Je sortais ma tête de la tanière en cette mâtiné à moitié entamé. La plupart des félins se portait bien, quoique ça pourrait paraitre un peu gros, ils étaient quand même tous maigres avec la faible quantité de nourritures. Les proies étant rares, il est devenue courant d'en voir certaines congelé dans la neige-glace. Difficile à manger.
Mais je n'allais pas me plaindre, notre nouveau foyer était pleinement mieux en protection que l'oasis, même si il m'arrivait que cela me manque.

Après un rapide tour de routine pour voir qu'aucune maladie grave ne s'était déclaré dans le camps, j'entrepris de sortir dans les tunnels sombres, éclairé de cette sombre lumière. L'air frais se fit plus intense quand je finis par arriver à la surface, fraicheur à presque en brûler les poumons. Je vis une panache de fumé s’échapper de mes narines, signe de cette hiver glaciale toujours omniprésent. Un hiver qui semblait sans fin, en espérant que ça ne restera pas toujours ainsi. La météo nous joue d'étranges tours, autant rester sur nos gardes.
Je me mis à marcher sur le sol froid et craquant de la neige, le paysage bien que silencieux avec le manque d'animaux, il semblait toujours figé dans le temps, avec tout givré, c'était à la fois beau et effrayant. Il m'arrivait par jours de soleils, ce qui était très rare, d'observer le paysage pendant un instant. Voir tout briller c'était toujours quelque chose d'impressionnant. Mais aujourd’hui le soleil semblait cacher par ces nuages brumeux. Se réchauffer un peu le pelage semblait compromis. Restant plongé dans mes pensées, seule, je marchais vers la forêt mes pas faisant crissait la glace.

Après un bon moment de marche à ne presque plus sentir mes coussinets je finis par arriver vers le centre facilement reconnaissable. Même si cette région était souvent à éviter, il y avait quand même parfois quelques plantes qui subsistaient. Peut-être arriverais-je a trouver des remèdes ? On ne sait jamais, au moins deux trois qui ne se seraient pas fait brûler par la morsure du froid ?
Je descendit la légère pente, mes pensées divaguant légèrement, car j'étais une fois venue ici avec un félin. Qui était Aki. Qui était venue et repartie comme un vent d’automne dans mon cœur. Ça laissait un énorme vide. Ça a enlevé toute la chaleur pour être froid comme l'hiver.
Mais à quoi bon ressasser sans cesse le passé? Ça ne servait plus à rien.

Je fermais mes yeux pour me concentrer, et utilisa au mieux mon odorat pour essayer de décelais la moindre odeur de remède, mais cela risquait de s'avérer une nouvelle fois complique. Avec le froid, sentir était une chose compliqué.

Le centre de la forêt n'avait rien d'attrayant. Tout y était brûlé, en cendre, noir. Chaque branche semblait pouvoir se briser au moindre choc, devenant poussière entre les doigts. Il n'y avait pas, ou très peu, de plantes. De plantes vivantes j'entends. Mais certains végétaux réussissaient malgré tout à pousser, comme si la nature était destinée à reprendre ses droits, peu importe ce que les Hommes lui ont laissé. Peut-être était-ce la seule chose qui allait subsister après la Fin. Une nature reconquérant ses terres, reprenant le contrôle, recréant à nouveau la Terre et sa vie.
Le paysage avait tout de même un charme avec l'hiver. Même si le printemps approchait à grand pas, si bien que l'annonce stoppant l'event météorologique fut postée quelques jours après le début de ce rp, la neige tenait encore bon. On ne sentait pas le sol en marchant, juste le craquement apaisant de la neige épaisse. Sur les branches nues des arbres morts, quelques centimètres de neige, tombant lorsqu'un oiseau s'y perchait. Mais le plus beau était encore l'écorce, arborant un gel lumineux. Le soleil ne pouvait malheureusement pas illuminer ce cimetière végétal afin de faire briller les arbres, leur offrant un semblant de vie. Non, ce matin là, l'astre lumineux était caché par quelques nuages boudeurs, bien décidés à ne pas lâcher prise.

Et dans ce blanc éclatant, je marchais. Oui, je. Pas il. Un peu de changement, cela ne pouvait pas faire de mal. Même si, ma foi, cette façon d'écrire partira peut-être aussi vite qu'elle est venue. Comme Opaline. Je ne pouvais m'empêcher de penser à la belle enflammée. Le blanc de la neige, cette forêt, chaque parcelle de terre me rappelait la merveilleuse chatte qui m'avait été enlevée. Un soupire s'échappa de ma bouche, formant un petit nuage. Je l'observais une seconde, et il disparu à son tour.
Qu'est-ce que je faisais là ? A marcher, sans but, me laissant uniquement guider par le hasard. J'avais pris l'habitude de sortir tôt le matin afin d'éviter d'être sélectionné pour une mission à l'arrachée. Ainsi, je n'en faisais pas beaucoup et quand on m'appelait, c'était souvent parce qu'on ne pouvait pas prendre quelqu'un d'autre. Cette situation ne me gênait pas le moins du monde. J'étais seul, tranquille, maudissant le monde entier. On m'avait volé ma bien-aimée, plus jamais je ne la verrai. Ma vie n'avait plus aucun sens sans elle. Ces phrases se répétaient en boucle dans ma tête, sans que je ne puisse les faire taire. Je n'essayais pas non plus à vrai dire. Je ne voulais pas l'oublier, ni passer à autre chose. Certaines rencontres me détournaient de mes préoccupations, pendant un temps, avant de m'en rajouter d'autres sans jamais dissiper les anciennes. Je pensais notamment à Mhei, son calvaire, son cauchemar. Où était-elle à présent ? Seule, en proie à de nouvelles hallucination ? Encore une fois, j'avais été inutile. Les félins ne faisaient que souffrir autour de moi, et j'étais incapable de les protéger.

Une odeur familière me fit subitement sortir de mes pensées. Une odeur qui me rappelait de bons souvenirs, mais bien des mauvais pour mes pattes, ces pauvres souffre douleur. Une odeur enfantine, une odeur de plante. Certain de savoir de qui il s'agissait, je me dirigeai naturellement vers elle. Encore une fois, j’espérai me détourner de ma peine, au moins le temps d'une conversation. Pourtant, cela me semblait être la chose la plus difficile à faire. Opaline était dans mon esprit et ne voulait pas en sortir. Je ne le voulais pas non plus. Même si cela me brisait, je voulais qu'elle reste à jamais dans mes pensées, comme une ombre d'un futur illusoire.
Terra. Encore une fois, je sortais de mes sombres pensées. Il me fallait sans doute constamment une distraction. La jeune chatte avait grandi depuis notre dernière rencontre, bien qu'elle restait toujours plus petite que moi. Les yeux fermées, elle était concentrée. M'avait-elle déjà senti ? Peut-être. Je m'en fichais, je ne voulais pas la surprendre de toute façon. Une fois à quelques mètres d'elle je prononçais doucement.

- Terra.

Ma voix était neutre, même si on y décelait comme une pointe de soulagement. Soulagement de croiser quelqu'un qui allait sûrement me faire plus de bien que de mal. Quelqu'un de qui je n'aurai pas à me méfier. J'étais un peu plus détendu, presque impatient de l'entendre à nouveau parler. Lorsqu'elle me remarqua, je rajoutais un peu plus gaiement, même si j'étais loin d'avoir l’enthousiasme d'un Gwei.

- Ne me dis pas que tu essaies de trouver tes plantes ici, c'est sans doute plus mort que le scarabée qui a voulu nous faire la peau !

Je remuais les moustaches en repensant à notre folle aventure. Une de mes premières en somme. La rencontre, le combat contre cet immense insecte, la traversée du désert et les soins dans l'herbe de l'orée... Peut-être que le scarabée avait survécu s'il avait réussi à se retourner. Enfin, je m'en fichais. Immobile depuis j'eusse prononcé le nom de la petite, je ne bougeai pas, la laissant venir à moi avec un léger sourire.

Ce matin quand je m'était levé il faisait beau. Enfin beau, ce n'est pas totalement exacte... le soleil qui d'habitude faisait briller cette couche de neige était recouvert par quelque nuage. Mais ça n'avait pas d'importance, tant qu'il ne pleuvait pas.
Ce matin j'étais sortis assez tôt pour me promener, ce que je fais très rarement, d'habitude je reste pour les missions qu'on peut me donner mais ce matin j'avais pas vraiment envie d'y aller. J'étais resté assis plusieurs minutes pour pas dire des heures sur la poudreuse à regarder ce paysage hivernale, mais commençant à geler sur place, je pensa préférable que je parte d'ici avant de me transformer en glaçon vivant. Je me secoua donc pour décrocher la neige qui s'était collé à mes poils puis je me mis à marcher histoire de me réchauffer les pattes. Je repensa à ma dernière altercation, même si on ne pouvait pas dire que s'était un combat, on avais comme même plus ou moins échanger des coups. Peut être pas physique, mais psychologique. Je lui avait "donné" une illusion et elle en échange elle m'avait fais vivre mon pire cauchemar. Je ne pus m'empêcher de remuer les moustaches d'amusement, on s'était tout les deux fais avoir par le pouvoir de l'autres. Je m'était rendu compte que nos pouvoirs étaient similaire car ils montrer tout les deux des choses fausses à la personne qui en est victime. Des choses fausses. J'avais beau le savoir, le cauchemar que j'avais eux me faisait ressentir un sentiment de culpabilité et un sentiment de haine envers moi. Je remua la tête chassant de ma tête ce cauchemar et le souvenir de cette altercation. Mes coussinets commençaient à me brûler à cause du froid mais je ne voulais pas rentrer maintenant, il était beaucoup trop tôt. Je m'arrêta quelque seconde pour enlever la neige qui s'était logé entre mes coussinets. Je sentis un gout métallique sur ma langue et je soupira exaspéré:

-Bravo tu as réussi à te blesser! je pensa.

 C'était très clair, mon corps me disait de rentrer mais mon esprits non, et comme j'ai plus tendance à écouter mon esprits je continua mon chemin. Après tout ce n'est pas bien grave ce n'est que des gerçure, ça cicatrisera vite ou au pire j'aurais un peu mal au pattes pendant une semaine et c'est tout. Je marchas encore quelque minutes, je me rapprochais du centre de la forêt... et je n'étais pas souvent aller là-bas pour ne pas dire jamais!
La dernière fois que j'y suis aller j'était encore un chaton qui venait juste d'avoir un pouvoir et j'avais fait une mauvaise rencontre. Heureusement j'avais réussi à m'échapper de justesse.
Je renifla l'air pour savoir qu'est-ce qui si trouvais et je sentis l'odeur d'un Soldat. Je n'arrivais pas à savoir qui s'était mais je sentis qu'il y avait aussi l'odeur d'un autre félin que je ne connaissait pas.
Intrigués je suivit la piste tout en ayant conscience que la curiosité et un vilain défaut. J'arriva vite à l'endroit où se trouvait le Soldat et l'autre félin. Ne voulant pas me geler les pattes je grimpa sur un arbre. J'avais conscience que j'était plus visible dans cette arbre que sur le sol mais de toutes façon je n'avais pas à me cacher.
J'épias donc la scène du haut de ma branche. Le soldat était un chat gris, assez grand. Il me disait quelque chose mais sans plus.
En revanche l'autre chat était une petite femelle blanche et elle sentait les plantes médicinales.
Je redescendis de mon perchoir en silence. Une fois au sol je lécha mes pauvres pattes et je m'installa derrière un tronc pour mieux les observer. Ce qu'il faisait ne m'intéressai pas vraiment mais je resta comme même ici au cas où.

Les yeux fermées, les sens aux aguets, j'étais intimement concentrée sur mon odorat à la recherche de la moindre parcelle d'odeur, d'une des précieuse plantes. Je sentais surtout la morsure du froid sur ma truffe ce qui me fit froncer le museau.
Un odeur vint cependant me chatouiller et j'inspirais de grand coup, réfléchissant de vitesse Ce n'étais pas une odeur méconnue Ce n'étais pas celle d'une plante, mais d'un félin Un félin bien connue qui marque les souvenir comme une empreinte gravé dans la roche Mais cela faisait si longtemps Mon imagination me jouait surement des tours par temps si froid ? Ça pourrait être assez logique ? Cela me fit sourire pourtant, c'était agréable de se remémorer certains souvenirs. Pourtant l'odeur commença à s'intensifier, ce qui me fit poser d'étranges question.

- Terra.

J'ouvris mes yeux, en même temps que mon cœur fit un bon dans la poitrine. Je ne m'attendais pas à entendre cette fois, et je n'étais pas capable de l'imaginer à ce point la. Quand même pas. Je me tournais vivement sur le coté d’où venait la voix et je le vis. Il était bien là, devant moi, réelle. Il semblait changé, mais était là. Muscle plus saillant et plus de cicatrice était présentes sur son pelage. Mais ses rayures bleue semblait toujours briller. Pas de doute, c'était bien lui.

- Ne me dis pas que tu essaies de trouver tes plantes ici, c'est sans doute plus mort que le scarabée qui a voulu nous faire la peau !

Je sentis une pointe de chaleur et de bonheur en moi, il se souvenait, c'était formidable. Voir un amis en période dure faisait un immense bien, surtout quand c'est quelqu'un qu'on attendait depuis un très long moment. Je me levait pour le regarder sans bouger quelque seconde.

-Kaï. Soufflais-je, d'abord, puis comme réalisant vraiment que c'était réel, je sentis un immense sourire pointé sur mon visage ainsi que mes yeux s'agrandirent, et m’élançant vers le félin. Kaï ! Criais-je heureuse.

J'étais encore petite en taille, par rapport à lui, et ma force n'était certainement pas égale à la sienne. Mais je m'accrocha à son cou, les pattes avant l'entourant, tout en ronronnant bruyamment de bonheur. Un peur comme si ce moyen me permettait de vraiment ressentir qu'il était bien là, bien présent, que c'était pas une simple illusions.
Puis me rappelant les réticence tactile du matous, je fis un bon en arrière et m'assise face à lui, les pattes pétrissant le sol, et toujours en ronronnant. Je sentais toujours ce grand sourire sur moi, je me sentais vraiment heureuse de le voir, et apaiser. Il était toujours vivant, il avait pas disparus. Comme dans mes souvenirs.

-Pardonne moi cette entrée, tu m'as tellement manqué ! J'ai crus que je te reverrais plus !

J'essayais de calmer mes ronronnements, histoire qu'on puisse tout de même m'entendre et se parler sans problème. Combien de temps avait passé depuis notre dernière vue ? Tellement de temps ! Les saisons sont vites passé, il m'est restée en mémoire le temps des dérives, je savais que je le reverrais, ou du moins je l’espérais, même si à force j'avais commencé à me poser des questions.
Mais la patience à payer, et maintenant le voila devant moi. J'ai tellement de choses à lui raconter depuis, les rencontrent faites, la vie des Caméléons qui à tant changer désormais, parler des Felinae, même si je me doute qu'il parle avec ses espions Felinae. Je me demande si il est toujours en missions spéciale. Après tout si il est encore Soldat, ça ne peut être que pour cette raison ? Je secouais nerveusement ma tête.

-On ne sait jamais avec les plantes, elles sont capable de tout ! Lui fis-je avec un clin d'oeil.J'ai tellement de chose à te raconter et des question à te poser ! Tu n'imagines pas à quels points je suis trop heureuse de te revoir !

Terra ne mis pas bien longtemps à réagir. Elle se leva et me regarda, comme pour vérifier que je n'étais pas un fantôme venu la hanter, avant de crier mon nom. C'était assez étrange, que l'on soit aussi heureux de me voir. Mais cette situation m'arracha un sourire amusé. La petite -plus si petite que ça s'il en est- devait être la chatte la plus expressive que je connaissais. Elle était d'ailleurs en train de me foncer dessus. Très vite. Si vite que je cru sincèrement qu'elle allait me rentrer dedans. Mais, chance ou calcul de la femelle, elle se contenta d'enrouler ses pattes duveteuses autour de mon coup en ronronnant si fort que je cru que le monde entier vibrait autour de moi. Bon sang, elle n'avait pas perdu de sa vivacité. Ce genre de contact prolongé avec quiconque que ce soit me gênait beaucoup. Les papouilles et autres câlins n'étaient pas du tout ma tasse de thé. Je me tendis par réflexe mais la jeune Terra eut la présence d'esprit de me lâcher rapidement. Elle avait beau sembler constamment sur la lune, elle n'en demeurait pas moins très observatrice.

- Pardonne moi cette entrée, tu m'as tellement manqué ! J'ai crus que je te reverrais plus !

Elle ronronnait à n'en plus finir, me regardant d'un air naïvement heureux, les pattes pétrissant le sol avec régularité. Je mentirai si je n'acceptais pas que sa joie de vivre était communicative. Elle était certainement la meilleure personne à croiser en ces jours sombres. La Caméléon semblait surexcitée, au comble de la joie. Moi, malgré un sourire presque attendri sur le visage, je gardais mon calme habituel.

- On ne sait jamais avec les plantes, elles sont capables de tout ! J'ai tellement de chose à te raconter et des questions à te poser ! Tu n'imagines pas à quels points je suis trop heureuse de te revoir !

Oh si, j'imaginais très bien. Terra était presque un livre ouvert où chacune des expressions était amplifiée, au cas où on ne la remarquerait pas assez. Il n'y a pas à dire, elle était un remède félin à la tristesse, même s'il faudrait bien plus qu'une attitude angélique pour me faire oublier le départ d'Opaline. Je décidai de me concentrer sur l'instant présent, au moins le temps de cette rencontre, histoire de m'alléger un peu l'esprit.
La Caméléon semblait plus bavarde que jamais, prête à s'élancer dans une tirade sans fin dont elle avait le secret. Etait-elle toujours aussi naïve que lors de notre première rencontre ? Je ne l'espérais pas vraiment, je n'étais pas très doué pour ce genre de choses. Il faut dire que chez les soldats, les jeunes n'avaient pas vraiment le temps d'être naïf.

- Tu m'as l'air en forme dis-don...

Je me coupai. Une odeur. Légère, délicate, connue. Si connue que j'avais mis un temps fou à la sentir. Car je vivais entouré de ce fumet. Un soldat. J'intimais à la femelle de se taire d'un signe de queue et regardait autour de moi. Croiser un autre soldat s'avèrerait bien pire que ces stupides ailes d'argent. J'humais l'air, plusieurs fois, totalement en alerte.  Mes yeux plissés guettaient le moindre mouvement dans ce lieu sombre. Il n'y avait pas beaucoup de cachettes, là était notre avantage.
J'avais beau être très entrainé pour le combat, je restais un simple soldat, inapte à la vie sauvage. Traquer, sentir et repérer une proie était une expérience très peu banale pour moi. Dans une autre situation, Terra se serait certainement amusée à me voir galérer. Je commençais à croire que mes lacunes n'étaient pas uniquement liées à un manque d'entrainement, mais plutôt à un talent que je n'avais pas.
Cependant, je finis par découvrir d'où venait de fumet presque chimique, beaucoup trop éloigné des odeurs caractéristiques de la forêt. Je me postais face au buisson qui me semblait être la cachette de mon très cher collègue, mais sans avancer vers lui. Ma méfiance était aussi développée que mes talents de chasseurs ne l'étaient pas.

- Sors de là.

Mon ton était froid, presque glacial. J'étais déjà en position de défense, les griffes ne demandant qu'à sortir. Déjà concentré sur ce qui allait sortir de la maigre végétation, je demeurais inquiet. Comment réagir si le soldat nous observait depuis longtemps, au point d'avoir vu mon amitié avec une ennemie ? J'avais toutefois cette chance que les Caméléons soient nos informateurs. De ce fait, ils ne devaient plus vraiment être nos ennemis, même si certains soldats avaient les habitudes bien ancrées...

-Pardonne moi cette entrée, tu m'as tellement manqué ! J'ai crus que je te reverrais plus !

C'est la première chose que j'entendis vraiment, et de ce fait je compris que ce n'était pas la première fois qu'ils se croisaient et vu comment ce comportait le soldat, je me doutais qu'ils s'entendait bien...
Je remarqua sans grandes difficulté que le Caméléon ronronnait fortement et elle parlait sans cesse.
Le soldat lui, était beaucoup moins bavard... enfin pas vraiment étonnant. Je ne sais pas si c'est moi, mais je croise souvent des "coéquipiers", si je peux les appeler comme ça, très peux bavard.

- Tu m'as l'air en forme dis-don...

 Je dressais les oreilles quand je l'entendis se couper, je me demandai pourquoi, et je me recroquevilla au sol, me demandant si il m'avait sentis ou vu... Il avait même fais un signe à la jeune femelle pour qu'elle se taise, ce qui ne me "rassurai" pas vraiment

- Sors de là.

 Je remua de la queue quand j'entendis son ton froid et méfiant. Je pris le temps de le regarder attentivement avant de m'aventurer hors de mon buisson. Il était déjà en position de me sauter dessus et le regard méfiant. Je réfléchi quelque instant avant de me relever légèrement... Mais je décidai de ne pas sortir directement du buisson où j'étais. Je reculai donc hors de ce dernier et je décrivis un léger arc de cercle autour d'eux. J'avais conscience qu'il pouvait voir les feuilles bougeaient selon l'endroit où j'allais. Mais de toute façon, je ne cherchais pas à fuir donc qu'il me voit bouger ou pas, cela m'était égal. Je décrivis donc quelque pas, de sorte que je sois en face de son flan, puis je sortis du buisson, en touchant à peine le sol pour éviter une éventuelle attaque. Je pensai à le regardais dans les yeux, mais connaissant mon pouvoir je me dis que ça serai préférable que non, de ce fait je regardait ses oreilles.
Une fois sortit de ma cachette je me posta à quelque mètre de lui et de la jeune femelle. Je fessait en sorte que mon pelage ne soit pas hérissé pour qu'ils ne me prenne pas pour une menace.

Up !

Kaï semblait lui aussi heureux, cela se voyait dans ses yeux. Les yeux disait beaucoup de choses, et chez Kaï c'était assez facile de savoir quand une chose lui plaisait, le mettait en colère ou bien le rendait triste. C'est en observant son visage que quelque chose semblait de differents. Il y avait quelque chose, mais quoi ? Je l'ignorais totalement.

-Tu m'as l'air en forme dis-don...
Il se stoppa alors net dans sa phrase.

Ses oreilles se dressèrent en quelques seconde de manière vive et ses yeux se retrécirent en quelque instant, m'indiquant clairement qu'un danger se trouvait autour de nous. Je ne me fis pas prier cette fois, je m'accroupis près du sol, sentant l'herbe noircies contre mon pelage. Je sentais aussi mon pelage s'herissait un peu. Non pas que j'étais agressive mais par méfiance et d'instinct.
L'empêche j'étais complètement frustré, à chaque fois que je croisais Kai il y avait donc quelque chose qui viendrait nous picotait les pattes ? J'espère que c'est pas un de ces maudit scarabé geant à la noix, parce que la il va vite partir en courant devant ma colère. Personne n'avait le drout de gâcher enfin le fait que je retrouvais mon amis.
Je sentis mes oreilles se baisser de plus en plus. Mon amis aussi imposant était-il me rassura, car être à ces côté était vraiment destressant. Il fallait le dire : c'était un félin aussi musculeux que le plus gros des arbres. D'ailleurs celui-ci semblait avoir trouver l'origine du danger.

-Sors de là.

Sa voix était difficilement reconnaisable. Froide, comme l'hiver connue, menaçante. Sincèrement, j'étais vraiment contente de savoir que Kai était mon amis, car si c'était l'inverse, si Kai avait été vraiment un Soldat qui suit les idéaux, je n'en donnerais pas cher de moi. Il était effrayant par moment, même si dans cette situation, c'était pour le bien des choses.

Les buissons frémirent alors, derriere se cachait un félin, peut-être que Kai savait-il de qui il s'agissait au vue de ce qu'il a dit il y a quelque instant. Peut-être un camarade Soldat ? Mais danger toujiurs présent au vue de la position de mon amis. Je me recroquevilla un peu plus derrière Kai, me sentant en sécurité ainsi. Le buisson finirent par s'arrêtait et un félin finit enfin par en sortir.
Il était légèrement tout de même olus petit que Kai, mais semblait aussi assez fort. J'imagine que tous les Soldats le sont après tout ? Car oui, c'était bien un Soldat, l'odeur de son groupe me parvint en plus de celle de Kai. La couleur de celui-ci etait un gris fonce majoritaire avec une tache plus sombre sur la dos. Il avait également à l'oeil droit un trait foncé sous son oeil et un bleue. Un même bleu qui me rappelait les rayures de celle de Kai. Et tout identiques, il avait lui aussi des yeux bleue. Une difference s'imposait, il n'avait pas de blanc, et celui ci avait autour de son cou deux belles plumes bleue dont j'ignorais totalement le nom d'un tel oiseau.

Serait-il un frère de Kai ? Ou un lien de parenté ? Ins ont des petites ressemblance.

Je me détendit un peu et leva ma tête pour mieux voir le nouveau venu. Mais je resta neanmoins sur mes gardes, apres tout je ne connaissais pas le pouvoir de ce félin.

-Tu le connais ? Chuchotais-je à mon amis. Puis sans attendre je lanca au nouveau venu.Qui es-tu ?

Notre invité se fit attendre. Il prit son temps, décrivant un arc de cercle autour de sa position afin de ne pas arriver de face. Une fois bien visible, il s'arrêta à quelques mètres de nous et je pu l'observer. C'était un soldat que j'avais sans doute déjà croisé, sa tête me disait quelque chose. Mais jamais nous n'avions parlé. Bien que je n'avais aucune idée de son caractère, il semblait pour l'instant très pacifiste. Mais, méfiant, je me disais qu'il s'agissait peut-être d'une ruse pour nous faire baisser notre garde. Il devait être au même grade que moi vu sa musculature et je n'avais pas intérêt à ne pas le prendre au sérieux. Si quelqu'un savait que les soldats étaient sur-entrainés, c'était bien moi.
Pendant un instant, j'oubliais que nous étions du même camp. Je me sentais envahi par un ennemi dont je refusais la présence. Cela se rapprochait plus de l'attitude d'un Caprae agressif que d'un véritable soldat. Comment expliquer que je discutais gentiment avec une Ophéis ? Serait-il de mon côté ou tenterait-il de me balancer ? Je n'avais aucune confiance en cet inconnu, même s'il faisait preuve jusque là d'un sang froid étonnant. Terra, qui s'était préalablement cachée derrière moi, engagea la conversation.

- Tu le connais ?

Son chuchotement me fit bouger une oreille mais ce fut ma seule réaction. Non, je ne le connaissais pas. Que de vue du moins. Il était à mes yeux un soldat random qui avait peut-être découvert un secret à divulguer. Même s'il ne le savait peut-être pas, il avait l'avantage sur nous.

- Qui es-tu ?

Terra, petite bavarde, prenait les chose en main. Elle restait néanmoins prudente, ce qui me rassurait. J'étais posté devant elle, tendu, les poils de l’échine à demi hérissés. L’atmosphère était électrique ou était-ce uniquement les pattes qui me démangeaient ? J'étais prêt à me battre s'il me menaçait.

- Répond à la demoiselle.

Mon ton était bien plus froid que celui de la femelle. J'apparaissais plutôt agressif, loin d'être amical. Je ne me détendrai certainement jamais, n'ayant aucune confiance en mes collègues. Je le fixais droit dans les yeux, prêt à réagir au moindre mouvement. J'étais à cran, cachant ma peur d'être dans une voie sans issue par de l'agressivité. Terra devait avoir l'air d'un petit ange à côté de moi. Même si je refusais de l'admettre, elle serait peut-être la seule capable de calmer le jeu si le félin d'en face était aussi têtu que moi.