. Comme s’il n’y avait aucune souffrance de l’autre côté de ces murs. Ils aimaient leur travail et faisaient de leur mieux pour l’accomplir. Je passais beaucoup de temps à les écouter, identifiant parfois un mot, parfois un nom. Ils parlaient de leurs patients, du moins c’est ce que je cru comprendre lorsque de nombreux noms que je connaissais firent irruption dans la conversation. Je cru reconnaître le mien également, suivi d’un regard compatissant. Ils aimaient les chats. Ils les considéraient comme des êtres vivants, non comme des armes.  Au fil des heures, je me pris lentement d’affection pour ces deux personnes. Lorsque la femme partait, le silence se faisait, mise à part les quelques fois où l’homme se mettait à parler tout seul énonçant une liste de médicaments ou jurant contre une préparation difficile. Trois fois par jour, il changeait mes bandages. Toujours sans un mot, toujours avec ces gestes délicats. Je le regardais à chaque fois, étudiant ses traits vieillissant, cherchant à imprimer ce visage dans ma mémoire. J’espérai le voir à nouveau, lors d’un prochain passage à l’infirmerie.
C’était étrange, d’apprécier un humain. J’en avais vu des centaines, sans jamais y prêter attention. Ils n’étaient que du décor pour certains, d’autres étaient des supérieurs, d’autres encore étaient sujet de missions de surveillance. Mais jamais je ne leur avais apporté autant d’intérêt, ni de considération. Je n’étais pas manichéen au point d’être persuadé que tous les Hommes étaient mauvais, mais voir autant de douceur dans le regard fatigué de cette personne me faisait relativiser sur la monstruosité des humains.

Mon troisième jour d’éveil fut le dernier en ces lieux. Le médecin, par l’intermédiaire d’un félin qui m’était supérieur, m’avait fait comprendre que je pouvais marcher autour de l’infirmerie et que je pourrai la quitter le soir venu. Je ne m’étais donc pas fait prié pour quitter mon lit et aller me dégourdir les pattes. Pourtant, les environs n’avaient rien d’attrayant. Entre bâtiments plus ou moins délabrés et félins agaçants, je n’avais pas vraiment de choix. Finalement, je me décidai à aller à la ménagerie. Ce n’était pas un lieu que j’affectionnais tout particulièrement, notamment à cause des prisonniers qui se déchargeaient comme ils le pouvaient de leurs conditions misérables. Chacun avait sa façon d’appréhender le manque de liberté et les expériences. Entre agressivité, repli sur eux-mêmes et acceptation, chacun me donnait une raison de faire cette évasion.
Lorsque j’arrivai dans la ménagerie, un silence mortuaire se fit. L’odeur humaine que je dégageais me catégorisait immédiatement comme soldat, et donc comme ennemi. Un bourreau qui faisait subir à ces chats ce que nulle personne ne pouvait supporter. J’avais toujours fait en sorte d’être loin des tortionnaires, me contentant des patrouilles de surveillance. Je connaissais parfaitement le labyrinthe de cages, adaptées pour que les évasions soient périlleuses pour ceux qui oseraient s’y tenter. Mes pas étaient discrets et lents. De temps à autre, quelques voix brisaient le silence, entre chatons jouant innocemment et mères me jetant des regards noirs. Je ne savais même pas pourquoi j’étais venu ici. Je n’avais pas spécialement pensé à mon projet d’évasion, auquel cas je pourrai profiter de ma venue ici pour faire l’état des lieux. Peut-être y avait-il un mur plus délabré, un passage plus étroit, un chemin plus rapide. J’essayais de penser à toute éventualité, imaginer du plan A au Z. Mais je n’étais pas un stratège. Je ne pouvais tout prévoir comme le faisaient certains génies. Je n’étais qu’un chat ordinaire, faisant sortir la foudre de ses pattes…

« Hé toi, tu es un soldat ? »

Une voix me fit sortir de mes pensées. Je me tournai vers celle-ci et remarquai un très jeune chat, enfermé. Il avait l’air effrayé, épuisé, et je remarquai sur sa peau rosée la marque caractéristique d’une piqure encore fraiche. C’était un frais. Son poil acajou moucheté de blanc était terne, sale. Je relevai mon regard jusqu’au sien. Il était apeuré, totalement perdu. Après quelques secondes d’un silence pesant, je répondis d’un vague signe de tête, bien qu’il était évident qu’un chat se baladant gentiment ici ne pouvait être qu’un soldat. Mais l’heure n’était pas à la raillerie.

« J-Je m’appelle Flynt… J’ai subi l’expérience il y a deux jours. T-Tu pourrais m’aider ? »

Je plissai imperceptiblement les yeux. L’aider ? A s’évader ? J’osai espérer qu’il rêvait ou qu’il pensait à autre chose. Comment pourrait-il croire qu’un soldat risquerait sa vie et sa liberté pour sauver celles d’un unique inconnu ? Je répondis néanmoins, attendant la suite.

« Je t’écoute. »

Le regard du rouquin s’illumina et je priai pour qu’il ne me demande pas quelque chose d’irréalisable. A vrai dire, sa réponse me surprit.

« Durant l’expérience, les Hommes m’ont enlevé mon collier… J’y tiens énormément, il était à mon frère. T-Tu pense que tu pourrais le retrouver pour moi ?... »

Ah, les objets à valeur sentimentale. J’avais toujours eu du mal à saisir ce concept. S’attacher à une babiole qui a pour unique raison d’exister que d’avoir appartenu à un être cher. Et voilà que tristesse se faisait lorsque ce foutu objet n’était pas entre nos pattes. Je ne voyais rien de plus inutile, mais soit. Je relativisai en me disant que ma façon de penser était plus terre-à-terre et que je n’avais jamais été dans cette situation. La requête du jeune félin était réalisable, je n’avais qu’à aller au laboratoire et en ressortir avec ce foutu collier. J’espérai juste n’y croiser personne.
Après avoir dû contenir sa joie et m’avoir donné la description précise du bijou, j’avais quitté la ménagerie, marchant un peu plus vite qu’à l’aller. Même si j’avais accepté cette quête, cela ne m’enchantait pas particulièrement. Mais si cet objet était le seul espoir de ce chat, alors je me devais de le lui retrouver. Au moins jusqu’à cette fameuse évasion. Avec un peu de chance, il ferait partie des chanceux qui retrouveront leur liberté.
Sur la route, je repensais à mon parcours. J’avais eu la chance dont chaque chat passant par ces cages avait rêvé : Naître avec un pouvoir. Puisqu’il était naturellement puissant malgré des conséquences agaçantes, je n’avais jamais eu à subir l’expérience. Jamais d’aiguille plantée, jamais de nausées suite au produit. Absolument rien. Beaucoup n’avait pas eu cette chance et avait souffert le martyr avant de mourir ou de servir leurs tortionnaires.

J’arrivai rapidement au laboratoire, juste à côté de l’infirmerie. L’odeur y était horrible, me brulant le museau de produits chimiques. Je sentais encore la peur et le sang du dernier venu, qui était peut-être mort à l’heure qu’il est. Tables et étagères blanches entouraient une unique grande table d’expérience, possédant tout ce que l’on pouvait imaginer pour le parfait laboratoire du petit chimiste en herbe. Il y avait là des instruments que je n’aurai jamais pu imaginer moi-même. Je détournai rapidement le regard de ces outils, ne voulant aucunement imaginer à quoi ils pouvaient bien servir. Au lieu de me focaliser là-dessus, je me mis à la recherche du collier. Je sautai sur une chaise pour avoir une vue d’ensemble et éventuellement pouvoir inspecter les plans de travail, même si les accessoires du félins avaient déjà dû être jetés depuis. En effet, tout était lisse et parfaitement rangé. Je serrai les dents, persuadé que cet objet devait déjà avoir été envoyé à la décharge. Je sautai au sol dans un mouvement souple, faisant attention à mes pattes meurtries. Mes recherches se poursuivirent durant quelques minutes durant lesquelles j’eu l’immense joie de découvrir la salle des expériences dans les moindre recoins. Mais alors que j’allais abandonner et aller annoncer au petit que son objet était perdu, quelque chose brilla dans un coin de la pièce. Je m’y précipitai. C’était là mon dernier espoir. Il s’agissait d’un bac transparent, certainement une poubelle parmi les nombreuses peuplant ce lieu. Je la renversai sans vergogne sans un bruit sourd, remuant avec ma patte son contenu. Des compresses pleines de sang, des poches vides, des aiguilles usagées… Et un collier. Bon sang. Je devinai qu’il s’agissait de ce qui avait été utilisé pour expérimenter sur Flynt et j’eu un haut le cœur. Il était passé par l’enfer, et voilà qu’il était coincé dans une de ses cages… Déglutissant, je séparai le bijou du reste. Le collier était assez simple. Une chaine très fine en argent à laquelle était accrochée une bague humaine. La simplicité de l’objet était agréable à mes yeux au point que j’aurai presque pu le porter moi-même. Cependant, je le pris doucement entre mes crocs, grimaçant en sentant le goût métallique et froid de l’argent et parti rapidement de cet endroit.

Les remerciements de Flynt me mirent mal à l’aise tant ils étaient sincères et purs. Un large sourire illuminait son visage et des larmes perlaient à ses yeux pendant qu’il me répétait qu’il pensait l’avoir perdu. Je ne pus m’empêcher de sourire à mon tour, satisfait d’avoir rendu un félin dans un malheur aussi grand. Je ne restai pas longtemps en sa compagnie, devant rentrer à l’infirmerie. Mais je restai heureux de cette rencontre.
Une fois de retour sur mon lit, véritable palace comparé aux cages de la ménagerie, le vieux docteur me massa une dernière fois les pattes. Lui aussi était une belle rencontre, même si elle ne s’était faite que dans un sens. Finalement, l’enfer n’était pas peuplé que de démons. Je pu rentrer dans ma chambre individuelle sans aucun problème, allant me coucher avec une seule pensée.
Bientôt, Flynt, tu seras libre.

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