Nous étions assez tôt le matin, mais Kaïgaan était en forme. Enfin, bien réveillé. A vrai dire, depuis qu'il savait que certains soldats se posaient des questions sur lui, il avait redoublé de méfiance et de prudence. Ce n'était vraiment pas le moment d'alimenter les rumeurs, et encore moins de se faire prendre. Le soldat avait donc passé plusieurs jours à se faire discret, obéissant aux ordres des humains et de ses supérieurs sans rechigner, s'éloignant du laboratoire. Cela l'énervait quelque peu de devoir mettre en pause sa mission mais s'il ne le faisait pas elle pourrait devenir bien plus dangereuse. Il fallait attendre, même si les multiples cris d'horreur des prisonniers lui rappelaient sans cesse qu'ils souffraient chaque jour, pendant que lui ne pouvait rien faire. Peut-être devait-il contacter Gwei pour lui dire que quelques soldats le suspectaient... Non, il pouvait régler cela lui-même. Il avait toujours menti sur ses sentiments, il pouvait très bien continuer, même si l'enjeu était plus important. De toute façon, sa liberté, voire même sa vie, en dépendait.

Après ces jours de loyaux services, il s'était accordé une matinée tranquille, loin de la pagaille de la ville, loin des cris des prisonniers. Il ne comprenait pas les soldats qui arrivaient à s'y faire... Enfin, il avait quitté la ville et s'était engagé sur le sentier, puisqu'il menait à un peu partout dans la zone en mutation. Le soleil venait tout juste de se lever et déjà les oiseaux chantaient, réveillés par la lumière naturelle, et non par des gardes, comme ce fut le cas de Kaïgaan. Il faisait bon, ni trop chaud, ni trop froid, et une légère et agréable brise venait souffler dans son pelage. Malgré le stress causé par le suspicions des soldats, le mâle électrique avait bien dormi. Enfin, il avait tellement été fatigué par ses missions de la veille qu'il n'avait pas mis bien longtemps avant de sombrer dans les bras de Morphée. Le voilà donc marchant sur le sentier, profitant de sa journée de congé. De bonne humeur, il prenait le temps d'observer la nature, chose qu'il ne faisait réellement que depuis sa rencontre avec Terra. En voyant une plante, il se demandait si elle pouvait soigner quelque chose avec, tant les possibilités étaient immenses. En effet, son remède à base de fleurs dont il avait oublié le nom avait fonctionné. Moins bien que les médicaments des humains, certes, mais il avait guéri plus vite que si rien n'avait été appliqué sur ses pattes meurtries.

Il marchait donc, les yeux balayant le paysage rempli de verdures qui s'offrait à lui. Soudainement, un buisson remua devant lui. Oh, cela aurait bien pu être un lapin ou un rongeur quelconque mais rapidement, l'odeur des Felinaes lui parvint aux narines. Il baissa les oreilles, méfiant. Lors de leur première rencontre, Gwei lui avait sauté dessus, et pourtant il n'était pas bien méchant. Contrairement aux Caméléons, les Felinaes étaient des combattants, entrainés à se battre contre... Les soldats. Ce n'était pas le moment de fuir, puisque de toute façon n'importe quel idiot l'aurait déjà repéré. Peut-être que le matou caché l'espionnait et venait de commettre une erreur. Ou peut-être qu'il s'était caché en le voyant, qui sait. Enfin bref, ce n'est qu'après quelques secondes de pur silence que Kaïgaan se décida enfin à parler. Il prit un ton calme, sans pour autant avoir l'air rassurant. Si le Felinae qui en sortait était un combattant, il devait tout de même garder une certaine prestance pour l’impressionner et le dissuader d'entamer le combat.

- Tu peux sortir de ta cachette, je ne compte pas me battre aujourd'hui...

Il aurait pu avoir plus de tact, exact. Ce n'était pas comme si ses collègue détenaient des Felinaes enfermés et pourissant dans des cages... Mais il se devait de rester méfiant tout en montrant qu'il ne voulait pas de bagarre ce jour-là, son seul jour de liberté. Il plissa les yeux quand le chat sorti du buisson, quelque peu ébloui par la lumière naissante du soleil.

Up

Ce matin, j'avais eu envie d'aller me dégourdir les pattes. Et, j'vais pas vous mentir, mais il faut en parcourir, du terrain, pour dégourdir huit pattes!
Enfin bon, je ne vais pas me pleindre, hein.
Alors, je marchais,
Je marchais,
Je marchais,
Je me suis perdue.
Oups.
En regardant autour de moi, je m'apperçut que j'étais arrivée au sentier, dans la zone en mutation. Soudain, je vis un jeune rat foncer dans un buisson. Eh bah... ça fait de mal à personne de chasser un peu, pour une fois.
Je me lançait donc à la poursuite du rongeur sans prêter la moindre attention à ce qui m'entourait. Grave erreur. Je n'avais pas senti le Soldat qui s'approchait, ni l'odeur de tous ces rats dans le buisson. Merde. Je me retrouvais maintenant dans un charnier souterrain, rempli de rats et de déchets. J'étais maintenant le chasseur chassé.
Sans mentir, à chaque fois que je vais quelque part sans faire attention je me retrouve dans la peur des situations. C'est lassant. Enfin j'imagine que je ne suis pas faite pour avoir de la chance.
J'avais enfin réussi à sortir de ce guêpier, en ayant tué deux rats, quand je me suis retrouvée face au Soldat. Mais si, vous savez, je vous en avez parlé, tout à l'heure. Enfin bref, je divague.
Donc ce soldat avait dû me eire un truc mais je n'y avais pas prêté attention, trop occupée à essayer de sortir du buisson.
Maintenant, la question était : je cours ou je me bats?
Je me bats évidemment. Je ne suis pas Felinae pour rien. Mais je voudrais tout d'abord voir ça réaction face à un chat à huit pattes et trois queues.
Je me postais donc bien droite devant lui, je faisait à peu près sa taille d'ailleurs, et je commençait à lécher une blessur sur ma seconde patte avant droite.

Hors RP:

HRP:

Pendant un instant, Kaïgaan cru voir double. Huit pattes, trois queues... Une tête. Non non, il n'y avait bien qu'un seul chat. Et bien, voilà qui était assez inhabituel. Des chats bien modifiés, il en avait vu beaucoup en patrouillant autour des cages du laboratoire. Mais c'était bien le premier félin qu'il rencontrait qui possédait autant de membres. Est-ce que c'était difficile de marcher sans s’emmêler ? Enfin, les araignées le font bien. Rah, arrête de te poser des questions stupides. Le soldat cligna plusieurs fois des yeux, se rendant enfin compte qu'il n'avait pas prononcé un mot depuis que la chatte brune aux détails blancs et gris était sortie du buisson. Elle non plus d'ailleurs. Il l'observa tandis qu'elle se léchait une patte, une parmi les huit qu'elle possédait, qui semblait blessée. Blessée, certes, mais la Felinae restait bien droite devant Kaïgaan, ne semblant pas vraiment avoir peur de lui. Hum, il valait mieux être prudent. C'est donc après ces quelques secondes où il avait quelque peu louché sur le nombre de patte de la féline que le soldat s'exprima enfin.

- Tu t'es fait mal ?

Son ton était calme, sans non plus être super amical-oué-on-va-devenir-coupin. Assez neutre avec une pointe de chaleur dirons-nous. Enfin, sa question était plus pour montrer son désir de paix plutôt que par réel intérêt. Après tout, elle n'était pas si loin de chez elle et sa patte n'était pas si mal en point. Mais bon, s’intéresser à l'autre était une façon de faire une trêve, non ? Il avait résisté à l'envie de se moquer gentiment, mais ne tarderait pas à le faire si une relation amicale s'installait. Enfin, se moquer, c'était un bien grand mot. Mais bon, si l'autodérision ne faisait pas partie des traits de personnalité de la demoiselle, il se contiendrait. Ah, quelle tristesse. Devoir se retenir de pratiquer la splendide chose qu'est le sarcasme uniquement pour ne pas avoir à se battre. Et voilà, quelques jours passés uniquement en ville, entouré de matous bagarreurs et voilà que Kaïgaan ne voulait plus se battre. Il avait eu sa dose. Ce serait le comble de tomber sur un félin bagarreur hors de la ville, pour une fois qu'il n'avait pas l'esprit à la provocation. Il s'était ramolli le bougre, mais cela n'allait pas durer. Si la Felinae voulait vraiment lui faire la peau, il allait rapidement se réveiller.

Up ♪

Dernier up avant archivage.

Vu que Wapsh a changé de compte pour devenir Aria, le sujet peut être archivé. Désolée j'aurai dû vous prévenir...