| Je me retrouvai enfin hors de ce terrain hostile, et dans la forêt que je connaissais si bien. Avec la lune qui commençait à se lever, je devais absolument renter à l'oasis.
Lorsque j'arrivai au cratère au centre de la verdure, avec sa terre radioactive, je pris un moment pour me remémorer la fabuleuse rencontre qui a changé ma perception des solitaires. Jamais je ne pourrais rencontrer un chat de la mème façon.
En poussant un soupir, je repris ma route.
En passant, j'entendis l'écoulement paisible du ruisseau.
Ah, le ruisseau. Mon endroit préféré dans tout le territoire que je connaissais.
C'est là qu'Azuris, ma gentille et belle demi-sœur, m'a de nouveau appris la vie.
Bon assez de remémorations. Je continuai mon chemin.
À l'orée de la forêt, face au désert, je m'arrêtai de nouveau.
De l'herbe poussait sous mes pattes. L'un des seuls endroits où il y en avait toujours.
Une petite pause ne peut pas faire de mal. Je fermai mom œil pour adsorber toutes ses fraîches odeurs de végétaux. Ou du moins, voir les jolies couleurs.
Si seulement je pouvais les sentir. Une autre odeur se méla aux plantes.
L'odeur d'un mulot. Mon estomac gargouilla.
[i]J'ai toujours faim ces derniers temps...[/i]
J'attrappai ce rongeur avec aisance. Je le pris dans m'a bouche, et cherchai un coin où m'installer.
Je choisis une belle touffe d'herbe, éclairé par la lumière de la lune, et m'y posai.
M'a prise entre les pattes, j'arrachai sa chair à coups de dents.
Une fois rassaisiée, je pris un moment pour sentir le doux vent de printemps éffleurer mon pelage.
Mais...
Ce vent était plus qu'un vent de printemps.
Brrrr, plûtôt un vent d'hiver, oui. Mais on n'était pas en hiver !
Mes poils se hérrissèrent sur tout mon corps.
Il faisait vraiment très froid. Comme si un animal venait de geler l'air autour de lui, et je me tenais à proximité.
Oh... Celui qui faisait ça avait intérêt d'arrêter TOUT DE SUITE sinon il entendrait parler de moi.
Frissonnante, je me retournai, la tête pleine d'insultes à balancer au premier qui s'approchait.
Je me baladais dans la forêt décharnée et bondit sur un arbre où la moitié de l'écorce était arrachée. J'observais le paysage désolé autour de moi, où quelques brins d'herbe réussissaient à sortir de la terre retournée et sèche. J'enroulais ma queue autour de moi et sentit l'air frais qui s'émanait de moi.
J'aimerais tellement être débarrassée de cette chose...
Je sentis se détacher la branche sur la quelle j'étais installée, et, juste avant de tomber, réussit à sauter sur celle au dessus. Je n'étais pas très haute du sol, 3 mètres au maximum. Je vis s'installer un chat en dessous de l'arbre et le vit frissonner. Il était vrai que personne n'était habitué à son pouvoir... Quand le personnage tourna la tête, je sentis qu'il voulait voir celui qui provoquait cet air frais, même gelé. Je descendis habilement de l'imposant végétal et vint à la rencontre d'Auras.
-Bonjour, je suis désolée des soucis causés par ce pouvoir...
Je battis de mes ailes inutilisables et souris, gênée. Je m'attendait à ce que la personne soit compréhensive et l'excuse, mais le félin n'était pas du genre à excuser facilement... Une boule de poils rousse déscendit d'un arbre et se planta devant moi.
-Bonjour, je suis désolée des soucis causés par ce pouvoir...
Le chat sourit et battit des ailes, qui étaient pathétiquement petites et transparentes, envoyant de l'air gelé vers moi. Tu trouves sa drole, minou ?
Frissonnante, je me demandai si je devrais sortir ce vieux surnom pour les gosses qui se croient autorisés á me faire des farces. D'aprés son aura, ce chat était un caméléon.
Bon, c'est déjá sa. Je regardai ses pattes. L'herbe y était complétement gelé.
J'agitai mes moutaches d'un air autoritaire, sortis mes ailes á moi, et fixa l'inconnu d'un regard flamboyant. Je pris ma voix spéciale pour les gamins jou-jous, c'est á dire voix de grondage.
-Tu trouves sa marrant ? Et puis, avant de s'excuser bétement et de foutre n'importe quoi, on se présente aux adultes, nunuche.
Mon oeil mutilé luisait dans la lumiére de la lune. Je battis un peu ma queue, pour accentuer ma phrase. Mais je ne pus m'empécher de trembler de froid.
Ce n'était pas le moment !
Je levai mon menton, et fixa le chat, une femelle on dirait, dans ses prunelles vertes.
Redressée de toute ma hauteur, le poil du cou hérissé, je dégageais l'image de chef, de celui qu'on respecte.
Cette chatte me rappelait moi á son áge, perdue, peureuse.
Qu'est ce que j'ai grandi depuis la perte de mes parents. Et cette rencontre, a l'arbre des pendus...
Je me concentrai sur la chatte rousse. Le félin avait un œil... bizarre. Il était tout blanc avec une cicatrice autour ! Je frémis et la femelle brune déplia ses ailes de chauve-souris.
-Tu trouves sa marrant ? Et puis, avant de s'excuser bêtement et de foutre n'importe quoi, on se présente aux adultes, nunuche.
Je recule de deux pas, stupéfaite. J'agite la queue et baisse la tête, regardant mes pattes. Je souffle quelques mots
-Je m'appelle Flocon.
Puis je relève la tête et plongea mes prunelles vertes et bleus dans celle d'Auras. L'herbe glacée sous mes pattes craqua et émit un bruit désagréable. Gênée, j'essaye de tenir face au félin. Son oeil mutilé et ses ailes de chauve-souris me faisaient peur. Les vaisseaux rouges sur une surface blanche me firent trembler. Et ces ailes... Ces ailes imposantes ! Noires, comme l'attitude du félin qui les possédait. Je déglutis et attends.
La chatte me regarda, et recula un peu. On voyait bien la peur dans ses yeux.
Un espéce de plaisir sadique me fit sourire.
Elle baissa la téte, comme en signe de respect de quelqu'un de plus fort que soi.
C'est bien sa qui me plait. Elle souffla quelquechose, si bas que je dus me pencher pour entendre.
-Je m'appelle Flocon.
Flocon... Joli joli. Celle-ci leva alors la téte et me regarda droit dans les yeux. Je vis mon reflet dans les siennes, qui étaient écarquillés d'impressionnement. Flocon avala sa salive.
Je ne saurais expliquer pourquoi, mais je sentais une espéce de joie pervertie en voyant la peur de la jeune chatte.
Qu'on me craigne...
Un sourire sadique déforma mon visage. Et si je m'amusais un peu ?
Je levai une patte, puis la posa plus loin, je continuai á mettre une patte devant l'autre, doucement, cerclant Flocon comme un chasseur cercle sa proie.
Jamais mon regard ne quittait le sien. Les ailes repliées, je me réchauffais de l'intérieur.
Soudain, je m'arrétai. Je me baissai, afin que nos visages soient en face.
Je me voyais toujours dans ses énormes prunelles bleu-vertes.
Je fermai les yeux, et souris encore plus.
-Bien, Flocon, si tu veux survivre dans ce monde hostile, il y a deux ou trois choses á savoir.
J'ouvris mes deux yeux d'un coup, et me levai, en emportant Flocon par la peau du cou. Je la trainai jusqu'á une pierre, ou je regardai la surface lisse se couvrir de gel sous ses pattes.
Je m'assis devant elle, agitai une oreille, et ouvris grand mes ailes.
-Tout d'abord, je m'appelle Auras, et si tu tiens á ta fourrure, ne m'énerve pas. D'accord ?
Cette folie étrange, le plaisir d'étre craint, occupait tout mon corps.
La queue enroulée autour de mes pattes, la bouche mi-ouverte, je laissai échapper un "hmmm" satisfaite.
Sans laisser á la chatte le temps de répondre, je poursuis avec ce ton doux et menasant.
-Deuxiémement, tu me parleras avec respect et m'adresseras la parole que quand je t'y autorise.
Je marquais une pause, pour laisser le temps á cette Flocon de tout capter.
Je suis vraiment manipulatrice.
Mon sourire s'écarta encore plus, on aurait dit que mes joues étaient coupées.
-Derniérement, tu ne devras jamais, JAMAIS, parler á un soldat. Si tu en sens un qui s'approche du camp, viens me prévenir tout de suite.
Ma bouche arreta de sourire, j'étais plongée dans mes souvenirs d'enfance, le laboratoire, la cage, ma mére...
Brusquement, je chassais cette image de mon esprit. Le passé, c'est passé, et l'on ne peut pas changer sa.
Je fus touchée de regrets. Je n'aurais pas dú agir comme sa...
Mais cette folie m'emportait et m'empéchait de m'arréter.
Je suis tellement désolée, Flocon...
Je remuai les moutaches, et attendis. Je fus cerclée par le félin brun tigré de noir. Elle me faisait vraiment peur, cette femelle. J'ai l'impression que son œil mutilé me fixe. Un sourire sadique était collé sur ses lèvres. Je n'aime pas ça, vraiment pas. Je me redresse pour la suivre des yeux et essaya de cacher sa peur.
-Bien, Flocon, si tu veux survivre dans ce monde hostile, il y a deux ou trois choses à savoir.
Comme quoi ? J'ai l'impression que je le saurais bientôt. Elle me prend par la peau du cou et je pousse un cri de surprise. Elle me pose sur une surface lisse, un rocher, qui gela sous mes pattes. Elle ouvrit grand ses ailes et je reste bouche bée. Que va t-elle me faire ?
-Tout d'abord, je m'appelle Auras, et si tu tiens á ta fourrure, ne m'énerve pas. D'accord ?
J'hoche de la tête. Toutes façons, que puis-je faire d'autre ? Je cherche un plan dans ma tête, en vain. J'agite mes ailes, tremblante. Je replie mes pattes de façon à couvrir ma tête et cacher ma tête.
-Deuxièmement, tu me parleras avec respect et m'adresseras la parole que quand je t'y autorise.
Alors là, j'étais pas d'accord ! Me soumettre ? Jamais ! Je me redresse d'un coup et fronce mes sourcils. Je fis de manière à ce qu'elle me voit pas me rebeller, mais bon. Je réfléchis un peu.
J'ai trouvé ! Je sais comment m'échapper !
-Dernièrement, tu ne devras jamais, JAMAIS, parler á un soldat. Si tu en sens un qui s'approche du camp, viens me prévenir tout de suite.
Ca, c'est bon, ça va. C'est logique. D'ailleurs, c'est quoi un soldat ? Aucune idée. Mais bon, c'est le moment où jamais ! Je me jette sur elle et mes pattes avant atterrirent respectivement sur : son poitrail, et son épaule. Ca a du lui faire un choc, un choc glacé. Je m'enfuis à travers la forêt et monta à un arbre, laissant du gel sur l'écorce. Je m'allonge sur une branche et pleure, mes larmes glacées tombèrent au sol.
C'était le seul moyen... Dis toi que c'était ça, ou te soumettre à un chat ! Á ma surprise, ma grande surprise, Flocon sauta soudain du rocher, et m'atterrit dessus, une patte sur mon poitrail. Je gémis de douleur. C'était froid !
Je sentais ma fourrure geler sur moi.
La chatte rousse sauta de mon corps et grimpa un arbre, hors de ma portée.
Une fois m'étre remise du choc de cette attaque inattendue, mes joues se réchaufférent.
On ne m'avait jamais attaqué comme sa...
Mes dents grisantes, bouillonnante de colére, je dis tout bas, d'une voix tremblante :
-Alors lá, t'es morte...
Puis, je sortis me griffes, le plantai dans le sol, et, la fourrure hérissée, le regard vers cette petite insolente de nunuche, je hurlai á plein poumons, ma voix cassée de furie :
-T'ES MOOOOOOOORTE !!!!!!!
Je bondis vers l'arbre, et le grimpai á toute vitesse.
Je volais pratiquement vers la branche oú était Flocon, le regard embrasé.
Plus de madame gentille, plus de manipulation, si cette petite insolente avait une raison de me craindre, ce serait sa.
J'attéris les deux pattes sur le cou de la gamine, nous déboulámes de l'arbre, et atterrissámes au sol, Flocon clouée au sol par le cou.
Mon haleine chaude éffleurait le visage de la chatte. Mes dents étaient serrées.
Halentante de rage, je fixai Flocon dans les yeux.
Ma patte se leva, prét á porter le coup fatal...
Mais ce n'est pas une ennemie.
Je me suis encore emportée. Je baissai ma patte, mais en aucun cas je ne laissai se relever Flocon.
Les pattes fermement sur ses épaules, une patte arríére sur sa queue, et me ailes sur les siennes, je continuai de la fixer dans ses prunelles vertes.
Nos museaux se touchant presque, je soufflai d'une voix cassée qui n'était pas la mienne, elle était tremblante de rage.
-Ne fais...plus jamais...sinon... tu entendras parler de moi... c'est... c'est compris ?
Le froid commensait á me geler les pattes. Tremblante, haletante, je continuai de fixer Flocon, et ce sourire de psychopathe fit de nouveau grimacer mon visage.
Mon haleine formait de petites buées sur la truffe de la nunuche.
Si tu étais un soldat, tu serais déjá morte ma petite... -"T'ES MOOOOOOOORTE !!!!"
Je déboule de l'arbre et battit des pattes, ne trouvant aucune prise. J'atterris lourdement sur le sol et suis plaquée par Auras, qui, bouillonnante de rage, leva sa patte, prête à donner le coup fatal. Mes yeux se ferment soudainement et mes muscles se relâchent.
Adieu la vie... Au revoir, le peu qui m'ai tenu cher...
Puis, comme si la raison était venue effleurer l'esprit du félin, elle reposa sa patte au sol. Mais c'est pas comme si elle allait abandonner, loin de là... Son haleine fétide sur mon museau me fit grimacer de dégoût. Elle avait pas froid, comme ça ?
-Ne fais...plus jamais...sinon... tu entendras parler de moi... c'est... c'est compris ?
Je me retins de lui donner un coup de patte arrière et de la faire voltiger, sinon s'en était fini de ma peau. Je me tortille sous son corps et bat des ailes, essayant de sortir de son emprise. Je vais pas résister longtemps comme ça, à ne rien lui faire. Si elle me libère pas, je vous jure que là...
Flocon resta sans réponse. Pas vraiment satisfaite, mais plus calme tout de méme, je láchai prise.
Je me retournai et m'éloignai de quelques pas, puis m'assis en face de Flocon.
La queue enroulée autour des pattes, je léchai un peu de sang qui s'était écoulé de ma truffe lorsque la chatte m'avait sauté dessus.
Je fis un léger sourire, amical cette fois. Maintenant qu'on ne se battait plus, autant se réconsillier.
-Je dois le dire, je suis impressionnée. Tu dois bien étre la premiére de ton áge á m'avoir fait autant mal ! J'aimerais voir cet esprit au combat. Bon sinon, est-ce que tu voudrais peut étre... un mentor ?
Je savais que c'était un peu trop á demander, mais cette petite m'impressionnait vraiment beaucoup.
Elle avait bien du potentiel. Et son pouvoir pourrait garder des ennemis á distance.
Un peu embarassée, je fis semblait de m'intéresser soudain á mes griffes.
Je suis vraiment ridicule, je me dis avec un léger sourire.
Il faisait toujours froid, mais je fis de mon mieux de le cacher. C'est alors que je relevai ma téte, regardai de nouveau Flocon, et inclinai un peu la téte.
Je pris ma meilleure voix autoritaire, mais aussi amicale, et insistai un peu sur ma question :
-Alors ? Qu'en penses-tu ?
Voilá, cette voix est bien. Pourvu que je ne l'aie pas trop effrayée.
J'agitai mon corps pour me réchauffer un peu. Je devrais apprendre á supporter ce froid si je voulais apprendre á mieux se battre Flocon.
Méme si je tremblais comme une feuille. Aaaaah, c'est glasant.
J'étais gelée jusqu'aux os.
Maitrises toi Auras. Ce n'est que du froid.
Je serrai mes dents, et attendis la réponse de la jeune Caméléone, une grimace defroid sur mon visage. Je fis de mon mieux pour transformer ceci en sourire. Je fus surprise par le changement de caractère soudain de l'effrayante Caméléonne. Elle s'assit en face de moi et lécha le sang séché qui s'était formé en dessous de son museau.
-Je dois le dire, je suis impressionnée. Tu dois bien être la première de ton âge à m'avoir fait autant mal ! J'aimerais voir cet esprit au combat. Bon sinon, est-ce que tu voudrais peut-être... Un mentor ?
De plus en plus de surprise. Un mentor ? Elle ? Elle a faillit me tailler en pièces ! Moi, avoir Auras pour mentor ! Et apparemment, je suis la seule à lui avoir fait autant mal. Bon... Elle est impressionnée ! Je frémis d'excitation. Au moins, une personne de moins susceptible de me tailler en pièce à la première occasion. Elle incline un peu sa tête et me fixe.
-Alors ? Qu'en penses-tu ?
J'en penses que c'est une super bonne idée !
Ne pas céder trop vite... Aie l'air de réfléchir et de prendre la bonne décision.
Je la vois se secouer un peu pour se réchauffer et mes moustaches frémissent. Elle avait froid ! Bon, c'était le moment de répondre.
-C'est une bonne idée... Mais que m'apprendrais-tu exactement ?
Se renseigner sur ses motifs. Voilà ce qui est à faire. Mes prunelles vertes et bleues se posent sur l'unique d'Auras. J'attends sa réponse.
Flocon eut l'air de réfléchir. Au bout d'un moment, elle consentit :
-C'est une bonne idée... Mais que m'apprendrais-tu exactement ?
Beaucoup de choses, Flocon, beaucoup de choses.
J'essayai de me remémorer des techniques d'attaque que j'avais appris pour défendre le camp.
Fléchir le jambes, frapper de la patte avant...
Un image me revint, et je décidais de commencer par sa.
-Alors, pour commencer, je vais t'apprendre une attaque pratique pour quand un soldat te plaque au sol. Regarde-moi bien et imite moi d'abord toute seule.
Je me mis sur le dos, comme si un chat était sur moi. Je poussai de me pattes arriére, tout en roulant un peu vers l'arriére. Puis je me redraissai agilement et bondis vers ce chat imaginaire.
Je léchai une pattes et la passai sur mon oreille. Je regardai Flocon, et regardais sa fason de travailler.
Aprés quelques constatations, je décidai de remonter un peu le niveau.
-Alors maintenant, je vais faire le soldat, et tu dois te servir de cette manoeuvre pour te dégager.
Je bondis, en prenant le regard sanglant d'un soldat et plaquai la jeune caméléone au sol. Je levai une patte, les griffes rentrées bien súr, et fis semblant de me préparer á porter un coup.
Je dus serrer des dents, mes pattes souffraient de froid, j'étais á deux pattes de trembler incontrolablement. Décidémment, ce pouvoir serait un avantage au combat.
Je poussai un hurlement de faux-triomphe, comme si ce soldat que j'étais se croyait victorieux. Voilá que j'étais lá, dominante la faible caméléone, préte á porter le coup fatal...
Je me réveillai soudain. Je n'étais pas un soldat, j'étais Auras, Auras la gardienne des caméléons. Je me rendis compte aussi que ce combat était un entráinement.
J'attendais que Flocon mette en marche la technique...
Je vois bondir Auras vers moi et je suis plaquée au sol. Se souvenir de la technique ; étape n°1 : pousser de ses pattes arrières. Etape n°2 : rouler un peu vers l'arrière. Etape n°3 : se redresser.
Etape n°4 : bondir sur Auras !! J'effectue cet enchaînement plutôt bien, ce n'est pas parfait quoi. Je me retiens de donner un bon coup de patte, sinon elle serait gelée sur place ! Mes moustaches frémissent.
-Alors ? C'était comment ?
Mais, sans attendre la réponse, je contourne Auras habilement et tente de la plaquer au sol, ce que je réussis non sans difficulté. Mouais, l'effet de surprise est le meilleur, mais si je pouvais être plus grande et plus lourde pour faire ça, je ne dirais pas non. Je fixe Auras de mes prunelles vertes-bleues et la libéra, de crainte qu'elle ne s'énerve encore.
Avoue ! Tu ne t'y attendais pas à celle là hein !
Je ris intérieurement. Je pense avoir surpris Auras, mais avec elle, on ne sait jamais... Bon ! Reprend toi ! Je m'assis en face d'elle et enroula ma queue touffue autour de mes pattes. Signe de paix. Je sentis des pattes froides sur mon ventre, et je fus balancée vers l'avant.
J'attéris sur mes pattes et me tournai vers Flocn, qui venait de se redresser.
Je me préparai á recevoir Flocon, et elle me plaqua au sol tant bien que mal.
Je ne résistai pas trop, comme c'était sa preméire fois. Elle se débrouillait plutót bien.
Les moustaches de la jeune caméléone frémissérent d'exitation.
-Alors ? C'était comment ?
Bon déjá, elle a baissé sa garde. En vrai combat, ne jamais sous-estimer l'enne... OUAH !
Á peine m'étais je relevée, je me sentais de nouveau tomber au sol, sous le poids de Flocon.
Je lui fixa droit dans ses prunelles vertes, et une lueur de colére nait au fond de mon regard.
Mais elle s'éteint rapidement, lorsque j'ai compris ce qu'elle venait de faire.
Je me redraissai avec aisance, projetant Flocon de mon corps, et fis un petit rire.
-Bravo ! Attaquer par surprise ! C'est sa l'esprit qu'il faut au combat. Par contre, tu ferais mieux de travailler un peu ta rapidité. Un vrai ennemi ne serait pas si lent á réagir. Allez, on passe á autre chose pour le moment.
Je me creusai la téte. Qu'elles techniques seraient utiles ?
Une technique d'attaque cette fois-ci. J'essayeai de me remémorer tous les détails de mon propre entrainement, il y a tant de saisons.
-Alors, celui-ci demandera un minimun d'agilité au saut. Sa marche mieux comme surprise, donc reste lá, et je te montre.
Je me positionnai devant Flocon, puis, rapide comme l'éclair, bondis sur un rocher, et m'en servis comme appui pour sauter, et atterir les pattes avant sur la téte de mon éléve. Son visage tomba dans l'herbe, bloqué sous mon poids, et je la saisis par la peau du cou.
-Voici une technique pour immobiliser l'ennemi. Vas-y, essaye.
Je láchai prise et repris ma position initiale, face á Flocon.
Je donnai quelques coups de langue sur mn poitrail, puis attendis.
Je répétai á mon apprentie les étapes : Étape 1 : trouver un appui
Étape 2 : sauter sur la téte de l'ennemi
Étape 3 : lui saisir la peau du cou
Pendant que j'y étais, je fermai mon oeil gauche, et ne distinguai aucun signe de vie, á part Flocon, et quelques insectes.
J'agitai mes oreilles, et attendis. Je bondis sur la tête d'Auras et lui saisis la peau du cou. Ma gueule glacée gèle ses poils, mais lorsque j'essaye de poser ma patte sur son corps pour prendre appui, je tombe à la renverse. Outch, ça fait mal. Je me relève vite et me plaqua au sol en observant Auras. J'essaye une nouvelle fois la technique. Je prend appui sur la pierre et sauta sur sa tête. Je lui pris la peau du coup, comme l'autre fois. Cette fois, je réussit à garder l'équilibre. Je vais mordre et...
Non ! C'est Auras, pas un ennemi !
Je me ressaisis et la lâcha. Je me plaque et sol, les muscles bandés, et attendis. La pierre gelée sous mes pattes manqua de me faire glisser, mais je tins bon. J'espère que j'ai réussi l'exercice. Ma queue remua et je battis de mes ailes inutilisables. Un doux vent soufflait et les branches décharnées oscillaient. Un chant d'oiseau se fit entendre, un chant de désespoir, si je reconnais bien. Effectivement, on ne pouvait pas vraiment faire son nid ici. Mais il y avait plein d'autre endroits cools ! Oups, je me suis laissée distraire. Je me reprend et attendit. Flocon atterrit sur ma téte, ce qui me donna une migraine, mais je ne tombai pas.
Elle me saisit la peau du cou, mais perdit l'équilibre, et tomba.
Elle se releva vite, et refit l'enchainement. Cette fois, elle réussit á m'immobiliser, mais lácha trop vite.
Elle se plaquai sur la pierre. Paraissant distraite, elle remua sa queue.
Je me retenais de pouffer de rire. L'enchainement était réussie, certes, mais elle avait oublié des détails.
Je me passai une patte sur mon front, pour chasser le sentiment de froid.
Assise, le regard vers mon apprentie, je dis d'une voix calme :
-Pas mal, mais il va falloir retravailler quelques points...
Je lui expliquai qu'il était mieux de ne pas lácher prise trop vite, et elle avait oublié de me mettre au sol. Je continuais par lui donner quelques astuces pour plaquer son advensaire si celui-ci est trop lourd. Essayer de mettre tout son poids sur la tete de l'ennemi, pour mieux l'entrainer au sol.
Je finis par lui complimenter comment sa prise finale était presque parfaite.
-Allez, t'as bien travaillé, tu mérites un petit repas.
Je fis signe á Flocon de me suivre. Je fermai mon oeil, guettant une proie.
Une colombe avec une corne sur le front m'offrit son odeur. Je me tapis dans l'herbe, en faisant signe á la novice de faire de méme.
En position de chasse, je fixai l'oiseau, et m'approchai doucement, mes pattes éffleurant á peine le sol. Soudain je bondis, plaquai la colombe au sol, et brisai sa nuque d'un coup de crocs.
Je me relevai et posai le cadavre immobile devant Flocon.
D'une patte, je poussai le gibier vers la chatte rousse.
-Tiens, mange d'abord.
Je souris, pas ma grimace habituelle, mais un véritable sourire heureux.
Peut étre bien, ma vie pourrait étre belle. -"Allez, t'as bien travaillé, tu mérites un petit repas."
Je me plaque au sol, imitant la chatte à l'œil mutilé. Elle s'approche doucement, en faisant glisser ses pattes sur le sol. Puis elle bondit sur la colombe cornue, qui a sûrement subi des expériences menées par les scientifiques. Auras pousse le cadavre de l'oiseau vers moi.
-Tiens, mange d'abord.
Je vois sur son visage un sourire heureux, même si avec son œil et ses ailes, elle restait effrayante. Je me penche sur la colombe et prend une bouchée. Je me lèche les babines et en reprend une petite, pour en laisser à mon mentor. Je me redresse et pousse l'oiseau à mon tour. Je lui adresse un petit sourire. Dommage qu'il fasse si froid !
C'aurais été vraiment cool si il gelait pas à ce point !
Tout ça à cause de ces humains de malheur... Ils ont tué mes frères ! Mon pelage se hérisse de colère, mais je me reprends vite et lisse mon pelage. Je souffle un peu et regarda Auras dans son seul œil restant.
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