De nombreux nuages couvraient le ciel, malgré quelques fin rayons de soleil qui transperçaient cet épais manteau gris. Le vent qui soufflait à travers ce qu'il restait des plantes et arbres, signifiait que bientôt, ces nuages ne seraient plus que souvenir. Les beaux jours revenaient petit à petit, et la neige était bien loin derrière. Mais, cela voulait aussi dire que les soldats et les humains allaient reprendre leurs activités. Rien qu'à cette pensée, une petite féline blanche crispa ses griffes dans les restes de terre.

Se tenant fièrement sur ses quatre pattes, elle observait le lieu et ce qu'il restait de la flore. Un feulement monta dans sa gorge, mais elle ne fit rien. Cette vision lui était quotidienne à présent, mais l'en dégoûtait. Elle lui rappelait ses cauchemars. Cependant étrangement, elle gardait son calme, du moins, extérieurement. Dans son fond intérieur, elle bouillonnait d'égorger chaque homme sur cette terre. Mais seule, elle ne pourrait rien, à part de jeter dans la gueule du loup.

Ses ailes se levèrent vers le ciel, les écartant du mieux qu'elle pouvait. Elle avait envie de s'étirer, de bouger. Mais à la place, elle restait immobile. Si elle était venue ici, ce n'était pas juste pour guetter, c'était aussi pour se changer les idées. Ses nuits restaient mouvementés, ses souvenirs du laboratoire la hantaient. Ses oreilles se baissèrent, tout comme ses ailes qui revinrent à leurs places, contre ses hanches.

La petite féline s'assied, en enroulant sa queue entours de ses pattes. Malgré cette apparence sans défense, elle restait à l'affut. Ses oreilles pouvaient se dresser à n'importe quel bruit, mais il n'eut que le silence, et le vent traversant sa fourrure blanche. A ce moment, elle aurait très bien pu travailler un peu son pouvoir, qui, même s'il lui rappelait de mauvais souvenirs, pourrait lui être utile lors d'un combat ou pour libérer les chats encore enfermé dans ce maudit lieu. Elle ferma donc les yeux, relevant ses ailes bien haut dans le ciel, se concentrant.

(Navrée, c'est court =x)

Je levais la tête vers le ciel gris, couvert de nuages à l'aspect cotonneux. Une douce fragrance vint m'effleurer le museau. Une Felinae. Je n'en avais pas rencontré depuis un petit moment et en avait été très satisfait. Enfin, cela avait compensé le fait que j'ai croisé plusieurs Soldats. Des bleus, arrogants et aveuglés par les humains qui leur disaient qu'ils étaient uniques et puissants. Des petits idiots que j'avais rabaissés et humiliés avec succès. Ils apprendront vite la vérité, ces crétins.
Les Felinaes étaient d'une nature peut-être moins brutale et violente, mais dans toutes les Guildes, il y a des imbéciles. Mais j'étais bien plus attiré par les Caméléons, pacifiques et discrets. Ils ne cherchaient pas la bagarre, mais les nouveaux rangs d'Ombre m'avaient légèrement déboussolé. Une ancienne Caméléonne devenue Solitaire après que leur Illusionniste n'ait plus le pouvoir de les protéger, me disait que ce genre de nouvelle Guilde était pour les dépressifs -en quelques sortes-.

Je m'arrête de fouler distraitement la terre couverte d'herbes sèches pour repenser à ma haine envers les Soldats. A leurs manières d'obéir comme des machines aux humains qui les utilisaient comme ders pions, pour parvenir à leurs fins. Et le pire, c'est qu'il y a des Soldats aux grands pouvoirs qui le savent, ça. Mais qui n'ont pas envie de partir. Ou bien parce qu'ils ne "peuvent" pas. TssS.

Je décide d'aller à la rencontre de la femelle. Pas besoin d'humer l'air: son odeur était toute proche. Je me demandais si j'avais affaire à une sotte ou une intelligente, à une chatte âgée ou une chatonne.
Je débouche dans la clairière qui se couvre souvent de brume. Elle est là. Assise, les oreilles dressées, avec une fourrure blanche immaculée ressemblant à la neige lorsque les flocons viennent de tomber au sol. De grandes ailes et d'envoûtants yeux bleus.

"-Salutations."

Mon ton n'était pas aussi froid que d'habitude, ce qui me surprit. Il était neutre, avec une pointe de sentiments amicaux dans la voix. Je m'assis et enroula ma queue tachetée autour de mes pattes. Je lui jetais un regard intéressé. Elle était belle. Rien à voir avec ses idiotes qui se laissaient séduire avec des mots. Elle semblait aussi bien futée; je n'attendais que sa réponse.

Au début de la concentration de la petite féline, elle pouvait sentir le vent effleurer délicatement sa soyeuse fourrure, mais aussi sur l'environnement en général, bien que ce n'était pas son objectif, mais plutôt une étape pour véritablement se concentrer sur son but.  Ses sens étaient bien plus à l’affût de ce qui l'entourait que d'habitude. Sa respiration commençait à se soulever, longuement, profondément, et les plumes de ses ailes s'écartèrent petit à petit. Elle n'avait plus qu'à se concentrer sur une petite roche ou grain de sable et se le visualiser pour le soulever.

Mais toute concentration peut facilement se faire interrompre. Cette fois-ci, c'était un jeune matou, du moins à la voix qu'avait pu entendre Shira, le dos tournée, qui l'empêcha d'atteindre son objectif, lors de sa phrase "Salutations.".
Elle ouvrit d'un coup ses yeux bleus, surprise. Ses griffes se plantèrent dans le rigide sol, et un léger feulement monta dans sa gorge. Elle se redressa d'un coup sur ses quatre pattes, ses oreilles repliées vers l'arrière, ses grandes ailes fièrement levées, imposante. La jeune féline se retourna en gardant cet air plutôt froid, voir même colérique. Mais tout de suite, en voyant ce mâle au pelage blanc, et aux beaux yeux bleus, son attitude changea du tout au tout.
Ses oreilles se dressèrent vers l'avant, et ses ailes se replièrent contre ses hanches. Elle abordait maintenant un air calme, passif. Certes, elle n'avait pas apprécié d'être déranger dans son entraînement, mais elle n'était pas connue pour son agressivité envers le premier venu.

Shira resta un petit moment silencieuse. Elle détaillait du regard le félin en face d'elle. Comment faisait-il pour sembler si parfait ? La petite minette secoua sa tête, chassant cette pensée de sa tête. Elle devait rester concentrée et ne pas poser plusieurs questions. La curiosité peut vite énerver le premier arrivé, et elle n'allait pas faire cette erreur.
Par précaution, elle hûma légèrement l'air vers lui. Ce n'était ni un Soldat, bien qu'elle l'avait compris avant, ni une Ombre ou Caméléon. Un Solitaire, alors. Elle prit ensuite une petite inspiration, puis répondit sur un ton calme, neutre :

"-Salutations à toi."

C'était bref, court, mais que dire de plus ? Elle ne le connaissait pas et était rarement le genre de personne à poser plusieurs questions ou beaucoup parler. Alors, elle allait simplement attendre sa réponse, en restant haute sur ses quatre pattes, les ailes contre ses hanches, sa queue formant comme un point d'interrogation derrière elle, et laisser le vent soulever sa douce fourrure de neige.

Elle rouvrit brusquement ses paupières closes avec surprise et plongea ses griffes dans la terre meuble, comme dérangée en pleine concentration. Elle se dressa sur ses quatre pattes blanches, les oreilles rabattues en arrière, ses ailes d'ange bien levées en haut, en position d'intimidation. Elle pivota, une air dur et sérieux sur le visage, mais il changea de traits en m'apercevant, ce qui ne me rendit pas plus fier. Elle replia ses ailes contre ses flancs et affichait une expression pacifique, presque blasée, sur son visage aux yeux bleus puis subtils que les miens. Elle portait un collier autour du cou, gris très pâle, presque blanc, avec un petit trèfle à quatre feuilles comme pendentif. La Felinae m'observa plusieurs instants avant de miauler:

"-Salutations à toi."

Sa voix claire et pure résonna longtemps dans mes oreilles. Je la fixais plusieurs secondes, intérieurement interloqué. La voir semblait faire naître une pointe de sentiments nouveaux en moi, que je n'avais jamais ressentis jusque-là. Cela me mettait mal à l'aise et je chassais d'anciens souvenirs de famille. J'inspirais brièvement puis reprenait mon air, sûr de moi. Une légère brise chaude fit onduler son pelage immaculé et je sentis mon cœur m'emballer. Je miaulais afin de dissimuler ceci:

"-Quel est ton nom?"

Je la fixais de mon œil expert, observant avec attention les traits de son visage, les poils et les défauts de ses poils blancs, ses teintes de bleu d'yeux. La pensée me revint. Elle était jolie. Très jolie. C'était bien la première fois que je voyais quelqu'un comme ça, et en particulier une femelle, de plus Felinae. Je commençais à me perdre dans mes pensées, une boule dans le ventre mais prenant un air assurant extérieurement.

Up ou j'archive?

C'est Elli qui a sans faire exprès, supprimé le premier Narcisse x)
Donc le "Invité", c'est moi. Donc Up :3

J'archive.