Après la lourde tempête qu'on avait essuyé, les champignons géants semblaient en meilleure forme que d'habitude -enfin, quand ils n'étaient pas déracinés-, ces sacrés veinards avaient put profiter de la pluie abondante. Ah, la pluie... Je suis bien content qu'elle soit partie. C'est dingue à quel point ce genre de temps réduit ma mobilité.
Alors que le vent gonfle la membrane de mes ailes et file dans ma fourrure, je me rends compte que j'arrive bientôt à destination. Je bats des ailes lentement, cherchant une zone d’atterrissage potable. Repliant mes ailes vers mon corps, je pique entre deux grands champignons colorés avant de me redresser. Je remarque alors a quelques mètres une zones pas trop encombrées de débris. Je viens me poser silencieusement sur le sol.
Je suis venu poser mes pattes dans la sylve pour aider les Felinaes à reconstruire leur Quartier Général, une paire d'aile et de pattes en plus ne peut pas leur faire de mal. Je me mets alors en marche. Je voulais éviter de venir me poser directement au milieu du camp. Je suis tellement discret malgré ma fourrure qu'on ne m'aurais pas vu arriver, alors j'y vais par la voie du sol. Ce n'est pas forcément plus simple et plus rapide, mais je préfère ça. Je ne voudrais pas qu'on me prenne pour un espion non plus... Je sais que c'est totalement possible, avec l'effet de surprise. Je me demande tout de même comment les autres chats peuvent manquer ma fourrure rouge et jaune... Mais il vaut mieux que ce soit ainsi, je suis veilleur, pas combattant. Même si j'avoue que j'aime bien agresser les intrus, ce qui ne plaît guère aux autres caméléons d'ailleurs. Le goût du sang n'est pas désagréable... parole de chat hémorragique.
Après une bonne demie heure de marche, je sens que je me rapproche de ma destination, mais quelque chose semble clocher. Je scrute les environs, avant de voir un chat surgir de derrière un champignon, quelques bons mètres plus loin. Ce chat ne m'a pas vu, et continu sa route. Léger problème : c'est un soldat. Plutôt une soldate.
Je contourne le champignon afin de m'approcher de l'individue sans me faire voir. D'un pas souple et silencieux, je me glisse à côté d'elle et déploie une aile au dessus de sa tête.
"Qu'est-ce que tu fais là ?"
J'attends sa réaction, trottinant simplement à côté d'elle.