Aujourd'hui, presque comme tout les jours d'ailleurs, j'étais de bonne humeur. Voir même de très bonne humeur. Je dirais même que j'étais de meilleure humeur que d'habitude. Je sais pas pourquoi. Je sautillai partout, comme un lapin. En fait je sautille souvent partout comme un lapin. Oh, mais si je sais pourquoi j'étais si joyeuse et euphorique! Hier, l'après-midi même, j'avais rencontrer ce soldat, ce soldat au magnifique regard bleu. Le plus beau regard que j'avais jamais vu. Et son doux pelage tacheté léopard, ainsi que son visage... Oh, son visage... J'en étais sûre, c'était parce que j'étais amoureuse de Perle noire que j'étais comme ça.

Je trottinai désormais dans la forêt d'arbres desséchés. Certes, ce paysage était loin d'être aussi joyeux que moi et c'est bien pour cela que je me dirige vers l'orée. C'est le seul endroit que je connaisse où l'on peut retrouver de vrais buissons ainsi que de jolis arbres. Bon, il faut dire que j'avais hâte que le printemps revienne pour pouvoir profiter un maximum de cet endroit des plus agréables. Pour l'instant, les bois n'étais que très peu feuillus et de la neige recouvraient les branches. Cela ne me dérangeais pas, pourtant. J'aimais l'hiver.

Et voilà! Je suis enfin arrivée. Je souris en regardant autour de moi. Je soupirai et m'allongeais sur le dos. La neige autour de ma tête commençait à fondre à cause de mes oreilles. Je trouvais ça amusant. Je m'étirais doucement et m'assied sur le sol froid. D'ailleurs, toute cette neige allait bientôt fondre. Le soleil reviendra bientôt et caressera, du bout de ses rayons, les branchages ainsi que la terre sèche. Avec un peu de chance, les végétaux reviendront eux aussi et le sol bourré de produits chimiques sera recouvert de verdure. Je sais que cela est impossible, je sais. Mais j'ai le droit de rêver, après tout...
Je ne voulais pas penser à cela, je ne voulais pas être triste, surtout en ce moment. Alors je me relevai et me promenai, dans l'orée, jusqu'à ce qu'un mouvement attire mon attention. Celui-ci n'était pas tout près de moi, mais assez pour que l’aperçoive. Je tournai la tête et vis un pelage orangé, marchant dans la neige. Je me tapis sur le sol pensant que c'était un renard. Malheureusement, même en voulant me caché dans le manteau blanc, mes oreilles de feu attiraient l'attention. D'ailleurs la bête avait l'air de m'avoir remarqué puisqu'elle se dirigeait vers moi. Je plissai les yeux. Non, ce n'était pas un renard. Trop petit pour en être un. Je pense plus à un chat. Voir même un chaton. Je me relevai et m'approchai doucement de la chose, jusqu'à ce que je me retrouve face à lui. Il avait l'air fatigué, ou peut-être n'était-ce qu'une impression ?  

Le petit avait vraiment l'air d'être fatigué, j'avais raison. Il avait des petits yeux, grelottant, les pattes dans le reste de neige qui restait. Qu'avait-il pu se passer pour que ce pauvre chaton se retrouve dans cet état ? Je regardai discrètement son pelage. Pour moi, il n'avait pas l'air blesser. Du moins, je ne sentais pas l'atroce et métallique odeur du sang. Je penchai légèrement la tête, l'air inquiet. J'allai lui demandai si tout aller bien, mais le petit fut plus rapide. 

"Bonjour. Je m'appelle Aki et toi ? fit -il doucement d'une petite voix tremblante. 
-Opaline, mais tu peux m'appeler Opa' si tu veux", dis-je tout en lui frottant énergiquement la tête du bout de la patte. 

Je me mis à rire lorsque je vis que je l'avais décoiffer. Je ne pu m'empêcher de lui remettre ça coupe à peu près en place en lui donnant quelques coups de langue. Je venais de me rendre compte qu'un rien m'amusait. Nan mais vraiment. Décoiffer un pauvre chaton sans défense me faisait autant rire que cela ? J'suis vraiment folle. Ou était-ce à cause de mon humeur joyeux ? J'haussai légèrement les épaules et regardai Aki. 

"Dis-moi, mon grand, que t'est-il arrivé pour que tu sois si fatigué ?"dis-je en m'asseyant. 

Nan nan, finalement je préférais m'allonger, ce qu je fis. Je posai alors mon menton sur mes pattes avant, prête à écouter ce qu'allai me raconter le petit chat roux.