On m'avait envoyé patrouiller seul dans la forêt empoisonnée, quelle idée ! Sous prétexte qu'il n'y avait aucun autre soldat de libre. Je n'ai pas arrêté de soupirer toute la matinée, manquant de me faire écrabouiller par un Slime au passage. Rien à signaler... Au moins, les arbres m'ont quelque peu protégé de la chaleur ardente qu'il fait ce jour-ci. On aurait vraiment dit que le soleil s'était rapproché de la terre. Il est écrasant. Je me sens déjà épuisé alors qu'il n'est même pas encore monté aussi haut qu'il le peut. Je décide d'arrêter ma patrouille ici, de toute façon il n'y a absolument rien ni personne. Je décide de rentrer en ville, mais je m'arrête alors, entendant un rugissement furieux. Il s'agit de mon ventre... Oh ciel que j'ai faim ! Il faut dire que je n'ai pas beaucoup mangé ce matin. Allons chercher quelque chose à manger, autre que la nourriture des humains. Il faut que je change un peu mes habitudes après tout... Non que je sache chasser, mais je vais essayer. Mon pouvoir me sera sûrement utile. Je me promène tranquillement, cherchant l'odeur d'une éventuelle proie. En fait, cela me paraît absurde puisque depuis que je suis sorti de la ville je n'ai rencontré que deux ou trois êtres vivants. Mais essayons quand même. J'ai faim, moi... Je sors bien vite de la forêt, sous une chaleur étouffante. Je cherche... Je m'éloigne pas mal, là ! Enfin, je me rapproche de la ville, mais il fait très, très chaud. De plus en plus. Fichu soleil !
Soudain, je snife l'odeur très légère d'un rongeur. Je commence à suivre ce qu'il me semble être sa piste. Il est assez loin. Mais j'arrive finalement à déterminer sa position, même si je ne le vois pas; je sens sa présence. Il a l'air plutôt vif, comme tout rongeur, je décide alors d'utiliser mon pouvoir. Accroupi, je me concentre sur l'être qui se cache dans les fougères. Je pense à quelque chose de reposant, comme le bruit de l'eau qui lape la rive. Je ne sens pas que ça marche réellement. A vrai dire, il y a cette faim horrible qui me taillade le ventre et la chaleur qui en rajoute une couche. Cependant, ça a le mérite de ralentir ses mouvements. Il tente de fuir de son bouquet de fougère, je m'apprête à bondir pour le rattraper. Mais j'aperçois alors une patte écaillée dont les griffes se plantent dans la chair de ma proie. Celle-ci se fait achever par le chat suivant, que je connais. Des pattes écaillées, un pelage roux tigré, des yeux rouges. C'est un soldat, je le connais de vue mais je ne lui ai jamais adressé la parole. Je rêve ou il a rigolé ? Il prend alors ma proie, l'air de rien, et l'emmène sur le sentier avant de s'installer, et de prendre une grande bouchée. Non mais je rêve ! MA proie ! Ce mulot me revient ! Que ce soit un soldat ou pas, il vient de me la voler !! La colère m'empare. J'ai faim ! Je marche à grand pas, furax, vers l'individu, les griffes prêtes à être sorties dans la seconde. Il va voir ce qu'il va voir, celui là !

- Eh ! Blaze, c'est ça !? Je peux savoir ce que tu fais !? Cette proie me revient, j'étais en train de la chasser !!, je rugis.