Seul. Seul au milieu du néant qu'est le centre. Les ombres des arbres calcinés dissimulaient ta silhouette pourtant bien visible, au milieu du cratère qu'a créé la bêtise humaine.
Au milieu de tout. Au milieu de rien. L'abomination des humains sur lequel tu te trouvais ne te dérangeais guère, les mutations de la flore n'étaient pour toi qu'un détail sans importance. On t'avais raconté bon nombre de chose sur cet endroit, soi-disant lugubre, cauchemardesque et autres rumeurs lancés par des chats qui n'y avaient sûrement jamais mis le pied. Bien sûr, tu ne t'en étais pas soucié. Si la peur de l'inconnu était le mot d'ordre de certains, ce n'était pas ton problème. Il n'y avait que toi et tu n'as jamais quitté cette envie de découvrir. Ce n'est pas tout à fait de la curiosité, tu n'es pas comme ça, c'est plus développé, une sorte de sentiment qui tu pousses à vouloir savoir le passé de ce monde. Malheureusement les moyens pour y parvenir sont maigres. Alors simplement tu visitais tous les lieux susceptibles d'assouvir ton envie.
Le centre en faisait parti.
Mais cette fois-ci tu ne fis rien de ton habituel tour des lieux. Machinalement, tu t'es assis au centre... du centre, ironiquement. Et puis rien. Tu étais comme figé là, comme si quelque chose te retenait de ta personne. Et tu ne savais même pas quoi. Tu ne pensais à rien, ton âme, ton être était comme vide. Voilà ce que tu étais ce jour là. Une coquille vide. Et tu ne saurais dire pourquoi, cela t'as toujours frustré. Pourquoi Anchanté ? Pourquoi tu ne bouges plus ? Pourquoi ta respiration est t-elle si irrégulière ? Toi qui est si fort, si froid.
Les émotions sont des choses bien étranges. Parfois tu jalouses certains de ne rien ressentir.
Mais soudain une odeur vins te chatouiller les narines. Ce fut à ton grand désarroi que tu vis une silhouette inconnue, incongrue, s'approcher dans la mélasse des arbres. Ce n'était pas le moment, ce n'est jamais le moment.
"Mhm, bonsoir. Je ne m'attendais pas à trouver quelqu'un ici. Je me nomme Anchanté, et vous ? dis-tu
Mais tes mots n'étaient pas naturels, forcés. Cette présence n'était pas la bienvenue ce soir là. Tu avais juste besoin d'être seul, encore une fois.
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