Elles volent sous les battements réguliers du vent. Elles volent pour leur liberté, les petites feuilles vertes. Une belle preuve de la nature. Rien ni personne ne peut contrôler les éléments. Le vent vogue dans son sens, le Soleil se lève à l’Est et se couche à l’Ouest. La lune ne vient que la nuit. Les étoiles vivent et brillent en silence. Les plus petits se font manger par les plus grands. Les lois de la nature, la chaîne alimentaire. Toutes ces choses ont façonné notre monde il y a bien longtemps, et elles continuent de le faire à ce jour. Ardent et le feux, utile est la terre, délicat est l’eau, sauvage est l’air. Les créatures marines ont évolué pour finalement vivre sur le sol terreux de notre planète. Pourtant, il reste de nombreuses espèces à découvrir dans les océans. L’eau salée de la mer écœure, alors que celle de la rivière réconforte. Les torrents  déchaînés affolent, les lacs calmes apaisent. Les différences et les parfaits opposés ne se comptent pas avec les doigts de la main aujourd’hui. Le Yang est d’un blanc lumineux, alors que le Ying est d’un noir ténébreux. Cependant, ces deux oppositions ne sont rien l’une sans l’autre. Un fil invisible les relie. Il en existe tant d’autres, bien heureusement. Les deux astres qui éclairent notre planète, par exemple. Qui nous guide dans les forêts sombres, dans les plaines vident, les déserts arides et les montagnes escarpés. Donc il faut se laisser faire. Laisser la nature nous projeter dans un futur. Qu’il soit meilleur ou obscur.

Son fourreau accompagne ses mouvements, l’arme chaudement protégée à l’intérieur. Le temps se fait propice pour une bonne balade. Et comme si les aventures ne sont pas assez périlleuses chez les Soldats, la voilà se dirigeant ailleurs, plus loin. Là où les chats de sa guilde n’ont pas réellement le droit de se promener librement. Chez les Felinae. Ces félins qui tentent de nuire aux humains en libérant leurs camarades du laboratoire, ils refusent de se laisser porter par la force humaine. Peut-être ont-ils raison ? Les hommes font d’eux des bêtes maléfiques, ne pensant qu’à tuer. Les expériences ratent régulièrement.  Néanmoins, ils ne se démontent pas et poursuivent. La légendaire détermination humaine. Cette détermination nuit aux plantes et aux animaux. Regardez comment est devenu la Terre ; ravagée, détruire par la guerre. Les rires d’antan se matérialisent en pleurs. La joie devient colère. Où sont passées les bases de la vie ? Où sont passé l’amour et la compassion ? Probablement perdus dans le néant. Les cheveux dansants dans l’air pollué, les pattes martelant la terre battue, elle y arrive.

Son sang circule plus vite.
Sa fourrure se lisse.
Ses yeux pétillent.
La voie est libre.

Arrivée au Ruisseau, notre Bengal prend quelques minutes de repos, donc elle s’allonge près de l’eau claire et patiente. Une pluie fine débute sa longue chute depuis le ciel. Sa petite chaîne bleue trempe dans le liquide transparent et fluide. On se croit au cours d’une existence normale, avec des plantes et des animaux normaux. Comme si rien n’avait changé. Si, pourtant. La guerre ravage partout où elle passe, plus personne ne tente de fuir, la sécurité s’est éteinte en même temps que le bon sens des bipèdes. La dernière solution est de former des groupes, de se réunir pour mieux survivre et espérer vaincre l’ennemi. Mais au final, qui est l’ennemi à craindre vraiment ? Les hommes ? Les maladies ? Les bêtes mutantes ? Les plantes toxiques ? Peut-être tous. On se bat sans réellement savoir qui est à abattre.


Et puis une odeur arrive doucement.
Sans un mouvement, elle la sent de loin.
Sauf que la guerrière ne bouge pas.
C’est un soldat.

By Storm