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Livre en cours ~ Prophétie

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Anonymous
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   Sam 1 Aoû - 23:19


Avant de poser vos petites pattounes de félin sur ce sujet, sachez quelques petites choses. Tout d'abord, ce livre est une fiction. J'espère que les fautes d'orthographes ne vous dérangeons pas trop. Sachez quand même que je compte bien les corriger un jour. Ce livre est en cours ! Ce n'est qu'une ébauche des grands projets que j'ai pour mes protagonistes. Sur ce, je vous souhaite une très bonne lecture et j'espère du fond du cœur que Parkiel saura vous envoûter comme sa création me fait rêver.

Résumé du livre : Bienvenue à Parkiel. Monde de magie, déchiré par une guerre veille de plus de mille ans. Elle oppose deux clans, les dragons et les humains. Les humains tuent tout ce qui ne leur ressemble pas. Les dragons, au contraire des humains, protègent ses peuples martyrisaient.

 C’est dans cette guerre sanglante qu’apparaît une jeune humaine douée d’une puissante magie et un dragon qui n’a jamais reçu les souvenirs de ses ancêtres. Elle, elle ne se souvient pas de son passé, sauf d’avoir était sauvée par le clan adversaire. Lui, il fera tout pour respecter la tradition draconique. Cette chasseuse de dragon au cœur froid et ce dragon de braise se retrouvent projetés dans une guerre étrangère, obligés de tuer pour survivre. Pourtant, un voyage inattendu commence pour eux. Une grande quête par-delà leur monde. Pour découvrir qui ils sont vraiment. Parviendront-ils à réussir leur quête ou est-elle vouée à l’échec ? La guerre pendra-t-elle fin un jour ?

Musique pour le Prologue : https://youtu.be/Lhv_yFMuwxs


Prologue
:


  Parkiel. Ce nom résonne en moi. Pourquoi devrais-je sauver ce pays qui m’a tout pris ? Qui nous a tout pris. J’expire le peu d’air qui me reste. Ce peu d’air qui met si précieux. L’oxygène remonte comme des petites méduses à la surface de l’eau. J’ai froid. Ma longue tresse s’est détachée et flotte doucement. Plus je coule dans l’eau noire et glacée, moins je la vois. Qui hurle et se bat de toutes ses forces. Je ressens chacune de ses douleurs, et elle les miennes. Le flot de sang qui s’échappe de ma gorge m’annonce que ma mort est proche. Il ne me reste qu’une chose à faire, couper ce maudit lien pour qu’elle vive. Ce monde vaut la peine d’être sauvé. Même si nous le détestons. Oui, car je le haie plus que tout autre chose. Pourtant, je sais qu’elle peut le sauver. Je le sais, je le sens. Je rassemble mes dernière pensées, ainsi que tout mon passé et lui envoie mentalement. Je n’ai nul besoin de… de… trop tard. Je ne ressens n’y ne me rappelle plus de rien. J’arrive quand même à esquisser un sourire devant ma mort et devant sa survie, même si j’ai oublié ce que cette chose hurlante était pour moi. Le temps passe, sans que je m’en rende compte, et le combat prend fin.

  Je vois arriver une énorme bête ailée. Du moins, je la distingue. Car elle se confond avec l’eau. Elle nage férocement vers moi. J’entends une douce et mélodieuse voix dans ma tête : « Merci tellement de ce cadeau que tu m’as offert. Je ne peux malheureusement te sauver, lïéguèa. Mais, laisse-moi t’offrir ce présent dans la mort. Tu seras ce que je suis. Tu auras mes souvenirs et mon apparence. Nous serons toujours des lïéguès. Tes souvenirs seront sauvegardés dans celui qui renaîtra à ma place. Car ce sacrifice durera sur des centaines d’années. Car tu le sais, n’est-ce pas ? Sauver ce monde corrompu pendra tellement de temps… » elle commence à remonter à la surface après m’avoir donné quelque chose. Pourtant elle rajoute, sa voix s’effaçant doucement : « On se reverra je te le promets. En attendant, j’espère que mon sacrifice en vaudra la peine… ». Cette douce voix, laisse désormais la place à la tristesse et l’amertume. Je ferme mes yeux, m’endormant doucement.

  Des heures entières ont du s’écouler. Pendant lesquelles je me suis sentie coupée entre deux mondes. L’un est chaleureux, baigné d’une douce lumière. L’autre est glacial et sombre. Je ne sais lequel choisir. Car, bien que cette chaude lumière me tente, elle pourrait être un mirage. Qui s’en ira dès que je poserai un pied sur cette terre.

  Une chose apparaît du côté du sombre monde. Je distingue juste ses formes. Elle semble me regarder. Je me sens alors projetée vers la surface. Une force miraculeuse me retient, m’empêchant de me retourner pour me noyer dans ce monde obscur. Mon cou me fait énormément souffrir. Ma tête me tourne et ma vue est brouillée. Je n’arrive pas à respirer. Il ne me reste aucun espoir. Alors pourquoi s’acharner à me sauver ?
-Reste avec moi, on y est presque, me souffle ma sauveuse à l’oreille.
Je me laisse donc balloter, dans l’océan, jusqu’au rivage. Mes jambes, mon corps, est traîné dans le sable. La chose qui m’a sauvé, et que je ne distingue pas encore, prononce quelques phrases étranges. Le sang que j’ai éparpillé dans la mer en sort et rentre dans le profond trou de ma gorge. Ma blessure se referme quelques minutes après le miracle. Laissant une simple cicatrice. Je me remets alors à respirer fortement. Je ne sais pas ce qui me prends alors, mais je sors une dague de ma botte droite et la mets de façon à me protéger du monde. Dans mon reflexe, je me suis accroupie, ainsi, faisant face à ma sauveuse et à ce qui m’entoure. C’est une jeune fille d’à peine douze ans, je pense. Elle est petite et sa peau est verdâtre. Elle a les doigts palmés et des sortes d’écailles à quelques endroits du corps. Ses cheveux mouillés, sont court et d’un vert kaki, comme ses yeux. Elle porte juste une robe en piteux état. Sur son visage se lit la peur. Elle se tient sur une immense plage. Derrière elle, il y a des rochers d’une couleur auburn. Quant à moi, je suis encore à moitié dans l’eau.
-Tes yeux, dit-elle dans un murmure à peine audible.
Pourtant, je l’entends très clairement. Je lui adresse une sorte de grognement qui me surprends moi-même.
-Qui es-tu ? demandais-je d’une voix rude et rauque de ne pas avoir parlé longtemps.
Elle reste muette.
-Répond-moi ! rugis-je.
Elle met ses mains sur ses oreilles et me dit d’une petite voix :
-Je suis Saha. Je t’ai juste sauvé la vie.
-Merci, répondis-je amère.
Il est vrai que je serais bien restée où j’étais. Voyant qu’elle n’est pas une menace, je rengaine mon arme. Où ai-je bien appris ses réflexes ? Je n’en ai aucuns souvenirs.
-Il faut partir, dit-elle sans croiser mon regard.
Il me semble qu’elle le craint. Je reprends curieuse :
-Pourquoi ?
-Parce qu’ils vont revenir nous tuer.
-Qui ?
Elle me regarde alors avec interrogation, puis prend peur :
-C’est parce que tu es des leurs ? Quel est ton nom ?
Je soupire et lui répond :
-Je ne sais pas de quoi tu parles. Et je n’ai pas de nom, ni souvenirs.
Elle se rassure et se lance dans un court récit. Répondant à toutes mes interrogations :
-Nous sommes dans un monde du nom de Parkiel. Ce monde est remplit de magie. Il est gouverné par  les hommes depuis des milliers d’années, sur terre du moins. Sur les îles célestes, par les dragons. Les humains tuent tous ce qui n’est pas comme eux. Les dragons protègent les peuples que les humains veulent exterminer. Parkiel est en guerre depuis plus de mille ans et…
Saha ne terminera jamais sa phrase. Une lance lui transperce le cœur. Elle ouvre tout grand ses yeux. Puis elle se met à cracher une sorte de liquide vert foncé, qui se propage aussi sur sa robe. Est-ce son sang ? Elle s’écroule dans le sable les yeux exorbités par la peur.

  Chaque fibre de mon être me crie danger. Je ressors ma dague et me relève doucement. Le vent me mord la peau, mais il me semble qu’il fait partit de moi. Un petit groupe d’hommes en armures sort des rochers. Je les dénombre rapidement, ils sont dix. Ils m’encerclent rapidement sans que je bronche. Celui en face de moi s’avance vers le corps sans vie de Saha. Il prend la lance par la hampe et dans un horrible crissement la retire du corps. Le sang vert gicle abondamment et inonde le sable tout autour. Je fixe l’homme avec dégout.
-Elle a oublié de te préciser que ce sera nous qui gagneront cette guerre, me fit-il avec haine.
Il donne, ensuite, un violent coup de pied dans le corps. Puis un autre, et encore et encore.
-Arrête ! grognais-je en avançant.
Tous abaissent leurs armes et sont prêt à m’embrocher. Je m’arrête donc, n’ayant pas le choix.
-Je crois que tu te trompes de cible, l’étrangère. C’est cette chose aquatique qu’il faut tuer. Cette sale vermine, ricane-t-il en lui redonnant des coups de pieds, choisis toi un prénom l’étrangère. Ou bien meurs comme cette chose.
Il rigole comme un fou, puis pointe sa lance sur moi. Il vient de tuer celle envers qui j’avais une dette. Dommage pour Saha. Mais je voudrais me souvenir d’elle. Mon premier souvenir en ce monde.
-Alors ? demande-t-il une lueur dangereuse dans les yeux.
-Parkiel, répondis-je très sérieuse, le défiant du regard.
-Que dis-tu ? Es-tu bête à ce point pour t’appeler comme ce monde ? s’amuse-t-il.
Il m’énerve à se moquer de tout. Le vent qui soufflait doucement s’arrêta un instant. Une immense pression commence à se créer autour de moi. Faisant voler mes cheveux au ralentit. Toute l’énergie des hommes semble aspirée.
-Je t’ai dit que je nommerai Parkiel ! lui criais-je.
Une importante onde de vent, dangereuse et rapide, part de mon cœur et se propage en même temps que mon crie. Elle s’arrête juste après. Toute ma rage s’est envolée en même temps. Les hommes me regardent béats.
-Une magicienne… murmure le leader pour lui-même, qu’attendez-vous pour la capturer ? cria-t-il à l’intention des autres.
Les hommes commencent à rétrécir le cercle. Je gronde comme un chien enragé. Sauf que ce grognement est plus puissant et sauvage que celui d’un simple chien. Une voix me souffle de ne pas laisser la peur s’emparer de mon cœur. Quoiqu’il arrive.
-Laissez la moi ! s’exclame une voix rauque dans mon dos.
Tous s’agenouillent sans poser de questions. Les paumes au sol. J’essaie de me retourner pour voir mon agresseur, mais n’en ai pas le temps. Un être me retient férocement contre lui. J’ai une longue dague juste sous le menton. Mettant ma gorge à nue.
-Si j’étais toi Parkiel, je rengainerai de suite et me laisserai faire, souffle l’inconnu à mon oreille.
Sa bouche est juste à côté de mon oreille. J’entends et respire son souffle rauque et putride. Je fais ce qu’il dit et laisse tomber ma propre dague. Puis, sa main passe autour de mon cou. Un collier de corde s’y trouve. Je ne l’avais pas remarqué. Sa main moite trouve le pendentif qui trône le bout de la corde. Je baisse la tête pour l’observer.
  C’est une grande écaille d’un rouge qui se dégrade à l’orangé. Mes sens très développés, m’indique que du sang y avait été mis, il y a très, très longtemps. L’écaille dégage une intense chaleur. On aurait dit qu’elle avait été créer dans un immense brasier. Je ne m’explique pas cette chaleur, car je peux vous assurer que l’eau été gelée.

  L’étranger qui me retient semble sourire d’amusement :
-Qu’avons-nous là ? Une écaille dragon ? Je remercie cette chose de t’avoir sauvé en fin de compte. Car cela va devenir très intéressant.
Il resserre son emprise autour de mon cou. Si bien que je suis obligée de devoir le regarder droit dans les yeux. Ils sont d’une couleur noisette aux doux tons bleutés. Dans le reflet de ses yeux, je m’aperçois. J’ai l’impression d’être à peine plus âgée que Saha. Mon visage est ovale. J’ai de beaux yeux en amandes d’une couleur indéchiffrable. Et de longs cheveux qui me semblent d’une couleur pâle. Mes yeux expriment une grande panique. Car la peur resserre sa prise autour de mon cœur. Je n’ai pas réussie à la dominer, comme la voix me le disait. D’ailleurs, elle s’est tue. L’homme qui me retient me tire alors de ma contemplation :
-Relevez-vous bandes d’incapables. On l’embarque.
Il me frappe si violement à la tête, qu’il me fait tomber dans le sable. Je m’y écrase lourdement et commence à voir noir. J’arrive quand même à apercevoir les gardes se relever et s’avancer vers moi. Puis, plus rien… encore une fois…


A suivre...


Dernière édition par Nashira le Dim 18 Oct - 9:02, édité 5 fois

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   Sam 1 Aoû - 23:20


Chapitre 1 :

Chasseuse de dragons :


J’ai une folle envie de le tuer. Ce salopard qui m’a enlevé il y a maintenant trois ans. Je siffle de rage. Encore une stupide mission. Yanov m’a peut être enlevé, mais il m’a apprit à survivre et aussi; il m’a donné un foyer. Malheureusement, je lui dois tout. Même jusqu’à la vie. Il peut aussi posséder tous les défauts du monde, il y a bien une chose que je lui reprocherais jamais. C’est qu’il est dévoué à son maître comme ce n’est pas permis. Je ne peux le contester. Ce maître, n’est autre que le roi des hommes. Je lui dois respect et obéissance. Même s’il traître son peuple comme un chien. D’ailleurs, le peuple ne le suit que parce qu’il est le plus puissant magicien du pays. Je dois m’espérer heureuse de n’avoir eu à croiser son chemin qu’une seule fois. C’était il y a trois ans. Et je m’en souviens très clairement.

Je venais d’ouvrir tout grands mes yeux. Je ne voyais rien, mais je sentais que j’étais allongée sur une chose plate, froide et dure. J’ai voulu bouger, mais de puissants liens me retenaient. J’ai entendu une voix me dire de me calmer. Elle me semblait mauvaise. Peu à peu, la lumière s’est faîtes. Et j’ai découvert, t’en bien que mal la pièce où j’étais. Ou plutôt, la grotte où j’étais. Un homme était penché au-dessus de moi. J’étais entravée aux mains, pieds et au niveau du ventre. Il faisait plutôt sombre, mais une faible lumière éclairait tout mon côté gauche. La voix provenait du fond de la grotte. Je ne distinguais pas la personne qui avait prononcé ces mots. Elle s’était tapie dans l’ombre. J’ai pathétiquement obéi et je me suis calmée. L’homme au-dessus de moi m’a dit :
-Tu n’as pas intérêt à bouger. Parkiel.
J’ai reconnu les yeux et la voix de cet humain. C’était celui qui m’avait enlevé.
-Toi…, avais-je sifflé entre mes dents et en essayant de forcer sur mes liens.
-Doucement tous les deux.
L’homme caché dans l’ombre en sort doucement :
-Yanov, excuses-toi auprès de notre invité.
-Oui maître, lui avait-il répondu en inclinant la tête, excuse-moi, il détourne ses yeux de moi, Parkiel, avait-il finit en crachant mon prénom.
On aurait dit que c’était une torture de s’excuser. J’ai sifflé comme un serpent enrager, et j’ai répondu, hargneuse :
-C’est une bien étrange façon d’accueillir des invités.
J’avais les yeux fixés sur Yanov, si bien, que j’entendais juste les pas de l’homme se rapprocher.
-Et toi, tu as une bien étrange façon d’entrer dans ma vie, répond l’homme avec sarcasme.
A ces mots, j’ai détourné mes yeux de Yanov pour les fixer dans ceux de l’inconnu. J’ai hurlé de stupeur. Ses yeux rouges sang tranchaient parfaitement avec sa peau, ses cheveux et ses canines aiguisées, d’un blanc aussi pur que la neige. Cette neige est tellement blanche, que la couleur en est devenue malsaine. Sur son visage s’étirait un sourire. Un sourire dangereux, voir mortel. Ses canines, anormalement longues, dépassaient de sa bouche. C’était un homme à très forte stature. Qui nous dominait de toute sa hauteur, Yanov et moi. Il portait une longue et ample tunique rouge, comme ses yeux. Avec, rabattue sur ses épaules, une large capuche. Cet homme n’inspirait que la terreur, l’horreur et le dégout.
Son sourire s’était élargi, après m’avoir entendu crier. Il s’était encore plus rapproché. Une fois à la table de pierre où j’étais allongée, il a fait signe à Yanov de partir, en lui disant :
-Si je l’en juge capable. Tu sais ce qu’il te restera à faire.
Yanov avait baissé la tête en signe de soumission et était partit sans piper mots. J’étais tellement absorbé par les pupilles verticales de cet homme, que j’ai juste entendu les pas de Yanov résonner dans la caverne. Jusqu’à ce qu’ils disparaissent.
-Nous sommes enfin seuls, ma chère, avait dit l’homme vêtu de rouge.
J’ai essayé en vain de tirer sur mes liens. Mais aucun d’eux n’a bougé. A ce moment-là, j’avais peur. Peur comme ce n’était pas permis. La voix qui me soufflait d’être forte n’était pas là. Pas là, pour m’aider à surmonter ma douleur et ma terreur. Voyant que je souffrais de sa simple présence. Cet homme, resta, comme pour me torturer. Quelques minutes plus tard, il brisa enfin le silence. Toujours avec son sourire ténébreux :
-J’ai à te parler. Mais pour cela, je suis obligé de te détacher. Alors ne fuit point. Cela ne sert à rien.
J’ai voulu faire le contraire à cet instant précis. Fuir aussi loin que mes jambes auraient pu me porter. Alors, lorsqu’il m’eu détaché, je me suis précipitée vers la lumière. Il m’a laissé faire, et je trouve cela bizarre maintenant que j’y repense aujourd’hui. Mais je ne l’ai compris qu’en arrivant au bord de la falaise. J’étais tellement occupée à m’échapper que je ne n’avais pas remarqué, qu’il rigolait. La lumière m’a tellement éblouie sur le coup que je ne voyais rien d’autre à part celle-ci. J’ai brutalement sentie mon pied droit courir dans le vide et le gauche déraper sur la roche. Mon cœur a manqué un battement. Pourquoi est-ce que je ne sentais pas le sol sous mes pieds ? J’ai baissé mes yeux et j’ai à peine aperçu le précipice, à cause de la lumière. J’ai bien cru que j’allais y passer. Mais en une fraction de seconde, une main miraculeuse m’a rattrapé et m’a projeté sur le dur sol de la caverne. Ma tête et mon dos l’ont cogné très violement. Mais j’ai résisté, pour ne pas perdre connaissance. Mes yeux, toujours aveuglent, ne m’ont pas aidé à y comprendre grand choses. Mes sens été encore très engourdi. Mais j’avais quand même sentie quelqu’un s’assoir à califourchon sur moi, et me ramener les bras derrière ma tête. Sa poigne de fer était impressionnante.
-Idiote, je t’avais dit de ne pas t’en aller. C’est un précipice de l’autre côté de la caverne, avait dit quelqu’un de sa mauvaise voix.
Je n’étais pas dupe, je savais que c’était cet homme qui m’avait rattrapé. Celui que je voulais fuir…
J’ai passé de longues minutes à récupérer mes cinq sens. Surtout la vue. Quand tous sont revenus, la douleur s’était amplifiée aussi. A la tête, le long de mon dos, aux mains et aux jambes. Et puis aussi, le poids de l’homme sur mon ventre m’avait à moitié coupé le souffle. Lorsque j’ai voulu me débattre pour m’en allait, il a resserré sa prise sur moi. Je ne voulais plus croiser son regard. Pourtant, de sa main libre, il a pris mon menton entre ses doigts armés de griffes et m’a forcé à le regarder droit dans les yeux.
-Tu ne peux pas t’échapper Parkiel, ni même espérer t’en tirer sans m’obéir. Alors écoute bien ce que j’ai à te dire et répond à toutes mes questions.
J’ai arrêté de me débattre mais mon corps tremblé comme une feuille. Hypnotisé par son regard diabolique, j’ai écouté :
-Te souviens-tu de ton passé ?
-Non, répondis-je incertaine.
Il a souri de contentement et a reprit :
-Je suis le roi des hommes. Mon nom est Aribel. Tache de t’en souvenir, l’étrangère. Je suis l’homme le plus puissant de ce monde et tous me suivent pour cela. Car je protège les humains des dragons ainsi que des races qui les accompagnent. Malheureusement, je ne peux pas arriver à bout de toutes ses créatures et pour cela. Il me faut des magiciens humains pour exterminer les dragons et des soldats pour les vermines qui les accompagnent. Ses magiciens sont très rares, ainsi que précieux. Car la chasse aux dragons est dangereuse. C’est pour cela que je paye avec largesse ceux qui me suivent. Mais parfois, je ne laisse pas le choix aux magiciens qui ne veulent pas tuer de dragons. Aimes-tu les dragons Parkiel ?
-Je n’en sais rien…
-Saha n’a pas été tuée par des humains, mais par des dragons, reprend-t-il implacable.
Pourquoi parle-t-il de ma petite sauveuse ? En y repensant, il est vrai que je vois un dragon l’emportait haut dans le ciel avant de la tuer. Pourtant, quelque chose cloche dans mes souvenirs. Mais je ne sais quoi.
-Aimes-tu ce que les dragons ont fait à ceux qu’ils sont censés protéger ? me demanda-t-il, le regard toujours fixé sur le mien.
J’avais mal, je transpirais par chaque port de peau libre et mon souffle était saccadé. J’ai quand même répondu, essoufflée :
-Non. Je hais ce qu’ils ont fait à Saha…
Son sourire s’était élargi et ses yeux avaient commencés à briller d’une lueur de plus en plus malsaine, dangereuse et mortelle.
Il m’avait ensuite lâché le menton et avait sorti une cordelette au bout de laquelle pendait l’écaille de dragon que je portais avant autour du cou. J’ai écarquillé tout grand mes yeux et j’ai voulu l’attraper. Mais mes poignés étaient encore retenues par son autre main.
-Tss, je te rendrais cette écaille seulement si tu me réponds. As-tu tué le dragon qui la possédé ?
Je me suis calmée et j’ai répondu :
-Oui.
Je mentais peut-être, mais c’est le seul fragment que j’avais de mon passé. Je me devais de le reprendre coûte que coûte. Aribel la faisait doucement osciller. Son sourire sadique toujours aux lèvres. La peur me tenaillait encore le ventre. Mais je voulais récupérer cette écaille. De sa voix terrifiante, il me posa son ultime question :
-Tueras-tu tous les dragons qui se dresseront sur ton chemin ? Pour venger Saha et notre peuple tombait au combat ?
-Oui…
La réponse n’avait été plus que l’écho d’un murmure. Ses yeux s’étaient ensuite encore plus dilatés. Ses pupilles réduites à deux fentes. Puis, il a arrêté de balancer l’écaille, me la ensuite jeter au visage et c’est mit à éclater d’un grand rire sournois. La douleur s’étant faîte trop ardente, j’ai cédé à l’inconscience.

Voilà comment j’ai rencontré le roi des hommes, Aribel. Le diable incarné. A part ses plus proches conseillé, aucun ne connait la nature de son pouvoir, apparemment d’essence diabolique.
Quand je me suis réveillée, une semaine plus tard. J’avais atterrie dans une auberge. Toutes mes blessures avaient été pensées. J’ai été soulagée de trouver mon écaille de dragon autour du cou. Yanov est ensuite venu. Il m’a emmené au cœur des hautes montagnes du nord pendant plusieurs longs mois. Pour m’appendre les rudimentaires de la chasse aux dragons. Vers la fin de mon entraînement, je lui ai demandé de m’enseigner la magie. Il m’a répondu qu’elles sont toutes différentes. Et qu’il fallait que j’apprenne à utiliser la mienne par moi-même. Il avait été catégorique là-dessus. Je n’ai donc plus redemandé. Ce géant aux yeux bleu était froid, dur à cuire, intransigeant et sarcastique. Il traite les faibles avec autorité et les rabaissent continuellement. Je hais ce type, qui dit protéger un peuple qu’il insulte non moins comme une merde. Pourtant, au risque de me répéter, je lui dois tout. Il m’a sauvé la vie à plusieurs reprises durant mon entraînement. Plusieurs fois, j’ai failli rester entre les crocs ou griffes d’un dragon. Pendant longtemps, j’ai fait des blocages quand il faillait porter les coups. Quelque chose me disait que c’était anormal. Pourtant, au bout d’un certain temps, j’ai commencé à les porter. Et ces coups sont devenus mortels. En plus de cela, Yanov me battait si je ne les portais pas. Pendant tous ses mois passés avec lui, je n’ai pas vraiment beaucoup réfléchie d’où je venais, ou qui j’étais réellement. Je me posais juste une seule question :
« Devrais-je continuer à tuer alors que je sais que quelque chose est anormal ? ».
Oui, car pour tout vous dire. Cette voix suave, qui me murmurait d’être forte, me hurler de ne pas tuer de dragon. Mais quand je me suis réellement mise au travail, elle n’est devenue qu’un écho, jusqu’à se taire. Et je me suis sentie libre. Elle ne m’a plus jamais adressée la parole.
Quand Yanov m’a jugé apte à me débrouiller seule, il m’a laissé un mois, un seul et unique pour que je découvre ma magie et la maîtrise par moi-même. Alors, quand je l’ai vu partir, tout le stress et mon unique question se sont envolés avec lui. Puis, j’ai fondu en larmes, en m’écroulant sur la dure roche. Un millier de questions m’avaient assaillie. Qui j’étais ? D’où je venais ? Pourquoi ai-je une écaille de dragon ? Et pourquoi ai-je ses sens aussi aiguisés et des pupilles verticales ? Je voulais savoir où était passée ma mémoire. Puis la rage a surgit en moi. J’étais perdue, j’étais qu’une simple ignorante à qui on avait ordonné de tuer un ennemi qui n’était peut-être même pas le sien. C’est dans cette rage noire que j’ai découvert ma magie. Je contrôle le vent. Il m’obéit sans conteste. J’ai aussi découvert que les flammes des dragons ne peuvent me brûler. J’ai continué à hurler ma rage pommé au milieu de nulle part, jusqu’à ce que je m’aperçoive dans le reflet d’un lac. J’avais de longs cheveux blancs, avec de légères mèches bleutés qui m’encadrait un visage effrayé. Mes yeux orangés aux reflets de braises et aux pupilles de reptiles semblaient éteint, impuissant, triste ainsi que d’autres choses que je ne peux décrire. Je semblais être une jeune adolescente très, très tourmentée.
Quand je me suis vue comme cela, j’ai hurlé et pleuré une dernière fois. Et en séchant mes larmes, j’ai crié un avertissement dans la montagne :
« Un passé est derrière moi, mais je l’ai oublié ! Alors maintenant, je recommence une vie et peu importante ce qu’il y avait autrefois, c’est terminé ! Désormais, je me nomme Parkiel, j’ai treize ans et je maîtrise le vent. Souvenez-vous de moi, dragons ! Je serais votre apocalypse car je suis une chasseuse de dragons ! »
Cela fait désormais trois ans que j’ai hurlé toute cette rage.
La seule chose qui me donne envie de tuer un dragon, c’est parce qu’ils ont tués Saha et beaucoup des nôtres. Mais au fils des années, j’ai perdu la raison de pourquoi je faisais ce métier qui m’avait était imposé. Jusqu’à… jusqu’à devenir un monstre assoiffé de sang et de vengeance. Voilà ce que je suis aujourd’hui.

Un vent ardent souffle sur mon visage. Mes yeux scrutent l’horizon. Ils sont emplis d’une rage incontrôlable. Comment Yanov peut-il oser me demander une telle chose ? C’est une aberration ! Je siffle de rage. Avec la requête qu’il m’impose, j’ai encore plus envie de le tuer. Je veux bien mettre à mort tous les dragons du monde s’il le veut, mais un village entier pour en débusquer tout un clan ? Sûrement pas ! Mais ce n’est comme si j’avais vraiment le choix. Je relis le morceau de papier une dernière fois puis je le jette derrière moi. Voilà ce que j’en fais de ses ordres moi ! Il va en entendre parler, cela je vous le promets ! Mais pour l’instant, c’est une autre mission que j’ai à accomplir.

Je m’avance sur le roc rouge jusqu’au bord de la falaise. J’inspire puis hurle un ordre menaçant en draconien vers le précipice. Le draconien est la langue que parlent les dragons à la naissance. Elle est incompréhensible pour tous, sauf moi. Dès que j’ai commencé mon entraînement, je l’ai comprise et j’ai su la parler. Bref, ce n’est pas là où je veux en venir. Cet ordre est destiné à un dragon des montagnes. Aucuns magiciens de ceux envoyés sur ordre du roi n’ont réussi à le débusquer. Apparemment, ce dragon vit dans les montagnes, est très dangereux, fait beaucoup de dégâts et sait se rendre invisible. Ma mission, pour le moment, est de le trouver, puis de le tuer. Actuellement, je suis en plein cœur des pics rocheux, suspendus à quelques centimètres au-dessus d’un précipice d’ont ne voit même pas le fond. Et je hurle une menace dans une langue incompréhensible à un dragon invisible. La totale. Je soupire, et sans hésiter une seconde, je saute dans le vide.
Vous pourriez me pendre pour une tarée, et vous auriez raison. La vitesse augmente, et très vite, je perds la notion d’où j’en suis dans ma longue chute. Le vent me déchire les tympans et me propulse droit vers les parois. Parfait, c’est ce que je voulais. D’instinct, je lève mes bras pour les mettre à angle droit. Cela me stabilise, et en même temps, j’ordonne au vent de se taire et de m’aider. Et comme par magie, il devint une douce brise et arrêta de me hurler dans les tympans. J’eu alors l’impression d’être en apesanteur. Cela me permit de ralentir considérablement ma chute, ainsi que d’être plus à l’écoute de ce qu’il m’entoure. Mes fins sens ne détecte rien d’anormal, à part une sensation de chaleur tout au fond du gouffre. C’est sûrement là que se tapie ma mission. Que c’est lâche de la part de ce dragon de ne même pas accueillir les invités !
Je mets à sourire d’une façon dangereuse. En même temps, je m’arrondie et faits des pirouettes dans le vide. Sans prévenir, et en une fraction de seconde, je croise les bras sur mes bottes pour en dégainer mes deux poignards. Dès que j’ai les manches en main, je me déplie totalement et utilise ma magie pour me rapprocher de la paroi du gouffre. Avec un hurlement strident, j’y plante mes deux armes qui s’enfoncent dans le roc rouge avec un bruit désagréable. Mon corps cogne en même temps contre le roc. Mes poignards crissent le long de la roche et m’assourdissent à nouveau. Je serre les dents pour oublier cet horrible bruit ainsi que la douleur qui parcoure mon corps. Puis, quelques mètres plus bas, le bruit, ma douleur, ainsi que ma chute s’arrêtent en même temps. Je soupire de soulagement et regarde autour de moi en m’agrippant de toutes mes forces à mes armes.
J’ai de l’ombre sur le visage, c’est anormal. L’autre falaise brune face de moi est assez éloignée. Mais je remarque qu’elle n’est plus aussi lointaine que tout à l’heure. D’où l’ombre. Cela veut sûrement dire que le précipice se termine en boyau. Je vois aussi que ma chute a été assez rapide. Car une bonne vingtaine de mètres me sépare du rebord où j’ai sauté. Je soupire encore une fois, j’ai horreur des culs de sac. Le soleil pointe seulement ses premiers rayons. Cela donne à la roche une teinte de sang. Sang, que je n’ai encore point versé.

Je resserre encore plus ma prise sur mes armes et mes pieds prennent appui sur la roche irrégulière. Pendant ce temps, je baisse les yeux et mes pupilles verticales s’arrondissent pour essayer de voir quelque chose, dans la pénombre grandissante. Je grogne de contentement quand j’aperçois une petite étincelle briller au fond du gouffre. Je recommence à crier une provocation en draconien :
-Alors dragon ! Qu’attends-tu pour accueillir ta mort ? Mes lames demandent du sang ! Elles n’en n’ont jamais assez !
Soudain, un puissant hurlement monte du gouffre et se répercute dans les montagnes. Je rigole alors comme une malade mentale. Je t’ai trouvé; dragon. Et tu t’es fait avoir, comme un débutant. Je tire de toutes mes forces sur mes poignards qui quittent la roche avec un bruit de bataille. Et je me remets à dégringoler, armes en mains. Cette fois-ci, par contre, je ne demande pas au vent de se taire. Malheureusement, au dernier moment, j’aperçois un mouvement d’une sorte de fluide translucide. Il remonte à grande vitesse du fond du gouffre. Sans réfléchir, car je sens un danger, j’ordonne au vent de me propulser contre la falaise. Je m’y écrase durement et à moitié assommée, je m’agrippe à un minuscule promontoire sur lequel j’ai atterrie. J’entends un claquement de mâchoire à quelques centimètres de moi. J’aperçois des yeux violacés. Ils sont menaçants et terrifiants. Ils me défient du regard. Puis, avec un bruit de gorge. Le fluide redescend lentement. Je reprends mon souffle. J’ai eu une petite frayeur, il est vrai. Mais ce sont ces frayeurs qui font vivre mon métier. Cela, et le sang. Le sang des ennemis coulant à flot sur les champs de batailles. Même si dans l’histoire de cette guerre ainsi que de ce monde. Les énormes champs de batailles, où les vautours voltigent après, ont été bien peu nombreux.
En attendant, je reprends très vite mon aplomb. Le dragon s’est montré. C’est exactement ce que je voulais. Je sais qu’il va très vite revenir à la charge. Mais cette fois, il ne me ratera pas. Je n’aime pas être dans cette position inconfortable de savoir quand partir. Alors, je rassemble ma magie pour la libérer au bon moment et me permettre de m’envoler. J’aperçois de nouveau l’étincelle au dernier moment. Mes pupilles s’étrécirent et j’invoque des ailes tout en me poussant sur la roche. Je m’envole et prends de la vitesse, aidée par le vent. Rapidement, je remonte le gouffre et dépasse largement le rebord. Je sourie tout en continuant de m’envoler haut dans le ciel. Puis, je fais demi-tour et mes grandes ailes de dragons battent régulièrement pour me maintenir stable dans le ciel. Elles ressemblent à des ailes de chauve-souris et sont d’un rouge braise. Elles partent d’entre mes omoplates. Je les invoque à ma guise, mais j’use alors beaucoup d’énergie. J’ai beau détester les dragons et avoir besoin de recourir à cette partie de ma magie. Je dois quand même avouer, que ces ailes ont quelques choses de magnifique, grandiose et royal. Mais ce n’est pas la préoccupation de parler de ma magie.
Je regarde fixement le gouffre sourire aux lèvres. J’attends qu’il sorte. Un grognement sauvage remonte du précipice et en fait trembler le roc. Puis une voix en draconien, grave et aux intonations roulantes, parle :
-Beaucoup des tiens sont venus, mais je n’ai pas cédé à des menaces.
-Tu comprends ma langue alors ? demandais-je en ricanant.
-Oui, gamine. Mais je ne m’abaisse pas à la parler. D’ailleurs, je suis surpris que tu parles la mienne.
J’arrête de rire net. La colère ressurgie, alors je serre et desserre les poings autour de mes manches de poignards pour essayer de me calmer.
-Tu ne sais rien dragon. Ne m’abaisse plus jamais à m’appeler gamine ou je viendrais te trouver sur le champ !
-Il est vrai que je n’ai point envi d’être tué par une enfant. Tu as du cran quand même. D’osais me défier sans peur des représailles et de sauter sans réfléchir dans ma tanière. C’est quand même outrant d’apprendre qu’une humaine comme toi puisse invoquer des ailes de dragons ou, parler ainsi que comprendre notre langue.
-Suffit dragon. Tes mots me mettent hors de moi et je risque de te tuer sans demander ton prénom !
Une sorte de rire, profond et guttural, remonte en masse de la grotte. Je grogne de fureur. Il se paye ma tête en plus ! Le rire se stop quelques minutes plus tard et le dragon reprend en pouffant légèrement:
-Cela faisait tellement longtemps que des magiciens ne m’avait plus défié, que j’en ai oublié vos stupides cérémonies !
-Elles sont importantes pour nous ! Et puis à ce que je sais, vous aussi vous en avez de stupide ! Adorée une reine devenue déesse alors qu’elle est morte ? Il parait aussi, qu’elle n’aurait même jamais existé, répondis-je avec une pointe de sarcasme.
-N’insulte jamais Zing ! Reine de tous ! En son honneur nous faisons des cérémonies, il est vrai. Mais dis-moi humaine, à quoi cela sert de demander le nom de quelqu’un que tu vas tuer juste après ? Et puis comment connais-tu Zing ? Seuls les dragons connaissent son existence.
Avec un sifflement, je réponds :
-Cela reste à moi, je pointe ensuite l’une de mes lames vers lui. Finit de jouer, dragon. Donnes-moi ton nom ou je ne pourrais pas le crier quand je tuerais le dernier de ta race.
-Essaye un peu de m’enlever la vie petite garce !
-Tu l’auras voulu. Tu vas voir le soleil pour la dernière fois de ta vie.
-J’aimerai bien t’y voir !
Il se mit à rire alors que je commençais à me concentrer. Soudain, je mis mes bras comme pour protéger mon visage, mes armes pointées vers l’extérieur. Je murmure quelques phrases intelligibles et je commence à remonter doucement mais sûrement mes bras vers le ciel. Les rires du dragon commencent alors à devenir des interrogations, puis des hurlements de peurs et des injures vis-à-vis de mon être. Le gouffre commence à s’ébranler. Je ne perds point ma concentration et continue de remonter le dragon le long du précipice grâce à ma magie du vent. Petites explications. J’ai créé un immense ouragan entre le sol et le dragon, quand ce dernier était au fond du gouffre. J’ordonne donc à cet ouragan de remonter le dragon des montagnes à la surface. Et il en faut de la puissance pour réussir cet exploit.
Assez rapidement, j’aperçois enfin le museau du dragon. Il ne s’est pas rendu invisible comme quand il m’a attaqué. Le dragon plante ses serres dans la roche en hurlant. Il se débat contre ma magie avec une fureur sans nom. Mais la mienne est encore plus grande. C’est peine perdue pour lui de se débattre. Lorsque la tête avec la base de son cou passe le rebord, il me fixe droit dans les yeux.
-Tu l’auras voulue ! me dit-il, je me nomme Excliabé ! Dragon des montagnes du sud ! Ton nom humaine ! Que je te rajoute à mon tableau de chasse comme tes camarades venus avant toi !
Je sourie tout simplement, et lui répond avec une innocence perdue en baissant mes bras :
-Parkiel est mon nom. Désormais meurs, Excliabé.
-Quel nom ridicule ! Je vais te montrer ce que cela fait d’être roi du ciel ! Toi qui invoque de ridicules ailes !
Il sort ses pattes avant du gouffre pour prendre appui sur le rebord. Il se hisse en faisant trembler la montagne. Quand son corps entier est passé, il déploie ses ailes et se propulse dans les airs en battant l’air de celles-ci. J’arrête donc d’utiliser l’ouragan pour le remonter.
Il est immense, ses écailles sont marron brun comme la roche de la montagne. Les pics le long de sa colonne vertébrale ainsi que ses longues griffes sont de la même couleur. Sa collerette au-dessus de sa tête est relevée et est intimidante. Ses babines sont retroussées. Elles lui découvrent des dents blanches très aiguisées. Il a des yeux violets qui le trahissent, ils sont dans une colère noire. Excliabé a tout d’un tueur. Malheureusement pour lui, mon apparence est bien trompeuse. Car je suis bien plus dangereuse que lui en réalité.

Sa tête est désormais à ma hauteur. Je ne mesure même pas la moitié de la corne qui se trouve sur le haut de son museau. Mes ailes dans mon dos battent frénétiquement. Je sais qu’il va attaquer, et j’attends le moment propice pour les représailles. Dès qu’il propulse sa mâchoire grande ouverte vers moi, je monte plus haut dans le ciel en l’esquivant. Mais Exlcliabé fait l’erreur de me regarder dès qu’il claque ses dents dans le vide. Je lui lance mes poignards les yeux. Ils y atterrissent avec une habilité surprenante. Avec un hurlement de douleur, qui me déchire mes tympans sensibles au passage, sa gorge rougeoie et il crache son feu. Désormais aveugle, il ne vise pas du tout. Il embrase le ciel et moi avec. Je rigole de nouveau comme une malade mentale en éteignant le feu qui ronge mes vêtements. Je crie quand même à travers tout le bruit qu’il fait :
-Pourquoi t’obtiennes-tu ? Je ne crains pas votre feu ! De plus, mes lames contiennent une importante dose de magie ! Dès qu’elles sortiront de tes yeux, elles libéreront une magie de vent si puissante que tu n’y comprendras rien !
Le feu s’éteint, et je remarque qu’il a disparu. Il est repassé en mode furtif. Je me doutais un peu qu’il ferait cela quand je l’aurais rendu aveugle. Je ferme donc mes yeux, et me concentre sur mes autres sens que la vue. Quelques minutes plus tard, je bouge enfin et évite d’être croqué à temps par Excliabé.
-J’ai plus envie de jouer Excliabé. Maintenant, j’arrête de rire et je deviens on ne plus sérieuse, lui dis-je en sautant sur son museau.
Il est toujours invisible. Cela me fait donc drôle. J’ai l’impression de courir dans le ciel sur un fluide transparent. J’aperçois enfin mes poignards et ses yeux. C’est cela que j’étais venue chercher, mes armes. Et puis quand je les aurai récupérés, je le regarderai tranquillement mourir en nettoyant mes lames. Je crie pour me donner du courage. Car courir dans les airs avec d’immenses et gênantes ailes, ainsi que le fait d’avoir un dragon qui n’arrête pas de bouger en criant est très désagréable. Arrivée près de son premier œil, j’arrache mon poignard avec beaucoup d’effort et passe au suivant. Cela lui arrache des hurlements de douleurs. Dès que mes lames ont quittées ses yeux, il s’arrête de suite de respirer, et ses yeux remplis de sang s’éteignent. Il redevient ensuite visible. Je me remets à battre des ailes pour ne pas tomber avec lui. Le dragon désormais rigide dégringole alors dans le ciel. Pour s’écraser lourdement au fond de son gouffre qu’il aimait tant. Il fit trembler les montagnes de sa masse pour la dernière fois. Ceci est la fin d’Excliabé, dragon des montagnes.

Je sourie doucement. J’ai accompli ma mission et c’est tant mieux. Je redescends au sol, près du précipice. Dès que je touche le roc, je fais disparaître mes ailes. Gracieusement, elles s’embrasent et tombent en cendres quelques secondes plus tard. Je m’assoie sur un des rochers qui se trouve près de la montagne. Le soleil est toujours à peine levé. Il m’inonde d’une lumière dont je me trouve indigne. C’est vrai quoi, je tue, et en plus cela m’amuse. C’est allé plus vite que ce que je pensais. J’aurais aimé m’amuser plus avec ce dragon, mais il m’a très vite ennuyé. Il était beau parleur mais très mauvais combattant. Dommage pour lui. Je regarde un instant le soleil en réfléchissant, puis je regarde mes poignards. Quand je me suis réveillée sur la plage, je les avais déjà. Cela, et l’écaille de dragon que je porte autour du cou. Leurs lames font la taille de mon avant-bras, et elles ne se sont jamais émoussées. Elles sont faîtes d’un magnifique métal blanc, d’origine inconnue, qui brille d’une douce lumière rosée avec l’aube. Elles sont tâchées du sang marron de ce dragon, qui dégouline par terre et forme une flaque. Les manches des poignards sont magnifiquement sculptés. Chaque manche représente un dragon bleu pâle et un autre rouge feu s’entrelaçant. Et à l’une des têtes de dragons, sur chaque poignard, se trouve une boucle de métal à laquelle est accroché un tissu blanc avec le blason noir du roi. Qui lui aussi est tâché de sang. Les boucles existaient déjà quand j’ai pris mes poignards dans les mains la première fois. Mais le blason du roi, non. C’est Yanov qui a à tout prix voulu que j’y accroche les signes de « mon roi, de ma patrie ». Et puis, le tissu me permet d’essuyé le sang sur mes lames et de prouver que la mission est accomplie. En parlant de Yanov, je compte bien lui rendre une petite visite à la capitale. Et je vais lui demander des explications vis-à-vis de ma prochaine mission.

Voilà, ce que je suis devenue. Une tueuse sanguinaire qui attend qu’on lui décerne sa prochaine proie. Pourtant, si j’avais pu prévoir la suite des évènements, j’aurai préféré qu’Excliabé me tue aujourd’hui. Et que je croupisse pour l’éternité au fond de son gouffre à sa place.




A suivre…

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   Jeu 3 Déc - 21:11


Chapitre 2 de Prophétie. Le chapitre est encore en cours ! La partie "définitive" ne devrait pas tarder à arriver ;).

  Zayar, l'exception de tout un peuple, vous livre ses premières impressions de sa vie. Quel est véritablement ce grand monstre aux écailles feu ? Pourquoi son passé se tait-il ? Qui est réellement cette humaine qui a tué l'un des rois des Montagnes du Sud ? Certaines réponses aiment demeurer sans réponses. Pourtant, ce dragon de feu aimeraient percer certains mystères...

Chapitre 2 :
Le dragon sans souvenirs :

  Je m’avance à pas feutrés dans les broussailles en me fiant à mes sens surdéveloppés. L’éclaireur est là, juste en face de moi. Un jeune humain qui ne sait pas dans quel monde il a sombré. Le draquéré, mot traduit par dragon adolescent pour vous humains, qui m’accompagne est à deux longueurs de pattes de moi. Il est impatient. C’est sa première mission hors du territoire des montagnes du sud et il a hâte de prouver qui il est. Par télépathie, je lui ordonne de calmer ses ardeurs. Car au moindre faux pas, le cavalier que nous prenons en chasse détalera et sonnera l’alerte au campement de soldats juste à côté. C’est à tout ce qu’il y a à éviter. Je suis quand même très fier de chasser des humains au côté d’Exlir, fils de l’un des rois des montagnes du sud, Excliabé. C’est une lignée très digne, qui protège les montagnes du sud depuis des millénaires. Bien avant le début de cette guerre. Dès qu’il reçut mon message, Exlir se calme puis me regarde avec une lueur de tristesse et défi dans son regard. Je lui en rends un amusé et fis un petit signe avec mon museau. Il me le rend, puis nous continuons à ramper dans les hautes herbes. Les broussailles sont immenses. Elles nous camouflent entièrement. D’une part leur couleur braises et d’autre part par leurs tailles. Enfin, il faut dire qu’Exlir n’est qu’un adolescent et moi je suis presque un adulte à part entière. Nos tailles sont donc peu imposantes. Et aussi, lui est marron brun, moi je suis couleur feu, rouge braise. Cette mission est importante pour nous. Pour lui, c’est sa toute première et cela va le faire rentrer dans la société. Pour moi, c’est ma dernière en tant que draquéré. Cette mission consiste à tuer ce campement d’humain. C’est un groupe de chasseurs de dragons qui a pas mal de cible à sont actifs. Ce groupe comporte dix soldats surentraîner, plus le nouveau un gamin éclaireur, et cinq magiciens. Dont un rapproché de la garde du roi des hommes. Ils vont payer la mort des nôtres qu’ils ont sur la conscience. De plus, pour chasser un humain, il ne faut les prendre par surprise.
  Dès que l’éclaireur est à deux longueurs de griffes de moi, j’accélère le rythme et arme mes griffes, puis je poignarde l’éclaireur par derrière. Il ne m’a pas vu venir, et sa mort n’était pas douloureuse.
-Bien joué Zayar ! J’envie ton habile façon de tuer silencieusement » fit la voix d’Exlir dans mon esprit.
-Tu y arriveras un jour. Cela s’apprend, comme tout » lui répondis-je de la même manière.
Si vous ne l’avez pas compris, je suis Zayar, dragon de feu. Et… comment dire… mon histoire est trop compliqué pour que je vous l’explique en pleine mission. Son regard violet et le mien bleu ciel se croise, puis d’un hochement de tête nous avançons jusqu’au campement un kilomètre plus loin. C’est le crépuscule, et bientôt, la haute herbe orangée va être tachée d’un sang rouge écarlate. Nous nous mettons d’accord, et instinctivement, je prends le campement par le nord, tandis qu’Exlir le prend par le sud. Nous nous positionnons, et sommes prêts à bondir lorsque j’entends des propos étrange dans la bouche de ses hommes. Je communique mes pensées à Exlir, et tous deux nous écoutons ce que disent ses humains. L’herbe est trop épaisse pour que je les distingue. Exlir est dans le même problème que le mien, mais d’un autre côté cela les empêche de nous voir. Bref, un homme avec une voix grave parle :
-Dîtes les magiciens, qu’elle est notre prochaine destination ?
Ce doit être l’un des soldats qui parla, et sûrement le magicien du roi qui lui répondit :
-Le roi m’a envoyé une missive ce matin. Il veut que je rentre à la capitale pour un temps indéterminé. Donc cela sera vacances pour tout le monde.
Certains soupirent, quand d’autres crient de joie. Le groupe parle alors de ce qu’ils vont bien pouvoir faire en attendant le retour du magicien. Puis quelques minutes plus tard, quelqu’un demande au magicien du roi :
-Tu n’as pas l’air dans ton assiette Kinch. Que se passe-t-il ?
-Oh rien. J’ai juste était surpris par un passage de la missive, ce matin, répond-t-il.
-Lequel ?
-L’un des rois dragons des montagnes du sud aurait était tué par une gamine.
A ces mots, je sens qu’Exlir s’agite, et je lui dis de se calmer à nouveau. S’il pense que c’est son père, il risque de faire un faux pas et la mission tombera à l’eau. Le magicien reprend devant toutes les interrogations de ses compagnons.
-C’était un dragon sournois, qu’aucun des plus anciens magiciens n’ont réussi à battre. Il faisait beaucoup de dégâts et cela commencé à peser un énorme problème pour nous. Alors lors d’une réunion pour trouver une solution. Yanov, l’un des plus proches amis du roi, lui a dit qu’il connaissait quelqu’un capable de l’abattre, autre que notre souverain. C’est une magicienne de seize ans un peu particulière qu’il a recueilli sur une plage il y a trois ans. Elle commence à se faire une petite réputation. Cela m’a surpris d’apprendre que le roi avait accepté une fillette parmi ses rangs. En tout cas, c’est la seule magicienne que Yanov a sous ses ordres et il paraît qu’elle est peu maîtrisable.
-Une fillette hein ? Ils ne se payent pas de ta tête à la capitale ? dit un homme pour se moquer.
-Cela c’était avant que je la rencontre et je te jure qu’elle fait flipper. Je ne l’ai jamais vu à l’œuvre, mais il paraît qu’elle contrôle le vent et qu’elle est indomptable quand elle chasse. Elle peut aussi invoquer des ailes de dragons. Cela par contre je l’ai vu de mes propres yeux.
-Ba vas-y, explique nous ta rencontre avec elle, fit un autre homme.
-C’était vraiment bizarre. La seule fois que je l’ai vu, c’était dans une ruelle déserte. Yanov parlait avec elle, alors je me suis caché derrière un mur. Je ne faisais pas de bruit n’y rien. Mais quelques minutes plus tard, je l’ai vu sourire narquoisement et dire à Yanov que j’étais là. Je ne sais pas comment elle a fait pour deviner, mais c’était un truc de dingue. J’ai entendu dire qu’elle possède des sens extrêmement sensibles, comme ceux des dragons. Outre cela, je me souviens de son regard, il était de braise, comme le feu, avec des pupilles verticales. Elle avait aussi à ce moment-là, de longs cheveux blancs bleuté tressé jusqu’au milieu du dos. Je me rappelle qu’elle portait une chemise noire avec d’amples manches et dénudés au niveau des épaules. Son pantalon, noir lui aussi, était très moulant et elle portait de hautes bottes. Après m’avoir repéré, elle a terminé sa conversation avec Yanov et elle a invoqué des ailes de dragons de la même couleur que ses yeux. Elle s’est ensuite envolée haut dans le ciel. Elle m’a fichu la trouille, c’était quelque chose.
-Je suis sûre qu’elle s’entendrait bien avec nous pas vrai les gars ? dit un homme.
-Je ne pense pas, c’est une solitaire. En tout cas, elle aurait peu de cible à son actif, mais ce sont des grosses prises à chaque fois. Le genre de dragon que même nous on ne chasse pas.
-Et ba, c’est vrai qu’elle a l’air vraiment flippante ta nana. Elle a bien un nom quand même ?
-Oui, elle l’est. Et son nom est Parkiel, apocalypse des dragons.
J’en ai assez entendu. De plus, Exlir est prêt à craquer.
-Va s’y doucement. Je vais me montrer et parler avec eux. Prends-les par derrière à mon signal ou quand tu sens que c’est le moment, lui dis-je.
-Tu vas t’abaisser à parler leur langue ?! me répond-t-il interloqué.
-Oui ne t’en fais pas pour moi. Attends juste mon signal.
Je me lève sans bruit dans les hautes herbes et m’avance, bien campé sur mes quatre pattes. Le camp est très sobre. Il y a cinq tentes disposées en cercle, et au milieu un feu de camp ou tous les humains sont assis autour. Lorsqu’ils me voient, du moins ceux qui me regardent, ils commencent à s’emparer de leurs armes à côté d’eux. En voyant leurs gestes, Je replie ma tête sur mon cou et décolle mes collerettes du bout de ma tête en grognant.
-Ki… Kin… Kinch… un… un… un dragon… de…de…de feu, fit un jeune soldat terrorisé au seul humains qui me tourne désormais le dos.
-Je sais, répond-t-il. Ils nous espionnent depuis tout à l’heure. Qui êtes-vous dragon ?
-Il y en a deux ?!
Exlir sort alors des broussailles et de nos deux corps, nous encerclons tout le campement.
-Je suis Exlir, fils des montagnes du sud ! hurle-t-il en sortant.
Ses collerettes sont décollées, comme les miennes. Il montre ses dents blanches et menaçantes. Il est fier et dangereux. Je suis quand même surpris qu’il est parlé en langue humaine. Ce n’est pas quelques chose qu’un prince devrait s’abaisser à faire.
-Et toi dragon de feu ? me demande le magicien en se tournant vers moi.
-Zayar.
-C’est tout ? Aucune famille ou lignée ? C’est bien triste pour un dragon.
Je hurle en baissant ma tête vers ce prétentieux magicien. Ma gueule grande ouverte à quelques centimètres de lui. Il reste pétrifié et du sang commence à dégouliner de ses yeux, bouche et oreilles. Il sourit comme un enfant en commençant à tomber. Un dragon hurlant à bout portant est on ne peut plus dangereux. Du revers de griffes, je le découpe en rondelles. Et tous les hommes hurlent alors de peur. Certains ont peur parce que leur chef est mort, ou d’autres parce qu’ils ont perdus l’ouïe. Je sourie de fureur puis Exlir et moi fondons sur tout ce qui bouge. Les soldats n’ont même pas eu le temps de se saisir correctement de leurs armes qu’ils étaient déjà morts. Quant aux magiciens, eux n’ont pas eu le temps de voir Exlir se camoufler pour tous les tuer. A peine quelques minutes plus tard, il ne restait rien de ce camp de chasseurs de dragons. Pris à leurs propres jeux.

  Je me lèche alors mes griffes couvertes de sang en parlant à haute voix avec Exlir.
-Quel hurlement magnifique ! Le magicien en est mort sur le coup ! s’exclame Exlir tout content.
-Merci. Je trouve que tu maîtrise déjà bien la technique du camouflage. Comme ton père.
-Merci à toi aussi. Alors c’est vrai ce qu’on raconte sur toi Zayar ? Tu n’as aucuns souvenirs de ta lignée ? me dit-il alors triste pour moi.
Je pousse alors un long et profond soupire. Tous les dragons reçoivent les souvenirs de leurs ancêtres. Ils peuvent y piocher des informations ou éviter de faire des erreurs. Pour les dragons qui naissent d’une grande lignée, les souvenirs remontent du commencement de ce monde. Pour les autres lignées, moins importantes, les souvenirs sauvegardés sont seulement ceux des parents. Tous les dragons possèdent les souvenirs de leurs ancêtres, tous, sauf moi. Depuis ma naissance, on se moque de moi car je ne l’ai est pas reçu. Ces souvenirs sont très importants. Car il détermine qui tu es dans la société draconique. Jusqu’à aujourd’hui, je me suis battu pour me faire un nom et sortir de la pénombre. C’est malheureusement peine perdue. Quand je deviendrais un dragon adulte, je ne serais qu’un simple soldat ou chasseur. Avec, peut-être un cavalier en prime, qui sait.
-Oui Exlir, je ne sais même pas qui je suis. Je suis né dans une grotte, seul et j’ai dû me débrouillé seul toujours jusqu’à aujourd’hui. Le seul souvenir que j’ai, c’est celui d’une dragonne me donnant un nom lorsque j’étais dans mon œuf, je n’ai même pas pu voir à quoi elle ressemblait, répondis-je à Exlir en soupirant.
-Je te plains Zayar. Ne t’en fais pas. Je ne suis pas comme les anciens, je ne te jugerais pas.
-Merci Exlir. Mais je suis habitué, tu sais.
Il me sourit puis plonge dans une certaine mélancolie :
-Je suis inquiet pour mon père.
-Pourquoi tu dis cela ? demandais-je curieux.
-Tu les as entendus comme moi. Cette chasseuse nommée Parkiel aurait tué un roi des montagnes du sud.
-Veux-tu que l’on rentre maintenant voir si ton père va bien avant d’aller faire notre rapport ?
-Oh oui. Merci beaucoup Zayar !
Il s’envole alors et je le suis de près. L’aube nous teinte d’une lumière chaleureuse. Pourtant je sens un mauvais présage se dessiner à l’horizon...

  Nous avons parcouru monts et vallées pour rejoindre les hautes montagnes du sud. Le trajet nous a pris peu de temps. Le vent est de notre côté et notre rythme on ne peut plus rapide. Nous avons accomplie notre mission à l’aube, et sommes arrivé dans les montagnes avec le crépuscule. Nous nous dirigeons droit vers le gouffre d’Excliabé. Quand soudain, mon fin odorat m’avertit d’une intrusion humaine sur le territoire. L’arrivée de l’humaine remonte à deux jours, et elle n’est repartie que ce matin. Il n’est pas difficile de la sentir, car cette humaine n’a rien fait pour masquer sa présence. Mais ce qui me choqua, se fut de découvrir que c’était une magicienne, avec trace de magie extrêmement élevé. Si le magicien de ce matin a raison, alors l’un des rois de la montagne serait mort, tué par une enfant aux pouvoirs dévastateurs. Exlir me tire de mes pensées :
-Hâtons-nous Zayar. Je n’aime pas cette odeur humaine. De plus, j’ai un mauvais pressentiment.
-Moi aussi, lui répondis-je.
Nous accélérons encore le rythme et à peine quelques minutes plus tard, nous survolons le précipice d’Excliabé.
-Père ? hurla Exlir vers le gouffre.
L’appel ne fait que se répercuter sur les parois sans aucunes réponses. Exlir hurle de nouveau plusieurs appels. Mais toujours et encore, un silence de mort nous répond.
-Père ! hurla-t-il une dernière fois.
Il replie ses ailes et se jette tête la première dans le gouffre. Je retiens un grognement sourd. Je sais qu’il a senti cette odeur de sang, comme moi. Mais il veut nier l’évidence. Je me pose sur l’un des rebords du gouffre et je m’allonge sur le dur roc brun. Je regarde vers le ciel et je revois se jouer la scène. C’est l’un de mes pouvoirs en plus de contrôler le feu. Je peux voir certaines scènes du passé se jouer à des lieux précis. Seuls les dragons d’une très haute noblesse peuvent le posséder. Je me sens soudainement projeté dans le passé.

  La fille sort du gouffre comme une fusée aidée par deux grandes ailes rouges. On dirait les mêmes ailes que les miennes. Elle s’arrête haut dans le ciel et après un cours dialogue avec Excliabé se battre en voltigeant dans les airs. Je la vois lui crever les yeux avec ses poignards et le feu du roi brûler ses vêtements. Mais elle, son corps, lui, ne s’embrase pas. Ensuite je la vois retirer les poignards de ses yeux en rigolant et la chute du cadavre du roi. J’écarquille mes yeux de peur et de colère devant cette puissance. Je la regarde ensuite descendre vers le lieu où je me trouve et je la vois s’assoir sur un rocher près de la montagne. Ses sombres pensées me transpercent les écailles et le cœur. Cette longue tresse blanche, ses habits noirs presque en lambeaux, ses poignards avec des dragons en guise de manches, ses yeux de braises et ses ailes réduites en cendre. Qui est donc cette humaine ? Est-elle vraiment du bon côté ? Soudain, je la voie, doucement osciller dans le vent, pendante au bout d’une chaîne, une écaille de dragon. Cette écaille ressemble aux miennes. Comment cela se fait-il ? Je n’ai jamais rencontré cette humaine. Nous n’avons aucuns liens ! Elle redresse alors la tête et regarde vers moi. J’ai l’impression qu’elle me voit. C’est pourtant impossible ! Elle sourit, se lève et reprend sa route. Route tâchée du sang pourpre de mon peuple.

   -Non ! Non, non et non ! Père ! C’est impossible !
Exlir crie toute sa rage. Je le plains, lui qui avait une famille. Bientôt toutes les montagnes entendent son désespoir, et en à peine quelques minutes. Des dragons apparaissent de nulle part. Ils se trouvent dans des grottes, partout dans les montagnes. Ils ont la même couleur que le roc. Ce sont tous des dragons des montagnes du sud. Quatre dragons, plus puissant et imposant que les autres, descendent du ciel et se pose de chaque côté de moi. Ce sont les rois. Ils doivent au minimum dix fois ma taille. Si bien que la corniche devient trop petite pour nous cinq. L’un des rois me grogne dessus en signe d’avertissement :
-Va-t’en draquéré de feu. Ce n’est pas une cérémonie à laquelle tu es convié.
Je réponds, en me levant puis en grognant, mâchoire grande ouverte :
-Comme il vous plaira messires. Mais êtes-vous aveuglent ? N’avez-vous pas aperçut cette intruse ?
-Nous savons ce qu’il s’est passé ici ! me rétorque-t-il amèr.
-Vous le savez, et vous ne vous êtes même pas déplacé pour aider un autre roi.
Après ses mots je m’envole haut dans le ciel. Je crie à Exlir de me rejoindre pour faire notre rapport, le lendemain, à la capitale draconique. Je n’ai pas de réponse, seulement des regards noirs de la part des dragons des montagnes.
  Je ne peux pas savoir ce que cela fait de perdre quelqu’un, vu que j’ai toujours été seul.

  Je m’envole encore plus haut, toujours plus haut. Jusqu’à ce que même l’air rare que je puisse respirer disparaisse. Pourtant, je monte, encore et toujours. Nos ennemis n’ont jamais réussi à trouver notre capitale. Pour la bonne cause. Après plusieurs kilomètres éprouvant, l’oxygène parvint à nouveau dans mes narines. Cette bouffée d’air me remplit de joie. J’aime ce sentiment de puissance lorsque je me tiens devant mes terres. Les dragons de feu sont rares, par rapport aux légendes des humains. Car bien que tous les dragons crachent du feu, les dragons de ma race le contrôle. C’est un feu magique, que l’ont éteint pas avec de l’eau. En plus de cela, on possède plusieurs pouvoirs. Mais ils varient en fonction de certains individus. On doit être une quinzaine dans tout Parkiel. Nous n’avons pas de terre à proprement parler. Même si je sais que certains habitent des volcans ou des terres désolées, je n’en ai jamais vu à la capitale. Nous n’avons pas de roi n’ont plus, ni de reine. Enfin si, une. Elle se nomme Zing, mais elle est morte, il y a plus de mille ans. Elle était la souveraine de tous et les dragons de feu étaient son armée, ses lieutenants. Elle est morte en légende, car s’en est devenue une. Mais pour nous, les derniers de nôtres espèces, on sait qu’elle a existé. On le sait, on le sent dans nos veines. Nous sommes peu appréciés, on est souvent des tueurs. On nous refile beaucoup les corvées des autres. De plus, on cherche la bagarre et nous sommes fiers d’être ce que nous sommes, car tous nous rabaisse. C’est du à notre minorité. On reconnait un dragon de feu à sa couleur, du blanc au rouge foncé. Mais surtout à ses yeux. Ils sont comme la braise, les flammes où la lave. Une fois encore, je suis l’exception, mes yeux sont bleus, d’un bleu plus pâle que le ciel. Les autres races ne me reconnaissent qu’à mes écailles rouges.
  Enfin bref, je suis fier de me dresser devant ma capitale. Une île flottante. Voilà ce qu’est notre grande cité. Les races d’hominidés qui nous servent nous ont construit des bâtiments sur le centre de l’île. Mais le plus souvent, ce sont les forêts et les plaines qui règnent en maître sur l’île. Celle-ci flotte dans le ciel depuis la création. Ont dit que ce sont les dieux, courrouçaient, qui auraient pris une immense partie du monde d’en bas et pour la propulser haut dans le ciel. L’île est allée tellement haut dans les cieux, qu’elle n’est jamais redescendue. Sa dimension s’étend des montagnes du sud à celle du nord. Et en largeur, elle fait dix fois la taille de la capitale des hommes. Qui est juste énorme. Certaines races ont toujours vécu sur cette île. Les fées par exemple. Elles nous ont d’ailleurs aidées à construire des palais. Ils se trouvent au centre de l’île. C’est là où je vais pour faire mon rapport et être sacré dragon. Vous vous demandez bien comment on peut passer à travers la roche n’est-ce pas ? Et bien on ne peut pas. Mais un peu partout sur l’île, il y a comme de grands puits. Ils font des trous dans les cinq kilomètre de roche que fait l’île en profondeur, sur les plus grosses montagnes souterraines.

  Mes babines s’étire et forme un sourire. J’ai un de ses puits droit dans le viseur. Je bats des ailes plus rapidement et les replie au dernier moment. Ses puits ont beaux être larges, mes ailes déployés sont trop grandes pour passer dans celui-là. Je saute alors sur une des parois et le monte à la seule aide de mes griffes.
  Je mis moins de temps que prévu à remonter. Tant mieux. Lorsque le bout de ma queue est passé par le puit, je m’étire comme un chat. Puis, je me laisse lourdement tomber sur l’herbe qui recouvre la plaine où je me trouve. A environ une dizaine de kilomètres, j’aperçois une forêt où le gibier y abonde. Je me lèche les babines. Je n’ai pas mangé depuis hier. Une partie de chasse me fera un grand bien. C’est dans la nuit tombante que je m’allonge, la peau du ventre tendu, bien repu. Les cerfs étaient excellents ! Un petit cercle de cendre m’entoure. Certaines volètent dans cette ambiance paisible. J’aime bien cracher du feu avant de m’y allongé de tout mon long. La nuit est froide, surtout à cette hauteur. Donc nos corps, ceux des dragons de feu, réclame une certaine chaleur, nous qui contrôlons le feu.

  Je pense à la vie prochaine qui m’attend. Sûrement en tant que chasseur. Soldat si je m’estime chanceux. Mais je n’y crois pas trop. Les dragons de feu ont la vie si dure… j’aimerai tellement savoir comment s’en est sorti le reste de mon peuple. Pour surmonter cette condition. Je soupire. Chasseur n’est pas le pire travail. Au moins, nous sommes toujours repus. Cependant, cette pensée m’exaspère. Il me semble que ce « job » est loin d’être qualifié pour mon rang. Je sens que ma destinée est ailleurs que dans les bois à chasser, ou sur les champs de batailles à tuer des humains. Avec un arrogant cavalier sur le dos, t’emprisonnant sous une stupide selle. Ce que je peux les haïr malgré moi. Enfin, qu’un seul type de cavalier. Les humains… oui, c’est êtres contre qui nous battons sans cesse. Certains ont bafoué leur rang aux côtés de leur peuple pour se tourner vers nous. Des traîtres… à notre service. Ce sont les seuls à nous grimper dessus arrogamment. Comme si nous étions leurs stupides chevaux ! Mais même les chevaux ont une conscience, et leurs cavaliers ne s’en rendent même pas compte. Beaucoup de ces créatures n’obéissent pas que de bonne volonté. Mais souvent par peur.

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