L’orée. Cela fait un moment que je suis parti si loin de la sylve, si loin de mon poste habituel ! La dernière fois, c’est par ici que j’ai rencontré une triste solitaire et que j’ai eu un puissant malaise. Je me rappelle qu’il pleuvait ce jour là. D’épaisses gouttes de pluies venaient s’écraser bruyamment sur le sol. Typiquement celles que je déteste.

  Je secoue la tête et reprends mes esprits. Je ne me sens pas vraiment à mon aise à trottiner entre ces arbres que je connais pas trop. Pour arranger le tout, je sens bien l’air frais des soirs d’étés qui arrive et la puissance des rayons du soleil qui commencent à s’amoindrir : la nuit approche.  La nuit et toute les mauvaises choses qui arrivent avec. Je soupire. Je vais devoir me trouver un sympathique petit coin douillet où je pourrais tranquillement me rouler en boule sans personne pour me déranger. Puis, demain, je n’aurais qu’à attraper une petite proie, comme une souris, en guise de petit déjeuner. Après l’avoir dévorée, je serais en pleine forme puis pourrais repartir tranquillement vers le quartier général.
J’hoche la tête avec enthousiasme, tout content de mon programme.

  Tandis que je m’apprête à faire un brin de toilette, je me redresse, les sens en alerte. Ainsi perdu dans mes pensées, je ne l’ai pas senti avant...Mais il y a quelque chose. Non, quelqu’un. C’est un autre chat. Je ne crois pas qu’il soit dans une guilde, il ne porte l’odeur d’aucune des trois. Je ferme les yeux, assez agacé. Ma queue s’agite nerveusement. Quelque chose cloche. Je fronce le museau. Une odeur étrange flotte autour de lui. Les poils de mon échine se dressent quand j’ai l’impression de sentir du sang. Mais un sang possédant un étrange parfum, qui me fout la frousse. Ce félin m’intrigue.

  Puis soudain, j’entends le matou entamer une course. Il va beaucoup plus vite que ce que je pensais. Il me fonce droit dessus, avec l'énergie du désespoir. Au début je suis paralysé, scotché car je l’entends. J'entends, le bruit de son corps qui fonctionne par pur réflexe. Comme si prendre en chasse un autre félin était normal. le bruit de ses pattes qui martèlent le sol me fait froid dans le dos. Il...Il veut me buter ou quoi ? J’écarquile les yeux, puis me dit qu’il serait peut être temps que je sauve ma peau ! Ce mec à l’air vraiment taré. Je démarre. Je cours le plus vite possible, j’ai pas envie de le laisser m’approcher! Je slalom le plus vite que je peux entre les arbres. C’est à peu près à ce moment que je remarque cette étrange atmosphère. Quelque chose est apparu, comme la sensation que je ressens lors des jours brumeux. Oui, c’est ça. La brume est apparu en quelques secondes. Putain, je suis sûr qu’il a quelque chose à voir la dedans ! Je serre les dents. Je commence à prendre peur quand je sens mes paupières s’alourdir. Mon corps devient de plus en plus lourd. Je secoue la tête. Non non non !

  Puis ce qui doit arriver arrive. Je suis presque aveugle et dans ce genre de situation, j’ai tendance à l’oublier. Je cours tellement vite, pris de panique, que je ne le vois pas arriver. Je ne vois pas ce tronc, qui, pourtant n’est pas si petit, qui se trouve en plein sur mon chemin. Au dernier moment, je tente de freiner, mais trop tard. Je sens ma tête qui cogne contre le pied de l’arbre. La douleur est aigüe, dérangeante et j’entends mes oreilles qui sifflent bruyamment.
Je n’ai pas perdu conscience, mais je suis sonné et ne tiens plus sur mes pattes. Un filet de sang s’échappe de ma gueule et je vois le paysage tourner tout autour de moi. J’ai beau être affolé, je me sens trop lourd et ma tête me fait trop souffrir pour que je me relève.

J'arrivais ici, sans vraiment de motivation, je pensais peut être voir Terra, en effet c'était ici que j'avais rencontré la petite chatte, donc dans ma tête elle devait certainement revenir ici, encore une fois mon incapacité à réfléchir aller certainement m'emmener dans un pétrin pas possible, je suis vraiment une cruche de première, l'odeur n'était pas différente de la dernière fois, sauf le fait qu'aucune odeur de caméléon n'était présente. Mes yeux pleuraient seuls, en effet ils restaient fermés par une drôle d'infection qui avait touché mes yeux, j'étais donc totalement aveugle et marchais d'une façon fort étrange : Une patte toujours tâtant devant moi pour ne pas me prendre d'arbre, je ne voulais pas avoir l'air ridicule, même si je l'étais déjà, bien que mes yeux fermés n'étaient absolument pas gonflés, ce qui était plus d'étrange on en convient !

J'avançais doucement, l'odeur du sang arrivait à ma gorge, m'étouffant légèrement alors que j'utilisais ma queue pour ne plus respirer cette odeur si horrible ! Je pus doucement ouvrir un oeil, enfin entrouvrir, deux chats se trouvaient probablement près de moi, à quelques queues de renards  dire vrai, l'un saignait, l'autre voulait le tuer, pour LE MANGER? Cette odeur, c'était l'odeur de la faim, pas du sang, en effet l'autre n'avait qu'une petite coupure et également une belle bosse sur le sommet du crâne sur le front, mais du sang coulait de sa bouche, je sentis une chose arriver, le sommeil? Non? La brume qui planait ici n'était nullement normale ! Je fermais à nouveau les yeux, avançant à l'aveuglette, mes membres tremblaient, le sommeil me gagnait, je ne pouvais pas laisser ce pauvre Felinae mourir comme ça ! Pitié non !

"-Laisse...Le ! Il ne...peut mourir ! " Dis-je d'une voix faible, même à peine audible par un chat à l'oreille normale, je m'effondrais alors au sol et m'endormais, ne pouvant rien contre cela, j'étais âgitée de mouvements étranges et de spasmes plus ou moins violent. Mes yeux toujours fermés, je murmurais des choses que moi même je comprenais pas, mon oreille n'était pas assez fine, mais cela ressemblait à des plaintes et des avertissements, mais pour qui? Le mâle cannibale? Le mâle qui était la proie? Aucun des deux? Je partais dans un drôle de délire c'était certains !

Je ne revenais pas à moi, toujours dans cette état plus qu'étranges, pourquoi est-ce que j'étais sortie? Pourquoi étais-je stupide à ce point? J'étais trop faible et la forêt n'était pas sure pour une femelle venant d'avoir des petits, surtout après quelques temps comme ça, j'étais encore un peu arrondie, mais beaucoup moins, Je pleurais également, mais sans sangloter, je voulais rentrer, j'avais peur de ce que ce chat pouvait me faire, j'étais plus faible que l'autre mâle, je le savais plus que bien pour tout dire, c'était même certains, plus petite, moins rapide, sans pouvoir bien particulier, enfin bref une bonne à rien !

Je veux hurler, je veux m’enfuir, je veux me battre. Mais tout cela m’est impossible. Mes sens sont commes brouillés. Les sons que je perçois sont de mauvaise qualité, je ne les comprends pas. Mes oreilles sifflent trop bruyamment. Ma tête me fait horriblement souffrire. Comme lors de mes abominables migraines, j’ai l’impression qu’une créature inconnu s’amuse à frapper contre les parois de mon pauvre crâne. Tout ça à cause d’un putain d’arbre en plein milieu de mon chemin quoi. Le pire, c’est que je suis pleinement conscient. Mon cerveau panique, mais je ne peux pas réagir. Je vais mourir, ahah je vais mourir.

Je suis surpris lorsque je constate que mon odorat lui fonctionne parfaitement. L’odeur étrange de mon lugubre poursuivant se fait plus présente. Il est tout proche. Je serre les dents. Puis soudain, je laisse échapper un hoquet de surprise quand je sens des crocs s’enfoncer dans mon épaule. IL ME BOUFFE ? MAIS IL EST TARE ? Je comprend pas. Je balance molement ma patte, toutes griffes sorties en direction du chat, mais je dois avancer à deux à l’heure. Je n’arrive même pas à distinguer où il se situe précisément. Je plisse les yeux.

Soudain, je me rends compte que la douleur à quelque peu disparu. Mais je reste très engourdis comme-ci.. j’avais envie de dormir ? Je lutte comme un fou au fond de moi pour ne pas tomber dans les bras de morphée, mais cette tâche s’avère plutôt difficile. Néanmoins, je parviens à me redresser sur mes deux pattes avant. Je distingue enfin correctement mon assaillant. Un félin au pelage clair possédant une tronche plutôt sombre. Je fronce le museau.

Puis, je sens une autre odeur approcher. Un soldat. Les poils de mon échine se dressent. Quelle journée pourrie ma parole ! Je ne sais pas si ces deux félins se connaissent, mais cette situation ne me dit rien qui vaille. Je n’ai qu’une chose à faire, me barrer d’ici. Mais au moment où j’essaie de me lever sur mes pattes arrières, je retombe aussitôt. Mes membres sont trop lourds et tremblent presque... Pourquoi suis-je si épuisé ?! C'est alors que je perçois un murmure qui me fait sortir de mes pensées :

- -Laisse...Le ! Il ne...peut mourir !

J’arque un sourcil puis me tourne vers le soldat. Ou plutôt la soldate. Celle-ci est allongé maladroitement sur le sol. De si loin, je ne distingue pas ce qu’elle fait, mais sa faible voix me donne l’impression qu’elle ne se porte pas vraiment bien… Je remue les moustaches . Le sifflement provoqué par mes oreilles me semble moins fort et mon crâne ne me fait plus autant mal. Avec un peu de chance, je vais peut être pouvoir prendre mes pattes à mon cou...

Up? :3

Ma proie tente de résister et de se débattre mais elle est encore bien trop faible. Le gout de sa chaire salvatrice dans ma gorge me procure un bien immense et je ne demande qu'à replonger mes crocs dans son épaule suintante de sang quand un élément vient interrompe ma résurrection.

Une odeur de soldat, alors que rien ne laissait pressentir l'arrivé d'un inconnu, vient me titiller les narines. Soit : Il s'endormirait comme l'autre dont je sentais les muscles se détendre au fur et à mesure que le sommeil le gagnait. Et je pourrais faire mes réserves. Je lâchais un petit rire mesquin à cette idée, la journée s’annonçait si belle!

Un petit murmure se fit entendre, que je parvenais à discerner malgré la fatigue dans la voix de ce nouvel arrivant :

-Laisse...Le ! Il ne...peut mourir !

Laisse moi rire petite soldate! Tu tiens à peine debout ! Ah, et bien tu t’effondre, de mieux en mieux ! Au sol, de petits sanglots me parvinrent. Hu ! Proie facile, décidément ! Relâchant le premier, trop dur pour moi, je m'approchait de la femelle avec l'intention d'y gouter. Elle se tenait assez proche de moi, mais la brume m’empêchait de voir le mâle une fois près d'elle : mauvaise idée !

Je prenais mes deux victimes et les sortais de la brume, je commençais à avoir la tête qui tournait et je n'avais pas DU TOUT envie de m'endormir maintenant.

J'entends alors un rire, se rapprochant d'ailleurs beaucoup plus du ricanement, je tentais de voir, mais bien entendu avec cet foutue cécité ce fut entièrement impossible, je ne pouvais plus rien faire, je pleurais, je ne pouvais mourir, lui non plus, surtout pour un cannibale, car oui l'odeur qui s'émanait de lui faisait comprendre qu'il se nourrissait rarement et surtout d'une nourriture plutôt particulière, les autres chats, cette odeur c'était un solitaire, peut être Eyeless Jack, en tout cas pour le moment c'est ce nom que je pouvais lui donner. L'odeur se rapprochait dangereusement de moi, je tentais un coup de griffes, ramolli par le sommeil mon gagnant de plus en plus, je passais également par des phases de folies avérés et surtout par une phase ou je tombais au sol entièrement, incapable de me relever, j'allais mourir? Désolée Ryuk, désolée mes chatons...Je fermais les yeux, m'attendant à me faire dévorer vivante, pourquoi je ne m'endormais pas? Pourquoi mon corps résistait-il comme ça?

Je sentis des crocs dans ma nuque alors que je comatais légèrement, même beaucoup en fait, mais je ne dormais toujours pas, j'étais simplement paralysée, je me laissais donc traîner contre mon gré. La brume disparaîssaient de mon système neuronale et j'ouvris alors mes yeux aveugles, je pus sentir à nouveau l'air frais et ma conscience revenir doucement, je revenais enfin à moi, je poussais un gémissement plaintif sortit de ma gorge, notre agresseur se trouvait tout près de nous, même juste derrière nous, je me levais doucement, les griffes sorties pour plus d'appuies, bien que mes membres tremblaient, je me sentis capable de défendre le Felinae près de nous. Je feulais un coup vers le mâle dont je ne connaissais pas l'apparence, mais juste son régime alimentaire.

"-Qui es tu vile créature? Que nous veux tu?" Demandais-je d'une voix encore un peu pâteuse suite à la susbtance qui se trouvait encore dans mon corps, l'odeur du sang ici était horrible bon dieu, le mâle devait saigner ou je ne sais quoi d'autres.

Je m'approchais de lui griffais le museau, du moins je l'effleurais d'un coup de patte très maladroit, je ne pouvais me permettre de paraître faible, pas seulement pour moi, mais aussi pour ma famille, maintenant ma peur du sang n'était clairement plus logique, suite au fait que je ne pouvais plus le voir, seulement le sentir, et ce n'était pas forcément le toucher qui me faisait le plus vomir, j'avais l'habitude devant soigner les gens de temps à autre, surtout Erohan qui est un peu turbulent et donc a tendance à se blesser pour rien du tout. Je me jetais sur lui, j'étais peut être un peu plus lourde, même si j'étais plutôt maigre, je souriais et plantais mes crocs dans son dos, pour tenter de parâitre forte, encore et encore, je ne pouvais me résoudre à ça, je ne pouvais me sentir faible encore une fois non !

Up ♪

Suppression d'EJ, j'archive.