Je volais depuis plusieurs heures maintenant, profitant de ma liberté, de l’air qui passait sur mon visage, sur chacun de mes poils, et de toutes ces nouvelles odeurs. Me voilà libre, plus jamais je ne souffrirais autant, et plus jamais je ne retournerais là-bas, enfin, je l’espérais, mais ce n’est pas le moment de penser à ça. Je peux maintenant voler autant que je veux, aller aussi loin que je veux, aller aussi haut que je veux, plus rien ne peux m’arrêter. Je faisais de pirouette dans les airs, e parfois des piquets. Jamais je ne m’étais sentie autant vivante, et aussi joyeuse de toute ma vie, je voudrais tellement que cette sensation et ses sentiments restent à jamais en moi.

Je me laissais tombée, et au dernier moment, je remontais avec quelques coups d’ail juste au-dessus des arbres. Je sentais que je commençais à être fatiguée, ce qui est tout à fait normal. Je me posais près d’un ruisseau, l’eu était couleur brune, on aurait presque dit de la boue, mais elle paraissait tout de même potable.

Je m’approchais d’un pas léger et gracieux, puis je me baissais pour boire quelques gorgées. En relevant la tête, je tirais la langue, l’eau avait presque un goût de terre, enfin, ce n’était pas surprenant du tout en fait. Je regardais les alentours, humant l’air de temps en temps. Je ne supportais pas être au sol, je me sentais bien trop vulnérable au moindre danger.

C’est alors que j’entendis un bruit, on aurait dit une brindille qui se casse ou quelque chose comme ça, je me retournais donc vivement, sur le qui-vive et je me mis à grogner, espérant faire peur à l’intrus comme ça.

-Qui est là ?

Je fixais le nouveau venu de mes yeux ambré, prête à attaquer s’il s’avérait que ce soit un ennemi, par exemple un garde ou encore un chat errant, mais avec de mauvaise intention. Heureusement pour moi, ce ne fut pas le cas, il se nommait Kodaï et il était également chez les Félinae. Je restais tout de même sur mes gardes, on ne sait jamais, il ne faut jamais faire confiance aux gens, je l’avais appris quand j’étais dans le laboratoire.

Je reculais légèrement, puis je répondis d’une voix  un peu sèche, mais peut-être dû au fait que je n’avais pas l’habitude de parler à des inconnues.
-Je fais parti aussi de Félinae, mais je n’ai pas besoin de te communiquer mon nom. Nous ne sommes pas amis à ce que je sache.

Je faisais balancer ma queue de droite à gauche, signe d’énervements ou d’angoisse, je ne sais pas vraiment ce que c’était sur le moment, peu t’être les deux en même temps. Je me mettais bien droite, montrant au mâle que j’étais plus grande que lui, en même temps vu ma race, c’était un peu normale et pour une fois je suis assez contente d’être ainsi.

Finalement, j’essayais de me calmer, même si je n’avais pas vraiment la tête à ça. Je gonflais une joue en regardant le chat, je réfléchissais en même temps à ce que je pouvais faire ou dire, puisque ce n’était pas franchement la joie là. Je lâchais après quelques minutes.

-Je suis désolée, je n’ai pas l’habitude de parler au gens. Enchanter de te rencontrer Kinaï je suis Anju.

Je regardais maintenant le sol, donnant quelques petits coups de patte dans une pousse d’herbe. Je relevais mes oreilles quand Kodaï me répondit. Je ne l’écoutais qu’à moitié, mais sa question me mettait un peu mal à l’aise. J’agitais ma queue par signe de nervosité, dois-je lui répondre ou pas ?  

Au moment où j’ouvrais la gueule pour lui répondre, je vis qu’il alla vers la rivière pour boire. Je soupirais, je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir, il faut boire pour vivre, mais tout de même. Quand il revint, il se planta à nouveau devant moi, il attendait sûrement ma réponse.

Je détournais légèrement le regarde, j’avais les oreilles basse, peut-être c’était dû au fait que mes souvenirs me faisaient toujours aussi mal. Je lâchais alors d’un coup :

-Je viens du laboratoires des humains.

Je ramenais ma queue sur mes pattes, je n’osais toujours pas regarder le mâle. Qu’allait-il penser ou dire ? Je ne sais pas vraiment, il faut maintenant attendre une réponse, ou quelque chose de sa part.

Kodaï reprit à parole,  à ses mots je me mis à rire légèrement, pourtant je crois que je lui ai dit que j’avais rejoint la guilde, mais il n’a pas du vraiment y faire attention. Je lui répondis d’un ton léger, et qui étouffais aussi de temps en temps quelque rire :
-Malheureusement pour toi, j’ai rejoint Felinae hier soir.

Je regardais le mâle un moment, tout à l’heure il y avait un début de combat, bon on ne s’était pas vraiment attaquer, mais j’étais curieuse de voir ce que je pouvais faire face à un tel adversaire. Je me mis en position d’attaque, la queue remuant de droite à gauche.
-Que dirais-tu d’un combat amicale pour voir qui est le plus fort de nous deux ? A moins que tu ais peur. Et sans les griffes et les pouvoirs hein.

Je le regardais malicieusement, prête à me jeter sur lui, ou éviter une attaque s’il acceptait le défi. En tout cas ça promettait d’être assez intéressant ce genre de chose.

J’attendais sa réponse, il semblait comme réfléchir, et finalement il me répondit d’un ton assez calme, ce qui est normale. Je fus tout de même un peu déçue par sa réponse, je pensais qu’il accepterait de ce battre, mais bon, s’il n’était pas venu ici pour ça, ce n’est pas grave, je comprends. Je baissais mes oreilles, mais aussi ma garde, ne sachant pas vraiment que tout ça faisait partie d’un plan.

Il me contournait, puis alla prendre une gorgée d’eau, enfin c’est ce que je pensais. J’entendais alors qu’il sautait, puis je sentais tout son poids sur mon dos. Il m’avait eu par surprise ! Malheureusement pour lui, il ne s’en tirera pas aussi bien.

Il commençait à taper avec ses pattes sur mon museau et sur ma tête, je reculais. Il faisait sûrement ça pour me dérouter, et c’était franchement réussi.

Il essayait de me rendre aveugle, mais je gardais mon calme, réfléchissant à toute vitesse à ce que je pouvais faire.

Enfin je trouvais une idée, le seul moyen d’enlever un chat de son dos. Je me laissais tomber sur le côté avant de rouler sur le dos. Avec cette astuce on lâche à tous les coups quand on ne plante pas les griffes dans le pelage de sa ‘’monture’’.

Je me remettais droite puis je plaquais le mâle sur le sol avec mes deux pattes avant, je mettais tout mon poids sur lui, pour l’écraser. Je lui sourirais.

-Une attaque surprise, pas bête. Mais maintenant c’est à mon tour de m’amuser.

J’agitais ma queue de gauche à droite, heureuse, je ronronnais aussi de temps en temps. Je m’amusais bien sur le moment.

Le mâle me donna un coup au niveau du ventre de toutes ses forces, ce qui me fit évidemment lâcher prise. Il était plutôt fort faut le dire, mais je me laisserais pas pour autant faire par un minus.

Sauf que je n’eus pas le temps de réagir, le mâle me faucha les pattes, puis je me retrouvais en une fraction de seconde plaqué au sol. Je ne m’attendais vraiment pas à ça, j’aurais dû faire plus attention et ne pas sous-estimer le fait qu’il soit plus petit que moi.

Je ne pouvais plus rien faire, il me tenait au niveau de la gorge et dans un vrai combat je serais morte depuis bien longtemps. Je soupirais, puis je souris.

-Ouai t’a gagné le minus.

Je lui tirais alors la langue.

-Mais seulement parce que je t’ai sous-estimé. La prochaine fois je te battrais.