Une vie normale, banale comme tout le monde. Noé est né entouré de sa mère et de son père. Son père, un mâle assez imposant, qui sert uniquement de reproducteur chez les soldats. Assez froid et désintéressé, il n’aimait pas d’amour sa mère. A vrai dire, il n’aimait personne; humains comme félins. La mère de Noé était différente. C’était une chatte au pelage pêche, contrairement au paternel. Elle avait les yeux clairs, orangés comme son fils.
Noé, comme presque tous les soldats, subira une expérience. Il en ressortira avec ses mutations: queue de poisson, tentacules. Il gardera donc uniquement ses beaux yeux.
Le félin marin vivait simplement, jeune et stressé. Toujours stressé. Un jour, il tomba gravement malade. Maladie cardio-vasculaire. La cause? Pollution trop importante si on en croit les dires des blouses blanches. Noé s’en sortit -presque miraculeusement- selon sa mère en larmes. Mais les bipèdes n’étaient pas de cet avis; c’était parfaitement normal, ils n’étaient pas choqués et ça avaient même l’air de les amuser de soigner ce genre de “broutilles”.
La seule chose qu’ils n’avaient pas soigné, c’était l’état mental de Noé. Il avait beau être guéri extérieurement,  il avait développé dans sa tête une Nosophobie: la peur de la maladie. Il évite au maximum le contact avec les humains et la ville, ou alors, il se lave, parfois trop. Tellement qu’il peut s’écorcher la peau à force de se frotter.
Si vous aviez vu la tête qu’il affichait lorsqu’il a vu qu’il y avait un moyen de s’échapper des soldats… Il avait entendu parler des soldats dans un coin: ils parlaient d’un prodige en technologie. Tout jeune felinae. Alors forcément, il a suivi le mouvement et a réussi à s’échapper, laissant sa mère derrière lui, non pas sans la mettre au courant. Mais elle était un peu trop vieille pour partir maintenant.
Noé était jeune, pas confiant du tout, et marchait là où il pouvait aller, éloigné de la ville. Au maximum. C’est là qu’il rencontra des Caméléons. Etant jeune, il se laissa guider, nourri et enrôler.