Niklaus prend le contrôle
Il était temps de parvenir à peu près aux besoin de ton groupe. Tu étais le seul assez responsable pour comprendre ce concept-là, bien que très, trop simple à tes yeux. Alors, tu avais été très satisfait ce matin de ne pas te réveiller dans la honte d'avoir dormit pendant trop de jours, à tel point qu'on en oublie ta capacité à être responsable, des fois. Te dirigeant vers l'arbre creux, tu regardas d'un air attentif et alerte les alentours afin d'attraper ce qui passait sous ton regard lourd. Sentant l'air, tu distinguas ce qui te semblait être des souris qui se masquaient à l'ombre des quelques végétaux qui poussaient ci-et-là. Te postant dans la posture adéquate à une action semblable, tu sautas sur les animaux sans défense. Cependant, ce comportement là était peu approprié puisqu'il y en avait apparemment deux; tu attrapas donc la première d'un rapide coup de croc pendant que tu atterrissait sur l'autre, explosant sa vie entre tes griffes meurtries. Le bruit lourd que tu produis avec ce mouvement suffirait à faire fuir tout animal un tant soit peu attentif dans la zone, ce qui n'était pas forcément à ton avantage. Un petit souriceau reposait là, entre les deux parents que tu venais d'achever, et te regardait impudemment de ses petits yeux pleins d'incompréhension. Les souris étaient trop idiotes pour comprendre le concept que tu lui exposais-là. Soit, cela serait une proie de plus, tu ne pouvais pas refuser cela. L’attrapant sans même penser à l'achever, tu ramenas tout cela au Royaume, pendant qu'elle s’essoufflait, et mourrait en cours de route, incapable de mettre un sens à tout ce qui venait de se dérouler là.

Emulp a le contrôle.

Ce n'était pas commun, que tu aie envie de chasser. En fait, ça n'arrivait strictement et simplement jamais, pour de très bonnes raisons : tu en étais la plupart du temps incapable. Mais tu avais des capacités monstrueuses, et ça, c'était intéressant. En l’occurrence, tu n'avais rien de bien intéressant à faire, et tu n'aurais jamais été chassé de par toi-même, même si tu entendais quelques fois que quelqu'un t'avait vu rapporter quelques petites proies. Tu prenais les compliments avec un air confus et peu à l'aise, puisque ce n'était pas vraiment toi. Tu étais trop fatigué pour expliquer ce qui se tramait. Alors, lorsque tu ramenas un sanglier au camp ce soir-là, tout le monde était très étonné. Tu avais déjà ramené des petites souris ou ce genre de choses, mais une bestiole de cette taille, vraiment? La réalité était un peu pitoyable, tout de même.

Tu marchais sans réfléchir, pour être tout à fait honnête. Tu vis un gros tas marron, avec du sang. Naïvement, et toujours sans réfléchir, tu pensas que c'était peut-être un chat, mais en retournant la bestiole, tu compris que ce n'était clairement pas ça. D'ailleurs, tu ne savais même pas ce que c'était; mais c'était clairement un animal blessé par un combat quelconque qui ne te concernait absolument pas, et qui se reposait. Ton sang ne fit qu'un tour quand tu vis l'étincelle agressive dans ses yeux. Peu importe à quel point un chat courrait vite, il ne pouvait clairement pas rivaliser avec. Mais puisqu'il était blessé, tu pris ta chance; tu n'avais pas exactement le choix.

Te retournant immédiatement, tes pattes instinctivement se collèrent violemment au sol afin de te propulser le plus loin possible. L'animal te suivit avec la fougue d'un blessé qui venait de retrouver le coupable qui n'avait point été puni; quand à toi, bien que ta maladie te faisait en théorie fatiguer bien plus rapidement, tu ne t'arrêtais pas. Tes poumons te brûlèrent atrocement, ton souffle semblait racler ta gorge comme de l'acide, et ton cerveau s'était fermé à la douleur lancinante dans tes membres enroués par la course intense qui se passait déjà. Malgré sa blessure, il allait presque aussi vite que toi, et semblait prendre de plus en plus de vitesse et de terrain; alors que tu fatiguais clairement. Au bout de quelques minutes, qui semblaient être des jours qui s'écoulaient; qui semblaient être juste un terrain où le temps s'arrêtait pour laisser toi et ton agresseur se poursuivre paisiblement, tu sentis tout ton corps faiblir. Ce n'était pas bon; tu étais bien trop épuisé par cette course. Tu avais mal partout, tellement mal. Tu ne pouvais pas, tu ne devais pas t'arrêter, ou ce serait la mort pour toi. Tu contournais des arbres avec de plus en plus de peine, les végétations commençaient à s'entortiller de plus en plus dans ton pelage de plus en plus lourd, sale, et la sueur sur ton front, mêlée aux larmes de fatigue, de dépit et de peur sur ton visage, commençaient à obstruer ta vue. Au bout d'un long moment, tu oublias comment courir, comment avancer, et le réflexe mécanique ne dura plus longtemps : la fatigue intense et inattendue avait eu raison de ton corps et tu choyas.

Tu utilisas le peu de force qu'il te restait pour rouler sur le côté; et l'animal qui ne pressentis pas cela eut un moment de confusion ou il cessa d'avancer, et se retourna lentement vers toi; puis claqua de ses sabots contre le sol.

Tu le regardas, totalement terrifié par ce qui se préparait à nouveau. Cependant, lorsqu'il s'arrêta, il sembla enfin souffrir du sang qui s'était écoulé plus vite lors de sa course, et il eut un moment d'hésitation.

Fatal.

Tu ne sais pas qui prit le contrôle, si c'était quelqu'un d'autre, ou juste le désespoir. Des hallucinations, qui se frayaient un chemin plus facilement encore dans ton cerveau, murmuraient des mots incompréhensibles. Mais cela te suffisait à perdre la tête et à abandonner un peu ta conscience au profit d'un instinct bestial et cruel.
Tu fonças avec une énergie que tu ne te connaissais pas vers l'animal, sur son dos, et plantas tes crocs dans sa chair;et tes griffes avaient labouré son visage; et comme tu te souvenais que tu avais une force monstrueuse, tu te chargeas de réduire en bouillie tout ce qui passait sous tes pattes.
Il se débattit immédiatement, et t'envoyas sans beaucoup de mal au sol; mais tu te rattrapas, faisant claquer tout ton corps épuisé, et bondit à nouveau. L'endurance dont tu faisais preuve était remarquable, mais tu n'avais pas le temps de le constater, parce que ce même désespoir t'intimait de tuer la créature.

Rapidement, elle céda suite aux multiples lacérations. Tes griffes avaient labouré ses yeux, et son dos, et rouvert toutes ses blessures; tu t'en étais prit à quelque chose d'affaiblit et d'un peu plus lent, mais de tenace, alors cela ne se fit pas sans mal. Il se débattait furieusement, mais toi, tu avais cette force et ces yeux qu'il n'avait plus pour viser, et il était tout aussi fatigué que toi.

Une fois achevé, il gisait au sol, et tu étais bien trop fatigué. Alors tu allas chercher en boitant sous l'effet de la fatigue de l'aide au Royaume pour qu'on le transporte.

Plus jamais ça, songeais-tu en pensant aux courbatures que tu allais te taper pendant au moins une bonne semaine. Épuisé, tu t'écrasas au sol.

Niklaus a le corps.
C'était une journée affreusement chaude, comme à l'accoutumée en cette saison qui y était plutôt propice. Quand à toi, tu décidais qu'il était temps d'entraîner un peu ce corps pourri par la fatigue.

Tu l'emmenas non loin du camp, car tu avais toujours cette crainte innée de perde le contrôle quelque part trop loin, et de ne pas survivre. Tu ne savais pas pourquoi c'était le cas, mais c'était ainsi, alors tu ferais avec.

Tu l'emmenas courir un peu aux alentours; tu contournais les arbres agilement, et prenait garde à conserver une foulée régulière, avec une vitesse moyenne, afin de ne pas t'épuiser trop vite mais plutôt de faire durer la chose. C'était assez étrange; pour une fois, tu avais l'impression de te mouvoir comme il le fallait. Correctement, tu continuas le procédé de nombreuses minutes; au bout d'un moment ta respiration, accordée avec le bruit de tes pattes sur le sol, te semblait ne faire qu'un avec la brise qui s'était levée, tant elle te semblait régulière et longue. Tu faisais quelques tours, remit les pattes de nombreuses fois aux mêmes endroits; car tu ne voulais pas trop t'éloigner. Tu ne savais pas quelle distance tu avais parcourue, car cela te semblait à la fois affreusement long en regardant le temps passer objectivement, d'un autre côté, tu pensais simplement en être incapable tant tout semblait devenu régulier et pareil, que ce soit maintenant ou après quelques minutes du début. L'épuisement était pourtant très notable, tu savais que ton corps malade avait beaucoup de mal à supporter l'effort que tu lui faisais traverser, et au bout d'un certain temps, tu commençais à ralentir, à te courber, parce que c'était trop dur à maintenir pour toi. Mais tu voulais te pousser au-delà de tes limites, parce que tu en avais assez de cette faiblesse-là. Finalement, ton corps cessa de lui-même, quand tu vis sur ton chemin une grosse famille de rongeur allongée au soleil. Tu eus beaucoup trop de mal à t'arrêter, et leurs petites oreilles se relevaient déjà, alors tu bondis bruyamment.

La plupart des rongeurs s'étaient enfuis dès qu'on t'avait entendu, mais quelques-uns, encore abasourdis de leur sommeil, restaient à ta disposition. Alors tu les achevas sans nulle autre forme de procès et mit la patte sur deux adultes et un petit que tu avais écrasé sans même t'en rendre compte.

Épuisé, tu pris une grande, grande pose sur le sol, déçu de t'être arrêté, mais tu ne pouvais juste pas continuer une fois que tu avais cessé; et tu ramenas les proies au camp.